En ce 17 juin 2024


SANTÉ Détecter le cancer des ovaires avant qu’il se propage

POLITIQUE: Entrevue d'Éric Duhaime avec Emmanuelle Latraverse au sujet du projet de pont à l’Île d’Orléans et la demande d'un référendum sur le tramway.
x.com/E_Duhaime/status/1802321426201907355

POLITIQUE: Ce matin, Québec 125 a mis a jour ses projections électorales pour le Québec. Si des élections avait lieu aujourd'hui, le Parti québécois formerait le gouvernement avec 61 députés. Le Parti libéral en serait l'opposition officielle avec 29 sièges. Suivraient: La CAQ avec 19 députés, Québec solidaire avec 10 élus et les Conservateurs québécois d'Éric Duhaime avec 6 députés.

POLITIQUE: Le commentateur politique Michel C. Auger critique La « doctrine Guilbault » au sujet du troisième lien. lapresse.ca/contexte/chroniques/2024-06-16/la-doctrine-guilbault.php?s=03

LANAUDIERE: A Saint-Lin-des-Laurentides, depuis le 16 juin, les conseillers municipaux Luc Cyr, district #1, Lynda Paul, district #3, Pierre Lortie, district #7, et Chantal Lortie, district #8, ont quitté le parti politique municipal du maire Mathieu Maisonneuve, Coalition Saint-Lin-des-Laurentides, afin de siéger a titre d'indépendants.

LANAUDIERE: huit personnes de la rue Sarrazin, dans le secteur de Lachenaie, a Terrebonne, se retrouve à la rue après un violent incendie. Le sinistre a eu lieu dans la nuit de samedi a dimanche. Les pompiers ont été appelés vers 0 h 30.

Réaction a l'éditorial de François Cardinal sur "l'extrême droite"

Monsieur Cardinal,

Cet éditorial sur "l'extrême droite" ne fait que mêler les cartes dans ma tête et dans celle de quelques lecteurs avec qui j'ai bavardé du sujet. Il y aurait intérêt à produire quelques articles sur le sujet afin de nous aider à mieux comprendre de quoi il s'agit.

Malgré tout quelques réflexions:

D'abord, à droite de quoi? À gauche de quoi? Où est le centre? Et le centre semble quelque chose de subjectif. Chaque individu ou groupe peut considérer son opinion comme étant le centre. C'est un peu subjectif tout ça.

Des exemples:

Le chrétien de tradition catholique dira que ce qui sort du Vatican est au centre. La même doctrine vue par quelques penseurs du Québec sera considérée comme étant d'extrême droite et ceux qui vivent dans des régions plus conservatrices de la planète percevront le pape comme un homme de gauche, vraiment TROP à gauche.

Dans le domaine des médias québécois c'est un peu la même chose. Le Devoir est perçu par certains conservateurs comme trop à gauche. La Presse trop autre chose...

En politique c'est pareil...

Droite-centre-gauche semble donc une affaire de perceptions et de valeurs personnelles ou communautaires.

Il y aurait ici un beau travail de réflexion et de pédagogie à faire dans vos pages, travail qui pourrait profiter à l'ensemble des lecteurs (moi le premier) et à votre équipe de rédaction.

Benoit Voyer
17 juin 2024

Mes humbles prières

(Photo: Benoit Voyer)

