En ce 21 septembre 2024


Aujourd'hui, voici ce qui retient mon attention dans les médias (mise a jour de 21h23):

SANTÉ MENTALE: Pourquoi le plus grand système de santé de New York se tourne vers le clergé pour obtenir de l’aide
L’épidémie de santé mentale exige que nous brisions les barrières qui séparent les hôpitaux des lieux de culte religionnews.com/2024/09/17/why-new-yorks-largest-health-system-is-turning-to-clergy-for-help/

ENVIRONNEMENT: Coupes forestières et érablières sont en voie d’être autorisées dans les aires protégées du Québec ledevoir.com/environnement/820271/coupes-forestieres-erablieres-sont-voie-etre-autorisees-aires-protegees-quebec

FEUILLES MORTES: Faut-il les ramasser ou pas? tvanouvelles.ca/2024/09/20/feuilles-mortes-faut-il-les-ramasser-ou-pas

FLEUVE SAINT-LAURENT: Une opération de dépollution pour retirer près d’un millier de pneus lapresse.ca/actualites/environnement/2024-09-21/fleuve-saint-laurent/une-operation-de-depollution-pour-retirer-pres-d-un-millier-de-pneus.php

LE PAPE AUX CARDINAUX: Viser le déficit zéro et éviter le superflu vaticannews.va/fr/pape/news/2024-09/pape-cardinaux-deficit-zero-solidarite-institution-saint-siege.html

CHRÉTIENS PERSÉCUTÉS: Au Pakistan, une chrétienne condamnée à mort pour blasphème sur WhatsApp vaticannews.va/fr/eglise/news/2024-09/pakistan-une-chretienne-condamnee-a-mort-pour-blaspheme.html

La révolution de l'amour (6)


La révolution de l’amour et son impact sur la société

Par Jean-Paul Regimbal (1981)

Lorsque Jésus est venu sur la terre des hommes, son plan d’amour ne visait pas seulement le salut individuel de chaque personne humaine. Bien sûr, il est venu sauver tout homme, tout dans l’homme et tous les hommes. Mais, son dessein de miséricorde incluait le salut des communautés humaines : peuples, races et nations. C’est le royaume qu’il est venu fonder : « un royaume de vie et vérité, un royaume de grâce et de sainteté, un royaume de justice, d’amour et de paix ».[1] Or, il s’il n’est pas de ce monde, ce royaume est quand même conçu pour ce monde. En d’autres termes, il a été institué dans le but de transformer les relations inter-humaines sur la terre des hommes, de sorte que la pensée, la parole et la vérité de Jésus inspirent la rénovation radicale des divers secteurs d’activité humaine qui concerne la cité, la nation et l’humanité tout entière.

Ce qui assure la stabilité d’une société humaine, c’est l’ensemble des institutions politiques, économiques, culturelles et sociales. Un évangile qui ne vise pas la rechristianisation de ces diverses institutions ne mérite pas le nom d’évangile de Jésus-Christ. Comprenons-nous bien, l’évangile n’est pas un manuel de politique. Il s’adresse au cœur des hommes qui sont engagés dans la vie politique, pour que ceux-ci deviennent des signes et des témoins du royaume, au sein même de l’arène politique, capables d’élaborer des formes de systèmes politiques qui reflètent vraiment l’évangile et la pensée du cœur de Jésus-Christ.

L’évangile n’est pas un manuel d’économie, mais son but est de toucher le cœur des économistes afin que, inspirés par l’évangile, ceux-ci puissent élaborer une conception de l’économie qui respecte intégralement la primauté des valeurs spirituelles sur les valeurs matérielles, la dignité et les droits inaliénables de l’homme, la possibilité d’atteindre un plus-être et un mieux-être humain par et dans leur façon d’assumer leurs responsabilités économiques au sein d’une société juste, honnête et humanisante.

L’évangile de Jésus-Christ n’est pas un manuel socio-culturel, mais il s’adresse au cœur des responsables de la vie culturelle des nations et des peuples. Grace a l’évangélisation de ses agents socio-culturels, il devient possible de transmettre les valeurs, les normes, les messages et les bienfaits du vrai, du beau, du bien et du bon, par et a travers leurs activités culturelles.

La finalité de l’évangélisation est précisément de faire passer les sociétés humaines du paganisme au christianisme, des ténèbres a la lumière, de l’idolâtrie a l’adoration du vrai Dieu, de la violence a la paix, de l’injustice a la justice, de l’immortalité a la sainteté.

Bien chers jeunes, vous devez bien vous demander ce que ces réflexions viennent faire dans un enseignement qui vise principalement les 18-25? Que vous le vouliez ou non, vous êtes a la fois des citoyens du royaume de Dieu et des citoyens à part entière des pays dans lesquels vous vivez. Votre responsabilité chrétienne consiste donc à transformer votre milieu social par la puissance de la révolution de l’amour.

