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Orford

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Se convertir


Par Benoit Voyer
12 janvier 2025

Se convertir, c’est se libérer des idoles qui alourdissent nos vies et les attachements qui nous isolent. La conversion est nécessaire pour que nos cœurs atrophiés s’éveillent à nouveau. La conversion c’est le chemin de la liberté. Se convertir, c’est se tourner vers le meilleur de soi et en soi.

Les textes évangéliques contiennent de très nombreux extraits ou l’humain est appelé à changer. En voici deux exemples: « Après l’arrestation de Jean, Jésus partit pour la Galilée proclamer l’Évangile de Dieu; il disait : « Les temps sont accomplis : le règne de Dieu est tout proche. Convertissez- vous et croyez à l’Évangile » (Mc 1, 14-20). « Convertissez-vous, car le royaume des cieux est proche » (Mt 3,2).

Qu’est-ce que « la conversion? ». Dans un texte paru en décembre 1974 sur « La psycho-dynamique de la conversion »[1] , Jean-Paul Regimbal en brosse un portrait langagier et théorique.

Il écrit : « Changer de comportement, réviser son système de valeurs réajuster son mode d’agir à un nouveau système de valeurs, qu’est-ce donc sinon la description du phénomène extraordinaire qu’on appelle la CONVERSION ? [...]

La langue française emploie le terme CONVERSION dans plusieurs sens : en langage militaire, la conversion signifie « un changement de front » ; dans la marine, la conversion désigne « un mouvement circulaire exécuté par un corps de bâtiment » ; En mécanique, on parlera d’un « centre de conversion ». En d’autres domaines, on parlera de « conversion de rente », de « conversion d’équations », de « conversion de maladie ».

[Ici] le terme CONVERSION se réfère à un phénomène psychologique très précis. Il est pris dans son acceptation intellectuelle et morale bien qu’il conserve quelque chose de son acceptation physique. En effet, dans son sens PHYSIQUE, le terme « convertir » implique l’idée de se « tourner vers » un but nouveau, soit encore l’idée de « pivoter sur soi-même », soit enfin de « retourner et revenir vers son point d’origine ».

C’est donc au sens figuré et métaphorique qu’on emploie le terme CONVERSION sur le plan intellectuel et moral. De la notion d’orientation physique, on passe à celle de changement d’orientation intellectuelle et morale.

Au figuré, le terme CONVERSION évoquera encore l’idée de « tourner son attention vers quelque chose ou vers quelqu’un ». On rencontre encore le terme CONVERSION dans le sens de « se tourner vers un but » ou marque alors un objectif, une intention finale. »

Jean-Paul Regimbal cite l’auteur Paul Aubin qui reconnait deux types de conversions. Selon ce dernier, il existe la conversion philosophique, c’est-à-dire profane, et la conversion religieuse ou chrétienne : « Conversion philosophique et conversion chrétienne n’ont souvent de commun que le nom ; et pourtant, l’une et l’autre sont présentées comme un mouvement essentiel de vie spirituelle et morale… Leur différence apparaît vite si l’on fait attention à certaines expressions que les uns emploient plus facilement que d’autres… Le christianisme, par exemple, unit très usuellement de mot « épistrophe » au mot « metonoiein ». Rien de tel chez les philosophes ou l’expression « se tourner sur soi-même » est typique »[2].

Jean-Paul Regimbal ajoute : « En d’autres termes, la conversion chrétienne est « vers le Seigneur » et implique le dépouillement de soi-même pour adopter les idées nouvelle (métanoia) alors que la conversion philosophique ou profane se fait « vers soi-même » et implique l’idée d’une découverte progressive de ses ressources personnelles.

Dans le contexte de la psychologie moderne, il faudrait rapprocher la « conversion philosophique » a « l’insight », c’est-à-dire a un effort d’introspection et d’auto-analyse qui permet au sujet de prendre conscience de soi-même et de se situer dans le contexte global de la vie sociale.

Par ailleurs, la conversion chrétienne repose essentiellement sur la découverte de QUELQU’UN vers qui on se retourne. C’est la découverte de l’AUTRE avec qui on établit des rapports de personne à personne, et cet AUTRE c’est DIEU. C’est donc la prise de conscience de soi-même mais en face d’un AUTRE vers lequel on tend. Au lieu de se situer soi-même au sein de contingences bio-psycho-socio-culturelles, le converti se situe par rapport à une PERSONNE, qui est un absolu et dont dépend un plan universel de salut au sein duquel on a sa place précise ; une personne qui propose des valeurs nouvelles ; valeurs qui exigeront, par voie de conséquence, un comportement nouveau.

La conversion profane ou philosophique marque un certain retour à l’origine. L’homme, en se tournant vers soi-même, veut connaître sa place dans l’ensemble du cosmos. L’intelligibilité de son existence résulte de la synthèse qu’il réussit à faire autour de son point d’origine. La conversion religieuse ou chrétienne, elle, se fonde sur la découverte de DIEU et se situe par rapport à l’Alliance qui marque l’origine des rapports interpersonnels entre les deux, entre la créature et son créateur, entre l’homme et son Dieu. Le philosophe cherche à se mettre au diapason du Cosmos d’où résultera une sorte d’harmonie existentielle entre la nature et lui ; le chrétien, pour sa part, vise à se mettre en harmonie avec la volonté de Dieu, assuré par là qu’il sera en parfaite harmonie avec l’ensemble de l’univers.

Que nous envisagions la conversion profane ou la conversion religieuse, il reste toujours que cette conversion est « un acte de la raison qui implique un changement radical dans la conduite et la disposition intérieure du caractère ». Il y a une prise de conscience de certaines valeurs et prise de position en face de ces valeurs de sorte qu’il en résulte chez l’individu, une nouvelle manière de voir les choses et un comportement tout différent de celui qu’il avait auparavant.

[...] la conversion ne suit pas une démarche rectiligne et ascensionnelle vers un sommet. Au contraire, il s’agit plutôt d’un mouvement d’oscillation pendulaire. C’est une marche dialectique qui procède par mode de négation et d’affirmation.

Le sujet commence par se poser en s’opposant à l’ordre existant. Mais, il se rend compte que cette opposition est stérile puisqu’elle aboutit à l’absurde. C’est pourquoi il décide de s’opposer à son propre état de misère. En s’opposant à sa misère, il cherche à se poser dans un ordre nouveau qui est le contraire de sa misère. Cependant, il ne peut s’intégrer dans cet ordre nouveau qu’en renonçant aux anciennes valeurs. Finalement, le sujet ne peut selon les nouvelles normes et valeurs que s’il renonce pratiquement à son ancien comportement. Ce n’est qu’au terme de ce mouvement d’oscillation du négatif au positif et du positif au négatif que le sujet finit par retrouver son équilibre dans la paix et la loi qui accompagnent le repos. »

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[1] Jean-Paul Regimbal. Revue Trinité Liberté, septembre 1974, pages 7 à 15
[2] Paul Aubin. Le Problème de la conversion, Beauchesne, 1963, p. 186

Chacun et chacune de vous, à son niveau, doit favoriser la primauté de l’esprit sur le matérialisme