Dorothée Berryman

Il était une fois dans les médias...
  

Par Benoit Voyer (2005)

Dorothée Berryman est actrice et interprète de jazz. Elle participe à l’enrichissement du paysage culturel du Canada francophone, depuis plus de 30 ans. Elle a joué des rôles marquants au cinéma, a la télévision, au théâtre et elle interprète de grands classiques du jazz sur disque ou sur scène. Chaque samedi et dimanche. De 18h30 a 20h, elle anime une émission de jazz sur les ondes d’Espace musique. La chaine culturelle de Radio-Canada.

Au cinéma. On se souvient de son rôle de Louise dans Le Déclin de l’empire américain (1986) et Les Invasions barbares (2002) de Denys Arcand. De Bibiane Guérin dans Je n’aime que toi (2003) de Claude Fournier et de sa participation dans Chocolat, crème glacée et autres consolations (2001) de Julie Hivon.

C’est en 1971 qu’elle commence sa carrière. Le metteur en scène Paul Hébert lui confie le rôle d’Élise Doolittle dans la pièce Pygmalion de Georges Bernard Shaw. Elle incarnera ensuite plusieurs rôles au théâtre.
A la télévision, on la retrouvera dans Des dames de cœur (Radio-Canada), ainsi que dans les miniséries Bombardier, Réseaux, Cauchemar d’amour, Rivière-des-Jérémies, Tribu.com, The Hunger et Urban Angel.

Article paru en mai 2002:

Son frère a été guéri par
la bonne sainte Anne

Lorsqu’il est question de Sainte-Anne-de-Beaupré, plein de souvenirs d’enfance surgissent de la mémoire de la comédienne et interprète de jazz Dorothée Berryman, celle qui incarne le rôle de sœur Agnès dans la série télévisée Rivière-des-Jérémie, présentée chaque mardi, a 20h, à la Société Radio-Canada (SRC).

Le plus sensible de ses souvenirs est celui de la guérison de son frère Édouard, le benjamin de la famille. Le petit de quelques mois souffrait d’un angiome qui déréglait son système lymphatique. Il a été guéri grâce a la prière d’intercession de la mère de sa mère « à la bonne sainte Anne », la grand-mère de Jésus selon la tradition.

« Je vous raconte cela avec mes souvenirs de petite… C’était proche du cerveau et il y avait la une sorte d’excroissance énorme qui poussait tout le temps. On a fait une biopsie. Les médecins ont identifié la maladie et ont dit qu’il n’y avait rien à faire parce que c’était trop proche de certains nerfs du cerveau. A l’époque, c’était dangereux d’opérer dans cette région du corps humain! Il y a plus de 40 ans de cela! » raconte Dorothée Berryman.
Cette époque ou son jeune frère était hospitalisé, elle s’en souvient comme si c’était hier : « Les trois autres enfants chez nous, dont moi, pleuraient. On ne pouvait pas imaginer notre petit frère malade pour toujours. Cela voulait dire qu’ils allaient l’opérer, enlever une partie de l’angiome, que ça allait resurgir et qu’il devrait revenir continuellement à l’hôpital. C’était affreux pour nous! »

Ne pouvant accepter une telle situation, sa grand-mère décide de prier la mère de Marie, la grand-mère du Nazaréen, en promettant, a la guérison du bébé, un abonnement a vie a la Revue Sainte Anne.

Quelques mois plus tard, de retour à la maison…

« Tout a coup, une nouvelle infection est apparue! Édouard a fait une fièvre monstre! Là on pensait que ça y était, que c’était la fin. En réalité, ça a été la dernière crise! » ajoute-t-elle la voix remplie d’émotions.

Les médecins n’on jamais pu expliquer ce qui était arrivé. D’après eux, le petit malade a développé des anticorps. Médicalement, ils n’ont guère été capables d’expliquer clairement la soudaine guérison. Pour la famille de Dorothée, ce fut le miracle attendu.

« Vous savez. Il reçoit encore la Revue Sainte Anne! » s’exclame la comédienne.

Souvenirs de la neuvaine Il y a longtemps que Dorothée Berryman n’a pas visité le sanctuaire de Sainte-Anne-de-Beaupré. Elle se promet bien d’y retourner très bientôt.

Cependant, lorsqu’elle était encore une fillette, elle y allait en famille a chaque neuvaine. Le 26 juillet, veille de l’anniversaire de sa mère, était une journée familiale sacrée. Elle se souvient surtout des processions aux flambeaux.

« Je me rappelle de nous, quatre enfant, assis dans la voiture et insistant pour que daddy arrête acheter des patates fruites. Il me semble qu’il attendait toujours le dernier restaurant pour arrêter. Nous désespérions! » raconte-t-elle.

« J’ai la foi! » Même si elle vit maintenant sa foi hors d’une communauté chrétienne, elle affirme croire en Dieu et elle le sent bien présent dans son existence.

« Je crois que Dieu est un tout! Je crois aussi au sacré. Je me sens proche d’Einstein quand il s’émerveille devant le mystère de la vie » dit Dorothée Berryman.

Elle pratique sa foi en tentant de respecter la vie. Elle lance qu’il faut faire le plus avec les cadeaux que nous avons reçus. Chacun est responsable de ses talents et de ce qu’il apprivoise, pour rependre l’expression du Petit prince.

Sœur Marie-Louise-de-la-Trinité Avant de conclure, elle demande de remercier les religieuses a qui elle doit sa vocation de comédienne. Elle veut particulièrement rendre homme a sœur Marie-Louise-de-la-Trinité.
« Je me trouve privilégiée d’avoir fait mon cours classique chez les Sœurs de la Charité de Saint-Louis et a la Congrégation Notre-Dame au Collège Bellevue, à Québec, et de certaines rencontres, comme celle de cette religieuse qui a orienté ma vie. J’avais 13 ans à l’époque! Elle a pressenti en moi un talent artistique et m’a guidée vers une école de théâtre » insiste-t-elle en disant au passage que sa tante Gabrielle est membre de la congrégation des Religieuses de Jésus-Marie et que sa tante Jacqueline a donné sa vie au service des Hospitalières. Cette dernière habite Chicoutimi.

Dorothée Berryman ne manque pas de modèles pour l’inspirer dans son interprétation du rôle de sœur Agnès dans la télésérie Rivière-des-Jérémie et les souvenirs de Sainte-Anne-de-Beaupré lui font dire : « Merci la vie! »

Tiré du livre « Les Témoins de l’essentiel », éditions Logiques, une division de Québecor, 2005, pp. 193 à 196 (BANQ 204.4 V975t 2005). Article paru initialement dans la Revue Sainte Anne.