lundi 20 mai 2024

MÉTÉO LANAUDIERE

 


A Terrebonne, en cette nuit du 20 au 21 mai:
Ciel variable, minimum 16. Le soleil se lèvera a 5h17.

EN MUSIQUE - Chant d'un patriote (Daniel Boucher)

 


Journée nationale des patriotes


 

Dieu le Fils dans ma vie

Notre Seigneur Jésus-Christ, Fils de Dieu fait homme, ne s’est pas incarné pour le plaisir de vivre sur la terre avec nous. S’il a quitté les splendeurs de la gloire céleste où il vivait heureux dans l’intimité de son Père, c’est qu’il voulait nous faire partager son bonheur en nous faisant partager d’abord sa vie divine par la grâce. « Je suis venu afin que vous ayez la vie, et que vous l’ayez en abondance… »

Jésus nous a tellement aimés que non seulement il nous a DONNÉ sa propre vie, mais il s’est fait lui-même notre vie. C’est dire qu’il ne veut point qu’on le considère comme un étranger mais bien comme l’être le plus intime qu’on puisse connaître et aimer. Il désire qu’on devienne des membres vivants de son Corps mystique pour qu’on reçoive constamment de lui la sève vitale et surnaturelle de la grâce.


C’est dire que Jésus doit devenir pour chacun d’entre nous la VOIE, la VÉRITÉ, la VIE : La VOIE qui nous mène à Dieu le Père, la VÉRITÉ qui nous instruit de secrets divins et la VIE qui nous anime pour l’éternité.

Notre voie
Les auteurs spirituels ont souvent comparé Jésus Christ a un PONT qui relie par ses extrémités la divinité a l’humanité. A la fois Dieu et homme, notre Seigneur comble l’abîme insondable qui sépare le Créateur de sa créature. Lui seul donc est capable de nous acheminer dans l’enceinte de la divinité puisqu’il y a part, de par sa propre nature. Seul aussi peut-il connaître la vraie route qui mène à Dieu : En effet, il répliqua fort adroitement aux pharisiens du Temple qui les questionnaient dans le Trésor : « Je sais d’où je suis venu et ou je vais. Mais vous, vous ne savez ni d’où je viens, ni ou je vais… Vous autres, vous êtes d’en bas ; Moi, je suis d’en haut. Vous autres, vous êtes de ce monde ; Moi, je ne suis pas de ce monde » (Jn 8,14.23). « Personne n’est monté au ciel que celui qui est descendu du ciel, le Fils de l’homme » (Jn 3,13).


C’est donc avec raison que Jésus déclare à ses disciples : « Nul ne va au Père, si ce n’est par le Fils ». Puisque Jésus est le seul vrai médiateur entre Dieu et les hommes, puisqu’il est le Fils unique de Dieu le Père, il est souverainement raisonnable qu’il n’y ait pas, en dehors de lui, de voie plus pure, de voie plus sainte, de voie plus courte pour aller vers Dieu le Père, SON Père qui est aussi NOTRE Père !


Notre vérité
Saint Jean ne cesse d’insister sur cette pensée que notre Seigneur Jésus Christ est le VERBE de Dieu fait chair. La deuxième Personne de la très sainte Trinité qui a daigné revêtir notre humaine nature n’est autre que la Pensée substantielle et subsistante du Père éternel. C’est pourquoi il peut dire en toute propriété du terme : « Je suis la VÉRITÉ ». Il est la VÉRITÉ même tout en étant vraiment homme comme nous !


Jésus est donc qualifié pour nous parler des vérités nécessaires à notre salut. Ce n’est pas seulement une doctrine qu’il enseigne, c’est lui-même qu’il prêche. A tel point que celui qui refuse la vérité, refuse le Fils de Dieu et que celui qui accepte la vérité, accepte Dieu lui-même : « A tous ceux qui l’ont reçu, il a donné le pouvoir de devenir enfants de Dieu : A ceux qui croient en son nom, qui ne sont nés ni du sang, ni du vouloir charnel, ni du vouloir humain, mais de Dieu par grâce…


Notre Vie
Celui qui admet le Christ Jésus comme sa VÉRITÉ ne peut faire autrement que de le considérer comme sa VIE : « Celui qui croit au Fils a la vie éternelle ». Or, cette vie, Jésus, l’a reçue de son Père, il la possède en plénitude et la donne a qui la veut. La vie divine que Jésus nous transmet est la vie trinitaire, c’est-à-dire la vie de connaissance et d’amour qui unit les trois Personnes de la Trinité dans la seule et même nature.


La vie chrétienne, modelée sur la vie de Jésus, doit être faite de connaissance et d’amour et s’épanouir en opérations vitales tout orientées vers l’approfondissement des mystères divins et l’affection sincère de chaque Personne divine. Alors seulement pourrons-nous dire avec Saint Paul : « Ce n’est plus moi qui vis, c’est le Christ qui vit en moi ».


Jean-Paul Regimbal


Tiré de: Trinitas - revue du tiers-ordre et de l’archiconfrérie de la très sainte Trinité, 4e année, No. 3, 1958, pp. 5 à 7. Copie conservée a la Société d'histoire de la Haute-Yamaska, a Granby (Fonds P049).

dimanche 19 mai 2024

MÉTÉO LANAUDIERE


En cette nuit du 19 au 20 mai, a Sainte-Julienne:
Passages nuageux. Minimum 13.
Le soleil se lèvera a 5h17.

J'ai quitté Threads et Instagram


Après ma demande de divorce avec Facebook,
aujourd'hui j'ai fait la même chose avec Threads et Instagram.

Mise a jour Québec 125


Selon la mise a jour de Québec 125, publiée aujourd'hui, le Parti conservateur du Québec (PCQ) maintient le cap. Depuis l’automne, l'indice du PCQ a oscillé entre 10% et 13% d’appui au Québec. Le PCQ est présentement projeté à 4 sièges, avec un intervalle de confiance supérieur de 8 sièges (tous dans les régions de la Capitale-Nationale et Chaudière-Appalaches).

Dieu le Père dans ma vie

SPIRITUALITÉ -
Nous sommes tous en marche vers l’éternelle patrie et notre court passage sur la terre n’a d’autre fin que de nous préparer le plus parfaitement possible à notre occupation céleste : connaitre, aimer et servir Dieu à jamais. Or, nous pouvons déjà commencer cette préparation lointaine au paradis en nous appliquant avec ferveur à découvrir par la prière et la méditation tout ce qui concerne l’objet principal de notre vision béatifique : la sainte et adorable Trinité. Jésus nous en a donné le secret au soir de la dernière cène : “La vie éternelle, c’est de te connaitre, o Père, toi, le seul vrai Dieu et celui que tu as envoyé, Jésus Christ”.

