En ce 19 juin 2024


SOCIÉTÉ: La population canadienne a dépassé 41 millions au premier trimestre de 2024 noovo.info/nouvelle/la-population-canadienne-a-depasse-41-millions-au-premier-trimestre-de-2024.html

SOCIÉTÉ: Le Québec comptait 597 140 immigrants temporaires au 1er avril, alors que ce chiffre était de 560 174 au 1er janvier. Le tiers d'entre eux – 189 962 – possédaient le statut de demandeur d'asile au 1er avril. Les autres étaient presque tous détenteurs de permis de travail, de permis d'étude ou des deux.
http://ici.radio-canada.ca/nouvelle/2081838/immigration-temporaire-quebec-demandeurs-asile?utm_source=dlvr.it&utm_medium=twitter

CIRCULATION AUTOMOBILE: Une portion du chemin des Quarante-Arpents, dans le secteur de Lachenaie, a Terrebonne, est fermée jusqu’au 20 juillet
monjoliette.com/une-portion-du-chemin-des-quarante-arpents-est-fermee-jusquau-20-juillet/

VIE QUOTIDIENNE: Quand devrait-on allumer (et éteindre) son air climatisé pour économiser?
24heures.ca/2024/06/17/quand-devrait-on-allumer-et-eteindre-son-air-climatise-pour-economiser

SANTÉ MENTALE: Un nouvel outil en santé mentale est lancé pour la dépression post-partum 
noovo.info/nouvelle/un-nouvel-outil-en-sante-mentale-est-lance-pour-la-depression-post-partum.html

SANTÉ MENTALE: La côté psychologique de l'intimidation vue par Caroline Gagnon, psychiatre
blvd.fm/reecouter/24823-gravel-dans-le-retour-la-cote-psychologique-de-l-intimidation-caroline-gagnon-psychiatre-est-avec-nous


SANTÉ MENTALE: Vivre avec la schizophrénie et enseigner: L'histoire inspirante de Luc Vigneault 
noovo.info/video/vivre-avec-la-schizophrenie-et-enseigner-a-luniversite-lhistoire-inspirante-de-luc.html

SANTÉ MENTALE: Au-delà de trois heures par jour sur les réseaux sociaux, les adolescents courent deux fois plus de risques de souffrir de problèmes de santé mentale www.lapresse.ca/actualites/editoriaux/2024-06-19/sante-mentale-et-reseaux-sociaux/si-on-commencait-par-les-laisser-jouer-dehors.php

SANTÉ: La voiture électrique ne réglera pas le problème de la pollution atmosphérique
iris-recherche.qc.ca/blogue/environnement-ressources-et-energie/voiture-electrique-pollution/


SANTÉ: Les poissons des rivières gavés de médicaments humains
lapresse.ca/actualites/environnement/2024-06-17/les-poissons-des-rivieres-gaves-de-medicaments.php

SANTÉ: Fini les injections quotidiennes? Une insuline hebdomadaire bientôt offerte au Canada
journaldemontreal.com/2024/06/17/fini-les-injections-quotidiennes-une-insuline-hebdomadaire-bientot-disponible-au-canada

SANTÉ: Durant la pandémie de la COVID-19, «Ce n’était pas une bonne idée» pendant une année, admet le Dr Fauci
www.tvanouvelles.ca/2024/06/18/covid-19-fermer-les-ecoles-pendant-une-annee-netait-pas-une-bonne-idee-admet-le-dr-fauci

LE CONSERVATISME: Le Retour des Conservateurs

HYDRO-QUÉBEC: Hydro-Québec n'a à peu près aucune expertise dans la production éolienne. Jusqu'à récemment, elle ne faisait qu'acheter cette électricité au privé. Mais le vent a tourné. Aujourd'hui, la société d'État se prépare à bâtir d'immenses parcs éoliens terrestres, parmi les plus grands de la planète.
ici.radio-canada.ca/nouvelle/2081553/mega-parcs-eoliennes-hydro-quebec-autochtones

