En ce 9 juillet 2024




FINANCES PERSONNELLES: Une majorité de Canadiens craint de ne pas remonter la pente
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HYDRO-QUÉBEC: Grand projet éolien à Mashteuiatsh, des consultations à prévoir, des défis à surmonter
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SANTÉ: «Préoccupant»: le virus du Nil déjà présent dans un tiers des États américains cette année
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SANTÉ QUÉBEC - Les cas de coqueluche explosent au Québec
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SANTÉ QUÉBEC: L’entrepreneur du chantier de la Maison des aînés de Havre-Saint-Pierre perd son contrat
ici.radio-canada.ca/nouvelle/2086685/contrat-quebec-sqi-retard-minganie?utm_source=adestra&utm_campaign=na&utm_medium=infolettre&utm_term=region.cotenord

SANTÉ QUÉBEC: Médecin radiée en Estrie: elle a laissé partir une patiente de l'urgence sans l'examiner et celle-ci a fait un AVC deux jours plus tard
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SANTÉ QUÉBEC: Dubé sur la Côte-Nord «afin d’avoir l’heure juste» au sujet des équipes volantes
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SANTÉ QUÉBEC: Le Dr Hugues De Lachevrotière nommé syndic adjoint au Collège des médecins du Québec. Il a notamment travaillé a l'Hôpital Pierre Le Gardeur
cmq.org/fr/actualites/nomination-hugues-de-lachevrotiere-syndic-adjoint

SANTÉ CANADA: Patients traités d’un cancer aux États-Unis : la C.-B. a dépensé 16 millions $ en un an
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SANTÉ CANADA: En chirurgie générale, l’Association médicale de l’Alberta signale une pénurie de personnel
ici.radio-canada.ca/nouvelle/2086737/chirurgie-urgence-penurie-personnel-medical?utm_source=adestra&utm_campaign=na&utm_medium=infolettre&utm_term=region.alberta

On ne peut empêcher un homme


Ton corps si doux de femme me donne envie de toi.
Ton sourire magicien sème en moi un nouveau printemps.
Le temps a beau s'enfuir, mais je n'oublie pas
Ces moments passés tout auprès de toi.

On ne peut empêcher un homme de tomber amoureux
De la mélodie d'un coeur qui le rend si heureux
On ne peut empêcher l'amour d'apparaître au premier jour
Comme un mystère passé tout au fond de lui.

Benoit Voyer
Inédit 1982

Nouvelles religions: A l'écoute des signes des temps

Il était une fois dans les médias...


Par Benoit Voyer (1997)

Depuis environ 15 ans, les grandes Église du monde ont multiplié les études pour savoir à quels besoins répondent les milliers de nouvelles religiosités qui existent autour du globe et pourquoi les gens délaissent les grandes religions comme l’Église catholique. Elles cherchent à bien interpréter les « signes des temps ».

En 1991, lors d’une réunion des cardinaux du monde entier – convoquée par le pape Jean-Paul II -, le terme « signe des temps » est revenu souvent dans le discours au sujet des nouveaux groupes spirituels. Cette expression n’était pas nouvelle pour les membres du consistoire et l’ensemble du catholicisme puisque le pape Jean XXIII l’avait déjà utilisée lors de la convocation du concile Vatican II, il y a plus de 30 ans.

« Ces signes sont des interpellations adressées aux grandes Églises et une révélation des besoins profonds qui se manifestent dans cette recherche spirituelle des gens », dit Bertrand Ouellet, directeur général du Centre d’études sur les nouvelles religions.

« Il ne faut pas partir en guerre contre tel ou tel groupe », ajoute-t-il. « Ce serait comme partir en guerre contre une pâtisserie qui a du succès parce que ses gâteaux sont bons. Il faut dire pourquoi ils sont délicieux et pourquoi les gens les achètent. »

Il refuse de passer un jugement de valeurs en parlant de bons ou de mauvais regroupements. Pour lui, ils existent parce qu’il y a une soif de spiritualité dans la société. Les termes religieux sont présentement à la mode, même à la télévision, au cinéma et dans les chansons populaires (« Seigneur », de Kevin Parent en est l’exemple).

Pour diverses raisons, l’Église catholique se trouve discréditée dans cette recherche. Le jugement est sans appel. Les gens cherchent ailleurs », explique M. Ouellet.