Père par génération
Jamais nous n’aurions su que Dieu était Père si Jésus lui-même ne nous l’avait d’abord appris : “Nul ne connait le Père si ce n’est le Fils et celui à qui le Fils l’a révélé”. Or, si le Christ a eu la bonté de nous découvrir ce secret de sa vie intime, c’est qu’il voulait que cette vérité change quelque chose dans notre vie.

Quelle complaisance n’éprouve-t-il pas lorsqu’il nous parle de son Père qui est dans les cieux. “Moi et mon Père, nous sommes un...” Le Fils ne peut rien faire de lui-même qu’il ne le voit faire au Père, car ce que fait celui-ci, le Fils aussi le fait pareillement. Oui, le Père aime le Fils, et il lui montrer tout ce qu’il fait. De même, en effet, que le Père a la vie en soi, ainsi a-t-il donné au Fils d’avoir la vie en lui”. D’autre part, Dieu le Père ne cache pas sa tendre prédilection pour son Fils qu’il a envoyé dans le monde. Il le déclare même sans ambages en deux circonstances solennelles : le baptême de Jésus et la transfiguration.

En ces deux révélations spectaculaires, Dieu fait entendre sa voix dans le roulement du tonnerre : “Celui-ci est mon Fils bien-aimé en qui j’ai mis toutes mes complaisances. Écoutez-le !” Il manifeste donc clairement à la face du monde sa qualité de Père puisqu’il déclare que Jésus-Christ est son Fils unique, celui qu’il a engendré de toute éternité avant même l’apparition des astres lumineux : “ante luciferum genui te…”

Père par création
S’il est vrai que Dieu possède en propre cette qualité de Père du fait qu’il a engendré son Verbe de vie, on ne peut douter que Dieu exerce une certaine paternité à l’égard de toute la création. Saint Paul nous dit bien que c’est de lui que découle toute paternité au ciel et sur la terre.

Dieu, en effet, est notre Père par création puisque c’est en lui en vérité que nous recevons à tous les instants l’être et la vie. Jésus-Christ a souvent insisté sur cette idée pour nous faire comprendre notre souveraine dépendance de Dieu. Le sermon sur la montagne en est l’exemple le plus lumineux.

“Aimez vos ennemis et ceux qui vous persécutent. Ce faisant, vous deviendrez les fils de votre Père qui est dans les cieux, car il fait lever son soleil sur les bons et les méchants et tomber la pluie sur les justes et sur ceux qui ne le sont pas. Vous donc soyez parfaits comme votre Père céleste est parfait...” “ Ne vous inquiétez pas du boire et du manger, car votre Père céleste sait que vous avez besoin de tout cela...” “Si donc vous, tout mauvais que vous êtes, vous savez donner de bonnes choses à vos enfants, combien plus votre Père qui est dans les cieux donnera-t-il ce qui est bon a ceux qui le lui demanderont”.

Ajoutons à cela les merveilleuses paraboles que le Christ a composées pour nous faire saisir plus clairement comment son Père nous aime malgré nos misères et nos péchés : par exemple la parabole de l’enfant prodigue, celles de la vigne et du vignerons homicides sans compter les enseignements explicites du Christ sur ce point.

Ainsi donc, toute créature peut revendiquer Dieu pour Père et c'est déjà une grande consolation de savoir que Dieu n’est pas seulement un juge sévère et un maitre rigoureux, mais qu’il est surtout un Père aimant de qui procède toute vie et tout bien.

Père par adoption
Mais le message le plus bouleversant, le plus révolutionnaire que le Christ ait lancé sur terre, c’est bien que son Père à lui, la première personne de la très sainte Trinité, est aussi notre Père a chacun de nous dans la mesure où nous vivons de sa vie divine : la grâce surnaturelle. En effet, au jour de l’ascension, le christ n’a-t-il pas affirmé devant ses apôtres : “ Voici que je retourne à mon Père qui est aussi votre Père”.

Bien sûr, Jésus n’entendait pas signifier que nous étions, comme lui, fils du Père par voie de génération, mais bien fils du Père par adoption. Saint Paul nous en avertit lorsqu’IL dit dans son épitre aux Romains “Vous avez reçu un esprit de fils adoptifs dans lequel nous nous écrions : Abba ! Père !”

Mais cette paternité adoptive est si efficace que Dieu le Père nous la communique par la grâce, une participation réelle a sa nature divine au point que nous vivons de sa vie trinitaire. Fort de cette conviction, saint Jean n’a pas cessé de répéter : “voyez combien est grand l’amour que le Père nous a témoigné, puisqu’il a voulu non seulement que nous soyons appelés ses enfants, mais que nous le soyons en effet”

Nous ayant appelés à participer de sa propre vie intime, le Père nous a prédestinés à être conformes à l’image de son Fils bien aimé. C’est dire qu’il nous enveloppe tous du même amour dont il aime de toute éternité son Fils unique.

Qu’est-ce qui se dégage de ces sublimes vérités ?

Conclusion
Puisque Dieu est mon Père non seulement par création, mais même par adoption, je dois l’aimer d’un amour filial. Toute ma vie doit s’écouler sous le signe de l’amour et de la confiance à l’égard de mon Père. Si ce Père bien aimé est la source, le principe de ma vie naturelle et surnaturelle, il doit en être la fin, le terme bienheureux. Une résolution s’impose donc à mon cœur d’enfant : « J’irai vers mon Père ». Quelles que soient mes fautes, mes misères, mes faiblesses, je suis sûr de trouver dans le cœur de Dieu un cœur de Père qui pardonne tout à son enfant repentant.

Quelle douceur m’inspire ce nom de Père ! Mes prières en gagnent toute la suavité puisque prier c’est ouvrir son cœur à son Père. Et le ciel, mais c’est tout simplement la maison de mon Père ou je retrouverai enfin celui vers lequel je tends de tout mon être, de toute mon âme d’enfant.

Ah ! Ne comptons pas avec notre Père du ciel ! Entrés dans sa famille par la grâce de l’adoption, nous ne sommes plus des serviteurs qui travaillent pour un salaire. Nous sommes des enfants que l’amour seul doit guider. Les intérêts du bon Dieu, sa gloire, son beau règne dans les âmes, voilà notre ambition.

Jean-Paul Regimbal

Tiré de: Trinitas - revue du tiers-ordre et de l’archiconfrérie de la très sainte Trinité, 4e année, No. 2, 1958, pp.7 à 9. Disponible a la Société d'histoire de la Haute-Yamaska, a Granby (Fonds P049).

