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La maison du Dr Joseph Gauvreau (1870-1942), a Rimouski, le 27 juin 2025 |
La foi des immigrés dérange
Par Benoit Voyer
29 juin 2025
Je m’en souviens encore, en juin 2024, des personnes de religion musulmane se sont rassemblés au parc des Hirondelles, dans l'arrondissement Ahuntsic-Cartierville, à Montréal afin de souligner la fête de l'Aïd al-Adha, la fête la plus importante pour l’islam. Ce jour-là, les familles présentent portent leurs plus beaux vêtements traditionnels, partagent des cadeaux, font la fête et prient ensemble. L’affaire avait fait la manchette des médias, créant un mouvement d’indignation dans la population québécoise.
Pourtant, à cet endroit, la messe catholique de la communauté italienne y est sporadiquement célébrée.
Dans le métro montréalais, il n’est pas rare de voir le Krishna chanter et manifester publiquement leur foi
Il faut se le dire : La pratique religieuse des immigrants irrite les Québécois de souche.
Régis Labeaume disait à Christian Bégin a “La Grand-messe” : “Ce qui dérange émotivement les Québécois de souche, c’est la pratique religieuse des immigrants. Les communautés culturelles sont plus croyantes que nous autres”. [...] “Nous on n’a plus de croyance. Nous autres, on est laïcs et on a raison (de l’être)”. [...] “Mais tu n’peux pas empêcher le monde de croire !” [...] “ [Ce constat] nous heurte pas mal plus qu’on le pense” [...] “La foi des autres nous heurtes...”. 1
A Qub radio, en mai 2024, si je me souviens bien, Mathieu Bock-Côté disait : “Autant la laïcité est évidemment nécessaire pour assurer un espace public délivré du communautarisme ethnoreligieux, autant la laïcité n’a jamais eu pour vocation d’effacer ce qu’on pourrait nommer les rituels fondamentaux au cœur de notre culture et de nos cultures [...]
Je pense que le Québec avait raison en 1960 de rompre avec un catholicisme qui était devenu clérical, hégémonique et dominateur. Le rôle de l’Église dans la société était à remettre en question. [...]
[Maintenant], on constate qu’on a un peu jeté le bébé avec l’eau du bain. J’entends par là qu’une société qui décide de privatiser la spiritualité [...] en la désincarnant, c’est-à-dire en la réduisant en une pure préférence personnelle, c’est une société qui a terme ne va pas simplement se laïciser. Pour reprendre la formule de Chesterton : Lorsque l’homme cesse de croire en Dieu ce n’est pas qu’il ne croit plus en rien, mais il croit ensuite en n’importe quoi [...]
On est arrivé à ce moment de notre histoire ou il faut se réconcilier avec l’héritage [culturel] du catholicisme [...] Je pense que [...] cette hostilité [à l'égard de l’Église catholique] finit par faire de nous un peuple qui cesse de toucher ses dernières racines et je ne connais aucune civilisation à l’échelle de l’histoire a pu faire l’économie d’un noyau religieux”.
La réflexion ne fait que commencer.
Visite a la tombe de la bienheureuse Elisabeth Turgeon, a Rimouski
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La chapelle des Soeurs du Très Saint Rosaire ou repose la bienheureuse Elisabeth Turgeon |
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La chapelle des Soeurs du Très Saint Rosaire ou repose la bienheureuse Elisabeth Turgeon |
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La maison mère des Soeurs du Très Saint Rosaire, 300, allée du Rosaire, a Rimouski, ou repose la bienheureuse Elisabeth Turgeon |
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Soeur Eliette Thériault, 97 ans, raconte l'histoire de Soeurs du Très Saint Rosaire a Manon Mailhiot |
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Buste de la bienheureuse Elisabeth Turgeon |
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La tombe de la bienheureuse Elisabeth Turgeon |
Germaine Voyer
Gabriel Voyer et Madeleine Roussel
Il y a 80 ans aujourd’hui le bon père Frédéric rendait l’âme
Il y a 80 ans aujourd’hui
Le bon père Frédéric rendait l’âme
Même très malade, le père Frédéric était présent au traditionnel pèlerinage en train qui conduisait les pèlerins de Montréal a Ste-Anne-de-Beaupré en ce beau 10 juin 1916. Il avait fait le voyage depuis Trois-Rivières pour venir les rejoindre.
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Benoit Voyer
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A bord du train il eut un grand malaise qui aurait pu l'emporter si Eugène Virolle, un médecin, avait été absent du périple.
Suite à l'incident, le religieux de 78 ans commençait à dire aux gens: "C'est mon dernier pèlerinage avec vous. Je me sens mourir. Je n'en puis plus."
Cancer
De retour à Montréal, il se présenta au cabinet du docteur Virolle pour un examen médical complet. L'omnipraticien découvrit chez le septuagénaire un néoplasme de l'estomac, une forme de cancer. Le médecin ne tarda point d'aviser le supérieur des Franciscains qu'il était impossible de sauver le bon Frédéric.
Le père Janssoone se rendit en toute hâte à Trois-Rivières - le temps d'une journée pour régler des affaires urgentes. Ce 15 juin 1916 fut la dernière fois qu'il mit les pieds dans sa cité d'adoption avant de rendre l'âme. Il en était conscient. Le lendemain, il revenait à Montréal pour débuter ses traitements intensifs à l'infirmerie du couvent St-Joseph.
"Ne demandez pas ma guérison. Laissez faire le bon Dieu", disait-il aux individus qui venaient lui souhaiter un prompt rétablissement. Enfin, arrivait ce jour de la grande rencontre avec Dieu qu'il désirait tant.
Son ami le frère André Bessette de L'Oratoire St-Joseph vint le réconforter. L'archevêque de Montréal, Mgr Paul Bruchési, le fit également à deux reprises. Son plus grand soulagement fut à l'arrivée d'un confrère, le père Augustin, qui venait l'accompagner de la vie à trépas. Ce 12 juillet fut mémorable.
"Que le bon Dieu vous récompense de la peine que vous vous êtes donnée pour venir consoler un vieillard expirant qui désirait ardemment vous voir avant de fermer les yeux à la lumière", lui lançait du fond de son être Frédéric Janssoone.
Départ pour le ciel
Le 4 août 1916 à 4h, le malade eut une sérieuse crise. Tous croyaient que c'était la fin. Cependant, il fallut attendre jusqu'à 16h pour que celle-ci arrive. Le Provincial administrait les derniers sacrements et le mourant répondait aux prières. Dès qu'il commençait à sombrer, le père Augustin s'approchait de son compagnon et, pour répondre à une demande faite quelques jours plus tôt par Frédéric, disait doucement sans s'arrêter à l'oreille du défunt: "Veni, domine Jesu..." (Viens, Seigneur Jésus). Et Frédéric embarquait dans ce mouvement et, bien paisiblement, rendait l'âme... Il était 16h55.
(L’Hebdo journal, 4 aout 1996, p.5)
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