POLITIQUE: Aujourd'hui, selon Canada 338, s'il y avait eu des élections au Canada, le Parti conservateur du Canada aurait pris le pouvoir avec 42% des votes. L'opposiiton officielle serait formée du Parti libéral du Canada avec 21% du suffrage. Le Bloc québécois récolterait 10% des votes, le Parti vert 4% et le Parti populaire du Canada 2%.
http://x.com/338Canada/status/1803406207937372521


POLITIQUE: S'il y avait eu des élections au Québec, le 17 juin, Québec 125 indique que la circonscription québécoise de Rousseau, dans Lanaudière, serait passée aux mains du Parti québécois avec 40% des votes. Suivraient la CAQ avec 31% et la PCQ avec 12%.
http://qc125.com/1100f.htm

Nicole Fournier

Il était une fois dans les médias...


Par Benoit Voyer (2005)

Sœur Nicole Fournier est directrices générale de l’Accueil Bonneau, a Montréal. Elle est membre de la congrégation des Sœurs de la Charité, fondée par sainte Marguerite d’Youville.

Article paru en janvier 2003

“Il y a en chaque personne
un pouvoir de résurrection"

Il y a un peu plus de 18 ans que sœur Nicole Fournier, directrice générale de l’Accueil Bonneau, travaille au sein de cet organisme qui a célébré, le 7 mai 2002, son 125eanniversaire.

Depuis qu’elle est en fonction, l’œuvre de charité a considérablement grossi. Pour répondre aux besoins du milieu, l’Accueil Bonneau est passé, en 15 ans, de 5 a 28 employés. En 2001, il a donné 279 359 repas.
 Cependant, Bonneau est bien plus qu’une soupe populaire pour les démunis. L’organisme dispense toute une gamme de services pour venir en aide aux plus pauvres que la société canadienne oublie. L’Accueil fournit des services de dépannage (repas, comptoir d’économies, etc.), de promotion humaine et sociale (avec des intervenants quoi offrent des consultations, la gérance de budget personnel et des suivis psychosociaux) et d’habitation (117 logements supervisés).

Avec les plus pauvres de la grande ville de Montréal, sœur Nicole Fournier vit une aventure de foi hors de l’ordinaire.

BENOIT VOYER – Qu’est-ce que la pauvreté a changé dans votre conception de Dieu?

NICOLE FOURNIER – (un grand silence) Qu’il faut avoir foi en la résurrection. Dans la lutte a la pauvreté, je pense que si on a si peu de résultats, c’est que souvent on oublie que la personne est plus que ses carences. Elle a aussi une force qui habite dans son intériorité secrète. Je crois que c’est cela le grand message de l’Évangile. Il y a en chaque personne un pouvoir de résurrection que l’Esprit peut réveiller, peut faire grandir. Il ne faut jamais perdre confiance en ce pouvoir de résurrection.
Croire en quelqu’un, c’est le rendre capable de grandir. Si je ne crois pas que l’enfant puisse marcher, il ne prendra jamais le risque de se tenir debout et d’avancer ses jambes. Dans la vie, je pense que nous avons surtout besoin, au-delà de nourriture et d’argent, de quelqu’un qui croit en nous.

B.V.- Le pape Paul VI, dans son encyclique L’Évangélisation dans le monde moderne, mentionne que le monde d’aujourd’hui a besoin de personnes qui vivent comme si elles voyaient l’invisible. C’est votre relation à Dieu qui vous motive à continuer?

N.F.- Oui, parce que je crois en cette force de résurrection. (Elle n’en dit pas plus. De toute façon, ce n’est pas important, ses yeux, son sourire et son attitude parlent bien plus que ses paroles).

B.V.- Cette implication auprès des bénéficiaires de l’Accueil Bonneau a changé votre manière de vous adresser à votre Jésus et au Dieu auquel vous croyez?

N.F.- Lorsque je prie, je rappelle à Dieu tous ces gens qui nous fréquentent. Je lui demande la force d’ouvrir en eux des portes et qu’il travaille sur les causes qui peuvent amener toutes ces personnes chez nous. Je lui demande aussi de faire grandir en eux la confiance en ce qu’ils sont.

B.V. – Est-ce que vous parlez de spiritualité aux gens que vous aidez?

