"J'ai senti la présence de Dieu"


Par Benoit Voyer (1997)

Depuis 1975, Pauline Roy, de Sainte-Cécile-de-Milton, fréquente le groupe de prières qui se réunit à chaque lundi soir au Monastère des Trinitaires. Elle a rarement manqué ce rendez-vous hebdomadaire qui l’aide à vivre la routine de son quotidien de mère.
« C’est mieux qu’un remède… ça m’aide à embellir ma vie », lance-t-elle. « C’est ma nourriture. Quand je n’y vais pas, il y a un vide en moi. C’est entendu qu’il y a des fois ou je suis fatigué, mais je dis : Seigneur, j’y vais pour toi. Je reviens toujours reposée. »
Jean-Paul Regimbal Quand elle parle de ces années, Pauline Roy ne peut s’empêcher de se souvenir du défunt père Jean-Paul Regimbal, initiateur de ce mouvement spirituel. Ce religieux occupe une place de choix dans son cœur.
« Ce qui m’a frappé chez lui, c’est sa simplicité. Il avait un véritable cœur d’enfant. Je suis certaine qu’il aide encore les gens au ciel. C’est un saint, j’en suis certaine. Dieu a passé et passe encore par lui », raconte cette femme qui avait 29 ans au moment ou elle a découvert le grand amour que Dieu lui porte.
Pauline Roy n’a pas connu intimement le père Regimbal, mais l’a côtoyé dans le groupe de soutien du centre de ressourcement spirituel et dans les rassemblements qu’il animait.
Rencontre de Dieu « En 1975, on peut dire que j’ai senti la présence de Dieu », insiste la dame qui est maintenant au début de la cinquantaine. « C’était comme le jour d’une noce. Pour reprendre ce que disait le père Jean-Paul : des fois, on voudrait bien se retrouver dans notre petit salon, les deux pieds bien allongés sur le divan et manger du popcorn en écoutant la télévision… Mais quand on fait une rencontre personnelle avec Dieu, on ne peut pas faire la sourde oreille quand il dit : Avance au large… J’ai besoin de toi ».
Mme Roy considère que sa foi était attiédie en ces années. Elle allait à la messe par habitude. Ce premier contact avec le groupe de prières qui se réassemblait a Mont Sacré-Cœur de Granby, sous la direction du frère Jean-Jacques Cusson, lui a fait découvrir la richesse et la tendresse de Dieu.
« Dieu m’a fait goûter à son amour. Un mois après cette rencontre, je me retrouvais dans une retraite ou le Seigneur m’a comblée. L’eucharistie, la prière, la Parole de Dieu n’avaient plus la même saveur pour moi. J’ai compris que ce n’était pas Dieu qui m’avait laissé tomber, mais que c’était moi qui s’était éloigné de lui. Son amour, je ne peux plus m’en passer », avoue-t-elle.
Sensiblerie? Pauline Roy s’en défend bien. Pour elle, Dieu a un plan d’amour pour chaque personne. Mais il faut lui laisser une place pour se manifester.
Tiré de Trinité - Le bulletin d’informations de la Maison de spiritualité des Trinitaires de Granby. Janvier 1997, p. 3. Copie conservée chez Bibliothèque et archives nationale du Québec, a Montréal.