En ce 13 janvier 2025


PIERRE POILIEVRE: Il promet d’autoriser les prochains projets de GNL au Québec
ici.radio-canada.ca/nouvelle/2132084/gnl-quebec-parti-conservateur?utm_source=adestra&utm_campaign=reg.inf.na&utm_medium=infolettre&utm_term=region.saglac

CULTURE: Kim Yaroshevskaya, la fin d’une grande histoire
ici.radio-canada.ca/nouvelle/1741825/kim-yaroshevskaya-mort-deces-comedienne

Le Dr Karim Elayoubi a Thetford Mines

Chantal Dauphinais et le Dr. Karim Elayoubi
étaient a Thetford Mines

Par Benoit Voyer

13 janvier 2025

Ce dimanche 12 janvier, en après-midi, le Dr Karim Elayoubi, président de la Commission politique et porte-parole en matière de santé au Parti conservateur du Québec (PCQ), médecin généraliste et urgentologue à l’hôpital de Lachute, était au Club de golf et de curling, à Thetford Mines afin de présenter au public le programme en matière de santé de la formation politique et échanger avec les participants. Il était accompagné de Chantal Dauphinais, présidente du PCQ.

S'il le PCQ est porté au pouvoir et que le Dr Karim Elayoubi est élu dans sa circonscription électorale, ce dernier risque très fortement devenir le futur ministre de la Santé. C’est à lui que la formation dirigée par Éric Duhaime doit l’essentiel de sa plateforme électorale en santé.

Qu’est-ce que le PCQ fera de Santé Québec s’il prend en main les affaires du Québec lors du prochain scrutin? Il se référera a son programme électoral et démantèlera la nouvelle organisation créée par le ministre Christian Dubé afin de décentraliser au maximum le réseau de la santé comme cela est inscrit dans les points adoptés au congrès national de 2003 du PCQ. En effet, il a été résolu qu’on « laisse plus de souplesse et d’autonomie aux différentes régions afin de créer leurs propres instances de coordination (CISSS et CIUSSS) en fonction de divers besoins de chaque région ».

Karim Elayoubi reste prudent. Il veut que le PCQ ne soit pas dogmatique et qu’il offre aux québécois ce qu’il lui semble le mieux parce qu’il veut être « le parti des contribuables » : « On verra si le modèle qu’on tente de mettre en place est bon pour le citoyen, mais on voit de plus en plus que le ministre Dubé et sa nouvelle organisation sont en train de démontrer que le modèle de centration qu’ils mettent en place ne fonctionne vraiment pas », a-t-il dit aux participants.

Saint-Liboire

Ferme touchette et fils, rang Saint-Georges, a Saint-Liboire, en Montérégie

Expulsé du Soudan par les islamistes

Père Gilles Poirier

Par Benoit Voyer

13 janvier 2025

Le 7 août 1999, tard en soirée, le père Gilles Poirier, 57 ans, missionnaire a la Société des prêtres des missions étrangères, descend de l’avion ou l’a fait monter, quelques heures plus tôt, le gouvernement du Soudan afin de l’expulser de son pays. Dans les couloirs de l’aéroport de Dorval, il est calme malgré la grande souffrance intérieure que viennent de lui infliger les dirigeants soudanais qui cherchent à restreindre toutes actions de l’Église catholique en terre soudanaise passée sous régime islamique. Son seul commentaire en descendant de l’avion est: “C’est dégradant d’être manipulé comme ça, comme un criminel!” [1]

L’ordre de partir arrive le 17 juillet 1999. Pendant trois semaines, il tente tout – avec l’avocat du diocèse où il habite – pour connaître les raisons qui poussent le gouvernement à l’expulser. Il va jusqu’à visiter les ministères un a un, sans jamais officiellement recevoir de réponse.

“Le motif, ils ne me l’ont jamais dit. J’ai été au ministère de l’immigration et ils ont exigé que je quitte le pays. J’ai demandé quelles étaient les raisons de mon expulsion. Ils m’ont dit: “Nous, on est sous des ordres que nous exécutons. Nous ne savons pas les raisons”. J’ai demandé ou je pourrais aller m’informer. Ils m’ont envoyé à la Sécurité d’État du ministère des Affaires sociales qui inclut les affaires religieuses. C’est à ce moment qu’a commencé mon pèlerinage d’un bureau à l’autre. Cela n’a pas donné de résultats”, a-t-il confié.

Le 7 aout, il doit quitter le pays sous peine d’emprisonnement. Comme convenu, il se rend à l’Immigration. Des fonctionnaires soudanais l’escortent à l’aéroport pour s’assurer de son départ. Ce n’est qu’une fois à bord de l’avion qu’ils lui remettent son passeport.

“On ne m’a jamais dit les motifs, sauf que nous savons à la longue! Le gouvernement avait payé un informateur qui vivait dans notre communauté chrétienne. On lui a donné quelques sous en échange de renseignements...”, ajoute le missionnaire.

Dans ce coin du Soudan, les missionnaires catholiques s’occupent de petits projets de développement. Les femmes y tiennent notamment un petit commerce pour apporter un peu de pain à la maison, le salaire des maris ne suffisant pas aux besoins de leurs familles.

Il poursuit: “Un nouveau projet que nous voulions établir voulait être un apport pour l’Église afin de permettre à un prêtre soudanais qui arrive pour nous remplacer d’avoir des possibilités financières pour continuer les œuvres. Nous avions des machines à moudre le grain dans un secteur, des restaurants dans deux secteurs et un petit magasin dans un autre coin. Un des hommes les plus engagés de l’Église locale ne payait pas ses engagements. Il n’apportait rien! Avec le temps, on a dû sévir. Par esprit de vengeance, il m’a dénoncé au gouvernement sous de faux prétextes.”

Les gens du village connaissent cette histoire. C’est d’eux que les vraies raisons sont venues. Habituellement, c’est le silence sur les situations d’expulsion dans ce pays, mais cette fois, ce ne fut pas le cas à cause de la pression de l’Église. Le lendemain du départ de Gilles Poirier, l’affaire faisait la manchette des journaux soudanais, à la surprise du gouvernement. Celui-ci a répondu aux journalistes que le religieux a semé la haine entre les chrétiens et les musulmans, qu’il a fait de la corruption en donnant beaucoup d’argent - surtout aux étudiants afin d’alimenter la haine – et qu’il a été expulsé de plusieurs pays. Rapidement, le gouvernement a nié cette déclaration: “Nous n’avons pas dit cela!”

On finira par lui confirmer, lors d'échanges, qu’il pourrait être réintégré: « Je ne projette pas retourner [...] parce qu’il y a trop de douleurs et de conflits dans la paroisse ou j’étais. Je ne suis pas assuré que mon retour soit une bonne chose ”.

Son expulsion, le 7 aout 1999, restera à jamais gravée dans son âme comme une blessure qui ne guérit pas.

Gilles Poirier est entré dans la Société des prêtres des missions étrangères en 1964 et est devenu prêtre en 1969. Il a travaillé seize ans en Argentine, cinq ans à la formation des jeunes missionnaires de sa communauté et neuf ans au Soudan.

________________________________________________

[1] Une première version de ce récit a été publiée dans l’édition de juillet 2000 de la Revue Sainte Anne et reprise dans le livre « Les Témoins de l’essentiel » (Éditions Logiques, 2005).

On est des Canadiens américains francophones d'Amérique du Nord