Tes yeux


Doux comme le soleil qui se lève sur le monde, tes yeux ressemblent aux nuages qui laissent passer la lumière ; Ils sont étincelants de la vie qui t’anime.
Bleus comme l’eau salée des grands océans, tes yeux ressemblent aux vagues sur la grève ; Ils apaisent et réconfortent les flots troubles de mon existence.
Passionnés comme le vent qui caresse le sable des déserts, tes yeux ressemblent à une sonate de Mozart ; Ils emportent mon cœur au-delà de la frénésie des sons et des notes.
Vastes comme une immense cathédrale, tes yeux ressemblent à un vase d’argile façonné des mains des dieux ; Ils sont un tabernacle ou réside l’amour.
Fragiles comme la belle au bois dormant, tes yeux ressemblent à ceux des princesses de mon enfance ; Ils sont une aurore lumineuse après des saisons d’obscurité.
Orbite, paupières, cils, sourcils, taroupe : Ils sont la perfection même ! Quel délice ! Tes yeux m’ont charmé, troublé, apprivoisé, ensorcelé…
Si pétillants… Si brillants… Si vifs…
Tu m’as tapé dans l’œil ; Je t’ai fait les yeux doux ; Nous avons joué de la prunelle.
J’ai détourné les yeux et en un clin d’œil, tu m’as séduit.
Tu m’as fait porter un autre regard sur le monde.
Je tiens à toi comme à la prunelle de mes yeux.
Benoit Voyer Les Saisons littéraires 15 – Revue de création littéraire, semestre automne hiver 1998-1999, Guérin littérature, pp.223-224

Les Sœurs de Sainte Anne a Saint-Jacques de Montcalm

Par Benoit Voyer
23 août 2023

En 1853, Ignace Bourget décide de déménager la Maison-Mère de la jeune Congrégation dans le Village de Saint-Jacques de Montcalm, près de l'actuelle ville de Joliette. Mère Marie-Anne accompagnée de 27 de ses filles, y arrivent le 23 août. Les classes seront prêtes pour accueillir les premières élèves dès le début octobre. Rapidement elle connaît des difficultés avec le jeune curé de la paroisse, l'abbé Louis-Adolphe Maréchal. Ce dernier veut imposer son pouvoir et ses règles dans le couvent comme dans toute la paroisse. Mère Marie-Anne, en femme mature soucieuse de l'unité de la Congrégation dont elle est la fondatrice, demande l'arbitrage de l'évêque. Après plusieurs démarches, l'évêque lui demande de se démettre de son rôle de supérieure, ce qu'elle accepte dans un grand esprit de foi. Pour le reste de ses jours, elle continuera dans l'ombre et l'humilité des modestes occupations de travailler pour sa chère communauté. Même au sein de la Congrégation, on en vient à passer sous silence son rôle de fondatrice. Elle entre dans le rang des petites, mais dans cette épreuve inouïe, elle comprend que ce chemin en retrait en est un qui se situe aux racines de l'arbre, caché aux yeux du monde mais combien important pour la vie et la survie de l'ensemble. Jamais elle ne perdra la paix, même devant les injustices les plus crucifiantes.

***

L'ancien couvent des Sœurs de Sainte-Anne, situé au 122, rue Saint-Jacques, à Saint-Jacques, dans Lanaudière, a été érigé en 1913. Ce bâtiment rappelle la présence de la congrégation dans cette municipalité. Elle s'y établit en 1853, dirigée par sa fondatrice, la bienheureuse Marie-Anne Blondin (1801-1890). La congrégation des sœurs de Sainte-Anne enseigne à plusieurs générations de jeunes filles de la région. Le couvent, 4e édifice construit sur le site, témoigne de l'importance de cette communauté et de sa mission éducative depuis le milieu du XIXe siècle.

La bâtisse forme avec l'église de Saint-Jacques, le presbytère et le vieux Collège, un ensemble institutionnel catholique. L'ancienne maison du sacristain, le cimetière paroissial, son enclos et son calvaire complètent ce site dominant le coeur de la municipalité. Il est construit en forme de « L » et compte 5 étages. Il a été construit selon les plans de l'architecte Louis Caron (1871-1926). Elle constitue un exemple représentatif de l'architecture conventuelle québécoise du tournant du XXe siècle.


