Maurice Duplessis
Par Benoit
Voyer
18 février 2025
Le 17 aout 1936
est une chaude journée d’été. Le ciel du Québec est bleu. Il n’est pas question
ici de jeu de mots, car il n’y avait vraiment pas de nuages à l’horizon [1].
A
Trois-Rivières, en ce jour d’élections au Québec, la photographie de « Maurice
» est dans de nombreuses vitrines de la ville et les électeurs se dirigent en
grand nombre aux urnes.
En soirée, Maurice
Duplessis est chez sa sœur. Elle habite près de la Cathédrale de l’Assomption,
au centre-ville. Il attend les résultats…
Aujourd’hui, 76
candidats sont élus sous la bannière de l’Union Nationale (UN) avec 57,5% du
vote populaire et 14 pour le Parti libéral du Québec (PLQ) avec 41%. Pour le
premier ministre sortant, Adélard Godbout, c’est un échec monumental. Il n’est même
pas réélu dans la circonscription de l’Islet.
A
Trois-Rivières, l’UN obtient 3113 votes de plus que Philippe Bigué du PLQ.
Pourtant, en 1931, ils étaient nez à nez. Duplessis devenait député avec
seulement 41 votes de plus que lui.
Ce soir, la
joie est sur toutes les lèvres. Le nouveau leader de la province ne tarde pas à
exiger qu’on appose un scellé aux documents du Trésor public afin d’empêcher
les libéraux de les détruire. Une enquête publique est demandée.
La campagne
électorale
Dans la population québécoise, les espoirs de renouveau étaient évidents durant
les derniers jours de la campagne électorale. Partout, la foule était au rendez-vous
pour entendre et acclamer Duplessis.
Le 12 aout, notamment,
Maurice Duplessis et l’Union nationale réunissent plus de 30 000 personnes
au Stade de Montréal. Les propos du chef sont un échange de questions et de
réponses avec la foule survoltée, concernant particulièrement des dénonciations
du Parti Libéral et de la vision de l’UN. Naturellement, les plaisanteries sont
au rendez-vous.
Le lendemain, dans
le journal La Patrie [2], on écrira que Duplessis «
a tenu […] une des plus grandes assemblées politiques qui ne se soient jamais vues
à Montréal et dans la province de Québec ».
Et puis, le 14
août, à Victoriaville, « devant une foule très considérable réunie dans la
cour du Collège des Frères le chef de l’Union Nationale prononce l’un des
derniers discours de sa campagne électorale »[3]. En fait, il y a près de
20 000 partisans vont a sa rencontre.
[1] Benoit
Voyer. « Il y a 60 ans, Duplessis devenait premier ministre », L’Hebdo journal,
21 juillet 1996, p. 3
[2] « Montréal
acclame Duplessis », La Patrie, 13 aout 1936, pp. 2 et 6
[3] «
M. Maurice Duplessis s’est fait entendre hier à Victoriaville », Le
Nouvelliste, 15 aout 1936, pp. 3 et 13