En ce 21 mars 2025



Devenir religieux ou religieuse aujourd’hui

Par Benoit Voyer
21 mars 2025

Il n’est pas facile devenir religieux ou religieuse.

En 1996, sœur Marise Langevin, prieure du Carmel de Trois-Rivières m’expliquait que la plus grande difficulté rencontrée par la relève est le dépouillement de la foi et de la prière de toutes sensibleries, sentiments et émotions : « C'est dans la réalité du mystère qu'il faut vivre sa foi »[1].

Selon elle, la place des rites est importante pour vivre ce dépouillement : contemplation silencieuse, vie sacramentelle, lecture des psaumes, etc. Il faut en venir à avoir la conviction que Dieu est présent au cœur de son quotidien sans le sentir par ses émotions.

Elle m’expliquait qu’il y a aussi la peur de l'engagement définitif : « Les femmes qui viennent en formation au Carmel veulent rester, mais retardent l'échéance de l'engagement ».

Pour elle, ce n'est pas que dans la vie monastique que cette peur de s'engager se fait sentir, c'est dans toute la société. Cette caractéristique prend sa source dans la psychologie des adolescents. Les générations de cette partie du 21e siècle ont de la difficulté à entrer dans l'âge de la maturité. L'adulte n'hésite pas à se donner. Lui seul est capable d'assumer ses choix et de vivre les renoncements que ceux-ci impliquent.


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[1] Benoit Voyer. « Centenaire du décès de Thérèse de l'Enfant-Jésus - Les recrues sont rares au Carmel », Revue Sainte Anne, septembre 1996.