Benoit Voyer




Tendre mystère


Un bouton d’or détache tes dessous de dentelle ; 
Une fleur de soie caresse tes seins endormis ;

Je joue avec tes sens comme on joue avec les mots ; 
Poésie érotique a saveur de menthe sauvage ;

Le vent du large se lève au chaud soir d’été ; 
Une brise légère enivre ta peau;

Une goutte de pluie ruisselle sur ton nez de fée, 
comme une larme de plaisir t’envahit au moment de l’extase ;

Parfum sucré qui vient de l’autre rive ; 
Odeur d’amour qui se mêle à ta chair salée ;

Tu es la douce perle qui émerge de la mer ; 
Ne cache plus ton mystère dans ton coquillage magique.

Benoit Voyer 
Les Saisons littéraires 17 – Revue de création littéraire, semestre automne hiver 1999-2000, Guérin littérature, pp.267-268

Parfum de femme


Parfum suave ;
Parfum de printemps ;
Parfum de femmes.

Je te désire ;
Je te veux ;
Je t’implore.

Paysage de douceur ;
Paysage d’automne ;
Paysage de femme.

Te prendre d’une violence douceur ;
Te serrer dans mes bras, te cajoler, te goûter…

Saison chaude ;
Saison d’été ;
Saison de passion.

Te déshabiller sans compter le temps qui passe ;
te humer, te contempler ;
te toucher comme une dentelle.

Beauté du ciel ;
Beauté d’hiver ;
Beauté de femme.

Gonfler de vie a la saveur de ton corps si somptueux ;
M’enflammer d’une intense émotion.

Zone humide ;
Zone sucrée ;
Zone des tropiques.

Tu me fais chavirer…

Benoit Voyer 
Les Saisons littéraires 15 – Revue de création littéraire, semestre automne hiver 1998-1999, Guérin littérature, pp. 221-222

Les interdits


C'était interdit par les convenances:
Ils ne devaient pas devenir des amoureux.

Oralement, 
sa langue discrète, 
en divagant de gauche à droite, 
de haut en bas, 
ne pouvait s'empêcher de lui manifester 
sa tendresse et sa passion.

En secret, 
il l'aimait follement 
et goûtait à tout ce qu'elle lui permit de découvrir de son intimité.

Un jour, elle en prit conscience : 
"Cet homme m'a aimé sans que je le susse vraiment".

Benoit Voyer
17 juin 2024

La voix de l'ange


Et mon ange dit : « Voici ta bien-aimée qui vient. Écoute bien l’écho qui vient de la montagne, tu entendras ma voix. Elle est près du ruisseau, pas très loin de chez toi, va voir à ta fenêtre! »

Bercé par mes rêves et mes espoirs, je m’endormis, attendant, dans le secret de mon cœur, celle que j’espère depuis la belle époque où nous ne formions qu’un a la fontaine des âmes. En ce temps, nous sommes entrés dans la vie humaine afin de prendre part au jeu de la conquête de nos êtres, le grand jeu du désir.

Sur la ligne de départ, il n’y avait qu’une seule règle, mais quelle règle! Ce passage sur la terre nous serait donné pour seul but de nous retrouver afin de goûter a nouveau a la plénitude de nos débuts éternels. Un seul obstacle au programme : « vos âmes seront souillées par les pensées primitives des mammifères et par une intelligence orgueilleuse. », nous a lancé le grand sage, un ange, le frère de Gabriel. Nous ne soupçonnions pas la grandeur de l’épreuve…

Il y a déjà 35 ans que je cherche l’autre part de mon être. A chaque femme que je rencontre, je scrute ses yeux et je la questionne du regard : Est-ce que c’est toi mon désir? Est-ce que c’est toi que j’espère tant?

Durant ce sommeil, mon ange me fit visiter un univers nouveau et très pacifiant : j’entrai dans une petite pièce toute blanche au milieu duquel se dressa une petite table – On eut dit un autel – avec pour seul ornement une nappe blanche et une menorah, c’est-a-dire un magnifique chandelier juif a sept branches.

