Être père
Par Benoit Voyer
14 juin 2025
La société est en plein changement. Le mouvement féministe a considérablement fait évoluer la cause des femmes. Les hommes, poussés au pied du mur, n’ont pas le choix de changer, mais ils ne savent pas toujours comment.
Un jour [1], Jean-Pierre Girard du Réseau hommes Québec de Trois-Rivières me disait : « On a besoin d’un support social pour les hommes […] Ce qu’on a dans le sang c’est notre modèle de père qui n’est plus tellement approprié à notre société ».
Ce membre d’une famille reconstituée voit trois types de pères. Il y a celui qui dit : « Je travaille. Je rapporte de l’argent. C’est ma femme qui s’occupe de la maison ». Il y a le second qui ne le verbalise point, mais exprime la même chose par des gestes. Il a toujours une raison pour ne pas s’investir. Il fait quelques petites taches et prend un peu de temps avec les enfants si sa conjointe insiste.
Enfin, il y a celui qui s’implique bénévolement dans les loisirs, particulièrement les sports, de son jeune. S’engager dans des activités concrètes est la façon de ce dernier de supporter ses enfants. Pour lui, la mère se spécialise dans la relation affective, l’homme dans l’action.
On ne nait pas père, on le devient. C’est un choix. C’est ce que m’expliquait Hector Bloquière, responsable de la pastorale familiale au diocèse de Trois-Rivières et diacre a la paroisse de la Visitation de Pointe-du-Lac : « Devenir père, c’est accepter de donner la vie. Pas nécessairement en mettant au monde un enfant! L’homme est aussi un procréateur de vie spirituelle » [2].
Il insistait : « Être père, c’est toujours à recommencer. Ce n’est pas quelque chose d’acquis. Il faut toujours se remettre en question sur sa relation avec sa famille et son épouse ».
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[1] Benoit Voyer. « Réflexion en marge de la fête des pères – Les pères s’impliquent davantage », Hebdo journal, 16 juin 1996, p.3
[2] Benoit Voyer. « Réflexion en marge de la fête des pères – Les pères s’impliquent davantage », Hebdo journal, 16 juin 1996, p.3
L'évêque de Fucallpa dans la région
L'évêque de Fucallpa dans la région
Mgr Jean-Louis Martin. évêque du vicariat apostolique de Pucallpa su Pérou, est originaire de Trois-Rivières. Le 10 août, il célébrait son 10e anniversaire d'épiscopat dans un immense colisée péruvien où étaient rassemblés 5000 personnes, dont une quinzaine d'évêques. Parmi ces derniers, il y avait son ami Mgr Laurent Noël, évêque de Trois-Rivières, et Mgr Gilles Lussier, évêque de Joliette.
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Benoit Voyer
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"J'ai 62 ans. Je suis né et baptisé dans la paroisse St-Philippe. J'ai débuté ma première année scolaire dans l'école qui porte le même nom. Mon père était ouvrier à la "St-Lawrence", une papetière", raconte le prélat.
Cette année-là, sa mère décède. Il se retrouve à l'orphelinat St-Dominique et ses sœurs à l'internat des Filles de Jésus, à Cap-de-la-Madeleine. Son père n'était pas capable d'assumer seul le garde de ses enfants.
A sa 3e année, il passe au Jardin d'enfance qui était située en face de la Société canadienne des postes où est aménagée la statue du Soldat inconnu. Rapidement, il entre au Séminaire St-Joseph pour faire son cours classique. Il termine ses études en juin 1953. Il s'oriente vers le sacerdoce et entre à la Société des prêtres des missions étrangères. Le 1er juillet 1957, il est ordonné prêtre à St-Philippe. Jean-Louis Martin prolonge ses études en éducation, car sa congrégation pensait l'envoyer aux Philippines. A la fin de sa formation, il est finalement orienté vers le Pérou où les besoins sont grands.
Le territoire qu'il s'occupe comprend 400 000 habitants sur un superficie de 52 000 km². Il est à la tête de seulement 17 prêtres. Les conditions de déplacements sont difficiles. Sur les 500 km de routes, 80 km sont recouverts d'asphalte. Il doit souvent visiter les villages en empruntant la voie des rivières.
De passage dans la région
"A chaque année, je viens visiter l'évêque de Trois-Rivières qui a fait un voyage spécial pour venir à mon ordination épiscopale, lorsque j'ai été nommé évêque au Pérou. Mgr Noël est d'une très grande délicatesse à mon égard", dit-il.
Arrivé au Canada le 14 août, il repartira le 15 septembre. Il prend 2 semaines de congé avec sa famille, dont sa sœur et son beau-frère qui habitent sur l'avenue de la Montagne à Trois-Rivières Ouest. Au programme: retrait sur le bord d'un lac à St-Élie, visites chez des amis, des confrères, le médecin et chez des organismes qui pourraient contribuer au financement de services de son diocèse.
(L'Hebdo Journal, 15 septembre 1996, p. 4)
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