En ce 18 avril 2025


"Hier, c'est dans le temple sacré de mon automobile que j'ai prié le Dieu de l'impossible"

Par Benoit Voyer
18 avril 2025
La cathédrale de Saint-Jérôme

Hier, c'était le 5e jour de ma montée pascale.

Brièvement de passage a Saint-Jérôme, dans les Laurentides, je me suis rendu a la cathédrale afin de me recueillir a la tombe de la bienheureuse Marie-Anne Blondin dont c'est la mémoire liturgique aujourd'hui et méditer un peu en ce jeudi saint.

Malheureusement, vers midi, je n'ai pas pu entrer dans le lieu de prière. Toutes les portes étaient barrées, le grillage de sécurité bien verrouillé et le secrétariat fermé pour les jours saints.

La situation est triste. C'est la semaine sainte et il n'y a aucun moyen de me recueillir dans l'église mère de ce diocèse qui est aussi l'église de son évêque, Mgr Raymond Poisson, sauf durant les heures des célébrations qui ne sont pas adaptées aux horaires des gens qui ne sont pas encore a leur retraite. En exemple, mardi dernier, la messe chrismale dans cette cathédrale était a 14h30, en plein coeur d'un jour de semaine. Il est clair que la clientèle cible avait plus de 65 ans. 

En ces années difficiles au Québec pour le christianisme et, de manière toute particulière pour la tradition catholique, il faut absolument garder accessibles des endroits ou une possible expérience de rencontre spirituelle intense puisse se faire. Une cathédrale est un de ces lieux. 

Ainsi donc, hier, c'est dans le temple sacré de mon automobile que j'ai prié le "Dieu de l'impossible".

Office du Vendredi saint


En ce 6e jour de ma montée pascale, j'ai participé a l'office du vendredi saint (a 15h) qui était présidé par l'abbé André Chevalier a l'église catholique de Sainte-Julienne dans la région de Lanaudière.

Histoire politique du Québec et du Canada

Brian Mulronney (1939-2024)


Par Benoit Voyer
18 avril 2025

J’avais hâte que le printemps arrive afin de poursuivre ma tournée des lieux de sépultures des anciens premières ministres du Canada et du Québec et de nombreux personnages politiques. C’est en novembre dernier que j’ai commencé la visite de ces lieux.

Hier, au Cimetière Notre-Dame-des-Neiges j’ai visité les lieux de mémoire de Robert Bourassa (1933-1996), Louis-Olivier Taillon (1840-1923), Honoré Mercier (1840-1894), Joseph-Alfred Mousseau (1837-1886), Joseph-Adolphe Chapleau (1840-1898), Gédéon Ouimet (1823-1905), Brian Mulronney (1939-2024), les parents du premier ministre Jean Chrétien, Henri Bourassa, George-Étienne Cartier et François-Xavier Garneau.

Les parents du premier ministre Jean Chrétien

Gédéon Ouimet (1823-1905)

Louis-Olivier Taillon (1840-1923)

Henri Bourassa, fondateur du journal Le Devoir

Joseph-Adolphe Chapleau (1840-1898

Joseph-Alfred Mousseau (1837-1886)

George-Étienne Cartier, père de la Confédération canadienne

François-Xavier Garneau

Honoré Mercier (1840-1894)

Robert Bourassa (1933-1996)


Mes premiers ministres du Canada visités

18e - Brian Mulronney (Cimetière Notre-Dame-des-Neiges, à Montréal, 17 avril 2025)

Mes premiers ministres du Québec visités

2e – Gédéon Ouimet (Cimetière Notre-Dame-des-Neiges, à Montréal, 17 avril 2025)

5e - Joseph-Adolphe Chapleau (Cimetière Notre-Dame-des-Neiges, à Montréal, 17 avril 2025)

6e - Joseph-Alfred Mousseau (Cimetière Notre-Dame-des-Neiges, à Montréal, 17 avril 2025)

8e - Louis-Olivier Taillon (Cimetière Notre-Dame-des-Neiges, à Montréal, 17 avril 2025)

9e – Honoré Mercier (Cimetière Notre-Dame-des-Neiges, à Montréal, 17 avril 2025)