Discernement
Le discernement spirituel n’est pas facile et ne peut pas se faire rapidement. L’époque de « hors de l’Église point de salut » est révolue. Bertrand Ouellet explique qu’une autre génération a réglé ce problème. Les grandes religions (dont celle de Rome) sont maintenant plus ouvertes au pluralisme et a l’existence de la vérité chez les autres et au dialogue entre les religions.

« Ce n’est pas simple, mais il y a des moyens pour vivre ça avec sérénité », encourage-t-il.

Quand un membre de la famille se joint à un nouveau groupe religieux, il ne faut pas paniquer, ne pas choisir la confrontation, essayer de construire sur la relation qui existe et parler en « je ». Ces règles sont élémentaires. Ensuite, il faut se documenter sur le groupe en question, continuer à accueillir et écouter l’autre et, enfin, demander de l’aide à une organisation comme le Centre d’informations sur les nouvelles religions qui offre un soutien aux familles et aux individus ou au monastère qui donne des soirées-conférences sur le sujet et qui offre un service d’accompagnement individuel.

« Le rassemblement des cardinaux disait qu’il ne faut jamais avoir une attitude négative envers ces groupes. Il faut que les Catholiques les considèrent comme des personnes pour qui le Christ a également donné sa vie », demande Bertrand Ouellet.

Tiré de Trinité - Le bulletin d’informations de la Maison de spiritualité des Trinitaires de Granby. Janvier 1997, p. 3. Copies conservées chez Bibliothèque et archives nationale du Québec, a Montréal, et a la Société d'histoire de la Haute Yamaska (fonds P049), a Granby.

"J'ai senti la présence de Dieu"


Par Benoit Voyer (1997)

Depuis 1975, Pauline Roy, de Sainte-Cécile-de-Milton, fréquente le groupe de prières qui se réunit à chaque lundi soir au Monastère des Trinitaires. Elle a rarement manqué ce rendez-vous hebdomadaire qui l’aide à vivre la routine de son quotidien de mère.
« C’est mieux qu’un remède… ça m’aide à embellir ma vie », lance-t-elle. « C’est ma nourriture. Quand je n’y vais pas, il y a un vide en moi. C’est entendu qu’il y a des fois ou je suis fatigué, mais je dis : Seigneur, j’y vais pour toi. Je reviens toujours reposée. »
Jean-Paul Regimbal Quand elle parle de ces années, Pauline Roy ne peut s’empêcher de se souvenir du défunt père Jean-Paul Regimbal, initiateur de ce mouvement spirituel. Ce religieux occupe une place de choix dans son cœur.
« Ce qui m’a frappé chez lui, c’est sa simplicité. Il avait un véritable cœur d’enfant. Je suis certaine qu’il aide encore les gens au ciel. C’est un saint, j’en suis certaine. Dieu a passé et passe encore par lui », raconte cette femme qui avait 29 ans au moment ou elle a découvert le grand amour que Dieu lui porte.
Pauline Roy n’a pas connu intimement le père Regimbal, mais l’a côtoyé dans le groupe de soutien du centre de ressourcement spirituel et dans les rassemblements qu’il animait.
Rencontre de Dieu « En 1975, on peut dire que j’ai senti la présence de Dieu », insiste la dame qui est maintenant au début de la cinquantaine. « C’était comme le jour d’une noce. Pour reprendre ce que disait le père Jean-Paul : des fois, on voudrait bien se retrouver dans notre petit salon, les deux pieds bien allongés sur le divan et manger du popcorn en écoutant la télévision… Mais quand on fait une rencontre personnelle avec Dieu, on ne peut pas faire la sourde oreille quand il dit : Avance au large… J’ai besoin de toi ».
Mme Roy considère que sa foi était attiédie en ces années. Elle allait à la messe par habitude. Ce premier contact avec le groupe de prières qui se réassemblait a Mont Sacré-Cœur de Granby, sous la direction du frère Jean-Jacques Cusson, lui a fait découvrir la richesse et la tendresse de Dieu.
« Dieu m’a fait goûter à son amour. Un mois après cette rencontre, je me retrouvais dans une retraite ou le Seigneur m’a comblée. L’eucharistie, la prière, la Parole de Dieu n’avaient plus la même saveur pour moi. J’ai compris que ce n’était pas Dieu qui m’avait laissé tomber, mais que c’était moi qui s’était éloigné de lui. Son amour, je ne peux plus m’en passer », avoue-t-elle.
Sensiblerie? Pauline Roy s’en défend bien. Pour elle, Dieu a un plan d’amour pour chaque personne. Mais il faut lui laisser une place pour se manifester.
Tiré de Trinité - Le bulletin d’informations de la Maison de spiritualité des Trinitaires de Granby. Janvier 1997, p. 3. Copie conservée chez Bibliothèque et archives nationale du Québec, a Montréal.