La révolution de l’amour et l’économie
Votre rôle est beaucoup plus important que vous ne le pensez. Bien sûr, vous n’occupez pas dans la société des postes de décision, et vous ne possédez pas des comptes de banque qui vous classent parmi les puissants de ce monde. Toutefois, les jeunes accaparent ensemble 25 p. cent du marché mondial des loisirs, 49 p. cent du marché mondial des disques et autres équipements reliés à la musique. Ils représentent 100 p. cent des usagers des institutions scolaires dont les budgets annuels, à l’échelle nationale, dépassent le milliard. Je ne dis rien de la place que vous occupez dans l’industrie de l’automobile, des motocyclettes et autres véhicules motorisés. En somme, dans le simple secteur économique, votre seule présence modifie les indices du produit national brut et les cotes des bourses financières de nos grandes institutions mondiales. Concrètement, cela signifie qu’un changement de comportement, de demande et de pouvoir d’achat peut modifier radicalement les cours des activités économiques du pays. Vous avez donc en main un instrument inconnu, mais d’une puissance inouïe pour influencer la marche globale de la vie économique non seulement de la province, mais aussi de la nation et du monde.

Laissez-moi vous donner trois exemples :

1.la monde
2.les imprimés
3.les loisirs

La mode
Dans le monde de la mode seulement, l’avènement du jean a révolutionné entièrement l’industrie vestimentaire. Aujourd’hui, les « blue jeans » ne sont plus le signe de l’attribution du prolétariat ouvrier; la mode du jean a forcé les grands fabricants de vêtements à mettre sur le marché de jeans de haute qualité et de haute couture, aux noms prestigieux. A cause de ce seul article, on a investi des milliards de dollars et l’on a transformé des usines complètes pour passer du prêt-à-porter square au complet jean-jacket.

La mode capillaire, c’est-à-dire la coupe des cheveux, a été bousculée depuis l’époque d’Elvis Presley. Chaque nouvel artiste a introduit une nouvelle coupe de cheveux et chaque starlette, une coiffure originale et imprévisible (pensez seulement à la mode Bo Déreck!). Cette révolution a obligé tous les coiffeurs et coiffeuses à se recycler de fond en comble, les salons de coiffures à s’équiper de A à Z et les institutions financières a bailler des fonds pour garantir ces modifications imposées par les jeunes. Ici encore, c’est par milliards que se chiffrent les investissements réalisés pour répondre aux besoins de la mode-jeunesse. Je vous laisse le soin de multiplier par autant d’exemples que vous le voulez l’impact économique partout créé par la révolution de la mode sur les marchés mondiaux.

Imaginez ce qui pourrait se produire dans le domaine de la mode si la jeunesse chrétienne du monde entreprenait d’exiger tel style de vêtements décents, tel style de coupe de cheveux, telle façon de porter des emblèmes chrétiens comme complément vestimentaires! Au lieu de breloques représentant les signes du zodiaque, les symboles de fertilité et les « gadgets » à message, les jeunes pourraient bien se mettre à porter des croix en or 14 carats, des symboles chrétiens et des logos a message évangélique : cela révolutionnerait l’industrie et le commerce par le simple jeu de l’offre et de la demande à cause du volume que les jeunes représentent sur le marché mondial!

2.Les imprimés
Il existe actuellement sur le marché, dans toutes les langues, plus de 5000 revues et périodiques adressés spécifiquement aux jeunes : revues sportives, musicales et cinématographiques, romans-feuilletons, magazines sur la mode, les loisirs, etc. On dépense annuellement des milliards de dollars dans le domaine de l’édition pour satisfaire les besoins et les exigences de la clientèle-jeunesse. En outre, des sommes fabuleuses sont dépensées pour des journaux, des hebdos et des mensuels qui n’ont d’autre but que de séduire les jeunes. Si j’ajoute à cela l’industrie énorme de la pornographie, il faudrait ajouter un autre quatre milliards par année, car il n’y a rien qui intéresse autant les jeunes que les livres et les revues pour adulte seulement. Il faut bien le dire, a la décharge des jeunes, que les magnats de la pornographie sont tous des gens de 50 ans et plus, donc des exploiteurs éhontés de la curiosité bien naturelle qu’ont les jeunes pour tout ce qui a trait à l’activité sexuelle. Il n’en reste pas moins que, dans le seul domaine des imprimés, votre pouvoir d’achat constitue un moyen de pression sur la quantité et la qualité des publications mondiales.

Comprenez-vous maintenant ce que pourrait signifier la révolution de l’amour si la jeunesse chrétienne du monde entier se solidarisait pour dire « non » a toute une gamme de publications et dire « oui » a la création d’un secteur privilégié pour revues, hebdos et autres imprimés capables de répondre à l’attente et à la soif des jeunes, tout en leur procurant le message rafraichissant et stimulant de l’évangile? Sans le savoir, vous pouvez influencer des milliards d’investissements par le seul changement de vos habitudes et vos exigences de lecture, Qu’attendez-vous pour changer la face du monde?