15e – Adélard Godbout (Cimetière Saint-François-d’Assise, à Frelighsburg, 29 novembre 2024)

18e – Antonio Barrette (Cimetière de Joliette,13 novembre 2024)

20e - Daniel Johnson (Cimetière de Saint-Pie-de-Bagot, 12 décembre 2024)

21e - Jean-Jacques Bertrand (Cimetière Sainte-Rose-de-Lima, à Cowansville, 29 novembre 2024)

22e – Robert Bourassa (Cimetière Notre-Dame-des-Neiges, à Montréal, 17 avril 2025)

26e – Jacques Parizeau (Cimetière de Laval, 6 avril 2025)

28e - Bernard Landry (Cimetière Saint-François-Xavier, a Verchères,14 décembre 2024)

Mon ami Léon-Pierre Éthier


Ce 17 avril, de passage au Cimetière Notre-Dame-des-Neiges, a Montréal, j'ai visité mon ami Léon-Pierre Éthier, fils de Charles de Foucault et fondateur de la Fraternité Éric, un cercle d'accompagnement spirituel et humain pour les personnes atteinte du sida en phase terminale.  

 

La bienheureuse Marie-Anne Blondin

Buste de la bienheureuse Marie-Anne Blondin
dans l'église catholique de Saint-Jacques-de-Montcalm,
dans la région de Lanaudière

La bienheureuse Marie-Anne Blondin

Par Benoit Voyer

18 avril 2025

Le 18 avril 1809, a Terrebonne, naît Marie-Esther Blondin, fille de Jean-Baptiste Sureau dit Blondin et de Marie-Rose Limoges. Elle est la troisième d’une famille de douze.

Elle vient d’un milieu pauvre et sa jeunesse est marquée par des deuils et des épreuves. Comme bien des enfants francophones du Canada, elle est analphabète. Toute sa vie son manque d’éducation sera une souffrance pour elle.

Jeune adulte, elle fera la connaissance de la Congrégation Notre-Dame, fondée par sainte Marguerite Bourgeois. Elle assiste à leur arrivée à Terrebonne et deviendra domestique au couvent. Les sœurs en profiteront pour lui apprendre à lire et à écrire.

A 21 ans, elle devient étudiante et novice a la Congrégation. On lui donne le nom de Sœur Sainte-Christine.

A cause de sa santé, on la renvoie. Esther vivra une grande tristesse.

Institutrice a l’école paroissiale de Vaudreuil, Suzanne Pineault, l’invite à se joindre à elle pour enseigner aux enfants. En peu de temps, Esther deviendra la directrice de l’établissement qu’on nommera l’Académie Blondin. En plus d’instruire les petits, elle forme des jeunes filles afin qu’elles deviennent enseignantes pour les écoles rurales.

En 1848, Esther par a l’abbé Paul-Loup Archambault, le curé de Vaudreuil, son rêve de fonder une communauté religieuse pour l’éducation des enfants pauvres. Il la soutient dans ses démarches mais lui dit : Ma fille, « attendez-vous a beaucoup souffrir».

Le 8 septembre1850, Mgr Ignace Bourget officialise la fondation des Filles de Sainte-Anne. Esther devient soeur Marie-Anne et en est la première supérieure.

Malgré la pauvreté de la communauté, les premières années seront tout de même heureuses.

Nommé aumônier, l’abbé Louis-Adolphe Maréchal lui fait la vie dure. Il ne cesse de la dénigrer auprès de Mgr Bourget et des religieuses. De plus, il s’immisce dans les décisions de la communauté pour imposer se vision des choses.

En 1854, la fondatrice est destituée et occupera des taches secondaires jusqu’à la fin de sa vie.

