En ce 5 aout 2024


Aujourd'hui, voici ce qui a retenu mon attention dans les médias (mise a jour a 17h16):

SANTÉ: L’eau transformerait les hommes en femmes? 24heures.ca/2024/08/03/des-hommes-pensent-que-leau-du-robinet-les-transforme-en-femmes

SANTÉ: Une prise de sang pourrait permettre de dépister plus tôt la maladie d'Alzheimer
noovo.info/nouvelle/une-prise-de-sang-pourrait-permettre-de-depister-plus-tot-la-maladie-dalzheimer.html

SANTÉ MENTALE: Amoureux de sa patiente: le psychologue connu Pierre Faubert est radié 4 ans
journaldemontreal.com/2024/08/05/il-a-continue-a-traite-sa-patiente-malgre-le-developpemnt-de-sentiments-amoureux

FINANCES PERSONNELLES: Prix fixe sur le menu | Des restaurateurs mettent fin aux pourboires
lapresse.ca/affaires/2024-08-05/prix-fixe-sur-le-menu/des-restaurateurs-mettent-fin-aux-pourboires.php

Un centre à conserver

Il était une fois dans les médias...


Lettre au ministre Philippe Couillard

Par Benoit Voyer (2007)


Comme vous le savez déjà, l'Agence de la santé et des services sociaux de Montréal fermera le centre d'hébergement Jacques-Viger, sur la rue Saint-Hubert, à Montréal. Cela fermera 200 lits en hébergement à Montréal. Plus de 450 emplois seront perdus dans le réseau montréalais de la santé.

La fermeture de l'hôpital Viger était planifiée par l'agence régionale. D'ailleurs, elle prévoit fermer 2000 autres lits réservés aux soins de longue durée, d'ici 2009, à Montréal.

Pourtant, selon le Conseil des aînés, 5800 personnes sont en attente d'hébergement au Québec pour accueillir une population de plus en plus vieillissante. Ainsi donc, en 2009, il manquera de 8000 à 10 000 lits dans le réseau de la santé québécois. Au Québec, il manque de volonté et de transparence politiques. En quelques mois, l'estimation du coût des rénovations de l'hôpital Viger est passée de 18 à 50 millions de dollars. Le syndicat du CSSS Jeanne-Mance a de quoi trouver étrange ce nouveau chiffre!

Mais avec 50 millions, on pourrait construire deux autres centres d'hébergement et faire retrouver au réseau de la santé les 200 lits qu'il perdra. Pendant ce temps, la liste d'attente pour un placement en hébergement ne cesse de s'allonger. Qui paie encore? Les personnes malades et les personnes âgées. [...]

M. Couillard, je vous prie d'intervenir sans tarder afin de freiner la fermeture de ce centre d'hébergement et le projet de l'agence régionale de la santé de fermer des lits au cours des prochaines années.

Tiré de : Benoit Voyer. «Lettres: Un centre a conserver», Le Devoir, 6 octobre 2007 (page consultée le 5 aout 2024) ledevoir.com/opinion/idees/159940/lettres-un-centre-a-conserver

La Route verte doit rester une priorité de Québec

Il était une fois dans les médias...


Je comprends que les finances québécoises ne sont pas à leur meilleur, mais pourquoi couper dans ma cour? La Route verte est une partie de mon terrain de jeux.

Par Benoit Voyer (2015)


En novembre 2014, lors de la signature du pacte fiscal municipal, le Conseil du Trésor du Québec annonçait l'abolition du budget de 2,8M$ pour l'entretien de la Route verte, le lien cyclable qui relie 400 municipalités québécoises.

Cette journée-là, je n'ai pas eu besoin d'abaisse-langue pour sortir l'organe charnu de ma bouche. C'était la première grimace que je faisais à une décision de l'équipe de Philippe Couillard dont, habituellement, je suis assez en accord avec les orientations.