3.Les loisirs
Les exigences de la jeunesse et le gout plus éduqué des jeunes dans le domaine sportif a complètement modifié. La structure de l’industrie sportive, la qualité des équipements sportifs proprement dits, la variété et la souplesse des vêtements propres à chaque sport, la construction de nouveaux complexes sportifs de caractère olympique, dans tous les pays du monde : voilà autant de résolutions économiques qu’a déclenchées la pression des jeunes impliqués dans le domaine particulier du sport. Depuis 25 ans, plus personne ne s’y reconnait : même les champions des années soixante avouent candidement que, s’ils avaient eu à leur disposition les facilités sportives dont jouissent les jeunes de 1981, ils auraient augmenté de beaucoup leur performance et leurs records. Ils s’étaient habitués à un équipement de moindre qualité, a des terrains d’exercice dans les cours d’école ou dans les ruelles. Aujourd’hui, plus un seul jeune ne consentirait à pratiquer quelque sport que ce soit dans de si minables conditions et avec de tels moyens de fortune.

Dans le domaine récréatif, la même constatation s’impose. Plus question d’aller danser dans la salle paroissiale ou dans le gymnase de l’école, non jamais! Aujourd’hui, la jeunesse exige des salles discos, des salles à gogo, des salles rétros, des salles aussi variées que les gouts capricieux des jeunes qui veulent s’amuser à tout prix. L’industrie des loisirs a connu cinq réajustements depuis l’époque d’Elvis Presley. Ce qui faisait l’affaire des amateurs du rock-and-roll, dans les années cinquante, ne satisfait plus le gout ni les exigences des jeunes de l’ère spatiale : il faut des rayons lasers, des boules de cristal pivotantes, des jeux de lumières éblouissants, des pistes de danse à l’épreuve de tous les chocs inventés par les styles de danse des jeunes contemporains.

Des milliards sont investis chaque année non seulement dans les clubs et les salles de danse, mais encore dans les cinémas, les salles de spectacles, les « pleasure-dromes » construits tout a neuf pour la clientèle jeunesse dont les revenus sont assez imposants pour rembourser l’investissement initiale en moins de cinq ans. Cette prodigieuse révolution des loisirs a donc forcé les propriétaires de salles à faire des emprunts importants auprès des banques, lesquelles ont dû se protéger par des investissements énormes par la voie des trusts, des bourses et des autres secteurs clé de la finance.

Si la jeunesse peut ainsi conditionner le monde économique au point de provoquer des investissements financiers jugés rentables par les exploiteurs, imaginez un peu ce que la révolution de l’amour pourrait produire si la jeunesse chrétienne se mettait à exiger solidairement des cinémas chrétiens, des cafés chrétiens, des centres athlétiques chrétiens, etc.

Les milliards qui se dépensent actuellement pour endormir et envouter la jeunesse qui a soif de loisirs pourraient tout aussi bien être investis en faveur de la même jeunesse, mais cette fois pour l’édifier, l’éduquer et lui faire rechercher l’excellence, la beauté, l’harmonie, la joie et le plein épanouissement. L’offre correspond toujours à la demande : c’est un principe fondamental de l’économie. Que la demande des jeunes chrétiens se fasse sentir à la grandeur du monde, et l’offre augmentera. Voyez donc comment vous, les jeunes, pouvez transformer tout le domaine des loisirs par une révolution de l’amour qui soit efficace, radicale et exigeante.

La révolution de l’amour
et la politique

Les hommes politiques sont parfaitement conscients du rôle capital que pourrait et devrait jouer la jeunesse dans la vie de la province et du pays. Depuis longtemps, chaque parti politique a mis sur pied un comité jeunesse dans le but de sensibiliser les 18-25 aux grands débats qui concernent le présent et l’avenir de la nation et du pays. Toutefois, ce n’est que tout récemment qu’ils ont promulgué une loi accordant le droit de vote a tous les jeunes âgés de 18 à 21 ans. Pourquoi pensez-vous qu’une telle loi a été conçue et adoptée? Tout simplement parce que la jeunesse 18-25 représente une force dynamique capable de renouveler radicalement le vieil establishment de chaque parti et les programmes d’action périmés.

Ce que veulent les hommes politiques c’est du sang neuf, des idées neuves, des bouffées de fraicheur et, en dernière analyse, la possibilité de former un nouveau leadership politique a même un bassin plus vaste de la population votante. Le simple nombre de votes accrus a changé le rapport de forces entre les anciens et les nouveaux partis. Les partis politiques qui semblaient immuables dans les années quarante et soixante ont été détrônés pour ne pas dire engloutis par la vague jeunesse résultant des votre des 18 à 21 ans.

Ce nouveau phénomène a même eu une conséquence immédiate qu’il était facile de prévoir : l’élection comme députés à la Chambre des Communes et a l’Assemblée nationale de jeunes candidats de moins de 30 ans. En effet, le député fédéral du comté de Shefford, M. Jean Lapierre est âgé de 25 ans seulement; au gouvernement provincial, nous retrouvons un jeune député de 24 ans, M. Gilles Baril.

L’autre phénomène parallèle est l’importance que prennent les conseils de jeunes au sein de chaque parti politique. Encore tout récemment, le comité des jeunes libéraux du Québec contestait vigoureusement le leadership de M. Claude Ryan et menaçait de saborder le comité lui-même si M. Ryan était réélu à la chefferie. Ce qui se manifeste au sein des partis se répercute également sur les autres corps intermédiaires comme la jeune chambre de commerce, dont l’impact politique ne cesse de croitre tant sur le plan municipal et provincial que fédéral. Eux aussi veulent se donner des leaders jeunes et dynamiques, âgés de 30 à 35 ans. La plupart des organismes parapolitiques, des organismes de pression intermédiaires et des lobbyistes gouvernementaux se recrutent parmi les jeunes dont l’âge varie entre 30 et 35 ans. Autant de conséquences qui résultent du droit de vote accordé a 18 ans plutôt qu’a 21 ans.