N.F.- Les gens qui viennent ici sont peut-être beaucoup plus près de la foi qu’on le pense. Il y a peu de temps, je suis allée rencontrer un homme atteint d’un délire religieux. Il a une déficience intellectuelle et un problème de santé mentale. Il a tellement fréquenté de centres hospitaliers dans ses moments de crise qu’un jour on l’a orienté vers un logement approprié ou sa médication lui est administré de façon très régulière. Aujourd’hui, ses crises sont beaucoup moins grandes.

Il vit dans une maison avec une dizaine de personnes éprouvant des problèmes similaires. En dehors du milieu hospitalier, l’Accueil Bonneau est à peu près le seul lieu qui lui apporte autre chose que ce qu’il trouve dans son univers fermé. Il revient souvent à son délire : « Ah! Je ne suis pas aimé de Dieu! Je suis damné! Je m’en vais en enfer… »

L’autre jour, je l’ai rencontré avec une autre personne qui, elle aussi, a une déficience psychologique, mais qui n’a pas ce genre de dérapage. Pendant que nous prenions un café dans un centre commercial, mon gars qui délire commence son discours : « Je suis perdu, je m’en vais en enfer… » L’autre lui répond : « Tu ne peux plus y aller en enfer! » Cela a saisi mon bonhomme! L’autre ajoute : « Tu es la pauvreté! Tu ne peux pas y aller en enfer! Dieu est pour les pauvres! »

Je pense qu’il ne faut pas servir un discours religieux qui soit comme un devoir ou une réponse a tout. Il faut surtout développer une confiance en Dieu.

B.V.- Ce n’est pas toujours facile!

N.F.- Je l’admets, mais en voyant l’autre avec des yeux différents, c’est possible. Ce matin est entré dans mon bureau un sidéen en phase terminale. Pour avoir 10$, il m’a raconté une histoire rocambolesque. Je lui ai répondu : « Si tu veux 10$ pour consommer un peu de drogue, je te comprends. Tu n’as pas besoin de m’inventer une histoire (!) parce que si j’étais dans l’état de souffrance que tu connais, j’aurais peut-être envie de me geler la fraise moi aussi… »

B.V.- Vous êtes très compréhensive!

N.F. – A cause de cette terrible maladie, la souffrance de cet homme est tellement rendue grande. Il m’impressionne parce qu’il a encore le courage d’être debout. Actuellement, il vit dans un de nos appartements et je pense qu’on lui permet de finir ses jours dignement.

B.V. – Ce qui semble amoral ne l’est pas toujours!

N.F. – Je suis d’accord avec vous. Et vous savez, il souffre tellement que je me dis : Qui suis-je pour lui dire que c’est de sa faute s’il a le sida? Le mal est fait et il le porte. C’est bien assez!

B.V. – Qu’est-ce qui vous a amenée à l’Accueil Bonneau?

N.F.- Il y a 18 ans, j’arrivais d’Afrique ou j’ai été professeure de français pendant 13 ans. Le Cameroun est très différent d’ici! Je cherchais donc un nouveau lieu pour travailler et on m’a proposé l’Accueil Bonneau. Ce choix me permettait de me rapprocher de la spiritualité de Marguerite d’Youville. Je suis entré chez les Sœurs grises parce qu’elles m’ont grandement interpellée. Sa personnalité s’orientait vers les plus démunis.

B.V. – Et comment a été votre entrée dans cet univers?

N.F. – Je ne connaissais rien à la toxicomanie et a la santé mentale. J’ai été initiée en plongeant directement dans le milieu. Heureusement, il y avait des personnes expérimentées pour me guider!

Tiré du livre « Les Témoins de l’essentiel », éditions Logiques, une division de Québecor, 2005, pp. 165-169 (BANQ 204.4 V975t 2005). Article paru initialement dans la Revue Sainte Anne.

Premières tentatives de fondation des Trinitaires au Canada


Par Jean-Paul Regimbal (1959)

Si on pouvait retracer à ses origines le rayonnement trinitaire au Canada français, il nous faudrait remonter, a notre grande surprise, jusqu’au 28 janvier 1662. C’est en effet à cette date que le T.R.P. ministre général Pierre Mercier a reçu au nombre des archiconfrères de la très sainte Trinité, M. Louis-Ango de Maizerets.