Le 2 janvier 1890, à Lachine, à l’âge de 80 ans, décède Esther Blondin, mieux connu sous le prénom de Marie-Anne, fondatrice des Sœurs de Sainte-Anne. Un jour elle sera béatifiée. Ses restes reposent dans la cathédrale de Saint-Jérôme. Elle disait souvent: « Si vous saviez comme le Bon Dieu est bon! »3

Angèle Rizzardo


Angèle Rizzardo

Sœur Angèle est l'enfant chérie des Québécois. Elle continue sa grande tournée du Québec afin de promouvoir les produits d'ici, en plus de collaborer aux magazines TV Hebdo et Les Idées de ma maison. Enfin, avec l'agence Solbec Tours, elle accompagne des groupes dans des voyages culturels et gastronomiques. Elle a longtemps travaillé pour le compte de l'Institut du tourisme et d'hôtellerie du Québec.

Article paru en février 2002.

Les confidences de sœur Angèle

En l'espace de quelques minutes, sœur Angèle Rizzardo a été consacrée superstar. Cette religieuse, membre de l'Institut Notre-Dame-du-Bon-Conseil fondé par Marie Gérin-Lajoie, n'en revient toujours pas. Un après-midi, alors qu'elle remplace un collègue de l'Institut de l'hôtellerie et de l'alimentation du Québec pour une simple démonstration culinaire à l'émission télévisée All Boubou à la Société Radio-Canada, elle devint, malgré elle, une coqueluche du petit écran. En quelques minutes, la cuisinière inconnue s'impose comme l'amie de tous les Canadiens francophones. Connue pour sa bonne cuisine, sa spiritualité et sa vie intime demeurent des mystères. Voici une interview exclusive réalisée dans l'intimité de sa résidence du boulevard Saint-Joseph, le «Hollywood» de sa congrégation religieuse catholique.

BENOÎT VOYER - La vie trépidante que vous menez depuis tant d'années ne semble pas avoir ébranlé la foi en votre Dieu. Quelle est votre recette?

ANGÈLE RIZZARDO - Je dois prier quotidiennement pour garder la foi. Ce n'est pas acquis! Ma vie est comme celle d'un couple marié... L'homme et la femme doivent être présents l'un à l'autre pour stimuler leur relation d'amour! C'est la même chose dans la relation que j'ai avec mon Jésus.

Chaque jour, je lui dis: «Je te remercie de m'avoir choisie.» La foi, c'est-à-dire l'acte de croire en son amour, est un cadeau merveilleux qu'il m'offre. J'aurais pu faire autre chose dans la vie, mais il m'a amoureusement choisie. D'ailleurs, il choisit presque toujours des gens ordinaires, comme vous et moi!

B.V. - Quel est le lien entre votre travail et la foi que vous tentez de vivre?

A.R. - Pour moi, le poêle et la table sont comme une offrande, comme une messe...

B.V. - C'est une belle métaphore, mais vous êtes une religieuse! Votre travail est de nourrir le cœur des gens de la bonne nouvelle de votre Jésus!

A.R. Je vous rappelle que le corps et l'esprit sont des complices. Si un corps est mal nourri, l'esprit ne peut pas cheminer vers mon Jésus!

B.V. Il est étonnant de constater à quel point les artisans des médias vous aiment! Ils apprécient votre respect et vous le rendent bien.

A.R. - Ils me disent souvent: «Merci de ne pas nous avoir cassé les oreilles au sujet de votre Jésus, votre époux». Le respect des autres est très important pour moi. J'essaie de toujours imiter Jésus lorsqu’il disait: «Si tu m'aimes, allez viens! Suis-moi! Viens marcher à ma suite!» Il n'a pas dit: «Écoute-moi! Je suis Jésus le Messie! Je suis quelqu'un, moi! Alors, pas besoin de parler! Il me suffit d'être présente dans mon milieu de vie en montrant que nous, les chrétiens, sommes des personnes différentes, particulièrement au chapitre du pardon. En 2002, si chacun avait un petit brin plus de respect en l'être humain, tout irait mieux!

B.V. - Vous parlez donc de lui par votre exemple...

A.R. - Ma mère, qui a maintenant 95 ans, m'a dit dernièrement: «Tu sais, parfois la vie est difficile. Il faut apprendre à se dire que le Seigneur nous a mis sur la terre parce que nous avons une mission à accomplir. Tu as ta façon à toi de parler de lui!»

B.V. - Pour la société québécoise contemporaine, votre Jésus, votre amoureux, c'est de l'histoire ancienne...