A ce point particulier de notre histoire politique nationale, la jeunesse n’a donc pas seulement son mot à dire : elle exerce aussi une telle pression qu’elle est en train de modifier la physionomie et le profil sociopolitique de la plupart de nos institutions publiques. Autrefois, les jeunes n’avaient qu’a se taire et à écouter; aujourd’hui, ils parlent beaucoup sans toujours savoir écouter, mais constituent néanmoins un capital jeunesse qu’on valorise, utilise et apprécie enfin.

Le temps est donc mur, bien chers jeunes, pour que la révolution de l’amour produise son impact original et innovateur dans le monde de la politique municipale, provinciale et fédérale. Le temps est venu pour les jeunes chrétiens de faire valoir leurs convictions et d’intervenir dans les grands débats qui secouent la place publique et déterminent, en 1981, les grandes orientations politiques des vingt prochaines années. Si les jeunes chrétiens d’aujourd’hui veulent vraiment qu’une civilisation de l’amour advienne dans notre société d’ici l’an 2000, c’est aujourd’hui même qu’ils doivent s’engager à faire rayonner les valeurs de l’évangile et à promouvoir le plus-être et le mieux -être de l’homme proposés par le Christ et par l’Église. Depuis trop longtemps, la jeunesse chrétienne fait partie de la majorité silencieuse. Le moment est venu pour elle de faire entendre sa voix et sa fois sur la place publique afin de passer ensuite de la Parole aux actes et de changer ainsi les rapports de forces existants. Éventuellement, toute la législation peut en être modifiée si les jeunes chrétiens savent seulement se solidariser en un front commun d’action politique inspiré par l’évangile et la doctrine sociale de l’Église. Plus rien ne peut y faire obstacle, sinon votre propre refus de vous engager socio-politiquement en tant que citoyens baptisés, confirmés et députés à l’apostolat.

Pour illustrer ma pensée, je vous donne trois exemples concrets :
1. Le mariage ;
2. La famille;
3. La moralité.

1.Le mariage
Depuis quelques années, la législation sur le mariage a connu des changements si profonds qu’on a peine à croire qu’une même société ait pu changer aussi rapidement en moins de 15 ans. Dans la législation canadienne et québécoise, le mariage a toujours été considéré comme une institution indissoluble, stable, de caractère monogamique. Or, depuis quinze ans, les diverses législations concernant la séparation et le divorce ont rendu cette institution fragile, vulnérable et quasiment imprévisible. Mais ce n’est rien encore : déjà, on entend parles de « couples ouverts », ou admettant la possibilité de plusieurs partenaires conjugaux; de « contrats de mariage à terme », c’est-à-dire de « contrats de mariage à terme », c’est-à-dire de contrat renouvelable après deux, cinq ou dix ans par consentement mutuel, et de « couples homosexuels » ayant les mêmes droits, les mêmes privilèges et les mêmes devoirs que tous les couples hétérosexuels. Certains milieux plus avant-gardistes conçoivent facilement l’abolition pure et simple, par voie législative, de la notion même de couple et de famille.

Devant des mutations aussi profondes et radicales, dont les conséquences sont extrêmement graves pour le pays et la nation, qu’est-ce que les jeunes chrétiens ont à dire? Ce que la révolution sexuelle a détruit, ne faudrait-il pas une révolution de l’amour le rétablisse? Il semble que les seuls qui aient quelque chose de valable à dire dans ce domaine soient les sexologues, les sociologues, les démographes et les futurologues (Alvin Toffler).

Est-ce concevable que des jeunes chrétiens se désintéressent tellement de la chose politique qu’ils ne se sentent pas appelés a un engagement personnel et communautaire face au défi lancé par une société pratiquement paganisée et certainement en voie de dissolution. C’est une véritable armée de jeunes croyants qu’il faudrait voir a l’avant-garde de l’action politique et sociale pour redonner à la famille son vrai sens, sa vraie valeur, son vrai rôle et sa vocation spécifique. Ou se trouvent donc ces jeunes militants chrétiens dans les ailes politiques des divers partis? J’ai beau chercher, mais je ne vois pas de groupes actifs qui font valoir les exigences de la foi chrétienne et de la loi naturelle dans ce débat pourtant vital et stratégique!

2.La famille
La famille elle-même est également atteinte par la remise en question du droit a la vie, du droit a la confidentialité, du droit à la liberté et du droit à la dignité. En effet, notre société semble vouloir se défaire de tout ce qui garantit à la famille sa mission, son rôle et sa valeur intrinsèque. Bien que la loi sur l’avortement n’ait même pas encore été approuvée par le corps législatif, on constate qu’elle est de plus en plus appliquée dans les faits. C’est le droit même a la vie qui est contesté par ceux qui affirment le droit de disposer de leur propre corps comme ils l’entendent, et de terminer leur grossesse a volonté. Les politique du ministère fédéral de la Santé favorisent de diverses manières la libération la plus effarante de cette pratique meurtrière.