Expérience de guérison du coeur

Il était une fois dans les médias...


Par Benoit Voyer (1997)

L’Agapethérapie n’est pas une nouvelle thérapie ou une médecine alternative. Il s’agit d’un complément à la psychologie et à la science de la santé. Il prend sa racine dans la spiritualité catholique.

« Agapè est un mot grec qui veut dire amour », explique le père Michel Vigneau. « L’Agapethérapie, je crois que c’est bien dit, mais ne rend pas vraiment ce qu’est cette expérience ».

Pour lui, il s’agit d’un moment de rencontre avec le Christ ressuscité, libérateur et rédempteur. « Au fond, c’est Jésus qui vient dire que dans ce que tu vis, ce que tu es, tes souffrances, tes échecs… qu’il est avec toi », ajoute le religieux.

L’Agapethérapie c’est avant tout une expérimentation ou la personne donne l’opportunité au Fils de Dieu de lui dire qu’il est toujours avec lui. Dans ses sessions, M. Vigneau met beaucoup plus l’accent sur l’Agape que la thérapie. Il ne se fait pas d’illusions : Dans 4 1/2 jours une personne ne règle pas toute sa vie.

Les ressourcements ne sont pas donnés et accompagnés par des thérapeutes. Ils sont proposés par des religieux et de « sages laïcs ».
« Ce qu’on offre, c’est vraiment une session ou je regarde ma vie, poursuit l’homme de prières. Pendant la semaine, je reprends les étapes de celle-ci. Pas seulement les blessures… Les beaux moments aussi! »

Il poursuit : « Au fond, je revois mon existence sous le regard d’amour de Jésus-Christ. Je me laisse regarder par Jésus qui vient me libérer, c’est-à-dire qu’il vient d’abord me dire qu’il m’aime dans ce que je suis et qu’il vient m’enlever beaucoup de culpabilité. »

La deuxième dimension de cette rencontre est centrée sur le pardon.
Le père Vigneau croit que pardonner, c’est aimer et délier l’autre du poids de la culpabilité.

« Par la grâce de l’Esprit, je peux me déculpabiliser de ce poids que je porte et qui est souvent plus lourd que ce que je devrais porter. Nous prenons souvent plus de responsabilités que nous devrions en prendre, car il y a des fardeaux que nous portons, dont nous ne sommes point responsables », dit-il.

L’Agapethérapie c’est le temps qu’une personne se donne pour se laisser dire par ses accompagnateurs – car le Christ passe par les autres – que dans ce qu’il a vécu, ce qu’il est, qu’il est un enfant de Dieu qui a le privilège d’avoir part à l’amour.

Michel Vigneau insiste au long de l’Agapethérapie sur la conception qu’un individu peut avoir de Dieu parce que les Québécois ont souvent été éduqués avec la notion que Dieu juge, qu’ils ont des comptes à lui rendre, qu’il est un Père préfet de discipline, etc. Son désir est de montrer une autre image de Dieu et de l’être humain.

L’Agapethérapie c’est un peu de la psycho-spiritualité. « Je veux être clair : Nous ne sommes pas des psychologues, des thérapeutes, et nous ne voulons absolument pas prendre cette place… D’ailleurs, les gens qui participent et qui ont des thérapies avec des spécialistes, je veux qu’ils continuent leur accompagnement », conclut le Trinitaire.

Tiré de Trinité - Le bulletin d’informations de la Maison de spiritualité des Trinitaires de Granby. Janvier 1997, p. 2. Copies conservées chez Bibliothèque et archives nationale du Québec, a Montréal, et a la Société d'histoire de la Haute Yamaska (fonds P049), a Granby.

