Premières tentatives de fondation des Trinitaires au Canada
Premières tentatives de fondation des Trinitaires au Canada
Par Jean-Paul Regimbal
Si on pouvait retracer à ses origines le rayonnement trinitaire au Canada français, il nous faudrait remonter, a notre grande surprise, jusqu’au 28 janvier 1662. C’est en effet à cette date que le T.R.P. ministre général Pierre Mercier a reçu au nombre des archiconfrères de la très sainte Trinité, M. Louis-Ango de Maizerets.
C’est par l’intermédiaires de cet ecclésiastique venu de France, élevé a la dignité de vicaire général du diocèse de Québec le 6 novembre 1678 et l’archidiacre en 1684, que l’archiconfrérie trinitaire est introduite en Nouvelle-France.
Le 27 avril 1700, l’abbé François Dupré, curé de Québec depuis 1694, obtient du T.R.P. Augustin Gandolphe, visiteur provincial, en Avignon, des Trinitaires réformés, la faculté d’ériger dans son église et en tout autre lieu, l’Archiconfrérie de de la très sainte Trinité avec la permission préalable de Mgr l’évêque de Québec.
Dix-neuf ans plus tard, le souverain pontife lui-même, Clément XI, reconnait l’archiconfrérie du même Ordre érigé a l’Hôtel-Dieu de Montréal. Il lui adresse le 17 juin 1719 un bref le 17 juin 1719 un bref apostolique lui accordant des indulgences plénières et partielles pour ses membres. Mgr de Saint-Vallier promulgue ce bref le 29 septembre 1720, alors que le P. Cholenec, jésuite, agit comme aumônier de cette confrérie montréalaise.
Il faut attendre au siècle suivant pour constater un nouvel élan de ferveur trinitaire a Montréal. Sous la vigoureuse impulsion de Mgr Ignace Bourget, un culte de la Trinité et des saints trinitaires est nettement favorisé.
En vertu de son pouvoir épiscopal, il érige, au nord de Joliette, deux nouvelles paroisses : l’une dédiée à saint Félix de Valois en 1843 et l’autre à saint Jean de Matha en 1855.
Il suffira de deux ans à peine pour voir ces démarches aboutir à leur conclusion logique : la fondation des fraternités trinitaires dans les limites territoriales de sa juridiction, grâce a des facultés spéciales qui lui sont octroyés le 27 septembre 1857.
Se rendant à la ville éternelle pour son voyage « ad limina » en 1862, monseigneur Bourget se fait un devoir de rencontrer le T.R.P. Antoine de la mère de Dieu, ministre général de l’Ordre et d’entretenir avec lui des relations d’amitiés consignées dans les archives romaines de notre couvent de Saint-Chrysogone.
Ayant assisté à la canonisation de saint Michel des saints le 8 juin 1862, Mgr Bourget profite de l’occasion pour presser les Trinitaires à fonder un couvent dans son diocèse. Pour répondre à ses désirs le chapitre général décrète le 1er juillet 1862 que les « les pères (qui s’étaient offerts) seront envoyés au couvent de Faucon pour prendre quelque pratique de la langue française et y attendre l’époque du départ, car dans la région ou les Trinitaires son appelés on parle l’idiome français ».
L’histoire conserve heureusement le nom de quelques-uns de ces premiers missionnaires : les PP. Antoine de l’Assomption et Étienne de l’Addolorata. Mais, par la suite de difficultés économiques de part et d’autre, ce projet de fondation canadienne ne connut pas de lendemain.
De retour au Canada dès le mois d’aout de cette année 1862, Mgr Bourget use déjà des privilèges acquis récemment de la curie romaine en faveur des Filles hospitalières de Saint-Joseph (les Sœurs de l’Hôtel-Dieu de Montréal). Ce n’est plus seulement une archiconfrérie qui a son siège dans l’église de l’Hôtel-Dieu, mais bien la première fraternité canadienne du tiers-ordre trinitaire érigée canoniquement le 1er septembre 1862.
Le digne évêque ne veut pas limiter à ce geste canonique sa vive admiration pour l’Ordre de la très sainte Trinité. Lui qui avait assisté à la glorification du grand mystique saint Michel des saints pousse maintenant sa condescendance au point d’ouvrir en 1864 une troisième paroisse sous le patronage d’un saint trinitaire. La paroisse Saint-Michel-des-saints, qui compte aujourd’hui une population de 2500 âmes, complète la trinité des paroisse dédiées par Mgr Bourget aux saints trinitaires dans la région de Joliette.
Même si ces premières tentatives de fondation trinitaire au Canada n’ont pas connu tout le succès que nous aurions désiré, il reste cependant que ce sont peut-être ces démarches éloignées qui ont rendu possible la fondation, définitive cette fois, de l’Ordre trinitaire à Montréal en 1924.
