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Avec ma tante Cécile Massé sur le 6e rang, a Mont Carmel, Kamouraska, le 29 mai 2013 |
Les parents du Frère André enterrés sous l’asphalte
Étonnante révélation, mais c’est ce que révèle les plus récentes recherches sur les parents du célèbre religieux. Ce lieu est le petit stationnement situé à l’Ouest de l’église Saint-Romuald, entre la rue et l’église.
Cet endroit était un cimetière au siècle dernier. Il était situé a l’Est de la première chapelle catholique de Farnham qui a précédé la construction de la première église paroissiale. Saint-Romuald est la deuxième. Cette chapelle était un lieu significatif pour Isaac Bessette, le père, puisqu’il a travaillé à son agrandissement. Il n’était pas qu’un bucheron et un menuisier. Un acte notarié dit qu’il était aussi charpentier.
Lorsqu’on a déménagé le cimetière, en 1890, plus d’une cinquantaine de cercueils ont été déterrés et relocalisés dans le nouveau. Les autres personnes qui reposent en ce lieu sont tombés dans le plus grand anonymat. C’est probablement parce que les familles étaient pauvres que les corps sont restés là.
De Saint-Grégoire à Farnham
Le 25 aout 1849, Isaac Bessette vend sa propriété de Mont Saint-Grégoire à Louis Gauthier, cultivateur de Nicolet. L’acte notarié dit que l’acquéreur ne doit pas prendre possession du lieu avant le 1er juin 1850. Cela était pour lui permettre de relocaliser sa famille.
Le 3 octobre 1849, Édouard Chatelle cède à Isaac Bessette une étendue de son terrain au 5e rang de Farnham. Ce lieu est aujourd’hui reconnu comme étant le 182, rue Yamaska Est. La maison d’origine est disparue dans les flammes en 1998.
L’histoire dit qu’Isaac Bessette était pauvre. Comment a-t-il pu s’offrir un terrain et la construction d’une nouvelle maison en payant comptant s’il était si pauvre? C’est un fait rare en ces temps-là! Il a une grosse marmaille et n’a aucune dette.
La maison construite par Isaac Bessette ressemblait à l’autre située juste à côté, a l’Ouest. Également construite de ses mains, il a utilisé le même plan. C’est dans ce lieu qu’Alfred Bessette – allias le Frère André – vivra de 4 à 11 ans et demi, soit la plus longue période de sa vie avant d’entrer en communauté chez les Pères de Sainte-Croix. Farnham est donc le lieu ou il aurait fait ses apprentissages d’enfant et même reçu les premiers sacrements. C’est ce petit coin de pays qui forme le saint homme qu’il deviendra.
Le 19 février 1855, Isaac Bessette et son fils aîné, Isaïe, s’affairent à abattre un arbre face a sa maisonnette sur la propriété d’Eusèbe Martel. L’arbre dérive et lui tombe sur la poitrine. Le choc est fatal pour le père. Il en meurt. Le choc est également fatal pour sa femme qui s’épuisera à élever seule sa trâlée de dix enfants, dont le benjamin, Alfred, n’a que 9 ans. Touchée par la tuberculose, elle décède en 1857.
C’est à Farnham qu’elle décède! Pas à Saint-Césaire! Les actes notariés sont clairs sur ce point et ajoutent que ses funérailles ont eu lieu a la chapelle catholique de Farnham et qu’elle a été inhumée auprès de son mari.
C’est a ce moment que Alfred Bessette quittera la région pour aller demeurer chez son oncle Timothée Nadeau, a Saint-Césaire. Il reviendra demeurer à Farnham pour y travailler après son retour des États-Unis et avant de devenir le célèbre portier du Collège Notre-Dame à Montréal.
Une famille de constructeurs
Il n’y a pas qu’Isaac Bessette qui aime travailler le bois. Ses frères avaient la même passion. Ils ont d’ailleurs contribué à la construction de quelques église dont celle de Saint-Athanase, près d’Iberville.
Alfred Bessette a grandi dans cette atmosphère un peu spéciale. Son rêve d’un bâtir un oratoire consacré à Saint Joseph est fort probablement né dans ces années à Farnham ou il a participé à quelques projets de construction avec sa famille.
Si les traces de ce passé s’effacent trop rapidement pour faire place a la modernité, il reste que l’asphalte de ce lieu laisse échapper ses secrets trop longtemps enfouis sous son poids. Et même si la ville de Farnham ne fait absolument rien pour mettre ce patrimoine en valeur, quelques groupes, comme Pèlerinage Foi et culture qui emmènera ses pèlerins découvrir ses mystères, le 3 novembre pour informations et réservation : 375-5111), ne cessent de dire qu’il ne faut pas oublier les anciens qui ont façonné le Canada d’aujourd’hui et qui donnent un sens à ce que nous sommes devenus.