Guy Boucher

Il était une fois dans les médias...


Par Benoit Voyer (2005)

Guy Boucher, l’ex-coqueluche du petit écran, a quitté la région de Sherbrooke pour retourner s’établir à Saint-Hyacinthe, ou il est né en 1943. Il prépare une nouvelle série pour la télévision et collabore à la pastorale au diocèse catholique de Saint-Hyacinthe. Enfin, il compose des chansons que les plus grands interprètes d’ici reprennent avec leur voix et leurs émotions. Guy Boucher a étudié à l’École nationale de théâtre puis il a obtenu quelques rôles à la radio et à la télévision de Radio-Canada. En1963, il devient animateur de l’émission Jeunesse oblige. En 1965, il connait un grand succès sur disque avec la chanson Devant le Juke Box, chantée en duo avec Ginette Sage.

Article paru en octobre 2002

"Dieu n’est qu’amour:
Il est complètement démuni devant nous!”

Malgré quelques épreuves qu’il a eues à traverser, Guy Boucher n’a jamais cessé d’être fidèle à l’appel intérieur qu’il a reçu, il y a une vingtaine d'années, lors d’un séjour chez les moines de l’Abbaye Saint-Benoit-du-Lac. Après avoir été l’ami de tout le peuple québécois, grâce à ses rendez-vous sur la scène, à la télévision et à la radio, il s’est retiré, en ermite urbain, pour vivre a plein sa relation avec Dieu. Lorsqu’il est question de son Jésus, son complice de vie, il parle de lui comme s’il le voyait en chair et en os, comme si l’invisible existait vraiment.

A travers son Échange, on découvre en lui les traces d’un grand témoin de la foi et de l’invisible.

BENOIT VOYER – Comment fait-on pour rencontre Dieu?

GUY BOUCHER – Pour chaque personne, ce n’est pas pareil. Moi, ça a été une rencontre radicale! Maintenant, je sais qu’il m’aime et qu’il est miséricordieux. Lorsque je suis sorti de chez les moines, je n’en revenais pas. Je disais à mes amis: “J’ai eu une vie assez mouvementée. J’ai eu trois grands amours dans mon existence. J'ai eu des aventures. Vous savez, de tous les amours que j’ai vécus, il n’y a rien qui peut égaler ce que je vis avec le Seigneur”.

B.V. - Pourquoi?

G.B - Parce que ça ne se vit pas de la même façon! (Il cherche des mots pour parler de son expérience) Le Seigneur habite en nous et il se manifeste dans une dimension qui n’a rien de sexuel. C’est un amour inconditionnel. C’est un amour démuni. Le Seigneur est totalement démuni devant nous...

B.V. - Guy, je suis dans un désert de la foi. Je tente de renouer le contact avec Dieu. J’ai beau lui parler, mais je ne le sens pas présent. C’est ma souffrance... Comment puis-je faire pour renouer le dialogue avec lui? Qu’est que je dois faire pour le sentir présent?

G.B - La première chose à faire est qu’il ne faut pas lâcher. Il faut que tu sois persévérant. Je me permets de te raconter mon histoire. Après ma conversion, j'ai été vraiment choyé pendant deux ans et demi. Très fortement, je ressentais la présence de dieu.

Un jour, je me suis levé et Dieu n’était plus là. J’ai paniqué! Je suis allé voir un religieux pour lui parler de ce que je vivais. Je lui ai dit: “Le Seigneur n’est plus là!” Il m’a dit: “C’est normal! On dirait que le Bon dieu se retire. Ce retrait n’est pas pour te nuire, mais pour te faire grandir. C’est également ainsi pour tous les malheurs qui nous arrivent dans la vie. Si nous n’avions pas d’épreuves, nous ne grandirions pas.”

B.V. - Il se manifeste toujours dans l’épreuve?

G.B. - C’est souvent ainsi! C’est souvent après une maladie ou une épreuve terrible ou une mortalité que tu grandis. Je ne suis pas le seul à dire cela. C'est écrit dans les psaumes! “Pourquoi Seigneur tu n’es plus là? Pourquoi m’as-tu abandonné?” Je t’invite à persévérer...

B.V. - Après l’épreuve, il me sera possible de le sentir autant qu’avant?