Je comprends que les finances québécoises ne sont pas à leur meilleur, mais pourquoi couper dans ma cour? La Route verte est une partie de mon terrain de jeux. Elle est même le prolongement de mon domicile parce qu'un tronçon passe juste en face de chez moi.

Ici, le parc linéaire le P'tit train du Nord est la fierté des Laurentides. C'est une pièce maitresse de notre économie régionale. La piste fait 232,4 kilomètres et traverse 26 municipalités entre Mont-Laurier et Bois-des-Filion. En 2008, National Geographic affirmait qu'il s'agit d'une des plus belles véloroutes au monde.

«La majorité du sentier a été construite sur l'emprise de l'ancienne voie ferrée du Canadien Pacifique. Le parc est parsemé de gares datant, pour la plupart, du début du siècle dernier, avec des styles allant du néogothique au chalet suisse», explique la 8e édition du «Répertoire des lieux de marche au Québec - De la promenade à la longue randonnée» de la Fédération québécoise de la marche.

En septembre et octobre, j'ai vu l'état lamentable du lien cyclable dans les Hautes-Laurentides. De Labelle à Mont-Laurier, en passant par le beau coin de Nominingue, l'état de la chaussée annonce qu'il faudra en refaire les fondations. Elle est cahoteuse et elle impose aux cyclistes de zigzaguer. C'est fort dangereux.

Il y a aussi sur le territoire de Saint-Faustin-Lac-Carré, au nord de la gare jusqu'à Mont-Tremblant, qu'il faut songer à une mise à niveau. Le printemps dernier, je me suis enlisé avec mon vélo dans la boue alors qu'à l'origine le sol était en poussière de roche.

Je me range derrière les élus des Laurentides et de nombreuses municipalités du Québec dans leurs démarches pour convaincre le ministre des Transports, Robert Poëti, de rétablir le budget de la Route verte ou de s'assurer que les travaux qui doivent être réalisés le soient.

Les petites municipalités n'ont pas les moyens financiers de payer pour la réfection des infrastructures. En entrevue à Radio-Canada, le préfet de la MRC des Laurentides, Denis Chalifoux, parlait d'une facture totale de 327 000$ uniquement pour le P'tit train du Nord : «Nous sommes locataires, le ministère est propriétaire, mais il y a un problème avec les fondations et ça, c'est la responsabilité du ministère». Il a raison.

Le problème est que si la Route se détériore trop, les cyclistes y circuleront de moins en moins et retourneront en masse sur la voie des automobilistes. Et puis, cela aura des effets négatifs sur le tourisme en région. Au Centre-du-Québec, en exemple, on estime les retombées économiques à 2,4 M$ par année.

La Route verte ne devrait pas intéresser uniquement le ministère des Transports. C'est aussi l'affaire des autres ministres. Dans un premier temps, il contribue à l'économie et à prévenir les problèmes de santé en incitant la population à l'activité physique. Sur ce point, le député de Granby, François Bonnardel, disait à l'Express, l'hebdomadaire de son patelin : «Quand on veut encourager les saines habitudes de vie et faire bouger les gens il faut investir dans les infrastructures sportives». Pour une fois, je suis d'accord avec lui.

Mais on ne jouera pas à l'autruche, on comprend la position gouvernementale : le budget collectif est serré.

Est-ce qu'il y a une solution au problème? Il y en a probablement plusieurs...

Dans un premier temps, le gouvernement du Québec doit convoquer un sommet sur l'avenir, le développement et le financement à court, moyen et long termes de la Route verte du Québec. De cette grande rencontre consultative auprès de toutes les instances intéressées par le sujet pourrait surgir des pistes intéressantes à explorer.

Un questionnement collectif doit être réalisé. Qui doit payer pour quoi? Et avec quelle source de financement? Doit-on faire appel à des investisseurs privés? Peut-on créer une Fondation de la Route verte pour pallier aux besoins futurs? Est-ce qu'une solution de financement pourrait être la tarification des usagers comme c'est le cas avec les établissements de la SEPAQ?