Même la confidentialité de la vie de famille est violée impunément par la multiplicité des enquêtes qui, sous des apparences bénignes, exposent publiquement la vie intime des parents et des enfants. Le moindre prétexte suffit pour mettre sur pied des enquêtes sociologiques en vue de rapports auprès des tribunaux, à partir du moment ou quelqu’un, a tort ou a raison, porte plainte contre les parents ou les enfants. Les enfants peuvent même intenter des poursuites contre leurs parents, au moment ou ils traversent leur crise d’adolescence faite de révolte et de violence. A plainte déposée, enquête obligatoire. C’est ainsi qu’on s’infiltre dans le sanctuaire de la famille, espérant trouver quelque scandale juteux pour discréditer les époux et l’institution familiale elle-même. Et que dire encore des indiscrétions commises par les institutions financières sous prétexte de connaître la solvabilité et la crédibilité d’une famille qui veut faire un emprunt important ou acheter à crédit: maison, meubles ou automobile! Tout est permis pour faire enquête, même la mise a jour de situations familiales pénibles et humiliantes!

Avec la poursuite d’un objectif politique qui s’appelle la croissance de population zéro, les parents se voient menacés dans leur liberté d’avoir plus que deux enfants. Toutes sortes de pression sont exercées sur les couples pour réduire la natalité : la popularisation des moyens contraceptifs, la ligature des trompes, la vasectomie, l’eugénisme et même l’euthanasie passive. Il est clair que si cette tendance continue a croitre, des législations seront éventuellement votées pour justifier et légitimer cette dénatalité nocive. On parle même, dans certains milieux intellectuels, de restreindre par voie législative la liberté des couples d’avoir plus de deux enfants. Le troisième enfant entrainerait certaines pénalités sociales, et le quatrième serait irrévocablement châtié par la stérilisation des parents. A l’heure actuelle, nous n’en sommes pas encore rendus la, mais vous admettrez comme moi que les lois sur l’habitation et le logement ne prévoient plus de maisons familiales et des appartements capables de loger cinq personnes et plus. En contraignant la liberté de la famille par le biais de l’habitation, on prépare déjà le climat permettant de priver la famille de la liberté de s’accroitre selon la volonté de parents responsables.

Quant a la dignité de la famille, la conjoncture économique et politique est en train de réduire au chômage les pères et les mères de famille déjà intégrés au marché du travail. En plus de chômage et de l’inflation, existe le phénomène de la pauvreté chronique, qui tient des familles entières en-dessous du seuil de la pauvreté. Comment donc assumer ses responsabilités premières? Comment ne pas dénoncer les absurdités résultant de certaines législations qui empêchent les membres d’une famille de trouver des appoints financiers pour subvenir aux besoins légitimes de la dignité familiale? Ceux qui reçoivent des prestations du Bien-être social ne peuvent occuper des emplois sous peine de perdre leur maigre revenu. Ceux qui reçoivent des allocations ou des subsides se voient ensuite pénalisés par l’impôt sur le revenu et d’autres moyens qui les privent des menus avantages que leur offrait ce supplément provisoire. Que dire maintenant des personnes âgées qui se voient contraintes, pour continuer à recevoir leur pension de vieillesse, de vivre en concubinage et de se priver de la visite de leurs enfants tout simplement parce qu’elles n’en ont pas les moyens? Voila autant d’exemples qui démontrent combien la société contemporaine a perdu le sens de la dignité familiale, alors que la famille est la cellule première et indispensable de la société elle-même!

Devant tous ces dilemmes, ces absurdités, cette grossière inconséquence, qu’est-ce que les jeunes ont à dire? Quels moyens les jeunes chrétiens ont-ils pris pour défendre les droits, le caractère sacré et l’inviolabilité de la famille? Vous, qui me lisez présentement, ne sentez-vous pas au fond de vous-même un appel irrésistible a la vocation politique ou, de moins, a la nécessité de former des groupes de jeunes militants chrétiens pour rétablir dans la vie politique de la nation les conditions essentielles et indispensables permettant de redonner à la famille sa dignité, sa liberté, son intimité et sa fécondité?

Ce que je vous propose, c’est de vous engager dans la révolution de l’amour afin de changer ce qui doit être changé, d’améliorer ce qui doit être amélioré, et d’éliminer carrément ce qui doit être éliminé. Si vous, les jeunes, n’avez ni le courage ni la force de parler au nom du Christ et de l’évangile, alors que nous sommes encore en pleine démocratie, comment espérez-vous empêcher que notre société ne sombre dans un chaos politique qui appellera, par sa nature, le despotisme et la tyrannie? Oui, je le répète, l’heure est à l’engagement, et l’un des secteurs qui souffrent le plus de l’absence d’un témoignage chrétien significatif, c’est bien celui de la politique! Vous serez alors présence d’Église au sein même de la société, et conscience de la société au sein même de l’Église. Voila, me semble-t-il, votre double vocation!