G.B. - Mon expérience spirituelle n’est jamais revenue aussi forte que dans mes premières années de conversion, mais ma rencontre avec le Seigneur demeure la chose la plus importante de ma vie. Il n’y a rien pour m’enlever ce que je vis avec lui. C’est trop beau! C’est trop grand!

Certains matins, au moment où je fais oraison avec l’office des lectures, des textes me prennent au cœur avec une telle intensité. Ouf! Ils me donnent de la misère à respirer! Je me lève, je me promène dans la maison... C’est ça, le bon Dieu! La souffrance de son absence que tu vis en toi ressemble à celle du psalmiste.

B.V. - Ta relation à Jésus est tellement rendue importante que tu lui parles chaque matin...

G.B. - Je ne lui parle pas que le matin! Nous nous parlons aussi en soirée... et même en automobile. Je suis tellement bien dans mon auto. Je n’ai même pas de radio! Lui et moi on en profite pour bavarder!

G.B. - Comme un ami!

G.B. - C’est bien plus que ça! Tu sas, quand tu aimes quelque chose ou que tu aimes une personne, tu as le gout d’être avec elle. Tu as le gout d’y communier! Tu as le gout de lui écrire ou de téléphoner... C’est comme ça dans ma relation avec lui. C’est une très grande relation d’amour.

B.V. - Parfois, je doute. Je me demande si tout cela est vrai.

G.B. - Il y aurait 50 théologiens de diverses religions devant moi qui me diraient: “Ce n’est pas vrai tout ça!” Je leur dirais la même chose qu’à toi: “Voyons donc! Je le sais, moi Je l’ai vécu! Et je le vis tout le temps! Dieu n’est qu’amour. Il est complètement démuni devant nous... Il attend toujours après nous qu’on l’aime! Il attend toujours! Il a besoin que tu lui dises que tu l'aimes... Et pour le rencontrer, il faut que tu lui demande! Et n’oublie pas que c'est lui le boss! C’est lui qui va décider du meilleur moment.”

B.V. - Lors de ta conversion, tu as assurément reçu une grâce spéciale pour avoir une telle certitude...

G.B. - J’ai probablement reçu le charisme de la piété. Pour moi, la prière ce n'est vraiment pas une corvée. Sois attentif à la voix qu’il y a en toi. Il t’a aussi donné un charisme particulier.

Tiré du livre « Les Témoins de l’essentiel », éditions Logiques, une division de Québecor, 2005, pp. 53 à 56. Article paru initialement dans la Revue Sainte Anne. Le livre est conservé chez Bibliothèque et Archives nationales du Québec, à Montréal (BANQ 204.4 V975t 2005).

Comment sortir de la crise intérieure? Propos de Rolande Parrot

Il était une fois dans les médias...


Par Benoit Voyer (2005)

Rolande Parrot est responsable des communications à l’Assemblée des évêques du Québec (AEQ). Elle a longtemps été rédactrice en chef de la revue L’Église canadienne et a écrit, en collaboration, le livre Faire face à la crise spirituelle (Fides, 1995). Elle a aussi travaillé au service des communications du diocèse catholique de Saint-Jean-Longueuil, a CKTM TV, à Trois-Rivières, et au diocèse de Joliette. Elle n’a jamais été mariée, car elle a fait, à l’âge de 14 ans, l’option du célibat.


Article paru en octobre 2001

Pour sortir d’une crise,
il faut la laisser agir en soi

Il n’y a pas de recette miracle pour sortir de la crise intérieure. Il faut du temps, beaucoup de temps, le temps qu’il faut... “On ne peut pas passer par-dessus le temps. Avec le rythme de la vie d’aujourd’hui, cela n’est pas facile. Lorsque nous traversons des étapes difficiles, il faut laisser les choses descendre en foi afin d’en tirer le meilleur part”, affirme Rolande Parrot, rédactrice en chef de la revue L’Église canadienne et responsable des communications à l’Assemblée des évêques du Québec (AEQ), qui a écrit, en 1995, le livre toujours d’actualité Faire face à la crise spirituelle, en collaboration avec Bertrand Ouellet et Luc Phaneuf (Fides).

