En ce 4 janvier 2025


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Saint-Alexis

La circonscription de Rousseau

Saint-Alexis, dans la circonscription électorale québécoise
de Rousseau, dans la belle région de Lanaudière.

A chacun son étoile


Par Benoit Voyer

4 janvier 2025

L’Épiphanie est traditionnellement appelée la « fête des rois ».

Bien des légendes circulent au sujet des « rois mages ». Puisque le récit évangélique est écrit dans le style du conte, il faut le lire au second degré, un peu comme on le ferait avec l’histoire de Petit prince de Saint-Exupéry.

Voici quelques notes pour bien entrer dans le récit.

D’abord, qu’en est-il de cette étoile? Dans le monde de la symbolique, l’étoile symbolise la foi. C’est ce qui fera dire au saint Padre Pio : « Il en va de même pour nous : la foi nous sert de guide et sa lumière nous indique le chemin qui nous mène à Dieu et à la patrie céleste » [1]

De passage à Jérusalem, qui sont ces mages qui suivent cette étoile? Les traducteurs de l’évangile de Mathieu de la Nouvelle traduction de la Bible [2], Marie-Andrée Lamontagne et André Myre, utilisent le terme « astrologues ». Plus récemment, dans sa traduction des Évangiles [3], Frédéric Boyer utilise le mot « magiciens ». Il s’agirait donc de devins ou de magiciens ou d’astrologue venus d’Orient.

Ces étrangers qui viennent en Israël sont en pèlerinage à la recherche du « roi des judéens ». Dans leur recherche, ils questionnent. Pour commencer, ils s’adressent aux autorités religieuses de la Judée.

Le roi Hérode est informé du passage de ces étrangers. Il est troublé en apprenant l’objet de leur recherche.

A son tour, Hérode qui n’est pas Judéen cherche à comprendre. Il se renseigne d’abord aux titulaires du sacerdoce suprême, les hauts responsables des sacrifices au Temple de Jérusalem à propos de ce qui est dit au sujet de l’endroit ou devrait naître le roi attendu et, en second lieu, aux lettrés du peuple. Ces lettrés étaient les gardiens des écrits sacrés. Frédéric Boyer explique qu’ « en hébreu, sopherim, employé plusieurs fois dans la Torah, désignait les scribes qui avaient la charge d’écrire sur les rouleaux sacré le texte de la Loi et de veiller à sa conservation » [4]

On cite a Hérode le passage du livre de Michée : « Et toi, Bethléem, terre de Juda, tu n’es certes pas le dernier parmi les chefs-lieux de Juda, car de toi sortira un chef, qui sera le berger de mon peuple Israël. »

Dans sa traduction, Frédéric Boyer n’utilise pas les mots « gouverner » ou « chef ». Il traduit : « un prince qui veillera sur mon peuple Israël ».

Hérode n’est pas entièrement satisfait de la réponse. Il poursuit son enquête en interrogeant « en secret » ces pèlerins d’Orient. Avant de les quitter, il leur demande de trouver l’endroit exact où se trouve l’enfant en question et revenir l’en informer pour qu’il puisse lui aussi aller l’adorer.

Après leur rencontre avec Hérode, ils se remettent en route. L’étoile les guidera et s’arrêtera juste au-dessus de l’endroit où l’enfant est.

Leur joie est grande en découvrant ce petit bout d’homme. En le voyant, ils s’abaissent pour rendre hommage à l’enfant et lui offrent des cadeaux : de l’or, de l’encens et de la myrrhe.

En donnant de l’encens à l’Enfant Jésus, les mages reconnaissent sa nature divine. Ce don était habituellement offert en sacrifice aux dieux et brûlé dans leurs temples.

La myrrhe pour son humanité. Dans l’antiquité, la myrrhe était utilisée entre autres pour le culte des morts.

Enfin, de l’or en reconnaissance de la royauté de Jésus.

Intuitivement, comme s’il s’agissait d’un songe reçu ou du signe donné à travers un rêve, les pèlerins d’Orient décident de ne pas revoir Hérode. Ils doutent de son honnêteté. Ils décident donc de rentrer chez eux par un autre chemin.

Être « pèlerins » : « C’est un beau mot dont la signification mérite d’être méditée, disait le pape François le 3 août 2023. Il signifie littéralement laisser de côté la routine habituelle et se mettre en chemin avec une intention, en se déplaçant « à travers les champs » ou « au-delà de ses frontières », c’est-à-dire hors de sa zone de confort, vers un horizon de sens. Dans le mot "pèlerin", nous voyons se refléter la condition humaine, parce que chacun est appelé à se confronter à de grandes questions qui n’ont pas de réponse, une réponse simpliste ou immédiate, mais qui invitent à accomplir un voyage, à se dépasser, à aller plus loin. C’est un processus qu’un universitaire comprend bien, car la science naît ainsi. Et ainsi grandit également la recherche spirituelle. Être pèlerin, c’est marcher vers un but ou chercher un but. Il y a toujours le danger de marcher dans un labyrinthe, où il n’y a pas d’objectif. Et même pas de sortie. Méfions-nous des formules préfabriquées – ce sont des labyrinthes – méfions-nous des réponses qui semblent à portée de main, tirées de la manche comme des cartes à jouer truquées ; méfions-nous de ces propositions qui semblent tout donner sans rien demander. Méfions-nous! Cette méfiance est une arme pour pouvoir avancer et ne pas continuer à tourner en rond. » (…) « L’imperfection caractérise notre condition de chercheurs et de pèlerins »

Comme ces pèlerins venus d’Orient (ou ces mages, astrologues et magicien), prenons la route. Ne cessons jamais de suivre l’étoile à la recherche de ce qui prend naissance, de Celui qui naît.

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[1] Saint Padre Pio de Pietrelcina. Une pensée par jour, textes recueillis par père Gerardo Di Flumeri, Médiaspaul 1991, p.122
[2] La Bible. Bayard et Médiaspaul, 2001
[3] Frédéric Boyer. Évangiles, Gallimard, 2022
[4] Frédéric Boyer. Évangiles, Gallimard, 2022

Je ne peux pas parler de la détresse si je ne la sens pas dans mes entrailles