Les Franciscains de l’Emmanuel

Les Franciscains de l'Emmanuel au Cameroun

Par Benoit Voyer

3 janvier 2025

Le 5 janvier 1985, Denis Lévesque et quatre hommes fondent les Franciscains de l’Emmanuel, une famille religieuse dont les membres veulent vivre de la radicalité de l’Évangile, à la manière de saint François d’Assise.

Les membres de la fraternité ne doivent rien posséder, se sauver du confort et de la vie facile et être matériellement les plus pauvres parmi les pauvres.

La mission des Franciscains de l’Emmanuel est l’évangélisation des jeunes, des pauvres, des gens en difficulté ou carrément dans la rue.

A l’été 1997, lors d’une rencontre avec ces Franciscains réformés, il ne restait plus que Denis Lévesque et François Garon. Ce dernier, ne faisait pas partie de la cellule initiale. Le duo habitait Roxton Pond, près de Granby.

Durant quelques années, ils travailleront avec les Franciscains du renouveau au cœur du Bronx newyorkais et, finalement, opteront pour un retour à Montréal où la Fraternité a commencé.

Après quelques années difficiles, d’autres hommes se joindront à eux.

Finalement, un évêque camerounais, en plein cœur de l’Afrique, invite les membres de la fraternité à s’établir dans son diocèse. Percevant cela comme un clin d’œil du bon dieu, ils acceptent. De nombreux africains décident de les suivre.
frères François Garon et Denis Lévesque

La relation à Dieu

Pour le frère Denis Lévesque, la prière et la vie spirituelle ne sont pas « des affaires de feeling ». A son avis, « sentir émotivement » la présence de Dieu est une grâce qu’il ne faut point rechercher. Le maître du temps et de l’histoire la donne à qui il veut et quand il veut…

« Il y a des gens qui disent : « Il y a des années que je prie Dieu pour obtenir telle ou telle faveur et il ne m’exauce pas ! » Pourtant, Jésus dit dans l’évangile : « demandez et vous recevrez! » Jésus n’est pas un menteur ! La question à se poser n’est guère : « Pourquoi il ne m’exauce pas? » mais plutôt « Est-ce que, moi, j’exauce Dieu dans ma vie? » me disait-il à l’été 1997.[1]

Il m’expliquait que Dieu fait aussi des prières a l’humain : « Dans la mesure où nous allons exaucer Dieu, de la même manière il va nous prendre au sérieux et va se donner à nous. »

Le fondateur des Franciscains de l’Emmanuel, m’indiquait que la prière est un dialogue et c’est Dieu qui a parlé le premier. La bible contient des centaines de ses prières : Les commandements, « Écoute mon peuple… », « Aimez-vous les uns les autres… », « Partagez… », « Pardonnez pour être pardonnés… », « Libérez les esclaves », etc.

Alors, selon lui, il n’y a donc pas à être inquiet de ne pas sentir la présence de Dieu ou d’avoir vécu une expérience sensible, et que, tout à coup, c'est la panne sèche : « C’est normal! Plus la relation à Dieu est stable, moins il y a des hauts et des bas dans la vie intérieure. Le cheminement spirituel est une pente qui se monte tranquillement – sauf pour les débutants ou ça ressemble à des montagnes russes ».

franciscains-emmanuel.org

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[1] Benoit Voyer. L’homme prie Dieu, Dieu prie l’homme, bulletin Trinité, septembre 1997, p. 1