A.R. - Plus ça va, plus les gens vont avoir besoin de lui. Il y a eu une évolution dans la société. Les gens ont reçu beaucoup de lui, et là, ils l'ont oublié. C'est comme quelqu'un qui dit: << Bien là, j'ai assez d'argent... Je ne passerai pas à la caisse. >> Il met la banque en état d'attente. C'est la même chose pour la foi! Bien des gens ont mis Jésus en situation d'attente, sur la tablette. Par chance, il est patient! C'est sa manière de nous montrer qu'il nous aime.

B.V. Comme Marie Gérin-Lajoie, vous avez une mission bien particulière. Vous arrive-t-il de vous comparer à la fondatrice de votre institut religieux?

A.R. Me comparer à elle serait une chose prétentieuse, parce que c'était une femme audacieuse.

B.V. - Mais vous êtes audacieuse!

A.R.- (Elle fait silence et pense à haute voix.) Oui, mais avec mon style à moi... Elle disait, soyez, dans la société, des femmes présentes, audacieuses et qui prennent les choses en main. (Elle continue sa réflexion après une brève rentrée en elle-même.) J'ai peut-être un peu reçu d'elle parce qu'elle m'a saisie, cette femme! (Ses yeux s'illuminent et une joie s'installe sur son visage en pensant à elle.) La première fois que je l'ai rencontrée, elle m'a touché le cœur. Elle m'a vraiment touchée!

Comme moi, elle avait une grande admiration pour la nature et pour l'être humain. Elle ne faisait pas de sélection et respectait chacun et chacune dans son cheminement. Elle disait: «Nous sommes tous au service de Dieu et des êtres humains. Nous devons demeurer humbles, pauvres et audacieuses.» Elle nous invitait à oser... Quelle femme merveilleuse!

B.V. - Vous avez montré au peuple québécois un autre visage de la religieuse. À votre façon, vous aussi avez beaucoup osé!

A.R. - Cette carrière publique est arrivée à mon insu. Si j'avais su, j'aurais eu peur! Croyez-moi! C'est en suivant l'exemple de Marie Gérin-Lajoie que j'ai accepté d'être là, au service des gens.

B.V. Marie Gérin-Lajoie vous aurait permis une telle mission publique?

A.R. - Je me suis toujours sentie comprise de cette femme. Elle croyait en ce que je faisais. Elle m'a tellement fait confiance que j'ai pris confiance en ce que je fais. Elle voyait toujours quelque chose de grand dans l'être humain. Comme vous... Je suis entière. Lorsque je suis avec vous, je ne suis pas ailleurs. J'oublie tout...

R.V. - Au fil des ans, quelle valeur avez-vous voulu transmettre au public?

A.R. L'amour de la famille. Présenter un petit plat, c'est une façon de dire l'amour. Je me suis toujours sentie complice de mon mari, de Jésus. C'est lui le plus grand. Imaginez ce qu'il a fait: la multiplication des pains, des poissons, du vin... Il commençait toujours par nourrir les gens. Il s'assurait toujours que le vin soit toujours de bonne qualité, du premier jusqu'au dernier verre...

B.V. - Vous ressemblez vraiment à votre fondatrice!

AR. - (Elle sourit bien humblement et ne répond pas à ce commentaire. Elle préfère continuer sur une autre voie. Elle se permet une confidence.) Un jour, Marie Gérin-Lajoie m'a dit: «Vous savez, ma p'tite sœur, le Seigneur va vous demander une mission pas comme les autres. Lorsque vous commencerez à avoir un petit filet blanc dans les cheveux, il y aura une nouvelle mission pour vous, une mission différente et spéciale...»

B.V. - Elle était clairvoyante!

A.R. - Oui! À cette époque, je pensais que je partirais pour l'Italie afin de fonder une mission! Ce n'était pas ça du tout! (Rires.) C'était la vie publique qui m'attendait...

B.V. - Le livre biographique de la journaliste Catherine Yoffé révèle plusieurs de vos petits secrets. On y apprend, notamment, que vous êtes « enfant de la guerre ». C'était la Deuxième Guerre mondiale...