MÉTÉO LANAUDIERE

En ce dimanche 29 mai, a Sainte-Julienne,
ce sera ensoleillé avec passages nuageux. Maximum 25.
Le soleil se couchera a 20h25.

samedi 18 mai 2024

Semaine des paramédics

 


MÉTÉO LANAUDIERE


MÉTÉO SAINTE-JULIENNE
En cette nuit du 18 au 19 mai,
il y aura des bancs de brouillard.
Minimum 11.
Le soleil se lèvera a 5h19 au coeur de Lanaudière.

Facebook et moi on divorce


Je viens de quitter Facebook. Jadis, je me suis séparé de la plateforme sociale a deux occasions. Cette fois-ci, je demande le divorce. Facebook a beaucoup changé au fil des ans et n'est plus ce qu'il a été. Je ne m'y reconnais plus. Il n'y a plus de fluidité dans nos échanges. Dire qu'autrefois nous étions des complices...

L'autonomie du Québec

Je ne me cacherai pas, fondamentalement je suis un nationaliste conservateur québécois. En figure poétique, le « Québec est mon pays, le pays de mon cœur ». Mais…


Et je dois être honnête, je suis mal à l’aise avec l’idéologie socialiste des partis politiques de gauche et de centre gauche comme le Parti québécois et Québec solidaire. Je connais trop bien les fondements de ces formations.

Au début de ma vingtaine, j’ai été président de l’aile jeunesse du Parti québécois de la circonscription de Shefford (devenue celle de Granby) et, plus tard, président de l’association de Deux-Montagnes et membre de celle de Groulx pour Québec solidaire.

Pour ce qui est du Parti québécois, en 1988, je m’y joins à la demande du député Roger Paré. Avant de m’engager, je lui dis : « Roger, je peux te donner un coup de pouce parce que me le demandes sincèrement, mais je dois être honnête : je ne suis pas très chaud à l’idée de l’indépendance du Québec… ». Il me répond, le sourire aux lèvres : « On va te convaincre… ». Je lui rétorque pour le berner : « Bonne chance! » Et j’ai travaillé bénévolement à ses côtés quelques années, mais jamais avec une grande conviction.

Pour ce qui est de Québec solidaire : Je me suis laissé simplement endormir par les beaux discours de Françoise David au début de la formation politique. Elle disait que dans QS on peut se parler ouvertement et qu’il y a de la place pour tout le monde. Foutaise! Dès que je me suis retrouvé dans les « instances officielles », mes idées de centre-droit social, économique et politique n’étaient guère appréciées. Rapidement, on m’a fait comprendre que chez les « orange » on est socialistes et communistes. J’ai rapidement déchanté.

Je reviens à mon sujet.

En ce moment, sur la question constitutionnelle du Québec, c’est d’une évidence : la majorité des Québécois ne sont pas chauds à l’idée d’un autre référendum sur l’indépendance du Québec.

Le sondage des 20-21 avril 2024 de Pallas[1] le montre bien. A la traditionnelle question : « Si un référendum avait lieu sur la souveraineté du Québec, voteriez-vous pour ou contre la souveraineté du Québec ? » 50% des répondants affirment être contre la souveraineté du Québec au niveau national, alors que le camp du Oui récolte 39% d’appui.

De plus, depuis février 2023, la maison Léger a publié neuf sondages mesurant les appuis à la souveraineté. Au cours de cette période, la proportion de répondants qui voteraient pour l’indépendance a oscillé entre 34% et 38%.[2]

Et puis, soyons honnêtes, ce rêve de souveraineté québécoise appartient au passé. L’obsession de Paul Saint-Pierre-Plamondon[3] de vouloir à tout prix tenir un référendum sur l’indépendance du Québec dans un premier mandat est la position la plus radicale qu’un chef du Parti québécois a eu depuis 1970.

En revanche, tout comme moi, les Québécois sont nationalistes. Au sein de la confédération canadienne, ils veulent que le Québec soit fort et autonome. Pour eux, le Québec n’est pas une culture parmi tant d’autres. Concrètement, en d’autres mots, les citoyens du Québec sont autonomistes et désirent continuer de cheminer au sein d’un Canada moins centralisateur. De plus, ils accordent beaucoup d’importance à la tradition et aux droits et responsabilités individuels.

Benoit Voyer


[1] Cf. Philippe J. Fournier. « Un fossé se creuse entre Québécois et Québécoises sur la question de la souveraineté - Mise à jour de la projection référendaire Qc125 : 58-42 », Québec 125, 28 avril 2024. Un fossé se creuse entre Québécois et Québécoises sur la question de la souveraineté (qc125.ca) 
[2] Philippe J.Fournier. “PSPP sert surtout son parti, moins la cause”, L’Actualité, 16 mai 2024.PSPP sert surtout son parti, moins sa cause (qc125.ca)
[3] Cf. Caroline Plante. « St-Pierre Plamondon a une position radicale, selon Duhaime », La Presse canadienne, 15 avril 2024. (Page consultée le 23 avril 2024). www.lapresse.ca/actualites/politique/2024-04-15/avenir-du-quebec/st-pierre-plamondon-a-une-position-radicale-selon-duhaime.php

MÉTÉO LANAUDIERE


Dans Lanaudière, aujourd'hui,
ciel variable, maximum 21.
Le soleil se couchera a 20h24, a Sainte-Julienne.

vendredi 17 mai 2024

Hypothèque

 
Je viens de renouveler mon hypothèque: Je passe de de 1,99% a 5,36%


MÉTÉO TERREBONNE ET RAWDON:
Dans Lanaudière, en cette nuit du 17 au 18 mai, il y aura des nuages et des averses.
Terrebonne: minimum 15 degrés.
Rawdon: minimum 13 avec possibilités de quelques orages entre 23h et minuit.
 

Jean-Baptiste de la Conception (1561-1613)

Jean-Baptiste de la Conception
En 1561, dans la ville d’Almodovar del Campo, en Espagne, le bienheureux Jean-Baptiste est né du saint mariage de Marc Garcia et d’Élizabeth Lopez. Élevé chrétiennement par ses parents, il montra très jeune des marques évidentes de piété et de mortification. Sainte Thérèse d’Avila qui, de passage en cette ville, se retirait chez les Garcia, l’encouragea à l’étude et aux pratiques de pénitence. Elle lui prédit même en deux circonstances qu’un jour il deviendrait le père réformateur d’une grande famille religieuse.

Stimulé dans sa ferveur, le jeune enfant pratiqua avec tant de zèle les austérités en usage à cette époque que sa frêle santé en ploya sous le faix. Son père intervint pour lui ordonner de cesser la rigueur de ses mortifications, mais Jean-Baptiste de répondre : « Si la pénitence m’a rendu malade, elle me ramènera aussi à la santé ». Et de fait, cela se produisit!

