Émilie de la Providence sur la route de la canonisation


Benoit Voyer
21 octobre 2024

En ce 20 octobre, Journée mondiale des missions, l'archevêque catholique de Montréal, Mgr Christian Lépine, a présidé une messe spéciale a l'occasion du lancement du procès diocésain en vue de la canonisation de la montréalaise Émilie Tavernier - Gamelin.

« Faire mémoire d’Émilie Tavernier-Gamelin en rappelant la vie et l’œuvre de la bienheureuse nous garde dans l’émerveillement et l’action de grâce. Que notre célébration soit un chant d’amour et de reconnaissance au Dieu Providence pour le don d’Émilie […] et de tous ceux et celles qui, aujourd’hui comme hier, désirent « se faire Providence » pour demain », a dit dans son introduction a la célébration Mgr Lépine.

Pour cette célébration multilingue, qui a duré près de deux heures, Christian Lépine était bien entouré. Il était notamment possible de reconnaître l’abbé Aleksander Dudik, vice-chancelier et président de l’enquête diocésaine; Chantal Labrèche, chancelier au diocèse montréalais; le père Alain Vaillancourt, curé de la cathédrale, Lorena Otero, celle qui raconte quotidiennement et avec passion l’histoire de la « sainte » aux visiteurs qui se présentent au musée du Centre Émilie-Gamelin depuis près de 20 ans; et, presque toutes les Sœurs de la Providence capables d’être présentes.

La grand-messe a débuté avec une quinzaine de minutes de retard. Un problème de circulation a retardé l'arrivée de deux autobus de religieuses, les principales intéressées par cet événement rendant hommage a leur fondatrice.

En entendant la première lecture de l’eucharistie, tiré du livre biblique des Proverbes, il était impossible d’oublier la mémoire de Jean-Baptiste Gamelin, l’époux d’Émilie, mort beaucoup trop jeune et qu’on oublie bien souvent lorsqu’on fait mémoire de celle qu’il aimait de tout son coeur : « Une femme parfaite, qui la trouvera? Elle est précieuse plus que les perles! Son mari peut lui faire confiance : il ne manquera pas de ressources. Elle sait choisir la laine et le lin, et ses mains travaillent volontiers. Elle est debout quand il fait encore nuit pour préparer les repas de sa maison. […] Ses doigts s’ouvrent en faveur du pauvre, elle tend la main au malheureux. »

Dans son homélie, l’archevêque a été, comme a son habitude, bref et simple. Il a principalement souligné qu’Émilie Gamelin a « su percevoir la dignité éminente de chaque être humain » et que « la sainteté ne réside pas juste dans les choses extraordinaires, mais dans les gestes simples du quotidien ». Il a insisté sur le fait que, a la suite d’Émilie Tavernier, « chacun est appelé à devenir un instrument pour défendre les plus pauvres et la justice sociale ». Il souhaite qu'avec le procès diocésain en vue de sa canonisation, le diocèse de Montréal trouve des pistes d’inspiration pour l’avenir de sa grande communauté de foi.

Émilie Tavernier-Gamelin a été déclarée bienheureuse, sur la Place Saint-Pierre, au coeur de la Cité du Vatican, le 7 octobre 2002.

Dans l'introduction du livret de la célébration, on indique qu'en ce moment, il reste « encore trois étapes à franchir pour qu'une personne béatifiée puisse être canonisée et déclarée sainte. Tout d'abord, le présumé miracle doit être jugé légitime par un tribunal diocésain composé de juges, après que ceux-ci ont entendu des témoignages et examiné des documents. Deuxièmement, la recommandation et la documentation sont envoyées au Vatican pour une enquête complémentaire. Enfin, si les conclusions de l’enquête sont positives, la recommandation de canonisation est transmise au pape […] pour qu’il prenne les mesure nécessaires ». Ainsi donc, il faudra, fort probablement, au moins une vingtaine d’années encore avant qu’elle soit déclarée « sainte ».