A.R. - Je suis née au combat! Pour moi, la vie est un combat constant. Celui-ci ne doit pas en être un de tristesse, mais d'abandon, de service et d'amour en vivant un instant à la fois. Pour moi, chaque seconde ne peut pas se passer de la même façon parce que chacune est importante dans ma vie quotidienne.

B.V. - C'est la guerre qui a formé votre intériorité. On dirait que les enfants qui la connaissent sont façonnés avec plus de solidité en eux!

A.R. - Si les enfants d'aujourd'hui vivaient dix jours comme les enfants ont vécu de 1938 à 1945, ils seraient effectivement plus forts! Il faut dire aux jeunes que la vie est belle. Il y a toujours un dépassement dans celle-ci. Après les orages et la pluie, il y a toujours du soleil. Vous comprenez? Il y a toujours de l'espérance. Malgré les difficultés, il faut être forts comme les enfants au front. Avec un cœur rempli d'amour, il est possible de passer à travers toutes les épreuves. Pour arriver à apprécier la vie, il faut savoir faire silence en soi.

B.V. - Une petite prière avec ça? (lance à la blague le représentant de la Revue Sainte Anne, comme la petite fille de chez McDonald qui demande «Un chausson avec ça?»)

A.R. (Rires.) Pourquoi pas! Le mal à l'âme de la jeunesse d'aujourd'hui serait moins grand si elle savait s'arrêter pour prier. Quand on ne sait guère comment prier, la vie est plus difficile. La prière aide à espérer...

B.V. - Qui leur enseignera?

A.R. - Peut-être les grand-mamans! Et puis, elles sont moins occupées que les parents! Elles peuvent encore faire bien des choses... Elles ont un rôle extraordinaire! Celui-ci est essentiel. La mission de grand-maman est d'être présente et à l'écoute de ses petits-enfants. Imaginez l'effet qu'a la nourriture chez un enfant qui arrive chez sa grand-maman! La nourriture est un beau moyen d'entrer en contact avec ses petits-enfants. Le sucre à la crème est généralement irrésistible! Une recette, c'est comme un évangile... C'est plein d'amour.

B.V. - Nous apprenons, dans le livre de Catherine Yoffé que vous avez survécu aux bombes! Cela a dû être terrible!

A.R. - Il y avait plein d'enfants morts autour de moi. J'étais pleine de sang et de poussière...

B.V. Vous rappelez-vous ce qui se passait dans votre tête de gamine au moment où les bombes tombaient autour de vous?

A.R. - Comme si c'était hier! C'était terrible! Vraiment terrible! Je n'aime pas raconter ce que j'ai vu... Depuis la guerre, chaque fois que je me retrouve dans une situation extrême et que je ne sais plus ce qui va m'arriver, inconsciemment, je penche toujours ma tête dans la position du fœtus, e ressens toujours le choc. C'est encore terrible! Épouvantable!

B.V. - La position du fœtus est une position d'abandon...

A.R. - C'est un peu ça... Lorsqu'on sent la mort qui approche, on redevient comme des enfants. Tout ce qu'on réussit à faire, c'est de s'abandonner.

B.V. - Comme votre cher Niko a fait lorsqu'il est mort!

A.R. - (Elle s'enlise dans un long silence... Des larmes remplissent ses yeux. Le souvenir de son cousin et ami d'enfance, mort à l'âge de huit ans, la plonge dans une grande tristesse. Ses yeux bleus deviennent gris. En sanglotant, elle tente de continuer l'entretien, mais ce sera son dernier propos.) Je suis sûre qu'il est à la source de ma vocation.

B.V. - Il veille sur vous depuis votre jeunesse... C'est votre ange gardien?

A.R.-... (Elle acquiesce par un signe de la tête.)

Tiré de: Benoit Voyer. « Les Témoins de l’essentiel », éditions Logiques, une division de Québecor, 2005, pp.107 à 113. Article paru initialement dans la Revue Sainte Anne. Le livre est conservé chez Bibliothèque et Archives nationales du Québec, à Montréal (BANQ 204.4 V975t 2005).