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ÉTATS-UNIS: Le tireur présumé et un spectateur ont été tués lors de l'attentat de Trump
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SANCTUAIRE NOTRE-DAME DU CAP: Un morceau de cercueil ancien exhumé lors des travaux
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Cimetière de Mont-Carmel, Kamouraska (15 juillet 2023)

 

Jean-Paul Regimbal et le renouveau charismatique

Il était une fois dans les médias...


Par Benoit Voyer (1995)

Le père Michel Vigneau a bien connu le célèbre prédicateur puisqu’il entrait dans la même communauté religieuse en 1973. L’année précédente, il rencontrait le père Regimbal pour la première fois lors d’une soirée de prière à Montréal.

"Il attirait beaucoup de gens. C’est entendu qu’il était dérangeant. Pourtant, j’ai souvent le supérieur de l’époque dire : « On ne peut pas arrêter, car, fondamentalement, il se fait beaucoup de bien. Les gens revenaient, se confessaient, allaient à la messe, retrouvaient le goût de la prière dans leur vie. Ils étaient plus épanouis… “ se souvient le père Vigneau.

Il admet que certaines personnes exagéraient. Il se rappelle qu’il a fallu en remettre plusieurs sur la bonne voie.

Les liens avec l’ex-évêque de St-Hyacinthe, Mgr Albert Sanschagrin, étaient très bons.

« Le père Jean-Paul était quelqu’un de très transparent. Ce qu’il disait dans le bureau, il le répétait en public. C’était un bonhomme qui enseignait la doctrine de l’Église. Il savait par cœur les actes du Concile ».

Jean-Paul Regimbal n’a pas hésité à consulter l’évêque du lieu. Puisque c’était nouveau, Mgr Sanschagrin lui a dit : « Continue! Si c’est de Dieu, ça tiendra! »

Régulièrement, le prélat diocésain s’informait. Lorsque le supérieur lui disait que la maison de ressourcement était débordée par l’affluence au sacrement du pardon, il disait : « Continuez, c’est très bien! »

Pour le leader charismatique, le renouveau initié consiste en une rencontre personnelle avec Jésus Christ. “... et c’est par l’Esprit saint qui a été donné à l’Église pour nous faire entrer dans la vie du Christ vivant qui lui nous introduit vers le Père que Jean-Paul Regimbal le favorisait”, insiste Michel Vigneau.

Il ajoute: “Il disait toujours que l’expérience de l’Esprit consiste à un retour aux sources de l’Église. C’est entendu qu’aujourd'hui, il y a des déviations et cela est normal puisque nous sommes des humains! Peut-être avons-nous trop insisté sur les manifestations de l’Esprit alors qu’il fallait s’orienter vers la rencontre personnelle avec Jésus!”

L’expérience de vie initiée par le père Regimbal se poursuit toujours. Elle a rapidement dépassé le monastère granbyen pour se propager jusqu’à l’Europe et l’Afrique.

Le nombre d’adeptes est légèrement à la baisse au Québec. Cependant, ailleurs dans le monde, il connait une grande popularité.

Le père Émilien Tardif, un Québécois missionnaire en République dominicaine, a connu cette expérience à Granby grâce à Jean-Paul Regimbal. Actuellement, il siège sur le Conseil mondial du renouveau charismatique à Rome.

La rencontre
Lors d’un souper du regroupement ACTE Montréal en 1980, le père Regimbal racontait avec enthousiasme, l’expérience spirituelles de sa vie.
“C’est comme si je revivais un extrait du texte d’Osée: “C’est pourquoi, je vais le séduire, le conduire au désert et parler à son cœur. Je lui rendrai ses vignobles...”, disait-il.

En 1969, suite à une recommandation médicale, l’Ordre de la très sainte Trinité décide de l’envoyer à Phoenix en Arizona. Là-bas, l’air plus sec aiderait ses problèmes d’asthme.