Sa grande intelligence, un des plus beaux génies de l’Espagne affirme Lopez de Vaga, se forma aux humanités et à la discipline philosophique dans les célèbres universités de Baeza et de Tolède. Élève des Carmes déchaux, il bénéficia non seulement de leur profonde culture mais aussi de leur esprit religieux. Il se décida même d’entrer dans ce saint Ordre lorsqu’un de ses parents, le P. Didace d’Avila, l’invita à s’inscrire au rang des Trinitaires chaussés.

Le 28 juin 1580, âgé de 19 ans, il revêtit la blanche bure a la croix bicolore, dans un des couvents de Tolède. Il se montra fervent religieux et disciple docile a l’école d’un professeur aussi saint que savant, le bienheureux Simon de Rojas, O.ss.t. Au terme de ses études, on lui la charge de prédicateur qu’il exerça avec un zèle tout apostolique dans la province de Castille.

Informé de l’érection d’une maison de la stricte observance telle qu’exigée par le concile de Trente, le bienheureux demanda son transfert, poussé par un désir de plus grande perfection. Sa requête fut d’abord refusée par son provincial. Mais le saint formula sa prière à Notre-Dame du remède pour obtenir enfin son envoi au couvent de Valdepagnas. La Mère acquiesça au désir de son enfant. Et voici que le bienheureux Jean-Baptiste reçoit son obédience non plus comme sujet, mais comme supérieur de la maison de la stricte observance.

Les difficultés ne tardèrent pas à surgir au sein même de l’œuvre naissante. La menace d’échec provenait surtout de ce que les religieux gardaient la possibilité de retourner en leur couvent respectif après un séjour plus ou moins prolongé a Valdepagnas. C’est pourquoi l’énergique supérieur crut nécessaire de s’adresser au Souverain pontife pour stabiliser les cadres de la réforme. Après un an et demi d’étude avec les religieux les plus éclairés et les plus saints de la ville éternelle, il présenta son projet à Clément VIII qui l’approuva par la bulle « Ad militantis Ecclesiae regimem », en date du 20 août 1599.

Toute sa vie, il s’appliqua à promouvoir le zèle pour l’observance religieuse et fonda dix-huit couvents ou il établit sa nouvelle famille religieuse réformée. Après avoir donné à ses fils spirituels les exemples les plus édifiants de charité, d’humilité, de fidélité, de pénitence, et les plus hauts enseignements mystiques contenus dans huit volumes de ses œuvres, il mourut saintement le 14 février 1613, l’âge de 52 ans.

Clément XIII a proclamé l’héroïcité de ses vertus le 10 aout 1760 et Pie VII l’a béatifié le 26 septembre 1819. Puisse notre bienheureux père réformateur recevoir avant longtemps les honneurs de la canonisation pour la gloire de la Très sainte Trinité et pour l’extension toujours grandissante de sa famille religieuse!

Jean-Paul Regimbal

Tiré de: Trinitas - revue du tiers-ordre et de l’archiconfrérie de la très sainte Trinité, Vol. 2 No. 1, janvier-février 1955, pp. 15 et 16. Copie originale disponible a la Société d'histoire de la Haute-Yamaska, a Granby (Fonds P049). Le bienheureux a été déclaré saint depuis la publication de cet article.

Journée internationale contre l'homophobie et la transphobie

 


Rencontre fort intéressante entre Joanne Marcotte et Éric Duhaime



jeudi 16 mai 2024

Kuujjuaq a Montréal: 1500 km en avion pour un T-Scan


Le système de santé du nord québécois est digne du tiers monde.


Ça n’a pas de bon sens. Des patients du Nunavik forcés de prendre l’avion pour obtenir une tomodensitographie (T-Scan).

Si le gouvernement québécois n’a pas les moyens de soigner les gens du nord du Québec, pourquoi ne fait-il pas une demande au privé?

Pour en savoir plus:
Des patients du Nunavik forcés de prendre l’avion pour obtenir un tomodensitogramme (Radio-Canada)

6 pistes pour améliorer l'accessibilité et l'efficacité du système de santé québécois

Hôpital de Granby

Comment améliorer l'accessibilité et l'efficacité du système de santé québécois?

1-Augmenter les effectifs;
2-Instaurer la pratique mixte en autorisant un médecin du réseau public à travailler dans le réseau privé;
3-Transmettre la gestion de certains hôpitaux à des entrepreneurs;
4- «Libéraliser» le réseau privé en permettant aux hôpitaux privés des hospitalisations de plus de 24 heures et ne pas restreindre le nombre maximum de lits d'hospitalisation;
5- Décentraliser (ce qui favorisera la gestion de proximité);
6- Autoriser l'assurance duplicative, c’est-à-dire un système mixte d'assurance privée publique.

Santé mentale

Transgenre

Le Pérou vient officiellement de classer les personnes transgenres et intersexuées dans la catégorie des «malades mentaux». Le ministère de la santé a déclaré que ce décret est le seul moyen pour les services de santé publique péruviens de «garantir une couverture complète des soins médicaux en matière de santé mentale».

Un peu de bonheur dans ma vie

Port Kent, État de New York (Photo: B.Voyer) 
SPIRITUALITÉ - Voulez-vous mettre un peu de bonheur dans votre vie ? Mettez-y de l’amour! Quand on aime beaucoup, la vie devient un charme ! Mais, l’embêtement, c’est de trouver pour notre amour un objet assez beau, assez bon et assez stable pour n’avoir pas à recommencer sans cesse à aimer.Une suggestion, chers amis : Aimez donc l’amour ! - L’amour ?... - oui, celui qui est amour : celui que saint Jean n’a pu nommer autrement tellement il en a saisi la ravissante activité. Pour lui, la très sainte Trinité s’est révélée sous un tel jour qu’il s’est écrié sans plus : “Deus charitas est : Dieu est l’amour : la Trinité est amour”.

J’entends déjà votre objection : “Mais la Trinité, c’est bien trop compliqué pour moi à comprendre ! Ça me prend tout pour dire mon chapelet et suivre ma messe ! Comment voulez-vous que je parvienne à passer mon temps dans la pensée de la Trinité ? Décidément, vous êtes un idéaliste, un emballé !”


Peut-être bien, mais ma conviction demeure que le bonheur se trouve dans l’amour et l’amour vrai, profond, stable, c’est l’amour même : la très sainte Trinité.


Un préjugé à vaincre
On s’imagine toujours que le mystère de la Trinité tient tellement du mystère qu’il n’a à absolument rien à y comprendre. Pourtant, c’est un mystère qui n’est guère plus mystérieux que les autres! Ainsi, à Noel, on s’empresse d’adorer le petit Jésus dans la crèche sans se créer de difficulté et, pourtant, c'est le mystère de l’incarnation sur lequel on médite à loisir! Durant la semaine sainte et le jour de Pâques, on se fait un devoir de suivre pas-a-pas le Christ souffrant et glorieux sans trop s’arrêter aux problèmes que suscitent vraiment les deux mystères de la rédemption et de la résurrection. Mais lorsqu’il s’agit de la Trinité, on se bute presqu’avec complaisance sur l’obstacle de notre faible raison, et on conclut: il n’y a rien à y comprendre. Or, ceci est absolument faux.


