L‘implication politique du chrétien est un devoir


Par Benoit Voyer

21 juillet 2024

Les problèmes sociaux sont nombreux dans notre monde. Chez chaque personne, ceux-ci s’accompagnent d’une sensation de solitude, d’une conviction d’impuissance et d’un mouvement de désaffection vis-à-vis des institutions.

Le message du 1er septembre 1976, publié à l’occasion de la Fête du travail par le Conseil d’administration de la Conférence catholique canadienne – « De la Parole aux actes » - invite chacun à bâtir un nouvel ordre social basé sur la justice et une société plus humaine.

Les évêques catholiques du Canada écrivaient : « L’ordre économique actuel a pour effets de répartir très inégalement la richesse et de concentrer les ressources entre les mains d’une petite minorité » (…) « Nous désirons trouver sans retard de nouvelles façons de faire qui assureront une meilleure utilisation des ressources humaines et matérielles, et qui mettront fin au gaspillage, a la misère et a l’exploitation. ».

Ce combat pour l’établissement d’un ordre social fondé sur la justice n’est pas seulement un choix pour les chrétiens. « Il fait partie intégrale de l’annonce de l’Évangile au monde », insistent-ils. Il s’agit donc d’un devoir.

Pour y arriver, l’épiscopat proposait six moyens qui pourraient guider et aider chacun des membres de l’Église dans cet engagement :

1-Comprendre le sens véritable du message évangélique sur la justice : « Jésus nous a pourtant dit que « l’amour du prochain » demande d’abord et avant tout d’avoir à cœur la triste condition du pauvre et de l’opprimé. » (…) « Pour y arriver, nous devons réfléchir et agir sur les injustices que nous découvrirons autour de nous. ».

2-Modifier notre style de vie de gens à l’aise. « Nous vivons dans une société qui nous incite à consommer et à gaspiller de façon extravagante, alors qu’une fraction importante des nôtres vivent dans la pauvreté. En tant que chrétiens, nous sommes pourtant invités à nous détourner de la recherche de nous-mêmes et des trésors matériels ».

3-Nous mettre à l’écoute des victimes de l’injustice dans nos propres communautés (en les écoutant et en les visitant). Ces victimes sont les affamés, les sans-logis, les chômeurs, les autochtones, etc.

4-Nous prononcer ouvertement contre les injustices de nos milieux. « Nos silences sont une forme d’acceptation et même d’approbation ».

5-Prendre part aux actions destinées à faire disparaitre les causes d’injustice. « Il ne suffit pas de dénoncer les maux de la société et de parler d’un ordre nouveau. La justice sociale est le but à atteindre. L’action politique est un moyen pour y parvenir. Nous devons donc prendre part aux initiatives destinées à faire changer les politiques des gouvernements, des entreprises et des autres organismes qui sont causes de souffrance pour les hommes. ».

6-Secourir les pauvres et les opprimés. « Nous avons donc le devoir, non seulement de donner à manger a ceux qui ont faim, mais de les aider à devenir capables d’agir sur les causes de leurs misères. ».