Il poursuivait: “Dix ans de travail dans les prisons du Québec m’avaient fait voir la puissance de Dieu dans les cœurs et l’impuissance de mon ministère sacerdotal. Je travaillais dur et, pourtant, je trouvais que les conversions ne correspondaient pas aux efforts multiples que je déployais pour rejoindre cette population carcérale”.

Pour donner plus de poids a sa pastorale, il faisait appel à la psychologie, a la psychiatrie et à la sociologie. Plus le temps avançait, moins la Parole de Dieu prenait de l’importance dans son travail.

"Quand j’ai pris la route de l’Arizona, mon cœur était lourd. Je ne comprenais pas... Je trouvais mes supérieurs bornés”, stipulait le fils de Jean de Matha.

Après une quinzaine de jours de repos, il téléphone à l’évêque du lieu afin de lui offrir ses services. Il lui proposa de remplacer un prêtre malade a la paroisse Ste-Thérèse-de Phoenix.

“J’ai commencé à travailler à Ste-Thérèse le 9 septembre 1969. C’est quand même une signification! Le 9 du 9e mois en 1969. Il était 9h et Dieu préparait dans ma vie l’avènement de la 9e heure (rire)”, lançait-il à la blague. Le 9 septembre 1969, il entre en fonction.

Ce matin-là, Sandy Winters vient le rencontrer au bureau. Cette anglicane désirait inscrire ses enfants à l’école catholique et se questionnait sur le contenu académique.

Après avoir obtenu les réponses espérées, elle lui demande : « Accepteriez vous d’être mon directeur spirituel? » Après avoir tenté de la diriger vers un pasteur de son Église, elle ajoute : « Je vis des situations étranges, des phénomènes spirituels particuliers et j’ai entendu dire que les Catholiques attachaient beaucoup d’importance à cela ».

Jean-Paul Regimbal finit par accepter de l’écouter. Elle lui raconte qu’elle parlait en langues, qu’elle prophétisait, qu’elle a reconduit trois prêtres à l’exercice de leur sacerdoce, etc.

Croyant à un cas de psychose religieuse, il concluait cette rencontre en lui disant qu’il recommuniquerait avec elle afin de lui livrer sa réflexion. Avant de partir, il lui fit citer des passages des Écritures ou il est question de ces manifestations.

Après une réflexion sérieuse et un regard en profondeur sur l’expérience de la pentecôte des premiers disciples, de la vie des Pères de l’Église au long des cinq premiers siècles et de l’enseignement du Concile Vatican II, il se rendit chez elle.

Dans sa cuisine (11 septembre), ou elle s’affairait à préparer le repas, il lui demande de lui « imposer les mains » pour recevoir les mêmes grâces qu’elle. L’expérience transforma sa vie.

Puisqu’il n’y avait pas de Catholiques vivant ce phénomène à Phoenix, il se joignit à un groupe œcuménique charismatique. Rapidement, il devint reconnu et la nouvelle se répandit: « Un prêtre catholique qui prophétise et fait des miracles! ». Quelques semaines plus tard, il prêcha au Groenland.
L’année suivante, il revint travailler au Québec. Il fit de la prédication de retraites... nouveau genre. Tous connaissent la suite.

Le père Jean-Paul Regimbal est décédé le 8 septembre 1988.



Tiré de la Revue Notre-Dame du Cap, octobre 1995, pp. 20 et 21. Copie conservée a la Bibliothèque du Séminaire de Saint-Hyacinthe

“Je prie et Jésus guérit…”

Il était une fois dans les médias...



Ce n’est pas tous les jours qu’un missionnaire canadien en République dominicaine célèbre la messe et prie à la cour royale. Le père Émilien Tardif, un des leaders mondiaux du renouveau charismatique, a eu cette chance auprès de l’ex-roi Beaudoin 1er de Belgique. Ce religieux est reconnu internationalement pour son ministère de guérison.

Par Benoit Voyer (1995)

Il est 21h30. A l’extérieur, c’est l’orage. L’entretien qui a été difficile à obtenir auprès du célèbre prêtre catholique débute. Une panne électriquesurvient. C’est la pénombre, l’obscurité presque totale. La conversation se poursuit malgré les ténèbres du monde...