Une vérité à établir
Non seulement il y a quelque chose à comprendre dans le mystère de la très sainte Trinité, mais il y a même tout un programme de vie à y découvrir. Voilà, chers amis, ce que cette série d’articles - dont vous lisez actuellement le premier – voudrait vous aider à mieux saisir, à mieux apprécier. Je me contenterai cette fois-ci de vous en donner trois preuves.


UN: Quand on lit l’évangile avec cette préoccupation d’y trouver des lumières sur la Trinité, on est frappé de constater comme Jésus s’est “forcé les méninges” (pour ainsi dire) afin de faire comprendre à ses auditeurs cette sublime vérité. Dans toute la richesse de son vocabulaire, dans toute l’étendue de sa science naturelle et surnaturelle, Jésus n’a découvert que trois mots pour exprimer le fond de sa pensée. D’après lui, rien n’était plus apte à nous faire connaitre la première personne que cette idée de Père. Tout le monde possède un père et tout enfant vraiment digne de ce nom, aime tendrement son père. A l’idée de Père correspond nécessairement celle de Fils. Et voilà sous quel aspect Jésus s’est présenté au monde: il se dit Fils de Dieu, le Fils bien-aimé du Père. Enfin, pour nous présenter la troisième personne, il recourt à un moyen subtil: en deux circonstances – une fois a Nicodème et l’autre fois à ses apôtres - Jésus compare l’Esprit saint au souffle mystérieux qu’on ne peut voir mais dont en ressent les effets. Eh bien, dit-il, ce souffle est comme mon Esprit d'amour qui souffle où il veut. Or, l’amour, vous le savez tous, cherche l’union, l’unité. Et voilà! La Trinité, dans ses grandes lignes, n’est pas plus compliquée que cela à saisir: un Père qui aime tendrement son Fils, un Fils qui rend à son Père l’amour qu’il en reçoit au point de s’unir inséparablement a lui dans un souffle d’amour qui est l’Esprit saint.


DEUX: C’est si peu compliqué à comprendre que les Juifs, Caïphe surtout, l’ont compris du premier coup! On n’a pas trouvé de meilleur chef d’accusation pour condamner Jésus que ses propres paroles. Vous vous souvenez de la scène: “Par le Dieu vivant, ordonne le grand prêtre, je vous adjure de nous dire si vous êtes le Christ, le Fils de Dieu?” Jésus répond simplement: “Oui!” Et sa cause est jugée sans appel! Il a blasphémé, clame-t-on, car il a introduit en Dieu une autre personne que celle du Père. Pour eux, c’était tellement clair qu’ils ont crucifié Jésus le même jour.


TROIS: Vous êtes-vous déjà arrêtés à vous demander ce qui serait arrivé si Dieu n’était pas Trinité? Voici! D’abord, il n’y aurait pas de création car toutes choses ont été faites par le Fils et dans le Fils. C’est saint Jean qui nous l’assure dans son prologue. Et, de plus, pas d’incarnation ni de rédemption. Puisque le Fils n’étant pas, il ne peut pas venir vivre et mourir parmi nous. Pas d’Église non plus puisque la validité et l’efficacité de la mission de l’Église se tire entièrement de la divinité de son fondateur. Encore moins de sacrements puisque ceux-ci doivent nous transmettre la grâce de la rédemption en vertu de la passion et de la mort de l’homme-Dieu qui les a institués.


A vrai dire, sans la Trinité, notre sort serait des plus tristes à supposer même que nous ayons pu recevoir l’existence


Un programme à vivre

Dieu n’a certes pas l’habitude d’agir sans raison. Si donc, dans son amour, il a daigné nous révéler le mystère de la très sainte Trinité, c’est qu’il en attend des résultats. Le Christ qui nous l’a appris au péril de sa vie, n’a cessé de nous dire combien son Père nous aimait, combien lui-même nous aimait jusqu’à se livrer pour nous et combien il souhaitait pour nous la venue de son Esprit d’amour. Il semble donc impossible que cette vérité dynamique ne change rien dans nos rapports avec Dieu. Le désir de Jésus est cependant que nous vivions comme des fils reconnaissants envers notre Père du ciel. Il veut que nous soyons animés de son Esprit au point de nous exclamer face à Dieu: “Abba! Père!” Nous voici pour accomplir votre sainte volonté!”


Alors seulement pourrons nous affirmer avec conviction que la Trinité occupe dans notre vie une place d’honneur, la première place, la seule qui lui convienne en réalité.


Jean-Paul Regimbal


Tiré de la revue Trinitas - revue du tiers-ordre et de l’archiconfrérie de la très sainte Trinité, 4e année, No. 1, 1957, pp. 5 à 7. Disponible pour consultation a la Société d'histoire de la Haute-Yamaska, a Granby (Fonds P049).

Météo du 16 mai 2024 (prévisions de 8h30)

                                                                                                                      
Aujourd'hui à Sainte-Julienne, au cœur de Lanaudière,
ensoleillé avec passages nuageux max. 21.
Le soleil se couchera a 20h20.
(Photo: Benoit Voyer)

mercredi 15 mai 2024

La psycho-dynamique de la conversion


Le concept central de la Criminologie Clinique est celui de la RÉHABILITATION.  Grâce à l’évolution de la science criminologique, on a vu l’intérêt principal se déplacer de l’ACTE criminel vers la PERSONNE du criminel. Ainsi la Criminologie clinique se penche-t-elle sur le problème de l’HOMME, auteur d’un crime, afin d’en connaître les multiples aspects biologiques, psychologiques, sociologiques et culturels. Le but de cette minutieuse enquête, c’est de parvenir à poser un diagnostic précis et d’élaborer ensuite un plan de traitement afin d’aider le criminel à reprendre sa place dans la société. Or, le criminel ne parviendra jamais à se réinsérer dans le circuit social qu’à la condition de changer son comportement et de réviser le système de valeurs qui sous-tend ce comportement criminel.

Changer de comportement, réviser son système de valeurs réajuster son mode d’agir à un nouveau système de valeurs, qu’est-ce donc sinon la description du phénomène extraordinaire qu’on appelle la CONVERSION ? C’est même à se demander s’il peut y avoir une réhabilitation authentique et durable sans une authentique conversion ?

Notre brève étude voudrait d’abord définir le terme de « CONVERSION » avant de mettre en lumière la psycho-dynamique particulière de ce phénomène tel qu’observé chez certains criminels. Pour terminer, nous voudrions souligner les relations qui existent entre la CONVERSION et la RÉHABILITATION.