Dans cette oasis d’un blanc vierge, d’un blanc immaculé, sans tache, comme il n’y en a guère sur cette terre, je vis une ravissante juive, habillée d’une magnifique robe couleur sable du désert avec un splendide décolleté en V mettant délicieusement en évidence son cou, sa nuque et la racine de ses seins et coiffée d’un diadème de princesse. Elle devait mesurer près de six pieds et peser pas plus de 125 ou 130 livres. Quelle beauté! Quel raffinement!
Mon ange me souffla à l’oreille : « L’heure approche ou vous vous retrouverez! Déjà, elle te voit et te reconnait ».

Doucement, elle tourna son regard vers moi et me regarda avec ses intenses yeux bleu ciel d’été. Ses paupières inférieures tremblaient de bonheur. De petits ruisseaux de larmes heureuses coulaient de ses caroncules lacrymales jusque sur les ailes de son nez, en passant par la racine. Elle me fit un sourire d’une telle intensité… Je la reconnus. Dans son regard, je vis une parcelle de mon âme me lancer : « Mon amour! Mon si précieux amour! Je te désire tant! ».

Elle ne me perdait plus de vue. Pupilles à pupilles, taroupes à taroupes, nous étions plongés dans l’infini de l’autre. Mon cosmos éternel était bien là, à l’intérieur d’elle.

En Hébreu, elle chanta un hymne au Créateur et souffla doucement sur les chandelles éteintes de la menorah. Chacune s’enflamma d’une lumière si radieuse, tellement étincelante que je fus aveuglé…

Ma désirée disparut en criant de sa tendre voix : « Je suis l mon amour, mon éternel amour! Je te cherche! Je t’aime! Je t’attends! »

Et l’ange me dit enfin : « C’est maintenant à toi d’entrer dans la lumière! L’heure d’un jour nouveau arrive dans ta quête. Cherches-en chaque lieu, en chaque espace et en chaque temps, car il manque peu d’éléments pour vous découvrir et communier à nouveau à votre source. Il suffit d’entrer en toi pour trouver la clef de son cœur. Depuis toujours, tu sais où elle se cache. 

Benoit Voyer 
2001

Extase


Je frémis en toi, je frémis de toi

comme jadis au temps des fleurs, des oiseaux qui chantent et du printemps qui s’annonce et qui réveille la sève de mon bois qui dort et qui se prépare à éclore en bourgeons sous le chaud soleil d’avril et de mai.
Je frémis en toi, je frémis de toi d’une extase incommensurable, d’un désir infini qui s’intensifie jusqu’à la liberté suprême du cœur et de l’âme, jusqu’au débordement du don de mon être à l’univers; Ne plus m’appartenir; Ne plus aimer seul. Ta présence me submerge et me calme…
Près de toi, avec toi’ plus rien n’existe que la vie qui m’enivre.
Comment ne pas te toucher? Comment me taire devant l’émotion que tu me donnes? Comment?
Je te veux encore et encore, toujours et toujours… Jusqu’à la volupté; Jusqu’à la frénésie de tout ce que je suis ; Jusqu’à la vulnérabilité de notre passion.
Mon âme déborde. Je ne guérirai jamais de toi, de ton absence, de ton silence, de cette folie ou rien ne se perd et où tout se fusionne entre nous et en nous.
Benoit Voyer 2004

Comme la neige


Marcher sur la neige à pas feutrés ; Sans faire un bruit dans ce désert blanc, je cherche ton cœur à moitié gelé.
Tu te roules comme une balle de neige ; Repliée sur toi, tu fais la boule ; Jetée a l’eau, tu deviens glace.
Figée sur la rive de l’existence, j’attends avril et son réveil ou la douce saison réveillera tes entrailles.
Tes mains emmitouflées se font mitaines ; Tes doigts bougent craignant froidure ; Tes paumes tendres attendent d’être touchées.
Comme une engelure, tu as si froid. Pourtant, ton âme est faite de feu. Qu’attends-tu donc pour t’y chauffer ?
Jardin de neige ; Jardin d’hiver ; Couleur de blanc ; Couleur de vent.
Sur la banquise, je tends les bras. Je crie « Je t’aime », tu n’entends pas. Sans faire un bruit, j’attends là-bas.
Benoit Voyer
Les Saisons littéraires 15 – Revue de création littéraire, semestre automne hiver 1998-1999, Guérin littérature, pp.223-224