Sa pensée est restée la même depuis ce temps sur la compréhension de la crise. C’est dans son expérience personnelle qu’elle a puisé son inspiration et ses propos. De nature discrète, il n’a pas été facile de la convaincre, au-delà de la théorie d’ouvrir les portes de son intimité. Cet univers est privé. Il faut une bonne raison pour qu’elle accepte d’y laisser entrer les gens. C’est pour aider les lecteurs à mieux traverser leurs propres crises intérieures qu’elle a accepté de lever le voile.

“Des crises, on en traverse toute sa vie. C’est un passage à autre chose. Elle est normale dans le cheminement humain et, parce qu’elle provoque un choc en soi, elle nous fait grandir. Elle nous dit quelque chose de ce que nous sommes réellement et nous demande de trouver notre propre chemin. C’est l’arrivée à un carrefour: Maintenant, qu’est-ce que je fais de ma vie?” explique-t-elle.

La crise est donc une aventure, une occasion d’évoluer, d’avancer. Lorsqu’elle survient, il ne faut pas la raisonner, c’est-à-dire s’interroger inutilement sur les motifs qui la font apparaitre. Il faut la laisser travailler en soi et aller jusqu’où elle voudra bien nous mener. Un accompagnement humain peut aider à mieux la traverser et la laisser nous transformer.

La spiritualité au cœur de la crise
Pour Rolande Parrot, la spiritualité chrétienne est une voie privilégiée à explorer. Elle donne des pistes intéressantes qui amènent l’humain à mieux vivre les difficultés de la vie. Lorsqu’elles surviennent, il y a –notamment – deux éléments à toujours garder en mémoire

Le côté philosophique du concept élémentaire de la résurrection enseigne qu’il y a toujours un matin de Paques après un vendredi saint, c’est-à-dire qu’il y a de grandes expériences de vie à la suite des épreuves. Après la pluie le beau temps quoi!

De plus, “quand j’entre en crise, je me dis toujours, en premier, que l’Esprit saint parle par les événements. Je me questionne: Comment est-il présent dans ce qui m’arrive? Qu’est-ce qu’il veut m’enseigner? Ou veut-il me conduire? Il y a toujours, pour les gens qui restent ouverts, un appel intérieur a une certaine spiritualité. Celle-ci vient chercher tout l’être dans son orientation et son devenir”, renchérit-elle.

Désirer Dieu
Qu’est-ce qu’il faut faire pour reprendre contact avec Dieu, après l’avoir mis de côté, ou comment le rencontrer de manière sensible, voire significative? Selon Rolande Parrot, chaque personne doit se donner des lieux pour favoriser cette rencontre personnelle avec le Dieu révélé par Jésus-Christ. Elle donne en exemples les petits groupes de partage de la foi et le retrait, pour quelques heures, quelques jours ou quelques semaines, dans une maison de retraites spirituelles, un monastère ou une abbaye, comme à Saint-Benoit-du-Lac, Oka, Granby, Trois-Rivières. Rougemont et Québec.

Elle encourage aussi la lecture, à petite dose, de traités de spiritualité chrétienne. De son côté, elle ne cache pas son grand intérêt pour les exercices spirituels de saint Ignace de Loyola.

Elle insiste: “Ce qui est encore plus important, c’est surtout de faire naitre le désir de rencontrer Dieu ou de le retrouver. Il suffit de demander! Personnellement, lorsque j’entre en période où j’ai le cœur froid, c’est ce que je fais! Il n’est pas nécessaire de faire de longues prières. Il suffit de faire la prière comme elle vient! Il suffit de demander avec la vérité de ce que je porte!”

“Dans les conditions nouvelles qui sont les nôtres, il importe de remonter là où la foi prend sa source, c’est-à-dire au cœur de l’expérience des gens. La source, elle se trouve dans les personnes, aux moments essentiels de leur vie, dans les expériences de base à travers lesquelles se manifestent les premiers frémissements, les premières rumeurs de la foi. C’est cette source qui est au point de départ de tout cheminement. C’est elle qu’il faut sans cesse rechercher, dégager, canaliser. Comme des sourciers, il nous faut redevenir attentifs à ce cheminement, lointain ou proche, de la source de vie. Attentif au puits secret, que chacun porte au plus profond de soi”, comme on lit dans Propose aujourd’hui la foi aux jeunes, une force pour vivre (AEQ). Rolande Parrot reprend cette idée à sa façon, avec des mots simples, puisés dans son propre cheminement de vie.