La révolution de l’amour et la culture

Un des domaines qui fascinent et forment la jeunesse est, sans aucun doute, celui de la culture. C’est par les arts, en effet, que s’établit la communion des âmes et des esprits, que se transmet l’âme d’une nation et l’esprit d’un peuple. Il suffit de constater comment les jeunes écoutent avec intensité les paroles des divers chansonniers – surtout les chansonniers à message – pour constater à quel point ils s’identifient à la mystique des mots et a l’envoutement des mélodies. Il est même étrange de voir avec quelle facilité les jeunes retiennent les paroles anglaises, italiennes ou espagnoles! Oui, la culture demeure le lieu privilégié de la communion des hommes, au-delà de toutes les frontières politiques, économiques ou sociales.

Les sept grands arts s’efforcent de traduire en formes, en couleurs, en sons, en images, en rythmes, en gestes et en mimes les émotions, les sentiments, les états d’âme qui correspondent le mieux a la richesse incommensurable accumulée par l’expérience d’un peuple au cours de son histoire, de ses tragédies et de ses moments de gloire. A mon avis, la culture constitue la plus grande richesse nationale et spirituelle d’un peuple, d’une race ou d’une tribu. Voila pourquoi nul ne peut rester indifférent à la culture, même la personne la moins cultivée. La culture exprime l’âme d’une communauté nationale, mais, veut veut pas, elle en transforme aussi le style de vie et les coutumes.

Les jeunes sont tellement sensibles à la culture, même inconsciemment, que leur façon de protester contre n’importe quelle société consiste à former rapidement leur propre sous-culture ou contre-culture, conscients que c’est le moyen le plus apte a exprimer fortement leurs valeurs, leurs normes, leur vision de l’homme, leur vision du monde et leur interprétation de l’univers.

Cet attrait des jeunes pour la culture (ou pour la contre-culture) se manifeste par leur soif insatiable de musique, de cinéma, de télévision, de littérature, de danse, d’expression corporelle et d’expression littéraire qui va de la poésie la plus sublime aux graffitis les plus révoltants. Ce qui se passe au plus intime de l’être, ce qui se vit de plus intense chez l’homme doit s’exprimer d’une manière ou d’une autre par le moyen de la culture, fut-elle celle de la violence, du crime et du terrorisme. Tout le mystère de l’homme passe à travers la culture pour rendre visible l’invisible qui hante son cœur et son esprit. C’est pourquoi les jeunes se laissent happer d’instinct par les courants culturels ou sous-culturels de leurs milieux de vie : le quartier, la cité, la province, le pays.

Étant donné l’importance de la réalité culturelle, tous les révolutionnaires sans exception ont cherché à traduire leur inspiration et leur vision des choses par les moyens artistiques de la communication : théâtre, cinéma, happening, discours, manifestations avec chants et slogans, pour être surs que leur message passe et soit bien compris.

La révolution de l’amour, bien chers jeunes, doit parvenir tôt ou tard à s’exprimer selon un mode culturel qui lui est propre. J’irais même plus loin, et j’affirmerai que la révolution de l’amour doit engendrer les éléments culturels nécessaires à la civilisation de l’amour, qui doit surgir dans les années et les siècles qui viennent : si l’on veut que la culture de la civilisation du XXIe siècle soit pleinement imprégnée des valeurs chrétiennes et des richesses évangéliques, il faut commencer tout de suite à inventer un théâtre chrétien, un cinéma chrétien, une littérature chrétienne, une chorégraphie chrétienne, un art pictural chrétien, en somme, tout un univers artistique et culturel qui soit a la hauteur du Christ, de son évangile et de son Église. Comme le disait Chesterton : « On ne peut pas dire que le christianisme est un échec, pour la simple raison qu’il n’a jamais été essayé pour de vrai ».

Cependant, il est important que je vous mette en garde contre une équivoque qui laisserait croire qu’évangélisation et culture se situent sur le même plan. Cela, le pape Paul VI l’a exprimé d’une façon claire et précise dans son exhortation apostolique Évangelii Nuntiandi :

« Nous pourrions exprimer tout cela en disant : il importe d’évangéliser — non pas de façon décorative, comme par un vernis superficiel, mais de façon vitale, en profondeur et jusque dans leurs racines — la culture et les cultures de l’homme, dans le sens riche et large que ces termes ont dans Gaudium et spes [50], partant toujours de la personne et revenant toujours aux rapports des personnes entre elles et avec Dieu.

L’Évangile, et donc l’évangélisation, ne s’identifient certes pas avec la culture, et sont indépendants à l’égard de toutes les cultures. Et pourtant le Règne que l’Évangile annonce est vécu par des hommes profondément liés à une culture, et la construction du Royaume ne peut pas ne pas emprunter des éléments de la culture et des cultures humaines. Indépendants à l’égard des cultures, Évangile et évangélisation ne sont pas nécessairement incompatibles avec elles, mais capables de les imprégner toutes sans s’asservir à aucune.

