En ce 29 mars 2025


Ma relecture de vie (1)

Par Benoit Voyer
29 mars 2025

Au départ, le plan de rédaction de ma relecture de vie prévoyait un grand chapitre sur ma préhistoire. Je voulais partir de mes lointains ancêtres européens et remonter le fil du récit de mes arrière-grands-parents jusqu’à moi et de leurs descendants. Ainsi donc, j’aurais pu me pavaner en lançant que je fais partie de la descendance de tel ou tel saint catholique, évêques, seigneur, noble, premiers ministres ou personnages publics importants.

En exemple, grâce à ma filiation maternelle, je suis toujours fier, comme un grand nombre de francophones d’Amérique du Nord, de dire que mes onzièmes arrière-grands-parents sont nul autre que Louis Hébert et Marie Rollet, a l’origine de la première famille française à s’établir définitivement en Amérique du Nord en 1617.

D’autres exemples? L’ancien premier ministre René Lévesque est un arrière-petit-cousin et le père Georges-Henri Lévesque, grand idéateur de la Révolution tranquille québécoise, sont aussi dans mon grand arbre généalogique.

Aussi, je pourrais ajouter les saints et bienheureux catholiques Marie-Léonie Paradis, Dina Bélanger, et Louis-Zéphirin Moreau et plusieurs autres personnages religieux importants dans l’histoire de l’Église, comme Jean-Paul Regimbal.

Lorsque j’ai pris conscience qu’il a fallu au moins 32 466 personnes sur quatorze générations pour faire ce que je suis, j’ai abandonné ce projet parce que chaque personne de mon arbre généalogie mériterait une recherche et un long texte ou un livre à son sujet.

Un Voyer pure laine
Pour faire une histoire courte, comme si nous étions dans un récit biblique...

Je suis le fils de Roméo Voyer et Jeannine Jean.

Du côté de mon père: Roméo est le fils d'Edgar Voyer et Alice Chénard. Edgar est le fils de Louis Voyer et Dorilda Garneau. Louis est le fils de Louis Voyer et Joséphine Bélanger. Louis est le fils de Louis Voyer et Éléonore Pelletier. Louis est le fils de Jean-Baptiste Voyer et Louise Dumais. Jean-Baptiste est le fils d'Étienne Voyer et Magdeleine Dupont.

Du côté de ma mère: Jeannine est la fille de Louis Jean et Claire Beaulieu. Claire est la fille de Joseph Beaulieu et Alvina Lévesque. Alvina est la fille d'Étienne Lévesque et Philomène Lavoie. Philomène est la fille de Antoine Lavoie et Louise Voyer. Louise est le fils de Jean-Baptiste Voyer et Louise Dumais. Jean-Baptiste est le fils d'Étienne Voyer et Magdeleine Dupont.

En conclusion, mes deux parents sont les descendants en ligne directe de René-Étienne Voyer et Magdeleine Dupont.

René-Étienne, mon pas si lointain arrière-grand-père
On ne s’en vante pas, je suis le descendant d’un criminel. Mon 5e arrière-grand-père, René-Étienne Voyer, est un bandit, condamné à la prison à vie ou à la déportation dans les colonies par la justice royale de l’Anjou pour un délit. Son crime? Il a vendu illégalement une petite quantité de sel. En images modernes, c’est comme s’il avait acheté 2 ou 3 caisses de cigarettes dans une réserve amérindienne pour les revendre à quelques membres de son entourage. Mais bon, le roi avait besoin de peupler ses colonies et il avait trouvé ce moyen pour le faire. C’est ainsi que René, un célibataire de 30 ans, a été obligé de quitter bien malgré lui son pays natal, l’Anjou. Il n’a pas choisi de migrer en Amérique a l’été 1744.

Il arrive, au port de Québec, en Nouvelle-France, a l’été 1744. A son débarquement, René ne va pas très bien. La traversée en bateau a été fort difficile. Devant son piètre état, il sera hospitalisé de nombreuses semaines (en juillet et août) à l'Hôtel-Dieu du Précieux sang de Québec. C’est dans le petit hôpital de Québec, a cause d’une mauvaise calligraphie dans le registre des malades ou peut-être aussi parce qu’il roulait ses « R », René devient « Et Renne » ou Étienne.

Finalement, après un bref séjour sur l’île d’Orléans, il s’établira à Sainte-Marie, au cœur de la Beauce. Il défrichera une partie de ce qu’est devenu le centre-ville. De nos jours, l’avenue Marguerite-Bourgeoys, sur toute sa longueur, est au centre de son ancienne propriété.

Membre des premiers bâtisseurs de Sainte-Marie de la Nouvelle-Beauce, on ne se souvient même plus de lui et le cœur de son fief ne porte même pas son nom. On lui a donné le de nom d’une sainte, Marguerite Bourgeoys, qui n’a jamais marché dans les sentiers de cette vieille forêt.

A sa mort, presque tous ses gars, ses filles et leur mère sont partis de ce patelin. Jean-Baptiste a quitté Sainte-Marie, emportant avec lui sa mère, devenue veuve, pour s’établir en Bas Saint-Laurent. Magdeleine Dupont décédera dans le nouveau petit village de Kamouraska, ou elle sera inhumée en 1812. Ne cherchez pas sa pierre tombale, elle n’en a pas, mais elle est bien la, a l'ombre de l'actuel clocher.