Quand l’Église s’intéresse au surnaturel
Par Benoit Voyer
(Collaboration spéciale)
GRANBY – Étonnant! « L’ancêtre des parapsychologues est le cardinal Lombertini, qui devenait le pape Benoit XIV (élu le 22 aout 1740 et décédé le 17 aout 1758). Pendant des décennies, il a travaillé à trouver la bête noire dans les candidatures de béatifications a la Congrégation pour la cause des saints au Vatican, », dit Louis Bélanger.
Il s’intéressait à tout ce qui concerne les phénomènes surnaturels. Il avait à l’œil les derniers développements scientifiques d’Europe et d’Extrême-Orient. Il a écrit un traité qui sert encore aujourd’hui pour la reconnaissance des miracles : « Béatification des serviteurs de Dieu et de la canonisation des bienheureux ».
« C’est lui qui a établi les règles rigoureuses de reconnaissance des phénomènes difficilement explicables, lance avec admiration Louis Bélanger. Il ne parlait pas en termes de parapsychologue », mais il était un pionnier dans le domaine.
Lombertini n’hésitait pas à faire des distinctions entre ce qui vient de Dieu, de l’Esprit du mal et ce qui est neutre ou naturel. Pour lui, cette façon de discerner était une manière d’épurer la foi.
Soirée-conférence
M. Bélanger parlera de ce pape dans l’introduction de la causerie qu’il donnera lors de la prochaine soirée-conférence du monastère des Trinitaires, le 30 octobre, a 19h. Le thème sera : « Le spiritisme, ses jeux et ses enjeux ».
Il abordera différents thèmes comme : l’écriture et la peinture automatiques, la table tournante et le « oui-ja ». A quelle source les médiums se réfèrent-ils? A des entités extérieures? A leur inconscient? Ces procédés sont-ils enrichissants? Anodin? Dangereux?
Inévitablement, il invitera les participants à la prudence, un peu comme l’a fait le Nouveau catéchisme de l’Église catholique. Toutefois, ce n’est pas pour des motifs religieux qu’il le fera.
« Il y a des dangers pour l’hygiène mentale des personnes fragiles. Lorsque l’inconscient se manifeste dans des séances spirites, il peut exister des dissociations chez la personne qui croit qu’un esprit parle à sa place », explique-t-il.
C’est le scientifique qui parlera. Il n’est pas question pour lui d’affirmer que ces phénomènes sont vrais ou pas. Il se contentera de mettre sur la table les conclusions des dernières recherches sur le sujet.
Un vrai parapsychologue
Louis Bélanger ne parle pas à travers son chapeau. Il n’est pas de cette race de parapsychologues improvisés qui s’affichent sous ce titre dans les milieux du nouvel âge. Il est un véritable spécialiste.
« Après mes études en sciences politiques à l’Université Laval, je me suis réorienté en psychologie. J’ai reçu une formation à l’Université de Fribourg en Allemagne. Durant ces six années (1968 à 1974), j’ai œuvré, notamment, au département des zones frontières de la psychologie de l’hygiène mentale », mieux connu sous le terme parapsychologie.
De retour au Canada, il a introduit la matière dans diverses facultés universitaires, à Montréal et à Québec.
(Le Plus de La Voix de
l’Est, 27 octobre 1996, p. 29)