C’est par l’intermédiaires de cet ecclésiastique venu de France, élevé a la dignité de vicaire général du diocèse de Québec le 6 novembre 1678 et l’archidiacre en 1684, que l’archiconfrérie trinitaire est introduite en Nouvelle-France.

Le 27 avril 1700, l’abbé François Dupré, curé de Québec depuis 1694, obtient du T.R.P. Augustin Gandolphe, visiteur provincial, en Avignon, des Trinitaires réformés, la faculté d’ériger dans son église et en tout autre lieu, l’Archiconfrérie de de la très sainte Trinité avec la permission préalable de Mgr l’évêque de Québec.

Dix-neuf ans plus tard, le souverain pontife lui-même, Clément XI, reconnait l’archiconfrérie du même Ordre érigé a l’Hôtel-Dieu de Montréal. Il lui adresse le 17 juin 1719 un bref le 17 juin 1719 un bref apostolique lui accordant des indulgences plénières et partielles pour ses membres. Mgr de Saint-Vallier promulgue ce bref le 29 septembre 1720, alors que le P. Cholenec, jésuite, agit comme aumônier de cette confrérie montréalaise.

Il faut attendre au siècle suivant pour constater un nouvel élan de ferveur trinitaire a Montréal. Sous la vigoureuse impulsion de Mgr Ignace Bourget, un culte de la Trinité et des saints trinitaires est nettement favorisé.

En vertu de son pouvoir épiscopal, il érige, au nord de Joliette, deux nouvelles paroisses : l’une dédiée à saint Félix de Valois en 1843 et l’autre à saint Jean de Matha en 1855.

Il suffira de deux ans à peine pour voir ces démarches aboutir à leur conclusion logique : la fondation des fraternités trinitaires dans les limites territoriales de sa juridiction, grâce a des facultés spéciales qui lui sont octroyés le 27 septembre 1857.

Se rendant à la ville éternelle pour son voyage « ad limina » en 1862, monseigneur Bourget se fait un devoir de rencontrer le T.R.P. Antoine de la mère de Dieu, ministre général de l’Ordre et d’entretenir avec lui des relations d’amitiés consignées dans les archives romaines de notre couvent de Saint-Chrysogone.

Ayant assisté à la canonisation de saint Michel des saints le 8 juin 1862, Mgr Bourget profite de l’occasion pour presser les Trinitaires à fonder un couvent dans son diocèse. Pour répondre à ses désirs le chapitre général décrète le 1er juillet 1862 que les « les pères (qui s’étaient offerts) seront envoyés au couvent de Faucon pour prendre quelque pratique de la langue française et y attendre l’époque du départ, car dans la région ou les Trinitaires son appelés on parle l’idiome français ».

L’histoire conserve heureusement le nom de quelques-uns de ces premiers missionnaires : les PP. Antoine de l’Assomption et Étienne de l’Addolorata. Mais, par la suite de difficultés économiques de part et d’autre, ce projet de fondation canadienne ne connut pas de lendemain.

De retour au Canada dès le mois d’aout de cette année 1862, Mgr Bourget use déjà des privilèges acquis récemment de la curie romaine en faveur des Filles hospitalières de Saint-Joseph (les Sœurs de l’Hôtel-Dieu de Montréal). Ce n’est plus seulement une archiconfrérie qui a son siège dans l’église de l’Hôtel-Dieu, mais bien la première fraternité canadienne du tiers-ordre trinitaire érigée canoniquement le 1er septembre 1862.

Le digne évêque ne veut pas limiter à ce geste canonique sa vive admiration pour l’Ordre de la très sainte Trinité. Lui qui avait assisté à la glorification du grand mystique saint Michel des saints pousse maintenant sa condescendance au point d’ouvrir en 1864 une troisième paroisse sous le patronage d’un saint trinitaire. La paroisse Saint-Michel-des-saints, qui compte aujourd’hui une population de 2500 âmes, complète la trinité des paroisse dédiées par Mgr Bourget aux saints trinitaires dans la région de Joliette.

