En ce 20 janvier 2025


DÉMOCRATIE : Aujourd’hui, Donald Trump devient officiellement président des États-Unis

CHRISTIANISME: Du 19 au 25 janvier a lieu la Semaine de prière pour l’unité des chrétiens.

LES CANADIENS: De Joliette, dans la région de Lanaudière, l’ancien du Tricolore Marcel Bonin est décédé
ici.radio-canada.ca/sports/2133885/hockey-canadien-deces-marcel-bonin

SANTÉ MENTALE: Un centre de traitement psychanalytique « unique » poussé vers la fermeture par le CIUSSS
ici.radio-canada.ca/nouvelle/2133751/388-fermeture-coupe-ciusss-psychotique?utm_source=adestra&utm_campaign=reg.inf.na&utm_medium=infolettre&utm_term=region.quebec

AUJOURD’HUI DANS L’HISTOIRE : Le 20 janvier 1794, Olivier Durocher épouse Geneviève Durocher (1768-1830), une petite-cousine, à Saint-Jean, sur l’île d’Orléans. Il deviendra cultivateur et s’établiront à Saint-Antoine-sur-Richelieu. Ils donneront notamment naissance à la bienheureuse Marie-Rose Durocher et à Flavien Durocher, fondateur de la paroisse Saint-Sauveur, à Québec.

Saint-Jacques

La circonscription de Rousseau

Le rang des Continuations, a Saint-Jacques,
dans la circonscription québécoise de Rousseau,
dans la belle région de Lanaudière.

Les âges de la vie


Par Benoit Voyer

20 janvier 2025

On n’a jamais fini d’apprendre à devenir humain ». Ainsi, durant toute notre existence, nous apprenons l’art de devenir de meilleurs hommes et de meilleures femmes.

La famille est d’ailleurs une école d’humanité. En ce lieu, il est possible de déposer nos masques afin de communiquer ce que l’on est en toute vérité. C’est aussi l’endroit où l’on accepte d’être vus dans notre fragilité. De plus, dans une famille en équilibre, on apprend à devenir plus confiant, plus généreux et « plus » en toutes choses.

Comme l’écrit Christian Lépine dans son livre « Créés pour êtres aimés »[1]: « Ce que l’on reçoit au moment de la tendre enfance nous façonne et nous habite pour la vie entière; pensons à notre capacité de faire confiance en Dieu, en la vie ainsi qu’aux autres ».

Et puis, « l’adolescence étant le temps de l’idéal, de la soif d’absolu, des grands élans de générosité devant les élans de souffrances du monde et des défis multiples à relever ».

En revanche, « pendant la vie d’adulte, on découvre que les insuffisances et les faiblesses n’habitent pas seulement les autres mais aussi soi-même, et, apprenant à ne pas condamner, on apprend à être responsable, exigeant pour soi-même et miséricordieux pour les autres. Ayant intégré la confiance de l’enfance et le sens de l’idéal de l'adolescence, l’adulte devient capable de dépassement de soi, de don total, libre et gratuit: ce qui est là le véritable chemin de la sagesse »

De son côté, malgré ce qu’en pense quelques personnes, la vieillesse est une belle période de l'existence humaine. Personnellement, je ne suis pas encore totalement rendu à cette étape de ma vie, mais, chaque jour, l’existence me permet de côtoyer des dizaines et des dizaines d'aînés. Il m'est donc permis de m'inspirer de ce que je vois: c'est beau et bon d'être vieux!

De manière très concrète, je le vois chez ma mère qui est rendue à plus de 91 ans et chez Micheline, ma belle-mère, qui aura 78 ans ce 24 janvier, et qui vit au quotidien avec Manon et moi. Et jusqu’au 15 avril 2021, je l’ai vu chez mon père décédé à l’âge de 90 ans. D’ailleurs, dans ses dernières années, j’ai pu lui dire à quel point je souhaite vivre ma retraite avec la même sérénité que lui. Il est une inspiration pour moi.

Notre société - qui souffre de « jeunisme » - aurait intérêt à regarder de plus près le charme et la richesse de ceux et celles qui sont rendus au troisième et au quatrième âge de leur humanité.

Je l’ai écrit dans La Presse en 2009 [2] et je le redis encore : « J'apprécie au plus haut point l'intelligence des aînés: ils ont acquis une expérience inestimable que la société devrait mettre davantage à son service. »

La maturité signifie habituellement qu’on a affaire à une personne en plein contrôle de ce qu’elle est. Comme l’écrit Florence K: « Plus on vieillit, plus le ciment durcit et plus il est laborieux de le briser »[3]

Vous me direz que les « vieux »sont conservateurs. J'avoue que c'est parfois vrai, mais il ne faut pas généraliser. Je connais des personnes âgées qui sont pas mal plus ouvertes que les «p'tits jeunes» qu'on dit très libéraux. Ce n'est pas une question d'âge, mais plutôt une attitude qui habite l'intériorité de l'humain. Je connais de jeunes vieux et de vieux jeunes.

Il me semble que les jeunes générations devraient profiter de l'expérience qu'ils ont acquise au fil des ans.

L. Jacques Ménard, président du conseil d'administration de BMO Nesbitt Burns et président de BMO Groupe financier (Québec), abondait aussi dans cette voie dans son livre « Si on s’y mettait... [4] » : « Quand on montre la porte à des milliers de personnes en pleine possession de leurs moyens dans le secteur de la santé et de l'éducation, comme cela a été le cas il y a quelques années, on rate une belle occasion de transmettre du savoir et quelques expériences de vie. On constate ce que ça coûte aujourd'hui! Plusieurs d'entre nous avons acquis des actifs qui nous permettront de bien vivre et de continuer à contribuer à l'effort collectif. »

N'est-ce pas un peu ce qu'écrivait, en d'autres mots, Simone Weil, dans l'Enracinement [5]: « Il serait vain de se détourner du passé pour ne penser qu'à l'avenir. C'est une illusion dangereuse de croire qu'il y ait même là une possibilité. L'opposition entre l'avenir et le passé est absurde. L'avenir ne nous apporte rien, ne nous donne rien; c'est nous qui, pour le construire, devons tout lui donner, lui donner notre vie elle-même. Mais pour donner, il faut posséder, et nous ne possédons d'autre vie, d'autre sève, que les trésors hérités du passé et digérés, assimilés, recréés par nous. De tous les besoins de l'âme humaine, il n'y en a pas de plus vital que le passé. »

Il est temps de favoriser une collaboration entre les personnes âgées et ceux et celles qui prennent leur relève. Un jour, le vieux dicton pourra s'exprimer avec élégance: « Si jeunesse savait, si vieillesse pouvait. »

_________________________________________

[1] Christian Lépine. Créés pour être aimés, Médiaspaul, 2012.
[2] Benoit Voyer. « Éloge de la vieillesse », La Presse, 1er juin 2009 lapresse.ca/debats/votre-opinion/la-presse/200906/01/01-861732-eloge-de-la-vieillesse.php
[3] Florence K. « Nueva Vida », Libre expression, 2021, p.47
[4] Jacques Ménard et Denis Bouchard. Si on s’y mettait..., Transcontinental, 2008
[5] Simone Weil. L’Enracinement, Gallimard, 1990

Ils l'ont tu l'affaire, les Amaricains!