Comme des oiseaux


Les enfants, comme les oiseaux, prennent leur envol. Ils s’élancent dans le vide aspirés vers la liberté.
On aimerait les retenir.
En eux, l’appel du vent, de l’air, de la liberté, du ciel… est tellement présent.
Aimer, c’est laisser l’oiseau s’envoler... On n’aime pas pour soi.
Benoit Voyer 5 mai 2024

La lettre


Bien chère amie,

L’humain se civilise à coup de souffrances. Il entre pleinement dans le mystère de l’amour en apprenant à descendre a sa source infinie. Tant qu’il n’a pas touché sa vulnérabilité, c’est-à-dire a la vérité de son être, il ne peut guère devenir un véritable humain. Et ce n’est que dans la solitude qu’il se met à l’école de la vie.

C’est là qu’en est la réflexion sur la vie, sur ma vie. Pour une vieille âme de trente-cinq ans, je pense être sur une bonne piste. Cependant, ma conscience en est qu’à la maternelle de l’existence, car on ne devient pleinement homme et femme qu’à la fin de ses jours. Ce n’est qu’à ce moment que j’écrirai un chef-d’œuvre qui passera à la postérité. Comme tous les écrivains je rêve d’allonger mes jours, en multipliant le nombre de mes mots et en craignant la somme de mes maux.

En écrivant, je fais la cession gratuite de ce que je possède. C’est l’émolument du lecteur! Ce sentiment que me procure l’écriture ne s’exprime pas laconiquement, même s’il paraît parfois inepte.

En amour, l’écriture est le prolongement des yeux. Il permet d’exprimer la tendresse. L’Amour a une telle faculté émissive! Tu veux savoir qui tu es, regarde-toi dans les yeux de quelqu’un qui t’aime! L’écriture a cette possibilité de transporter le lecteur dans les frissons inégalés de l’amour, dans une pléthore d’émotions.

Quel trésor inégalé pour un écrivain! L’amour n’est pas obsolescent. Jamais il ne se périme, jamais. Il est toujours jeune.

Ce métier nous choisit comme un homme choisit une femme. C’est une passion, un coup de cœur inégalé. C’est elle qui s’est donné à moi et qui m’a transmis sa vive jouissance charnelle.

Les articles que je rédige, tout comme le livre que je prépare, me permettent d’être à l’image de Dieu. La diffusion d’une idée ou d’un récit littéraire est une force diffuse comme la lumière, comme l’air. Elle me permet d’exercer une forme d’ubiquité.

L’écriture me permet d’aller encore plus loin dans l’expression de sentiments amoureux. Elle me donne la permission de juguler la révolte, l’anxiété et l’angoisse que je porte en moi. Elle calme mes fortes présomptions, mes inquiétudes… Et le ciel sait à quel point l’argent me rend malade. C’est le seul véritable malaise que je porte. A force d’être si souvent dans cet état, je crains toutes formes de maladies oncologiques.

Mon bonheur d’écrire et de communiquer n’est pas une veine de cocu, de pendu. C’est un cadeau des grands esprits. J’en fais bonne fortune. Il est une aubaine qui n’est pas donnée à tous.

La rédaction procure à mon esprit des périodes d’euphorie. Lorsque je couche mes émotions et mes idées sur papier, je deviens épicurien, j’épouse la religion des hédonistes. Avec elle, je m’éclate, je plane, je jouis… Un véritable orgasme de l’âme et de l’esprit. Ce n’est rien d’une félicité. C’est un ravissement. C’est l’Éden.