1.Définition

La langue française emploie le terme CONVERSION dans plusieurs sens : en langage militaire, la conversion signifie « un changement de front » ; dans la marine, la conversion désigne « un mouvement circulaire exécuté par un corps de bâtiment » ; En mécanique, on parlera d’un « centre de conversion ». En d’autres domaines, on parlera de « conversion de rente », de « conversion d’équations », de « conversion de maladie ».

Dans le contexte de la présente étude, le terme CONVERSION se réfère à un phénomène psychologique très précis. Il est pris dans son acceptation intellectuelle et morale bien qu’il conserve quelque chose de son acceptation physique. En effet, dans son sens PHYSIQUE, le terme « convertir » implique l’idée de se « tourner vers » un but nouveau, soir encore l’idée de « pivoter sur soi-même », soit enfin de « retourner et revenir vers son point d’origine ».

C’est donc au sens figuré et métaphorique qu’on emploie le terme CONVERSION sur le plan intellectuel et moral. De la notion d’orientation physique, on passe à celle de changement d’orientation intellectuelle et morale.

Au figuré, le terme CONVERSION évoquera encore l’idée de « tourner son attention vers quelque chose ou vers quelqu’un ». On rencontre encore le terme CONVERSION dans le sens de « se tourner vers un but » ou marque alors un objectif, une intention finale.

Dans un excellent ouvrage « LE PROBLEME DE LA CONVERSION » (1), le Rev. Père Paul Aubin, s.j., scrute en profondeur la signification du terme de conversion tel qu’employé par les auteurs profanes et sacrés. Au terme d’une exégèse rigoureuse, l’auteur reconnaît deux types de conversions : la conversion philosophique ou profane, et la conversion religieuse ou chrétienne.  En comparant les deux, l’auteur conclut :

« Conversion philosophique et conversion chrétienne n’ont souvent
de commun que le nom ; et pourtant, l’une et l’autre sont présentées
comme un mouvement essentiel de vie spirituelle et morale…
Leur différence apparaît vite si l’on fait attention à certaines expressions
que les uns emploient plus facilement que d’autres…
Le christianisme, par exemple, unit très usuellement de mot
« épistrophe » au mot « metonoiein ». Rien de tel chez les
philosophes ou l’expression « se tourner sur soi-même » est
typique » (p.186).

En d’autres termes, la conversion chrétienne est « vers le Seigneur » et implique le dépouillement de soi-même pour adopter les idées nouvelle (métanoia) alors que la conversion philosophique ou profane se fait « vers soi-même » et implique l’idée d’une découverte progressive de ses ressources personnelles.

Dans le contexte de la psychologie moderne, il faudrait rapprocher la « conversion philosophique » a « l’insight », c’est-à-dire a un effort d’introspection et d’auto-analyse qui permet au sujet de prendre conscience de soi-même et de se situer dans le contexte global de la vie sociale.

Par ailleurs, la conversion chrétienne repose essentiellement sur la découverte de QUELQU’UN vers qui on se retourne. C’est la découverte de l’AUTRE avec qui on établit des rapports de personne à personne, et cet AUTRE c’est DIEU. C’est donc la prise de conscience de soi-même mais en face d’un AUTRE vers lequel on tend. Au lieu de se situer soi-même au sein de contingences bio-psycho-socio-culturelles, le converti se situe par rapport à une PERSONNE, qui est un absolu et dont dépend un plan universel de salut au sein duquel on a sa place précise ; une personne qui propose des valeurs nouvelles ; valeurs qui exigeront, par voie de conséquence, un comportement nouveau.

La conversion profane ou philosophique marque un certain retour à l’origine. L’homme, en se tournant vers soi-même, veut connaître sa place dans l’ensemble du cosmos. L’intelligibilité de son existence résulte de la synthèse qu’il réussit à faire autour de son point d’origine. La conversion religieuse ou chrétienne, elle, se fonde sur la découverte de DIEU et se situe par rapport à l’Alliance qui marque l’origine des rapports interpersonnels entre les deux, entre la créature et son créateur, entre l’homme et son Dieu. Le philosophe cherche à se mettre au diapason du Cosmos d’où résultera une sorte d’harmonie existentielle entre la nature et lui ; le chrétien, pour sa part, vise à se mettre en harmonie avec la volonté de Dieu, assuré par là qu’il sera en parfaite harmonie avec l’ensemble de l’univers.

II. La démarche

Que nous envisagions la conversion profane ou la conversion religieuse, il reste toujours que cette conversion est « un acte de la raison qui implique un changement radical dans la conduite et la disposition intérieure du caractère ». Il y a une prise de conscience de certaines valeurs et prise de position en face de ces valeurs de sorte qu’il en résulte chez l’individu, une nouvelle manière de voir les choses et un comportement tout différent de celui qu’il avait auparavant.

Or, ce changement, cette transformation du sujet, ne peut se faire que progressivement et par étapes. Ce qui nous intéresse plus particulièrement, au ou nous en sommes, ce n’est pas le CONTENU du système de valeurs proposé. Ce n’est pas, non plus, le mode naturel ou surnaturel selon lequel cette transformation s’opère chez le sujet en voie de conversion. Ce que nous désirons souligner, c’est la dynamique propre qui caractérise le phénomène de la conversion tel qu’observé chez certains criminels. C’est donc l’aspect psychologique plutôt que théologique qui revient ici notre attention.

On pourrait distinguer cinq phases dans la démarche de retour qu’est la « conversion » :

1-La révolte contre l’ordre existant ;
2-La prise de conscience que cette révolte est sans issue ;
3-La prise de conscience des valeurs proposées ;
4-La prise de position en face de ces valeurs ;
5-La mise en pratique de ces nouvelles valeurs.

On remarquera que la conversion ne suit pas une démarche rectiligne et ascensionnelle vers un sommet. Au contraire, il s’agit plutôt d’un mouvement d’oscillation pendulaire. C’est une marche dialectique qui procède par mode de négation et d’affirmation.

Le sujet commence par se poser en s’opposant à l’ordre existant. Mais, il se rend compte que cette opposition est stérile puisqu’elle aboutit à l’absurde. C’est pourquoi il décide de s’opposer à son propre état de misère. En s’opposant a sa misère, il cherche à se poser dans un ordre nouveau qui est le contraire de sa misère. Cependant, il ne peut s’intégrer dans cet ordre nouveau qu’en renonçant aux anciennes valeurs. Finalement, le sujet ne peut selon les nouvelles normes et valeurs que s’il renonce pratiquement à son ancien comportement. Ce n’est qu’au terme de ce mouvement d’oscillation du négatif au positif et du positif au négatif que le sujet finit par retrouver son équilibre dans la paix et la loi qui accompagnent le repos.