Même si ces premières tentatives de fondation trinitaire au Canada n’ont pas connu tout le succès que nous aurions désiré, il reste cependant que ce sont peut-être ces démarches éloignées qui ont rendu possible la fondation, définitive cette fois, de l’Ordre trinitaire à Montréal en 1924.



Tiré de Trinitas - revue du tiers-ordre et de l’archiconfrérie de la très sainte Trinité, 5e année, No. 2, février juin et juillet 1959, pp. 18 et 19. Revue conservée dans le fonds P049 de la Société d'histoire de la Haute Yamaska, a Granby.

Gilles Poirier

Il était une fois dans les médias...


Par Benoit Voyer (2005)

Le père Gilles Poirier est missionnaire au Kenya depuis 2001. Il est membre de la Société des prêtres des missions étrangères. De 1969 à 1985, il a été missionnaire en Argentine et, par la suite, au Soudan, de 1989 à 1999. Le père Poirier est originaire d’Alfred, en Ontario.

Article paru en juillet 2000

Expulsé du Soudan par les musulmans

“C’est dégradant d’être manipulé comme ça, comme un criminel!”

Le 7 août 1999, tard en soirée, le père Gilles Poirier, 57 ans, de la Société des prêtres des missions étrangères, descend de l’avion ou l’a fait monter, quelques heures plus tôt, le gouvernement du Soudan afin de l’expulser de son pays. Dans les couloirs de l’aéroport de Dorval, il est calme malgré la grande souffrance intérieure que viennent de lui infliger les dirigeants soudanais qui cherchent à restreindre toutes actions de l’Église catholique en terre soudanaise passée sous régime islamique, il y a quelques années. Son seul commentaire en descendant de l’avion est: “C’est dégradant d’être manipulé comme ça, comme un criminel!”

L’ordre de partir arrive le 17 juillet 1999. Pendant trois semaines, il tente tout – avec l’avocat du diocèse où il habite – pour connaître les raisons qui poussent le gouvernement à l’expulser. Il va jusqu’à visiter les ministères un a un, sans jamais officiellement recevoir de réponse.

“Le motif, ils ne me l’ont jamais dit. J’ai été au ministère de l’immigration et ils ont exigé que je quitte le pays. J’ai demandé quelles étaient les raisons de mon expulsion. Ils m’ont dit: “Nous, on est sous des ordres que nous exécutons. Nous ne savons pas les raisons”. J’ai demandé ou je pourrais aller m’informer. Ils m’ont envoyé à la Sécurité d’État du ministère des Affaires sociales qui inclut les affaires religieuses. C’est à ce moment qu’a commencé mon pèlerinage d’un bureau à l’autre. Cela n’a pas donné de résultats”, a-t-il confié.

Le 7 aout, il doit quitter le pays sous peine d’emprisonnement. Comme convenu, il se rend à l’Immigration. Des fonctionnaires soudanais l’escortent à l’aéroport pour s’assurer de son départ. Ce n’est qu’une fois à bord de l’avion qu’ils lui remettent son passeport.

“On ne m’a jamais dit les motifs, sauf que nous savons à la longue! Le gouvernement avait payé un informateur qui vivait dans notre communauté chrétienne. On lui a donné quelques sous en échange de renseignements...”, ajoute le missionnaire, qui aimerait bien retourner là-bas.

Dans ce coin du Soudan, les missionnaires catholiques s’occupent de petits projets de développement. Les femmes y tiennent notamment un petit commerce pour apporter un peu de pain à la maison, le salaire des maris ne suffisant pas aux besoins de leurs familles.

