Jeanne Leber, contemplative

Jeanne Leber repose dans la Chapelle Notre-Dame-de-Bonsecours, a Montréal (Photo: B. Voyer)

Par Benoit Voyer

19 août 2024

Elle s’appelle Jeanne.  Elle est la fille de Jacques Le Ber, riche marchand de Montréal, et de Jeanne LeMoyne. Elle nait à Ville-Marie, le 4 janvier 1662.

Lors de son baptême, Paul Chomedey de Maisonneuve, cofondateur et gouverneur de Montréal, et Jeanne Mance, fondatrice et administratrice de l’Hôtel-Dieu, sont ses parrain et marraine.

De 1674 à 1677, elle étudie chez les Ursulines, à Québec. Avec les religieuses, elle s'initie à la broderie, un art dans lequel elle excelle.  Fille pieuse, les Ursulines souhaitent en faire l’une d’elles, mais elle ne sent pas l’appel. Ses études terminées, Jeanne rentre à Montréal.

Et puis, pas question de se marier. Elle refuse les plus beaux partis de Ville-Marie...

Jeanne a un grand attrait pour le silence et la prière. La vie contemplative, c’est son seul intérêt.

À 18 ans, son père et sa mère, avec l’accord de François Séguenot et des Messieurs de Saint-Sulpice, responsables de la paroisse, lui accorde le souhait de vivre en recluse dans la maison familiale.  Ainsi, retirée du monde, elle ne parle presque jamais. Ses seules sorties sont pour aller à la messe.

Le 5 août 1695, elle déménage dans la maison de la Congrégation de Notre-Dame où Marguerite Bourgeoys et ses compagnes l’accueillent. Elle y poursuit sa réclusion dans une minuscule pièce qui comprend une petite fenêtre ouverte sur le sanctuaire de la chapelle.

Sans cesser de prier, elle coud et brode linges et ornements liturgiques et confectionne des vêtements pour les pauvres.

Le 3 octobre 1714, elle décède à l’âge de 52 ans.