Tiré de Trinitas - revue du tiers-ordre et de l’archiconfrérie de la très sainte Trinité, 5e année, No. 2, février juin et juillet 1959, pp. 18 et 19. Revue conservée dans le fonds P049 de la Société d'histoire de la Haute Yamaska, a Granby.
C’est par l’intermédiaires de cet ecclésiastique venu de France, élevé a la dignité de vicaire général du diocèse de Québec le 6 novembre 1678 et l’archidiacre en 1684, que l’archiconfrérie trinitaire est introduite en Nouvelle-France.
Le 27 avril 1700, l’abbé François Dupré, curé de Québec depuis 1694, obtient du T.R.P. Augustin Gandolphe, visiteur provincial, en Avignon, des Trinitaires réformés, la faculté d’ériger dans son église et en tout autre lieu, l’Archiconfrérie de de la très sainte Trinité avec la permission préalable de Mgr l’évêque de Québec.
Dix-neuf ans plus tard, le souverain pontife lui-même, Clément XI, reconnait l’archiconfrérie du même Ordre érigé a l’Hôtel-Dieu de Montréal. Il lui adresse le 17 juin 1719 un bref le 17 juin 1719 un bref apostolique lui accordant des indulgences plénières et partielles pour ses membres. Mgr de Saint-Vallier promulgue ce bref le 29 septembre 1720, alors que le P. Cholenec, jésuite, agit comme aumônier de cette confrérie montréalaise.
Il faut attendre au siècle suivant pour constater un nouvel élan de ferveur trinitaire a Montréal. Sous la vigoureuse impulsion de Mgr Ignace Bourget, un culte de la Trinité et des saints trinitaires est nettement favorisé.
En vertu de son pouvoir épiscopal, il érige, au nord de Joliette, deux nouvelles paroisses : l’une dédiée à saint Félix de Valois en 1843 et l’autre à saint Jean de Matha en 1855.
Il suffira de deux ans à peine pour voir ces démarches aboutir à leur conclusion logique : la fondation des fraternités trinitaires dans les limites territoriales de sa juridiction, grâce a des facultés spéciales qui lui sont octroyés le 27 septembre 1857.
Se rendant à la ville éternelle pour son voyage « ad limina » en 1862, monseigneur Bourget se fait un devoir de rencontrer le T.R.P. Antoine de la mère de Dieu, ministre général de l’Ordre et d’entretenir avec lui des relations d’amitiés consignées dans les archives romaines de notre couvent de Saint-Chrysogone.
Ayant assisté à la canonisation de saint Michel des saints le 8 juin 1862, Mgr Bourget profite de l’occasion pour presser les Trinitaires à fonder un couvent dans son diocèse. Pour répondre à ses désirs le chapitre général décrète le 1er juillet 1862 que les « les pères (qui s’étaient offerts) seront envoyés au couvent de Faucon pour prendre quelque pratique de la langue française et y attendre l’époque du départ, car dans la région ou les Trinitaires son appelés on parle l’idiome français ».
L’histoire conserve heureusement le nom de quelques-uns de ces premiers missionnaires : les PP. Antoine de l’Assomption et Étienne de l’Addolorata. Mais, par la suite de difficultés économiques de part et d’autre, ce projet de fondation canadienne ne connut pas de lendemain.
De retour au Canada dès le mois d’aout de cette année 1862, Mgr Bourget use déjà des privilèges acquis récemment de la curie romaine en faveur des Filles hospitalières de Saint-Joseph (les Sœurs de l’Hôtel-Dieu de Montréal). Ce n’est plus seulement une archiconfrérie qui a son siège dans l’église de l’Hôtel-Dieu, mais bien la première fraternité canadienne du tiers-ordre trinitaire érigée canoniquement le 1er septembre 1862.
Le digne évêque ne veut pas limiter à ce geste canonique sa vive admiration pour l’Ordre de la très sainte Trinité. Lui qui avait assisté à la glorification du grand mystique saint Michel des saints pousse maintenant sa condescendance au point d’ouvrir en 1864 une troisième paroisse sous le patronage d’un saint trinitaire. La paroisse Saint-Michel-des-saints, qui compte aujourd’hui une population de 2500 âmes, complète la trinité des paroisse dédiées par Mgr Bourget aux saints trinitaires dans la région de Joliette.
Même si ces premières tentatives de fondation trinitaire au Canada n’ont pas connu tout le succès que nous aurions désiré, il reste cependant que ce sont peut-être ces démarches éloignées qui ont rendu possible la fondation, définitive cette fois, de l’Ordre trinitaire à Montréal en 1924.
Tiré de Trinitas - revue du tiers-ordre et de l’archiconfrérie de la très sainte Trinité, 5e année, No. 2, février juin et juillet 1959, pp. 18 et 19. Revue conservée dans le fonds P049 de la Société d'histoire de la Haute Yamaska, a Granby.
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