Chez le délinquant, comme chez le criminel, cette démarche de la conversion prend véritablement le sens d’un drame existentiel, En effet, c’est tout l’être qui est atteint : son mode de vie, sa façon de penser, sa façon d’agir, son échelle de valeurs, son image « de soi », son idéal suprême. Il s’agit, pour lui, de restructurer toute sa personnalité de fond en comble. Cela ne peut se faire sans de violentes oppositions. C’est pourquoi le mouvement oscillatoire dont nous avons déjà parlé prendra d’autant plus d’amplitude que le sujet est plus attaché à sa vie criminelle.

1-La révolte contre l’ordre existant

Le trait caractéristique de toute personnalité délinquante, c’est d’affirmer son autonomie en s’opposant à l’ordre établi. Tout ce qui compte à ses yeux, c’est de faire selon sa propre volonté, sans égard pour les autres, et surtout, sans entrave de la part des autres. Toute intervention de l’autorité devient un outrage à sa personnalité. Toute forme de contrôle devient une atteinte à sa liberté.

Il ne faut donc pas se surprendre de constater que le délinquant ou le criminel accueille avec tant d’hostilité les premières démarches du prêtre ou du thérapeute. La réaction sera d’autant plus violente que le sujet se sent plus menacé. Il se livre à toutes sortes de généralisations outrancières à l’égard des personnes qui tentent de le secourir. Il prétend qu’il veut la paix et rien ne sert de perdre son temps avec lui. En réalité, c’est sa façon à lui de crier au secours.  Ce qu’il faut par-dessus tout durant la première phase, c’est une attitude sereine, compréhensive et pleine de tact pour ménager les susceptibilités du sujet qui reviendra malgré les apparences contraires.

2-La prise de conscience que cette révolte est sans issue

L’échec de cette première approche n’est qu’un échec apparent. En réalité, le sujet a subi un choc d’autant plus grand que sa réaction a été plus violente. Ce qui le trouble surtout, c’est de voir qu’on ne l’a pas rejeté. L’angoisse qu’il en ressent remet en question l’équilibre (d’ailleurs instable) de sa personnalité. A cause de son angoisse, il va revenir auprès de son « ennemi ». Il va scruter la valeur et l’authenticité de la personne qui a osé lui parler ainsi. Progressivement, il se rend compte que sa position est absurde. Il prendra conscience, parfois avec acuité douloureuse, qu’il est privé de beaucoup de choses, principalement de sa liberté, a cause de son esprit de révolte. Sa capacité d’introspection s’avise et il se découvre toutes les misères. Le fait que sa misère est le résultat de sa volonté propre lui inspire un tel dégoût qu’il se croit irrémédiablement perdu à jamais.

Durant cette deuxième phase, le sujet continue à opposer des fins de non-recevoir à toute forme de solution que pourrait lui suggérer le prêtre ou le thérapeute. Mais on sent que la principale objection n’est plus l’obstination aveugle.  Il devient de plus en plus apparent que le sujet ressent une profonde impuissance a tout bien. Il avoue qu’on aurait pu réaliser quelque chose avec lui si on l’avait connu plus tôt, mais actuellement tout est perdu. Le succès éventuel des conseils proposés durant cette seconde phase dépendra, dans une large mesure, de la qualité des relations interpersonnelles établies à ce moment précis. Le sujet fait du « testing » pour mesurer le degré de sincérité et le désintéressement authentique qui motivent la personne qui le traite. S’il découvre la moindre faille chez cette personne, le délinquant en tirera un argument suffisant pour légitimer sa persévérance dans la voie du mal.

3-La prise de conscience des valeurs proposées

Abimer par l’absurdité de sa révolte, le délinquant ou le criminel prend progressivement conscience de ce qu’il aurait PU ETRE, de ce qu’il aurait DU ETRE. Il se surprend de n’être pas encore détruit par sa propre bêtise et commence à découvrir que l’univers n’est pas fait seulement de haine et de vengeance. Il se rend compte peu à peu qu’il y a place pour l’amour et le pardon. Mais l’unique moyen pour lui de bénéficier de cet amour et de ce pardon, c’est de se conformer aux valeurs qu’on lui a proposées durant ses heures d’angoisse. Il se plaît à comparer le bonheur relatif qu’il éprouvait plus jeune lorsque ces valeurs avaient pour lui quelque signification, avec le malheur qu’il éprouve depuis qu’il a rejeté ces mêmes valeurs. Comme l’expérience lui a prouvé hors de tout doute qu’il s’était trompé, il se voit dans la possibilité de sortir de son erreur en suivant les conseils d’un autre. Il se risque donc à accorder une certaine crédibilité au système de valeurs proposé par cet autre. Après tout, il n’y a rien à perdre. Puisqu’on ne peut plus aller plus bas, il ne reste plus qu’à monter plus haut.

Au cours de la troisième phase, le sujet perd beaucoup de son anxiété. A force de se faire répéter que tout n’était pas perdu et que seul l’effort personnel parviendrait à vaincre les obstacles, il finit par retrouver un peu de cal intérieur. A la faveur de cette accalmie, il peut réfléchir davantage au contenu du système de valeur qu’on lui propose. Il manifeste une certaine docilité à ce qu’on peut lui dire et parfois il ressent une impression de découverte sensationnelle. Le réconfort qu’il en éprouve le stimule à vouloir en savoir plus long sur la question. Ce qui caractérise sa démarche, c’est la formulation négative de son enquête. Il procède par objections et passe au crible de la critique les réponses reçues. Il semble préoccupé de savoir si la personne qui lui parle croit vraiment aux valeurs qu’elle propose. Ce qu’il analyse, ce n’est pas tellement le RAISONNEMENT mais bien le COMPORTEMENT de son interlocuteur. Ce qu’il redoute le plus, en effet, c’est d’être dupe de quelques paroles mielleuses qui ne correspondent à rien. Sa révolte n’en deviendrait que plus agressive, et son obstination dans le mal plus enracinée.

4- La prise de position en face de ces valeurs

Au terme de cette longue et pénible évolution, le sujet en arrive au point crucial de la conversion. Il avoue s’être trompé et d’avoir végété trop longtemps dans une révolte stérile. Il avoue également que tout ce qu’on a pu lui dire jusque-là est plein de bon sens. Mais reste à franchir l’étape majeure de la décision en face des valeurs proposées. Bien des liens sensibles et psychologiques retiennent le sujet dans ses dispositions antérieures. Sur le plan intellectuel et moral, il veut vraiment s’engager dans la voie nouvelle. Les valeurs humaines, sociales et morales qui lui ont été présentées, exercent sur lui un réel pouvoir de séduction. Il peut parler avec enthousiasme du bien qui l’attire et désire réellement accomplir, mais sur le plan pratique, les œuvres ne sont pas conformes aux idées.