Être vrai
Pour sortir de la crise, il faut être vrai avec soi et trouver sa propre vocation, sa voie.

Le temps d’une minute, elle oublie l’interview et s’adresse à l’âme de l’homme derrière le journaliste: “A travers les entrevues que tu fais, il y a une ligne dans ta tête et dans ton cœur, même s’il n’y a pas deux textes pareils. Tu fais une recherche personnelle à travers cela... Tu as ta vocation propre de journaliste. Une autre personne qui viendrait me voir n’aurait pas les mêmes questions que toi! Tu les as choisies à partir de toi-même. Tu fais des interviews a la manière de Benoit Voyer. C’est là qu’est la richesse de ce que tu apportes à la société. C’est cela ta vocation!”

“Revenir à la source. Oublier le schéma des canalisations et des aqueducs pastoraux qui ne donnent plus guère d’eau. Chercher les sources de la foi, toujours souterraines, mais qui affleurent tôt ou tard, au ras de la vie. Elles sont là où les gens, fatigués, retrouvent le gout de boire, le gout de l’eau, le gout de vivre et de revivre”, lit-on dans le document d’orientation de l’AEQ.

Rolande Parrot reste fidèle à sa réflexion de 1995: “La connaissance de soi n’est jamais totalement acquise. Ce qui importe surtout, c'est de pouvoir tabler sur ses richesses, ses qualités, ses capacités, ses compétences; en fait, sur les éléments positifs de sa personnalité. A partir de là, il est plus facile de découvrir son style propre pour évoluer dans la vie. [...] Savoir qui on est pour reconnaitre les richesses que le Seigneur nous a données constitue un élément indispensable pour trouver la volonté de Dieu sur soi à travers les activités courantes et les engagements de sa vie.”

Il était une fois... la crise
Rolande Parrot est passée par une sévère crise intérieure pour en arriver à sa réflexion.

Avant 1968, tout allait pour le mieux en elle. Pendant 7 ans, elle se donne à une vie de célibataire au sein d’un nouvel institut séculier, la Société du Christ Seigneur, fondé par le père Ludger Brien, s.j. De 1960 à 1967, elle se donne corps et âme au service du Centre Leunis.

“Nous avions une formation très religieuse, presque cloitrée. Je suis tombée malade d’épuisement parce que je marchais à contre-courant du type de formation qui nous était donné. Malgré tout, je suis redevable au père Brier, surtout pour la formation spirituelle à l’école des exercices spirituels de saint Ignace de Loyola”, raconte-t-elle.

Ce rythme de vie ne lui va pas. Elle tombe malade. C’est le début de sa grande crise de vie. Elle souffre d’épuisement total. S’agit-il d’un burn-out, d’une mononucléose? Elle ne le saura jamais parce que ces concepts n’étaient pas encore très connus à l’époque. Tout ce qu’elle sait, c’est qu’il lui faut trois mois de repos juste pour en arriver à être capable de tordre sa débarbouillette lorsqu’elle se lave et que, lorsqu’elle s’assoit, il lui faut, comme un bébé, des coussins pour se tenir assise. Il ne lui reste que sa volonté.

Dix-huit mois plus tard, elle réussit, de peine et de misère, à reprendre la direction du marché du travail. Elle n’a pas la santé, mais il faut bien manger et payer le loyer!

Elle rencontre Mgr René Audet, évêque de Joliette, qu’elle connait depuis quelques années. Elle lui explique son désir d’occuper un emploi permanent adapté à son état physique. Il lui confie un poste de secrétaire au département des communications de son diocèse. Elle ne connait rien au domaine, mais elle tente l’aventure.

“Au fond, c’est le Seigneur qui m’a dit: “C’est là que tu vas!” “Les événements ont fait que, par la suite, j’ai toujours travaillé dans l’univers des communications”, relate-t-elle.

Par la suite, pendant cinq ans, on la retrouve a CKTM TV (canal 13) à Trois-Rivières. La petite secrétaire goute à une série de nouvelles expériences qui l’amènent à travailler, pendant quelque temps, avec Roland Leclerc – animateur des émissions télévisées Le Jour du Seigneur (SRC) et Parole et vie (VOX) -, et lui font découvrir les métiers de la direction des programmes et de la production.

