En ce 28 janvier 2025


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Sainte-Julienne

La circonscription de Rousseau


La rue Turcotte, a Sainte-Julienne,
dans la circonscription québécoise de Rousseau,
au cœur de la belle région de Lanaudière

Des États généraux en santé mentale


Par Benoit Voyer

28 janvier 2025

Le Québec est mur pour des États généraux en santé mentale, une grande consultation comme il n’y en a jamais eue.

Dans le milieu des soins psychiatriques, auquel j’appartiens, on le constate au quotidien : Ça ne marche pas très bien! Les succès que nous rencontrons sont trop peu nombreux.

Autour de moi, tous sont en accord avec l’idée qu’une vaste consultation est rendue nécessaire afin d’établir un plan stratégique, efficace et surtout réaliste, un plan que chaque établissement de santé puisse adapter à sa réalité locale et à sa clientèle. La réalité des malades des régions de Lanaudière et des Laurentides n’est pas identique à celles de Montréal, Québec, du Nunavik, de la Beauce ou du Bas Saint-Laurent.

En matière de soins psychiatriques, les artisans du milieu qui voient évoluer au quotidien les personnes malades, surtout ceux au pied du gigantesque organigramme de Santé Québec, aimeraient s’exprimer librement. Les infirmiers et infirmières, les agents d’interventions, les préposés aux bénéficiaires et tous les autres qui donnent des soins - souvent depuis de nombreuses années - ont développé des expertises dont on se prive.

Ils sont consultés « pour la forme », mais savent bien que les décideurs tiennent peu compte de leurs opinions dans la réalité et que, presque toujours, les orientations sont déjà données avant qu’on s’adresse à eux.

Ils sont souvent découragés de voir arriver de nouveaux idéologues formés dans les universités dicter de nouvelles manières de faire. J’entends souvent de vieux collègues me dire : « Ils ont déjà essayé ça, il y a quinze ans! Pis ça n’a pas marché! Et là, ils remettent ça en place… On le sait que ce sera un échec! »

Les États généraux que je propose ne vise pas que les soins psychiatriques. C’est tout le réseau de la santé mentale québécois qui doit être consulté, à commencer par les personnes malades et, comme je viens de l’écrire, les premiers intervenants.

Ces États généraux doivent notamment comprendre :

1- Une « recherche-action » sur le terrain afin d’écouter les malades et les intervenants, individuellement ou en très petits groupes. Nous pourrions peut-être confier cette étude indépendante aux chercheurs universitaires en sociologie.

2- Confier à des enquêteurs choisis pour leur neutralité, des visites sans avis dans les milieux de soins afin de se mettre en dialogue et, surtout, à l’écoute des travailleurs en santé mentale de jour, de soir et de nuit parce que la réalité des malades n’est pas la même dans un rayon de 24 heures.

3- Une commission d’enquête publique pour ceux qui veulent s’exprimer sur le sujet. Les particuliers et les organismes qui ont des intérêts à défendre seraient entendus en ce lieu.

4- La participation des médias intéressés à réaliser des reportages et analyses sur le terrain. Nous avons besoin de diverses perspectives. Ils ont habituellement le talent de nous proposer des angles qu’on oublie de regarder.

5- Un rapport final et des recommandations réalistes.

Bien entendu, durant la période de ces États généraux, qui pourraient durer jusqu’à trois ans, une analyse budgétaire rigoureuse devra être faite. Les recommandations finales devront démontrer comment on pourra en « avoir pour notre argent » avec les nouvelles propositions. On le sait, ce n’est pas parce qu’on augmente les budgets qu’on arrive à de meilleurs résultats.

De plus, il faudra voir de quelle manière les milieux communautaires et des affaires peuvent contribuer au plan d’action à mettre en place.

La réflexion ne fait que commencer.

Au Québec, des États généraux en santé mentale sont urgents.

Le Canadien français, c'est le père ou le grand-père dont on a un peu honte