Benoit Voyer
(Revue Sainte-Anne, mars 2000, p. 108)
Cet endroit était un cimetière au siècle dernier. Il était situé a l’Est de la première chapelle catholique de Farnham qui a précédé la construction de la première église paroissiale. Saint-Romuald est la deuxième. Cette chapelle était un lieu significatif pour Isaac Bessette, le père, puisqu’il a travaillé à son agrandissement. Il n’était pas qu’un bucheron et un menuisier. Un acte notarié dit qu’il était aussi charpentier.
Lorsqu’on a déménagé le cimetière, en 1890, plus d’une cinquantaine de cercueils ont été déterrés et relocalisés dans le nouveau. Les autres personnes qui reposent en ce lieu sont tombés dans le plus grand anonymat. C’est probablement parce que les familles étaient pauvres que les corps sont restés là.
De Saint-Grégoire à Farnham
Le 25 aout 1849, Isaac Bessette vend sa propriété de Mont Saint-Grégoire à Louis Gauthier, cultivateur de Nicolet. L’acte notarié dit que l’acquéreur ne doit pas prendre possession du lieu avant le 1er juin 1850. Cela était pour lui permettre de relocaliser sa famille.
Le 3 octobre 1849, Édouard Chatelle cède à Isaac Bessette une étendue de son terrain au 5e rang de Farnham. Ce lieu est aujourd’hui reconnu comme étant le 182, rue Yamaska Est. La maison d’origine est disparue dans les flammes en 1998.
L’histoire dit qu’Isaac Bessette était pauvre. Comment a-t-il pu s’offrir un terrain et la construction d’une nouvelle maison en payant comptant s’il était si pauvre? C’est un fait rare en ces temps-là! Il a une grosse marmaille et n’a aucune dette.
La maison construite par Isaac Bessette ressemblait à l’autre située juste à côté, a l’Ouest. Également construite de ses mains, il a utilisé le même plan. C’est dans ce lieu qu’Alfred Bessette – allias le Frère André – vivra de 4 à 11 ans et demi, soit la plus longue période de sa vie avant d’entrer en communauté chez les Pères de Sainte-Croix. Farnham est donc le lieu ou il aurait fait ses apprentissages d’enfant et même reçu les premiers sacrements. C’est ce petit coin de pays qui forme le saint homme qu’il deviendra.
Le 19 février 1855, Isaac Bessette et son fils aîné, Isaïe, s’affairent à abattre un arbre face a sa maisonnette sur la propriété d’Eusèbe Martel. L’arbre dérive et lui tombe sur la poitrine. Le choc est fatal pour le père. Il en meurt. Le choc est également fatal pour sa femme qui s’épuisera à élever seule sa trâlée de dix enfants, dont le benjamin, Alfred, n’a que 9 ans. Touchée par la tuberculose, elle décède en 1857.
C’est à Farnham qu’elle décède! Pas à Saint-Césaire! Les actes notariés sont clairs sur ce point et ajoutent que ses funérailles ont eu lieu a la chapelle catholique de Farnham et qu’elle a été inhumée auprès de son mari.
C’est a ce moment que Alfred Bessette quittera la région pour aller demeurer chez son oncle Timothée Nadeau, a Saint-Césaire. Il reviendra demeurer à Farnham pour y travailler après son retour des États-Unis et avant de devenir le célèbre portier du Collège Notre-Dame à Montréal.
Une famille de constructeurs
Il n’y a pas qu’Isaac Bessette qui aime travailler le bois. Ses frères avaient la même passion. Ils ont d’ailleurs contribué à la construction de quelques église dont celle de Saint-Athanase, près d’Iberville.
Alfred Bessette a grandi dans cette atmosphère un peu spéciale. Son rêve d’un bâtir un oratoire consacré à Saint Joseph est fort probablement né dans ces années à Farnham ou il a participé à quelques projets de construction avec sa famille.
Si les traces de ce passé s’effacent trop rapidement pour faire place a la modernité, il reste que l’asphalte de ce lieu laisse échapper ses secrets trop longtemps enfouis sous son poids. Et même si la ville de Farnham ne fait absolument rien pour mettre ce patrimoine en valeur, quelques groupes, comme Pèlerinage Foi et culture qui emmènera ses pèlerins découvrir ses mystères, le 3 novembre pour informations et réservation : 375-5111), ne cessent de dire qu’il ne faut pas oublier les anciens qui ont façonné le Canada d’aujourd’hui et qui donnent un sens à ce que nous sommes devenus.
Benoit Voyer
(Revue Sainte-Anne, mars 2000, p. 108)
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