Catherine de Saint-Augustin


En 1647, les religieuses hospitalières de l’hôtel-Dieu de Québec sont débordées par leurs tâches. Elles prient alors « instamment le Pere Vimont qui passoit en France et qui devoit revenir l’année suivante » de ramener quelques religieuses. Grâce aux démarches du père Vimont, trois religieuses hospitalières débarquent à Québec le 19 août 1648 : Marie-Catherine de Saint-Augustin, de la nouvelle maison de Bayeux, Anne de l’Assomption, de la communauté de Dieppe et Jeanne Thomas de Sainte-Agnès, de la communauté de Vannes.

La traversée des trois religieuses est tragique. Jeanne-Françoise Juchereau raconte en détail ce périple de trois mois, les ravages causés par la peste et la guérison miraculeuse de Marie-Catherine de Saint-Augustin : « Elles se rendirent à la Rochelle où elles s'embarquerent le 27 de Mai & firent voile. Quatre jours après la maladie contagieuse s'étant mise dans le vaisseau, nos Religieuses exercerent avec beaucoup de ferveur leur vocation d'Hospitalieres, en servant les malades, & s'exposant courageusement à mourir dès le commencement de leur carriere : la Mere Marie-Catherine de Saint Augustin se signala, & la charité ne lui permettant de se ménager en rien, elle gagna elle-même la peste, sa fiévre fut si ardente, qu'il lui parut sur le corps comme une espéce de ceinture composée de douze charbons, elle fut assistée de ses deux compagnes avec tout le soin possible ; mais on peut juger aisément que dans un vaisseau on ne peut avoir que très-peu de secours, & celui sur lequel elles étoient ayant manqué d'eau douce on fut obligé pour donner quelque rafraichissement à cette chere malade, d'étendre des linges pour recevoir la rosée du Ciel afin d'étancher un peu sa soif ; il mourut quantité de personnes, le Capitaine de la Flote fut de ce nombre, & ce fut par miracle que notre chere Sœur fut guérie. »