Je pense souvent à toi, ces jours-ci. Mon cœur est assujetti par ton charisme. J’aimerais tant que soit levé le moratoire sur notre histoire de tendresse. J’aime ton esprit judicieux, le charme de ton âme et la volupté de ton corps. Mon premier étonnement a ton égard est toujours bien vivant. Rien n’est mort. Je sens que ce sentiment est réciproque. Est-ce que je me trompe? Est-ce que tu accepterais que nous reprenions route ensemble vers un nous heureux?

Dans l’attente de ta lettre et du bonheur de te revoir dans quelques jours. Je te prie de croire en l’expression sincère de mon aspiration, nous.

Avec tendresse.

Benoit Voyer,
28 janvier 2002


Un peu de bonheur dans ma vie


Voulez-vous mettre un peu de bonheur dans votre vie ? Mettez-y de l’amour! Quand on aime beaucoup, la vie devient un charme ! Mais, l’embêtement, c’est de trouver pour notre amour un objet assez beau, assez bon et assez stable pour n’avoir pas à recommencer sans cesse à aimer.
Une suggestion, chers amis : Aimez donc l’amour ! - L’amour ?... - oui, celui qui est amour : celui que saint Jean n’a pu nommer autrement tellement il en a saisi la ravissante activité. Pour lui, la très sainte Trinité s’est révélée sous un tel jour qu’il s’est écrié sans plus : “Deus charitas est : Dieu est l’amour : la Trinité est amour”.

J’entends déjà votre objection : “Mais la Trinité, c’est bien trop compliqué pour moi à comprendre ! Ça me prend tout pour dire mon chapelet et suivre ma messe ! Comment voulez-vous que je parvienne à passer mon temps dans la pensée de la Trinité ? Décidément, vous êtes un idéaliste, un emballé !”


Peut-être bien, mais ma conviction demeure que le bonheur se trouve dans l’amour et l’amour vrai, profond, stable, c’est l’amour même : la très sainte Trinité.


Un préjugé à vaincre
On s’imagine toujours que le mystère de la Trinité tient tellement du mystère qu’il n’a à absolument rien à y comprendre. Pourtant, c’est un mystère qui n’est guère plus mystérieux que les autres! Ainsi, à Noel, on s’empresse d’adorer le petit Jésus dans la crèche sans se créer de difficulté et, pourtant, c'est le mystère de l’incarnation sur lequel on médite à loisir! Durant la semaine sainte et le jour de Pâques, on se fait un devoir de suivre pas-a-pas le Christ souffrant et glorieux sans trop s’arrêter aux problèmes que suscitent vraiment les deux mystères de la rédemption et de la résurrection. Mais lorsqu’il s’agit de la Trinité, on se bute presqu’avec complaisance sur l’obstacle de notre faible raison, et on conclut: il n’y a rien à y comprendre. Or, ceci est absolument faux.


Une vérité à établir
Non seulement il y a quelque chose à comprendre dans le mystère de la très sainte Trinité, mais il y a même tout un programme de vie à y découvrir. Voilà, chers amis, ce que cette série d’articles - dont vous lisez actuellement le premier – voudrait vous aider à mieux saisir, à mieux apprécier. Je me contenterai cette fois-ci de vous en donner trois preuves.