Pour mieux se connaître
Elle finit par se retrouver au journal du diocèse de Saint-Jean-Longueuil. “C’était énervant parce qu’il fallait écrire bien des articles et réaliser des interviews... A l’intérieur de moi, je me croyais assez forte! Au bout d’une année, j’étais complètement réépuisée. J’étais inquiète et très déçue. J’ai pris un été de congé. Sur les conseils d’une amie, je suis allée en thérapie pour apprendre à mieux me connaitre”, résume-t-elle.

“Lors de la première rencontre, poursuit Rolande Parrot, la thérapeute m’a dit: “A partir de ce soir, je vous demande deux choses: 1) Vous ne dites pas ce qui se passe dans mon bureau; 2) Vous arrêtez de penser. Vous n’avez rien réglé par vous-même? Alors laissez-moi travailler avec vous!” Je me suis dit: Qu’est-ce que je vais faire si je ne pense plus? Je suis alors rentré chez moi. Je me revois encore dans mon salon, décontenancée, me mettant à lire les psaumes. A partir de ce soir-là, toute ma vie spirituelle et tout le rapport a moi-même et à Dieu ont changé”.

Elle découvre, notamment, une nouvelle façon de prier. Elle trouve aussi sa propre manière d’avancer dans la connaissance d’elle-même et que, dans la vie, il faut apprendre à dire non.

Il lui a surtout fallu apprendre à faire beaucoup de choses avec son peu de force physique. Depuis ce temps, tout ce qu’elle entreprend, elle l’évalue en termes d’énergie. Est-ce qu’elle en a assez pour faire telle ou telle activité? De plus, “j’ai réappris à lire la bible, dit-elle. J’ai arrêté de faire de longues lectures et je me contente de petits passages à la fois” pour mieux les laisser produire son effet en elle.

En découvrant son univers intérieur et une nouvelle manière de vivre sa foi, elle est finalement sortie de sa crise commencée en 1968. A partir de 1980, tout change.

De l’énergie à revendre
En 1982, elle travaille toujours pour le diocèse de Saint-Jean-Longueuil, et sollicite de l’évêque du lieu, Mgr Bernard Hubert, la possibilité de poursuivre des études universitaires en théologie. Il accepte. Elle terminera sa formation trois ans plus tard.

En 1988, elle devient rédactrice en chef de la revue L’Église canadienne. “Je suis entrée la comme dans mon salon. J’ai découvert le plaisir de réfléchir. Depuis ce temps, je découvre beaucoup de gens: des théologiens, des gens d’Église...”, dit-t-elle.

En 1995, elle quitte son poste. Elle décide de rendre service à un éditeur et remplit des contrats ici et là. En 1998, elle devient adjointe au secrétaire général pour les communications a l’AEQ. En mars 1999, elle reprend son poste de rédactrice en chef à la revue L’Église canadienne tout en poursuivant son travail à l’AEQ. Le jour, elle rend service aux évêques, et les soirs et les fins de semaine à ses lecteurs. Elle ne chôme pas et a, maintenant, de l’énergie comme elle n’en a jamais eu depuis sa jeunesse.

Toujours célibataire, elle n’a jamais manqué à son option pour le célibat, une ferme décision prise à l’âge de 14 ans.

Rolande Parrot a travaillé fort pour sortir de la crise. Il lui a fallu du temps, beaucoup de temps, rien que du temps pour retrouver l’énergie d’antan. Elle y est parvenue. Depuis 1980, elle est heureuse comme jamais et, à l’heure de la retraite qui approche, elle n’a pas l’intention de s’arrêter. Lorsqu’elle y arrivera, elle souhaite écrire et continuer à rendre service. La recette miracle pour sortir de la crise, elle la connait maintenant. Il suffit d’être soi-même et de ne pas vouloir être autre chose que ce qui habite en soi. Pour être heureux, il faut trouver sa vocation, sa voie.

Tiré du livre « Les Témoins de l’essentiel », éditions Logiques, une division de Québecor, 2005, pp. 45 à 52. Article paru initialement dans la Revue Sainte Anne. Le livre est conservé chez Bibliothèque et Archives nationales du Québec, à Montréal (BANQ 204.4 V975t 2005).

Mes humbles prières

(Photo: Benoit Voyer)