“Un journaliste me demandait un jour: Combien de malades avez-vous guéris dans votre ministère? J’ai répondu aucun! Moi, je prie et Jésus guérit” raconte ce religieux membre de la communauté des Missionnaires du Sacré-Cœur.

Selon lui, la guérison est un don gratuit que Dieu donne à plusieurs personnes. Pourtant, Jésus n’est-il pas mort, il y a 2000 ans? Il poursuit: “Il agit par beaucoup de signes. Le 20 novembre dernier, a 17 heures, nous avions une eucharistie pour les malades au Paraguay. C’était dans un stade. Il y avait 17 000 personnes. Pendant la messe, au moment de la distribution de la communion, un ministre de l’Eucharistie passe à côté d’une personnes aveugle depuis 25 ans. L’homme de 58 ans ressent une grande chaleur dans les yeux. Au bout de quelques minutes, il voyait clair. Il était guéri!”

Mais soyons sérieux: est-ce que les médecins ont confirmé cette guérison? “Il n’y a pas de confirmation à y avoir! Il était complètement aveugle et là il est capable d’aller n’importe où. Ce n’était pas psychologique!” argumente-t-il.

Il semble qu’Émilien Tardif ait rencontré beaucoup de signes de cette présence vivante de Jésus dans l’Église contemporaine. “J’ai le témoignage, poursuit le prêtre sexagénaire, d’’une jeune prostituée de République dominicaine qui souffrait du Sida. Elle devait avoir 21 ans. Pendant une retraite pour les jeunes filles, au moment de la prière pour les malades, elle a commencé à sentir sa guérison. Les médecins qui soignaient sa maladie n’avaient plus d’espoir. Il y a maintenant plus de 2 ans qu’elle n’a plus de traces du HIV.”

N’est-ce pas là la réalisation de la parole de l’évangile qui dit: “Voici les signes qui accompagneront ceux qui auront cru. En mon nom, ils imposeront les mains aux malades et ceux-ci seront guéris...”?

Il y a quelques années, il a fait lui-même l’expérience de la guérison. Il souffrait de tuberculose pulmonaire. Il admet que s’il était resté à l’hôpital pendant un an ou deux, il aurait pu être guéri avec une bonne médication.
Le Seigneur m’a guéri par la prière de 5 laïcs qui sont venus prier pour moi, témoigne-t-il. Au bout de 4 jours, je respirais bien, je recommençais à manger avec appétit. Les médecins ont dû me laisser sortir sans même m’avoir soigné. Le Seigneur m’avait lui-même guéri!”

Il ne parle pas de miracle mais bien de guérison. Pour parler de cause miraculeuse, l’Église stipule qu’il faut vraiment que l’état actuel de la science ne puisse rien faire de concret. C'est le cas pour le sida. D’ailleurs, dans sa prédication, il n’insiste pas sur le mot miracle.

“Je parle de signes parce que je n’ai pas le temps de commencer à étudier chaque guérison. Le Seigneur ne veut pas prouver qu’il peut le faire...”
Le père Émilien Tardif est-il un peu marginal? Il se demande qui l’est vraiment: lui ou les autres prêtres? “Moi, je vis l’évangile... Je me demande ce qu’ils vivent eux?”

Mais il revient sur le même argument: l'évangile dit de prier pour les malades. Il est assuré que plusieurs hommes d’Église ne suivent pas cette pastorale proposée par Jésus.

Sensiblerie? Recherche du merveilleux? Il se défend: “Mais notre Dieu est un Dieu merveilleux? les théologiens voudraient en faire un Dieu plate et ennuyeux. Ceux qui prétendent qu’on ne doit pas chercher le merveilleux sont en train d’éteindre la foi.”

Tiré de : Revue Notre-Dame du Cap, Janvier- février 1995, p. 23, Copie conservée à la Bibliothèque du Séminaire de Saint-Hyacinthe

Mes humbles prières

(Photo: Benoit Voyer)