UN: Quand on lit l’évangile avec cette préoccupation d’y trouver des lumières sur la Trinité, on est frappé de constater comme Jésus s’est “forcé les méninges” (pour ainsi dire) afin de faire comprendre à ses auditeurs cette sublime vérité. Dans toute la richesse de son vocabulaire, dans toute l’étendue de sa science naturelle et surnaturelle, Jésus n’a découvert que trois mots pour exprimer le fond de sa pensée. D’après lui, rien n’était plus apte à nous faire connaitre la première personne que cette idée de Père. Tout le monde possède un père et tout enfant vraiment digne de ce nom, aime tendrement son père. A l’idée de Père correspond nécessairement celle de Fils. Et voilà sous quel aspect Jésus s’est présenté au monde: il se dit Fils de Dieu, le Fils bien-aimé du Père. Enfin, pour nous présenter la troisième personne, il recourt à un moyen subtil: en deux circonstances – une fois a Nicodème et l’autre fois à ses apôtres - Jésus compare l’Esprit saint au souffle mystérieux qu’on ne peut voir mais dont en ressent les effets. Eh bien, dit-il, ce souffle est comme mon Esprit d'amour qui souffle où il veut. Or, l’amour, vous le savez tous, cherche l’union, l’unité. Et voilà! La Trinité, dans ses grandes lignes, n’est pas plus compliquée que cela à saisir: un Père qui aime tendrement son Fils, un Fils qui rend à son Père l’amour qu’il en reçoit au point de s’unir inséparablement a lui dans un souffle d’amour qui est l’Esprit saint.


DEUX: C’est si peu compliqué à comprendre que les Juifs, Caïphe surtout, l’ont compris du premier coup! On n’a pas trouvé de meilleur chef d’accusation pour condamner Jésus que ses propres paroles. Vous vous souvenez de la scène: “Par le Dieu vivant, ordonne le grand prêtre, je vous adjure de nous dire si vous êtes le Christ, le Fils de Dieu?” Jésus répond simplement: “Oui!” Et sa cause est jugée sans appel! Il a blasphémé, clame-t-on, car il a introduit en Dieu une autre personne que celle du Père. Pour eux, c’était tellement clair qu’ils ont crucifié Jésus le même jour.


TROIS: Vous êtes-vous déjà arrêtés à vous demander ce qui serait arrivé si Dieu n’était pas Trinité? Voici! D’abord, il n’y aurait pas de création car toutes choses ont été faites par le Fils et dans le Fils. C’est saint Jean qui nous l’assure dans son prologue. Et, de plus, pas d’incarnation ni de rédemption. Puisque le Fils n’étant pas, il ne peut pas venir vivre et mourir parmi nous. Pas d’Église non plus puisque la validité et l’efficacité de la mission de l’Église se tire entièrement de la divinité de son fondateur. Encore moins de sacrements puisque ceux-ci doivent nous transmettre la grâce de la rédemption en vertu de la passion et de la mort de l’homme-Dieu qui les a institués.


A vrai dire, sans la Trinité, notre sort serait des plus tristes à supposer même que nous ayons pu recevoir l’existence


Un programme à vivre

Dieu n’a certes pas l’habitude d’agir sans raison. Si donc, dans son amour, il a daigné nous révéler le mystère de la très sainte Trinité, c’est qu’il en attend des résultats. Le Christ qui nous l’a appris au péril de sa vie, n’a cessé de nous dire combien son Père nous aimait, combien lui-même nous aimait jusqu’à se livrer pour nous et combien il souhaitait pour nous la venue de son Esprit d’amour. Il semble donc impossible que cette vérité dynamique ne change rien dans nos rapports avec Dieu. Le désir de Jésus est cependant que nous vivions comme des fils reconnaissants envers notre Père du ciel. Il veut que nous soyons animés de son Esprit au point de nous exclamer face à Dieu: “Abba! Père!” Nous voici pour accomplir votre sainte volonté!”


Alors seulement pourrons nous affirmer avec conviction que la Trinité occupe dans notre vie une place d’honneur, la première place, la seule qui lui convienne en réalité.


Jean-Paul Regimbal


Tiré de la revue Trinitas - revue du tiers-ordre et de l’archiconfrérie de la très sainte Trinité, 4e année, No. 1, 1957, pp. 5 à 7. Disponible pour consultation a la Société d'histoire de la Haute-Yamaska, a Granby (Fonds P049).