En ce 1er juin 2025



La paix mondiale passe par le cœur de chaque individu

Jean-Paul Regimbal
La paix mondiale passe par le cœur de chaque individu

Par Benoit Voyer

1er juin 2025

Le 1er juin 1978, environ 2500 personnes participent à la fête du Sacré-Cœur au Collège d'Arthabaska [1], dans la région du Centre-du-Québec.

La manifestation de foi débute par une marche du pardon. Les fidèles partent de l’école Saint-Christophe en chantant dans les rues des chants religieux et en priant.

Sur l’estrade aménagée sur le parterre du collège, le père Jean-Paul Regimbal préside la grande célébration en l'honneur du Sacré-Cœur de Jésus.

Dans son allocution, il lance qu'il est urgent et nécessaire que les laïcs chrétiens affirment leurs convictions sur la place publique : « L’heure est venue de passer de la parole aux actes », de passer à « la puissance de l'évangile ».

Jean-Paul souligne que, le 20 octobre 1976, le pape Paul VI rappelait qu’en cette fin de millénaire, c’est le moment idéal pour mettre en marche la « civilisation de l'amour ». Il dit à la foule : « L'ère de la civilisation industrielle et matérialiste s’écroule de toutes parts. […] Voici que commence l’ère de l’Esprit saint, l’ère de la libération individuelle et sociale, l’ère de l’évangélisation. […] La civilisation de l’amour est seule en mesure d’apporter l’authentique justice sociale, la juste promotion de la dignité humaine et introduire la vraie paix dans le monde. »

Il ajoute : « La paix mondiale passe par le cœur de chaque individu, de chaque famille, de chaque cité et de chaque nation. […] Au lieu de déclarer la guerre dans une haine fratricide, l'heure est enfin venue de déclencher la révolution sociale de l’amour c’est-à-dire : La révolution du cœur qui s’appelle « Conversion »; La révolution de la famille qui s’appelle « Réconciliation »; La révolution de la cité qui s’appelle « Rénovation »; Et la révolution de la nation qui s’appelle « Consécration ».

Pour le père Jean-Paul Regimbal, il est urgent de travailler ferme à l'avènement social du règne de Jésus et c’est aux laïcs chrétiens qu'il appartient de réaliser cela, notamment dans le monde des affaires.

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[1] L’Union, 6 juin 1978, p. A10

Centenaire du décès de Thérèse de l'Enfant-Jésus - Les recrues sont rares au Carmel


Centenaire du décès de Thérèse de l'Enfant-Jésus

Les recrues sont rares au Carmel

La relève est minime chez les religieuses carmélites déchaussées du Québec, une congrégation regroupant environ 75 religieuse carmélites sœurs cloitrées. Dans les cinq monastères québécois - situés à Montréal, Tewkesbury, Trois-Rivières, Dolbeau et Danville – il y a six femmes en formation. Les illusions tombent quand l'expérience démontre que trois recrues sur quatre quitteront avant d'avoir prononcé leurs voeux perpétuels. L’année du centenaire du décès de Thérèse de l'Enfant-Jésus qui débutera le 30 septembre prochain, sera l'occasion pour cette communauté de parler de la grandeur de la vie monastique et du mode de vie de Thérèse Martin qui est un modèle d'inspiration pour le monde d'aujourd'hui.

La plus grande difficulté rencontrée par la relève, selon sœur Marise Langevin du Carmel de Trois-Rivières, est le dépouillement de la foi et de la prière de toutes sensibleries, sentiments et émotions. "C'est dans la réalité du mystère qu'il faut vivre sa foi", dit la prieure du Carmel trifluvien. La place des rites est donc importante pour vivre ce dépouillement : contemplation silencieuse, vie sacramentelle, lecture des Psaumes, etc. Il faut en venir à avoir la conviction que Dieu est présent au cœur de son quotidien sans le sentir par ses émotions.

La peur de l'engagement définitif semble être le deuxième point de la désertification de ce choix de vie. "Les femmes qui viennent en formation au Carmel veulent rester, mais retardent l'échéance de l'engagement", explique celle qui demeure au Carmel depuis 42 ans. Ce n'est pas que dans la vie monastique que cette peur de s'engager se fait sentir, c'est dans toute la société. Cette caractéristique prend sa source dans la psychologie des adolescents. Les générations de cette partie du XXe siècle ont de la difficulté à entrer dans l'âge de la maturité. L'adulte n'hésite pas à se donner. Lui seul est capable d'assumer ses choix et de vivre les renoncements que ceux-ci impliquent.

Néanmoins, sœur Marise Langevin demeure dans l'espérance, car la mentalité québécoise change: le mouvement féministe devient moins radical, les jeunes - brisés par les problèmes des parents - veulent vivre de façon différente, La peur du SIDA fait croître en popularité le dossier de la chasteté...