L'arrivée de Justin Trudeau à la tête du Canada et son désir d'investir massivement dans les infrastructures est assurément une planche de salut pour la réalisation de travaux urgents.

Il est entendu que l'idéal serait que le Trésor libéral trouve des sommes dans le fond des tiroirs de l'État pour remettre en place le défunt programme ou pour fournir lui-même l'argent dans le cadre du programme permanent des infrastructures.

Il y a aussi Véloforce. Le site du ministère des Transports explique que «ce programme a pour objectifs : de soutenir l'effort municipal en vue d'un transfert modal vers les transports actifs; de parachever la Route verte; de développer des interconnexions régionales et locales à la Route verte; de développer des infrastructures favorisant des déplacements actifs efficaces, sécuritaires et concurrentiels par rapport aux autres modes de transport en milieu urbain; d'améliorer les réseaux cyclables existants pour en rehausser l'attractivité et la sécurité; de réduire les émissions de gaz à effet de serre causées par les déplacements des personnes».

Le problème est que ce programme prendra fin le 31 mars 2016. Sera-t-il remplacé ou reporté?

Québec semble faire la sourde oreille. Il y a quelques jours, il rejetait haut la main une motion de la Coalition avenir Québec demandant qu'on s'engage à assurer l'avenir et le développement de la Route verte. Philippe Couillard a manqué une belle occasion de déclarer que la Route est un joyau du Québec.

La population est derrière la Route verte. Elle en est fière. La pétition de 48 000 signatures remise aux députés du Québec à l'initiative d'Équiterre en est la preuve. Comme le disait le député Sébastien Schneeberger à La Tribune : «c'est la première fois qu'on m'en remet une contenant autant de noms. Ce n'est pas rien.» C'est même fort significatif.

Tiré de: Benoit Voyer. « Critique de livre : «La Route verte doit rester une priorité de Québec», Huffington Post Québec, 8 novembre 2015 (page consultée le 5 aout 2024) huffpost.com/archive/qc/entry/la-route-verte-doit-rester-une-priorite-de-quebec_b_8460332

Un peu trop loin - Au cardinal Marc Ouellet, archevêque de Québec

Il était une fois dans les médias...


Par Benoit Voyer (2007)

Monsieur le cardinal,

C'est avec intérêt que j'ai lu votre mémoire Accommodements raisonnables et liberté religieuse au Québec présenté à la Commission sur les accommodements raisonnables présidée par l'historien et sociologue Gérard Bouchard et l'auteur et philosophe Charles Taylor, le 30 octobre 2007.

À mon humble avis, vous allez un peu trop loin en revendiquant le retour des écoles confessionnelles. Quelques lignes plus haut vous parliez d'«innovation créatrice au service du bien commun» et, tout à coup, vous manifestez l'option de rester coincé dans la tradition. Même si je ne suis pas d'accord avec vous, je respecte votre position paradoxale.

Comme plusieurs, je pense qu'il doit y avoir au pays un espace public neutre. Celui-ci se caractérise par l'appareil gouvernemental (fédéral, provincial, municipal, etc.). Ainsi, toutes les institutions qui appartiennent au secteur public doivent demeurer neutres ou laïques.

Ainsi donc, l'école publique québécoise doit être neutre et laïque. Ce n'est pas l'endroit pour y donner de l'enseignement religieux, pas plus que c'est l'endroit pour y donner des cours de formation en éthique et en culture religieuse. L'enseignement religieux et l'enseignement de la culture religieuse sont l'affaire de chaque religion et de chaque famille. Il faut que le système public d'enseignement se contente de transmettre les connaissances de base (mathématiques et langagières, techniques et scientifiques).