La rupture entre Évangile et culture est sans doute le drame de notre époque, comme ce fut aussi celui d’autres époques. Aussi faut-il faire tous les efforts en vue d’une généreuse évangélisation de la culture, plus exactement des cultures. Elles doivent être régénérées par l’impact de la Bonne Nouvelle. Mais cet impact ne se produira pas si la Bonne Nouvelle n’est pas proclamée. »[2]

Cet enseignement de Paul VI nous fait comprendre que l’évangile ne peut pas se substituer à la culture ni se mettre à sa remorque. Bien au contraire, le rôle de l’évangile est de permettre a la culture d’atteindre a un niveau de dépassement, d’excellence et de beauté qu’elle ne saurait atteindre par elle-même, ni par ses propres moyens. De même que la personne de Jésus-Christ révèle à l’homme toute la plénitude et la richesse de son être, ainsi l’évangile révèle à la culture toutes les ressources et les trésors de son héritage. Ce que le souffle évangélique a inspiré à la Renaissance, la révolution de l’amour doit l’insuffler a la régénérescence.

Quel univers de créativité s’ouvre donc à vous, bien chers jeunes que j’aime tant! Tout vous est possible, même l’impossible, car vous êtes en face d’une toile vierge que vous pouvez peindre en toute liberté, en toute spontanéité et en toute authenticité. Comme le disait saint Paul avec tant de justesse : « Tout vous appartient, vous appartenez au Christ et le Christ appartient au Père »[3]. Il ne reste plus qu’a « tout instaurer dans le Christ Jésus », dont la seigneurie universelle peut être célébrée par tous les arts que les cultures pourront jamais concevoir.

La révolution de l’amour et la société
Le plus grand drame de la société contemporaine réside dans la perte du vrai sens de l’amour tant sur le plan humain que sur le plan chrétien. Tous les drames étudiés par les sciences humaines, depuis la psychologie jusqu’à la criminologie en passant par l’anthropologie, résultent des carences de l’amour au cours de l’évolution des individus, des nations et des peuples. Les grands hôpitaux psychiatriques et les grands pénitenciers démontrent en termes déchirants ce qui arrive quand l’homme ne sait ni aimer, ni être aimé. Et, notre époque, sur ce plan, est plus révélatrice que les autres, puisque le terrorisme est devenu un phénomène international si exaspérant qu’il ose même attenter à la vie d’un Martin Luther King, d’un John Kennedy, d’un Ronald Reagan aussi bien que d’un Jean-Paul II.

Jusqu’à maintenant, la violence, même terroriste, se voulait au service des aspirations de l’homme vers la liberté : liberté politique, liberté sociale, liberté économique, liberté culturelle. Cependant, depuis peu, cette violence se déchaine aveuglément, sans même pouvoir se justifier par la noblesse de la cause défendue. Ce qu’on recherche, c’est l’établissement d’un climat de terreur, la création d’un chaos qui, après tout, n’est pas pire que la menace nucléaire qui pèse sur la tête de l’humanité entière. La société est malade, le monde est malade, et la civilisation elle-même est sur le point d’expirer. Les fracas du terrorisme de la guerre ne sont en somme que ses derniers râlements.

Dans ce climat de tension extrême et de panique existentielle, plus rient n’est stable, plus rien n’est sécurisant, plus rien n’est immuable. L’économie mondiale tremble de fièvre, la politique est en déséquilibre instable, non seulement dans son axe Est-ouest habituel, mais encore dans son axe Nord-sud qui est encore plus effrayant! La culture est en train de vomir ses poisons les plus nocifs, et la société, en général, connait ses tragédies les plus horribles : pensez deux minutes aux meurtres d’Atlanta, au commerce du sexe et de la drogue, au taux de plus en plus élevé de suicides et aux enfers des grandes métropoles du monde. Tout semble justifier un vaste désespoir! Tout semble conduire à un nouvel holocauste! Tout revêt des couleurs apocalyptiques ou l’homme et l’humanité sont, à la fois, victimes et criminels.

Que faire devant une situation aussi désespérante que désespérée? Il nous reste l’amour, l’amour, l’amour!

La solution des vastes problèmes qui affligent les nations et les peuples ne se trouvera jamais dans les principes de la sociologie, de la psychologie, de la psychiatrie, de la démographie et de l’anthropologie. Toutes ces sciences humaines, si exactes quelles puissent être, ne sont en mesure de nous dire qu’une seule chose : Voila l’image exacte du monde tel qu’il est! Jamais elles ne pourront dire : Voila l’image du monde tel qu’il pourrait être s’il s’ouvrait à l’amour, a la miséricorde et a la réconciliation! Toute la science des hommes combinée ne parviendra jamais à sécréter une once de sagesse surnaturelle, alors qu’une seule parole d’évangile peur inspirer une tonne de sagesse a tous les hommes de science qui œuvrent dans tout l’univers.

C’est pourquoi, bien chers jeunes, je sens le besoin irrépressible de vous exhorter, de vous convier, de vous précipiter à entreprendre le plus vite possible la révolution de l’amour, seule capable de redonner à l’homme et a l’humanité leur vrai sens, leur vraie finalité et leur vraie dignité. Or, c’est à vous, jeunes du monde, que revient la responsabilité de semer partout l’amour ou il y a de la haine, et a déclarer l’amour partout ou l’on veut déclarer la guerre. Ce n’est pas en « faisant l’amour » que vous changerez la face de la terre, mais plutôt « en faisant connaitre l’Amour », car l’amour n’est pas aimé.

