La psychodynamique intérieure de l’humain
Par Benoit Voyer
19 juin 2025
A l’intérieur de soi, il y a des dimensions d’ombre et de lumière. Au fil des siècles, ces termes ont eu des noms différents ou des figures visuelles devenues étranges, mais en fait c’est toujours la même réalité dont on parle.
Jadis, pour parler de l’ombre, on parlait des démons ou du diable, et pour la lumière, Dieu. En fait, c’était l’image de la lutte en soi entre le mal et le bien. Comme disait un vieux slogan politique « Le ciel est bleu, l’enfer est rouge ».
Plus près de nous, Freud parlera du « ça » et du « Surmoi » toujours en lutte et le « moi », qui doit composer entre les deux.
Dans son livre « Nuena Vida »[1], Florence K. écrit que “Freud peut sembler un peu dépassé aux yeux de certains, mais sa triade “moi, ça, surmoi” reflète parfaitement les méandres de ce que nous sommes, les humains. »
Le « ça », c’est la partie sombre de l’intériorité de la personne. C’est le lieu ou bouillonnent de façon désorganisée les pulsions les plus pressantes, inconscientes ou non, au milieu des flammes de la passion et du plaisir. C’est le lieu des émotions refoulées. Le « ça », est en constante guerre avec le « surmoi », le lieu qui dicte la bonne conscience.
« Notre « ça », refuse la contradiction. D’ailleurs, il ne la connait pas. Il cherche à tout prix à cracher ce qui menace de déborder », explique Florence K.
Elle ajoute : « Les rêves font partie du royaume du « ça »; désorganisés, fous, ils ne connaissent aucune limite de temps, aucune frontière, aucun interdit, aucun gardien pour les remettre à l’ordre. Ils sont libres et nous permettent de laisser respirer le temps d’une nuit les pulsions étouffées ».
Lorsqu’on fait des mauvais rêves, on se réveille avec d’étranges sensations : « Dans nos rêves, on peut frapper, on peut tuer, on peut ressusciter, on peut faire l’amour a qui l’on veut, on peut être milliardaire, sauver le monde ou détruire des châteaux. On peut s’abreuver à la fontaine de Jouvence et se retrouver dans le passé, jouer à saute-mouton et visiter l’avenir, renouer avec nos ex, épouser nos fantasmes. On y fait tout ce que le « ça », rêverait d’exprimer […] et voir prendre vie consciemment, dans la réalité du moi », explique Florence K.
Elle dit encore : « Mais le moi, lorsqu’il est solide, ne cède pas à toutes les pressions du « ça » et arrive généralement à maintenir notre stabilité, notre homéostasie psychique, un équilibre entre plaisir et devoir, grâce entre autres au surmoi, la voix intériorisée des interdits parentaux, la voix de la morale, de la loi, de la culpabilité. Le moi est pris en sandwich entre le « ça » insistant qui veut voir ses fantasmes devenir plaisirs dans le monde externe et le surmoi moralisateur, qui, lui, tape sur les doigts dès qu’il est trop près de laisser passer une fantaisie qui n’aurait pas sa place dans le vrai monde. »
Le « ça », le « moi » et le « surmoi » font partie de la psychodynamique intérieure de l’humain. Celle-ci est normale, mais ils doivent être en équilibre. Comme on disait jadis dans un autre langage, il y a en soi une lutte entre le diable et Dieu ou encore « le diable est aux vaches ».
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[1] Florence K. «Nueva Vida», Libre Expresión, 2021, pp. 146 a 148 (BANQ 927.862165K111n 2021)
Pauline Roy chemine avec le Renouveau charismatique depuis 21 ans…
Par Benoit Voyer
(Collaboration spéciale)
GRANBY - Depuis 1975, Pauline Roy de Ste-Cécile-de-Milton fréquente le groupe de prières qui se réunit à chaque lundi soir au Monastère des Trinitaires. Elle a rarement manqué ce rendez-vous hebdomadaire qui l'aide à vivre la routine de son quotidien de mère.
"C'est mieux qu'un remède... ça m'aide à embellir ma vie, lance-t-elle. C'est ma nourriture. Quand je n'y vais pas, il y a un vide en moi. C'est entendu qu'il y a des fois que je suis plus fatiguée, mais je dis: "Seigneur, j'y vais pour toi. "Je reviens toujours reposée. "
A l'approche du congrès charismatique du diocèse de Saint-Hyacinthe qui aura lieu, le week-end prochain, au monastère du boulevard Robert, elle ne peut s'empêcher de se souvenir du défunt père Jean-Paul Regimbal, initiateur de ce mouvement spirituel. Ce religieux occupe une place de choix dans son cœur.
"Ce qui m'a frappée chez lui, c'est sa simplicité. Il avait un véritable cœur d'enfant. Je suis sûre qu'il aide encore les gens au ciel. C'est un saint, j'en suis certaine. Dieu a passé et passe encore par lui", ajoute celle qui avait 29 ans au moment où elle découvrait le grand amour que Dieu lui porte.
Pauline Roy n'a pas connu intimement le Trinitaire, mais l'a côtoyé dans les rassemblements qu'il animait et du groupe de soutien du grand centre de ressourcement spirituel granbyen.
"En 1975, je peux dire que j'ai senti la présence de Dieu, insiste cette femme au début de la cinquantaine. C'était comme le jour d'une noce. Pour reprendre ce que disait le père Jean-Paul: des fois on voudrait bien se retrouver dans notre petit salon, les deux pieds bien allongés sur le divan et manger du "pop-corn" en écoutant la télévision, mais quand on a fait une rencontre personnelle avec Dieu, il parle plus fort que cela en disant: "Avance au large... J'ai tellement besoin de toi"." Mme Roy considère que sa foi était attiédie en ces années. Elle allait à la messe par habitude. Ce premier contact avec le groupe de prières qui se rassemblait, à l'époque, au Mont Sacré-Cœur, sous la direction du frère Jean-Jacques Cusson, lui a fait découvrir la richesse et la tendresse de Dieu.
"Dieu m'a fait goûter son amour. Un mois après cette rencontre, je me retrouvais dans une retraite où le Seigneur m'a comblée. L'eucharistie, la prière et la Parole de Dieu n'avaient plus la même saveur pour moi. J'ai compris que ce n'est pas Dieu qui m'avait laissée tomber, mais que c'était moi qui s'était éloignée de lui. Mais il ne faut pas regretter les manques d'amour qu'on a eu, mais découvrir qu'il existe. Son amour je ne peux plus m'en passer", témoigne Pauline Roy.
Sensiblerie? La dame s'en défend bien. Pour elle, Dieu a un plan d'amour pour chaque personne et il faut lui laisser de la place pour se manifester.
"Si je cours le merveilleux, je risque d'être bien déçue. Des merveilles, il s'en fait au quotidien. Ce qui est le plus important, c'est de découvrir que nous sommes habités par la présence du Seigneur", rétorque-t-elle.
(Fin du texte publié dans le journal. Dans le texte original s’ajoute ces quelques lignes)
A chaque jour, elle demande à Dieu de l'envahir de son Esprit d'ordre. C'est sa façon de laisser au Saint-Esprit l'opportunité de faire le ménage en elle.
"Ce sont mes derniers mots avant de m'endormir: "Esprit d'ordre, viens te manifester dans tous mes sens pendant mon sommeil." Je n'attends pas d'être accablée par des déceptions et des imprévus de la vie pour m'abandonner à lui", conclut Pauline Roy.
(Le Plus de La Voix de l’Est, 22 septembre 1996, p. 18)
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