Il poursuit: “Un nouveau projet que nous voulions établir voulait être un apport pour l’Église afin de permettre à un prêtre soudanais qui arrive pour nous remplacer d’avoir des possibilités financières pour continuer les œuvres. Nous avions des machines à moudre le grain dans un secteur, des restaurants dans deux secteurs et un petit magasin dans un autre coin. Un des hommes les plus engagés de l’Église locale ne payait pas ses engagements. Il n’apportait rien! Avec le temps, on a dû sévir. Par esprit de vengeance, il m’a dénoncé au gouvernement sous de faux prétextes.”
Les gens du village connaissent cette histoire. C’est d’eux que les vraies raisons sont venues. Habituellement, c’est le silence sur les situations d’expulsion dans ce pays, mais cette fois, ce ne fut pas le cas à cause de la pression de l’Église. Le lendemain du départ de Gilles Poirier, l’affaire faisait la manchette des journaux soudanais, à la surprise du gouvernement. Celui-ci a répondu aux journalistes que le religieux a semé la haine entre les chrétiens et les musulmans, qu’il a fait de la corruption en donnant beaucoup d’argent - surtout aux étudiants afin d’alimenter la haine – et qu’il a été expulsé de plusieurs pays. Rapidement, le gouvernement a nié cette déclaration: “Nous n’avons pas dit cela!”

“On m’a confirmé, lors des derniers échanges, que je serais réintégré. Cependant, je ne projette pas retourner immédiatement parce qu’il y a trop de douleurs et de conflits dans la paroisse ou j’étais. Je ne suis pas assuré que mon retour soit une bonne chose pour l’instant”, explique-t-il. Au moment de l’entrevue, il lorgnait du côté du Kenya ou il y a beaucoup de déplacés de guerre qui viennent du Soudan. C’est là qu’il risque de re retrouver en septembre.

Gilles Poirier est entré dans la Société des prêtres des missions étrangères en 1964 et est devenu prêtre en 1969. Il a travaillé seize ans en Argentine, cinq ans à la formation des jeunes missionnaires de sa communauté et neuf ans au Soudan. Son expulsion, le 7 aout 1999, restera à jamais gravée dans son âme comme une blessure qui ne guérit pas.

Tiré du livre « Les Témoins de l’essentiel », éditions Logiques, une division de Québecor, 2005, pp. 103 à 106 (BANQ 204.4 V975t 2005). Article paru initialement dans la Revue Sainte Anne.

Le niveau de vie des Québécois

Par Benoit Voyer
30 avril 2024

Selon les données de 2022[1], le revenu disponible par personne, en dollars courants, a augmenté de 7,4 % au Québec. En termes réels, c’est-à-dire en excluant les variations de prix causées par l’inflation, il a augmenté de 1,8 %. C’est ce qui ressort de l’analyse sur le revenu disponible publiée le 25 avril 2024 par l’Institut de la statistique du Québec.

Au Canada, le revenu disponible par habitant, en termes réels, a baissé de 1,9 % en 2022. « C’est la septième année consécutive que le Québec enregistre un taux de croissance, en termes réels, supérieur à celui observé au pays. En dépit de cette augmentation, le revenu disponible par habitant au Québec (36 826 $) demeure inférieur à celui au Canada (38 889 $) »[2], indique l’Institut.

Si on soustrait le Québec du portrait canadien, le revenu des autres Canadiens a baissé de 3% en une année.

Ainsi donc, pour une septième année consécutive, le revenu disponible continue d’augmenter au Québec, mais « attention! Le rattrapage ne s’opère pas grâce a un taux de croissance extraordinaire chez nous. Il survient parce que ce va tellement, mais tellement mal au Canada. On comprend de mieux en mieux l’ampleur de la grogne dans certaines provinces »[3], explique Mario Dumont.


[1] Cf. Communiqué. « Le revenu disponible par habitant continue de croître au Québec et dans l’ensemble des régions administratives en 2022 », Institut de la statistique du Québec, 25 avril 2023 (page consultée le 30 avril 2024) statistique.quebec.ca/fr/communique/revenu-disponible-par-habitant-continue-croitre-quebec-regions-administratives-2022
[2] Cf. Communiqué. « Le revenu disponible par habitant continue de croître au Québec et dans l’ensemble des régions administratives en 2022 », Institut de la statistique du Québec, 25 avril 2023 (page consultée le 30 avril 2024) statistique.quebec.ca/fr/communique/revenu-disponible-par-habitant-continue-croitre-quebec-regions-administratives-2022
[3] Cf. Mario Dumont. « Niveau de vie : le Québec rattrape le reste du Canada », Journal de Montréal, 27 avril 2024, p.22.

Mes humbles prières

                                                                                                                   Photo: Benoit Voyer