Trois exemples récents vous permettront peut-être de comprendre la puissance transformante de l’amour dans des situations jugées irréversibles.

Le premier cas qui me vient à l’esprit est celui d’un Noir américain, chef universellement reconnu des Panthères Noires, Eldridge Cleaver. Cet homme avait rejeté la société dans son ensemble et tous les moyens pacifiques de changer la condition des peuples noirs, non seulement aux États-Unis, mais aussi dans le reste du monde. Voué a la haine par conviction et par vocation, il n’a rien épargné pour semer la terreur et promouvoir la révolte haineuse des populations sous-développées, exploitées et humiliées. Il est devenu le symbole de la révolte noire jusqu’au jour du triomphe de l’amour. C’est sa rencontre personnelle avec Jésus-Christ qui a changé radicalement le cœur de cet homme et la nature de son action révolutionnaire. Il est passé du leadership terroriste au leadership évangélique. Aujourd’hui, cet homme ne sème plus la terreur : il sème a pleines mains dans les cœurs la parole libératrice du Verbe de Dieu, le Seigneur Jésus-Christ. Conclusion : l’amour est plus fort que la haine, la croix plus puissante que le poignard et la révolution de l’amour plus efficace que la révolution de la terreur.

Le deuxième cas a été révélé au monde lors de la béatification du grand apôtre Maximilien Kolbe. On se souviendra que cet homme mourut dans un camp de concentration nazi après avoir consenti, par amour, à s’offrir comme remplaçant d’un père de famille condamné a mort. Savez-vous, bien chers jeunes, quel fut le témoignage décisif qui conduisit le pape à béatifier ce saint prêtre? Ce fut le témoignage personnel et la conversion radicale de l’officier nazi qui lui avait donné l’injection de cyanure qui devait mettre fin a ses jours. Le témoin dont je parle était reconnu comme l’un des officiers nazis les plus cruels et les plus antireligieux, mais c’est l’amour manifesté par le père Kolbe qui réussit à transformer son cœur de pierre en cœur de chair, sa cruauté en tendresse et son incroyance en foi vivante et militante. Conclusion : rien ne résiste à l’amour, car l’amour est plus fort que la mort!

Le troisième cas est arrivé tout dernièrement, lors de la tentative d’assassinat du pape Jean-Paul II par un jeune terroriste turc, dont le rôle et la participation a un complot international sont difficiles à préciser avec exactitude. Quoi qu’il en soit, ce geste criminel, qui a soulevé la consternation et l’horreur de toutes les nations de la terre, n’a su provoquer qu’une seule réaction dans le cœur de la victime lorsqu’il a pu retrouver l’usage de la parole et la lucidité post-opératoire : « Je pardonne à cet homme et a ceux qui l’ont incité! » Sans aucun doute, le plus grave attentat du siècle fut l’occasion du plus beau geste de miséricorde que l’amour puisse inspirer au cœur de l’homme!

Voila en peu de mots quelles sont les possibilités que vous offre, a vous, bien chers jeunes, la révolution de l’amour! De telles transformations ne pourront jamais être provoquées par la science ou la technologie. Seule la grâce est capable de telles prodiges, car la grâce est la mise en œuvre de l’amour rédempteur et libérateur, qui jaillit sans cesse du cœur de Dieu.

Voila ce que révèle l’évangile!
Voila ce que confirme la vie!

Un dernier exemple me vient à l’esprit pour terminer ce chapitre. Il prouve que la révolution de l’amour est la révolution la plus définitive que connaitra le genre humain.

Lorsque la Russie soviétique menaçait d’envahir la Pologne par ces chars d’assauts et ses troupes de choc, le grand Jean-Paul II adressa un message de feu a son cher peuple polonais :

« Si jamais l’armée soviétique mettait en œuvre son offensive contre le peuple polonais, je me rendrais moi-même en Pologne et j’inviterais 100 000 polonais avec moi sur les frontières menacées. Je vous assure qu’il suffirait d’élever 100 000 icones de la Vierge devant la puissance des troupes soviétiques pour mettre un terme à cette invasion! »[4]

Qu’avons-nous donc à craindre si nous avons la foi? Qu’avons-nous donc à redouter si nous croyons inconditionnellement à la puissance irréversible de l’amour?

Chers jeunes, je déclare ouverte aujourd’hui même la révolution de l’amour!

Tiré de : Jean-Paul Regimbal. La Révolution de l’amour, Éditions internationales Alain Stanké Ltée, 1981, pp. 139 a 162. Livre conservé a la Société d’histoire de la Haute-Yamaska, à Granby (P049) et chez Bibliothèque et Archives nationales du Québec, à Montréal (BANQ 248.83 R335R 1981)


[1] Préface spéciale de la fête du Christ-Roi.
[2] Paul VI, Evangelii Nuntiandi, no 20
[3] 1 Corinthiens 3,22-23
[4] Bulletin de nouvelles, Radio-Vatican, le 22 mars 1981