Enfin, au lieu de revendiquer auprès du gouvernement le retour à l'enseignement confessionnel, il me semble qu'une «innovation créatrice au service du bien commun» dans le respect de la tradition serait de convaincre les catholiques d'ici de créer et de financer de véritables écoles privées catholiques non subventionnées par les gouvernements. Dans ces établissements, l'Église pourrait offrir son expertise en pédagogie — qui a fait sa renommée pendant plusieurs centaines d'années au Québec. Ainsi, l'Église pourrait s'assurer que les éléments de base exigés par les programmes pédagogiques du ministère de l'Éducation du Québec soient enseignés et qu'une place importante soit donnée à la transmission de savoirs qui ont fait la renommée de la légendaire tradition des écoles catholiques d'ici: l'enseignement de la religion, des langues et de l'histoire.

Tiré de : Benoit Voyer. «Lettres: Un peu trop loin - Au cardinal Marc Ouellet, archevêque de Québec», Le Devoir, 10 novembre 2007 (page consultée le 5 aout 2024) ledevoir.com/opinion/idees/163915/lettres-un-peu-trop-loin-au-cardinal-marc-ouellet-archeveque-de-quebec

Éloge de la vieillesse

Il était une fois dans les médias...


Par Benoit Voyer (2009)

La vieillesse est une belle période de l'existence humaine. Je ne suis pas encore rendu à cette étape de ma vie mais, chaque jour, ma situation professionnelle me permet de côtoyer des dizaines et des dizaines d'aînés. Il m'est donc permis de m'inspirer de ce que je vois: c'est beau et bon d'être vieux!

Notre société - qui souffre de «jeunisme» - aurait intérêt à regarder de plus près le charme et la richesse de ceux et celles qui sont rendus au troisième et au quatrième âge de leur humanité.

J'apprécie au plus haut point l'intelligence des aînés: ils ont acquis une expérience inestimable que la société devrait mettre davantage à son service.

Vous me direz qu'ils sont conservateurs. J'avoue que c'est parfois vrai, mais il ne faut pas généraliser. Je connais des personnes âgées qui sont pas mal plus ouvertes que les «p'tits jeunes» qu'on dit très libéraux. Ce n'est pas une question d'âge, mais plutôt une attitude qui habite l'intériorité de l'humain. Je connais de jeunes vieux et de vieux jeunes.

Il me semble que les jeunes générations devraient profiter de l'expérience qu'ils ont acquise au fil des ans.

Jacques Ménard, président du conseil d'administration de BMO Nesbitt Burns et président de BMO Groupe financier (Québec), abonde dans la même voie que moi dans son livre: «Quand on montre la porte à des milliers de personnes en pleine possession de leurs moyens dans le secteur de la santé et de l'éducation, comme cela a été le cas il y a quelques années, on rate une belle occasion de transmettre du savoir et quelques expériences de vie. On constate ce que ça coûte aujourd'hui! Plusieurs d'entre nous avons acquis des actifs qui nous permettront de bien vivre et de continuer à contribuer à l'effort collectif.» (Jacques Ménard et Denis Bouchard)

N'est-ce pas un peu ce qu'écrivait, en d'autres mots, Simone Weil, dans l'Enracinement: «Il serait vain de se détourner du passé pour ne penser qu'à l'avenir. C'est une illusion dangereuse de croire qu'il y ait même là une possibilité. L'opposition entre l'avenir et le passé est absurde. L'avenir ne nous apporte rien, ne nous donne rien; c'est nous qui, pour le construire, devons tout lui donner, lui donner notre vie elle-même. Mais pour donner, il faut posséder, et nous ne possédons d'autre vie, d'autre sève, que les trésors hérités du passé et digérés, assimilés, recréés par nous. De tous les besoins de l'âme humaine, il n'y en a pas de plus vital que le passé.»

Il est temps de favoriser une collaboration entre les personnes âgées et ceux et celles qui prennent leur relève. Un jour, le vieux dicton pourra s'exprimer avec élégance: «Si jeunesse savait, si vieillesse pouvait.»

Tiré de : Benoit Voyer. « Éloge de la vieillesse », La Presse, 1er juin 2009 (page consultée le 5 aout 2004) lapresse.ca/debats/votre-opinion/la-presse/200906/01/01-861732-eloge-de-la-vieillesse.php

Mes humbles prières

(Photo: Benoit Voyer)