"Quand les jeunes viennent nous visiter, ils nous interrogent sur notre façon de vivre. Ils se posent bien des questions! Comment vivre sans télévision, sans radio, sans liberté, sans relations sexuelles...? Dans leurs confidences, je constate qu'ils ont les mêmes aspirations que les jeunes d'autrefois, malgré l'évidence que leurs problèmes sont différents. désirent vivre l'amour vrai", dit-elle d'une voix optimiste.

Thérèse
Le véritable nom de Thérèse de l'Enfant-Jésus est Thérèse Martin, la fille de Zélie et Louis Martin décédés, comme leur fille, en odeur de sainteté. L'Église étudie la possibilité de les béatifier. Thérèse est également connue sous le vocable de Thérèse de Lisieux, ville où elle a passé sa vie. Trois noms pour désigner une même personne. Il y a de quoi s'y perdre quand on ne connait pas cette sainte religieuse carmélite qui est la plus invoquée dans les prières des croyants autour du globe.

Son message demeure actuel. "Thérèse était pleinement femme", lance sœur Langevin alias sœur Marise du Saint-Esprit. "Elle a développé à plein ses facultés de tendresse - un peu comme une fiancée - et de délicatesse. Elle nous montre comment aimer."

Son acte d'offrande à l'amour miséricordieux on est la preuve : " … Je veux travailler pour votre seul Amour, dans l'unique but de vous faire plaisir, de consoler votre cœur sacré et de sauver des âmes qui vous aimeront éternellement... afin de vivre dans un acte de parfait amour, je m'offre comme holocauste à votre amour miséricordieux, vous suppliant de me comme consumer sans cesse, laissant déborder en mon âme les flots de tendresse infinie qui sont renfermés en vous et qu'aussi je devienne martyre de votre Amour, ô mon Dieu".

Des activités pour le centenaire
De nombreuses activités marqueront le centenaire du décès de Thérèse de l'Enfant-Jésus. Une petite revue baptisée "Carmel en fête" paraitra dès le mois prochain. Les religieuses ne publieront que 13 numéros spéciaux en collaboration avec quelques laïcs engagés dans la fraternité séculière. La préparation est assurée par les pères carmes de Montréal. Chaque édition comprendra 24 pages sur la vie de Thérèse Martin et sa spiritualité. Il y aura quelques jeux et de beaux poèmes écrits par Thérèse. Sœur Jeanne Sauriol du Carmel de Trois-Rivières écrira une série de 7 articles sur le thème "L'infini du désir dans la totale impuissance". Enfin, chaque numéro aura un thème dominant en lien avec la vie de sainte Thérèse et l'année du centenaire. L'abonnement aux 13 numéros est de 15$.

Un dossier d'animation a été conçu pour le monde scolaire. Violaine Couture, une animatrice à la pastorale scolaire de la Mauricie, a écrit un chant pour les enfants - "Mon nom est écrit dans le ciel" - qui est édité chez Novalis. La cassette comprend également une pièce composée par sœur Huguette Boutin, une carmélite.

Les 12 paroisses du Canada portant le vocable de Thérèse de l'Enfant-Jésus -particulièrement regroupées au Québec - s‘impliqueront à leur façon. Un document de réflexion leur est destiné.

En avril 1997. le père Marie-Michel, un Carme qui a fondé, en France, avec le père Daniel-Ange, Jeunesse-Lumière, une école de la foi pour les jeunes, fera une petite tournée de deux semaines au Québec en compagnie de deux religieuses de la communauté Elie Thérèse.

De plus, chaque Carmel aura ses activités. Le Carmel trifluvien. par exemple, débutera l'année du centenaire, le 29 septembre en après-midi, par une grande célébration eucharistique présidée par l’évêque du diocèse de Trois-Rivières, Mgr Laurent Noël.

Le 1er octobre. Pierre Francoeur, un Clerc de St-Viateur qui se spécialise en histoire thérésienne, célébrera une messe et prononcera une conférence.

Les ainés auront leur célébration spéciale, le 16 novembre, et les groupes de vie mariale sont invités, le 8 décembre en après-midi, pour un chapelet médité introduit par des pensées de Thérèse de l'Enfant-Jésus. Cogéco captera l'événement qui sera retransmis, via la télévision câblée, dans la région trifluvienne. Sœur Loraine Caza sera également sur place pour une conférence. Enfin, une exposition est offerte aux groupes qui désirent se familiariser avec la vie de Thérèse de Lisieux.

Benoit Voyer

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Le Carmel de Trois-Rivières
1785, boul. du Carmel
Trois-Rivières, Québec, Canada G82 3R8
(819) 374-5303


(Transcription du texte original en vue d’une publication dans l’édition de septembre 1996 de la Revue Sainte Anne)