La principale difficulté, qui compromet le succès de cette quatrième étape, c’est une fausse interprétation de l’ambiguïté que l’on constate chez le sujet. On est porté à taxer d’hypocrisie ou de lâcheté l’attitude ambivalente du sujet. Il dit une chose, mais en fait une autre ; il promet de bien faire et le voilà en rechute ; il gagne notre confiance puis semble profiter de la première occasion pour trahir cette même confiance.

Loin d’être de l’hypocrisie ou de la lâcheté, cette apparente incohérence est le signe de l’effort réel que fait le sujet pour sortir de l’ornière. Il faut plus qu’une bonne résolution pour tenir droit dans le bon chemin. Il faut des efforts, des rechutes et des relèvements. Il n’existe pas réhabilitation sans une certaine marge de récidive chez les criminels et les délinquants authentiques. C’est pourquoi, il ne faut ni blâmer, ni condamner, ni rejeter le sujet à la suite de ces récidives inévitables. L’essentiel, c’est de lui projeter une image positive de soi-même et de veiller à ce que les rechutes soient plus rares et moins graves d’une fois à l’autre. Ce à quoi il faut s’attacher avant tout, c’est l’orientation générale de la volonté du sujet. Tant que ce dernier conserve la conviction qu’il peut bien faire s’il le veut, tant qu’il croit possible de sortir de son impasse en appliquant les principes qu’on lui enseigne, la conversion est entre bonne voie.

5-La mise en pratique des nouvelles valeurs

La différence essentielle entre la quatrième et la cinquième phase, c’est que la quatrième se joue principalement au niveau de l’intelligence spéculative tandis que la cinquième se situe au niveau du jugement pratico-pratique et de la volonté expresse. Il ne s’agit plus d’une simple CONFORMATION de son esprit aux principes et aux valeurs proposées; il s’agit bien plutôt d’une CONFIRMATION EN ACTE de ces mêmes valeurs. Il a fallu quatre longues étapes pour mettre sur pied les structures d’une nouvelle personnalité en substituant des valeurs humaines, sociales et morales aux valeurs délinquantes de l’individu. La cinquième phase se concentre davantage sur le fonctionnement pratique de la personnalité globale. Le sujet éprouve une certaine crainte de s’engager à corps perdu dans la nouvelle voie. Il craint par-dessus tout, les jugements de ses anciens compagnons qui le traiteront DE DÉGONGLÉ, DE TRAITE, DE LACHE, etc… Il éprouve un certain malaise d’avoir laissé tombes ses amis d’autrefois. Il n’échappe pas à un certain sentiment de culpabilité d’avoir trahi le « gang » ou les anciens copains. Les difficultés concrètes de l’engagement humain, social et chrétien lui pèsent réellement sur les épaules au point qu’il éprouve de la nostalgie profonde de la « belle vie » du passé. Ce n’est qu’après avoir réussi cette dernière étape avec succès que l’on peut parler sérieusement de CONVERSION.

Le danger, que court le prêtre ou le thérapeute durant cette dernière phase, c’est de se montrer trop « protecteur ». Il faut amener le sujet à voler peu à peu de ses propres ailes. On jugera de la maturité de ce dernier d’après sa capacité d’autodétermination dans le bien. C’est une étape d’affranchissement progressif qui doit se terminer par l’indépendance totale du sujet à l’égard de son thérapeute. Cela n’est possible, évidemment, que si le sujet a bien réussi l’intériorisation des normes et principes de la vie normale. Il faut donc que le sujet soit exposé suffisamment aux chocs de la vie courante pour éprouver la solidité de sa conversion, sans quoi le résultat de nos efforts ne sera pas à la hauteur du but proposé.

III. Relations entre la réhabilitation et la conversion

Si on accepte que la réhabilitation soit « un processus psycho-social de rééducation et de resocialisation des personnalités délinquantes ou criminelles » il devient impossible de dissocier la RÉHABILITATION de la CONVERSION. Peut-on espérer logiquement qu’un criminel retourne à la vie normale sans qu’il ne se produise en lui de changement en profondeur. Le comportement social d’une personne n’est pas seulement le dressage de cette personne a certains réflexes conditionnés. Il faut que le comportement extérieur soit de certaines valeurs.

On peut s’attendre à ce qu’un délinquant ou un criminel change sa manière d’agir sans d’abord changer sa manière de penser et sa manière de juger le monde qui l’entoure, sans qu’il n’ait pris une claire conscience de la place qu’il occupe réellement dans l’ensemble de ce monde? Pour ce faire, il doit revenir sur lui-même et se situer dans l’univers qui l’entoure; en d’autres mots, il doit au moins se « convertir » dans le sens profane du terme.

Par ailleurs, comme il s’agit pour le délinquant de S’OUVRIR A L’AUTRE et d’intégrer dans sa personnalité globale cette perception DE L’AUTRE, il importe souverainement, pour l’efficacité et la durabilité de sa réhabilitation, que la conversion profane se prolonge et s’achève dans la conversion religieuse. En effet, cette découverte de l’Autre, cette prise de conscience d’une Personne à connaître, à aimer et à imiter, place le sujet dans une perspective beaucoup plus large et dans un climat beaucoup plus favorable à la réhabilitation complète de sa personnalité. Toutes les valeurs humaines, sociales et morales sont doublées en quelque de valeurs surnaturelles. De plus, le sujet ne se sent plus seul en face de soi-même pour vaincre les obstacles intérieurs et extérieurs a lui-même. Il peut compter sur la PRÉSENCE de l’Autre pour surmonter l’anxiété de l’isolement et surtout, il peut compter sur le SECOURS de l’Autre – la grâce – pour triompher des obstacles courants.

Il ne faudrait pas croire pour autant que la réhabilitation se limite à la conversion et vice-versa. S’il est vrai qu’il ne peut y avoir de réhabilitation efficace et durable sans une authentique conversion, il est également vrai de dire qu’une conversion sans réhabilitation n’est ni efficace ni durable. Retour sur soi-même, retour vers Dieu doivent faire partie d’un programme sérieux de réhabilitation pour le délinquant criminel. Mais ce programme de réhabilitation pour le délinquant et le criminel doit être beaucoup plus vaste et beaucoup plus diversifié que la simple conversion profane ou religieuse.

Ce qu’il reste à souhaiter, en terminant, c’est que les programmes de de réhabilitation tiennent davantage compte dans l’avenir de la nécessité d’un solide programme moral et religieux pour assurer l’efficacité et la durabilité de leur œuvre.

Jean-Paul Regimbal

Tiré de la revue Trinité Liberté, Vol.6 No 3, décembre 1974, pp.7 à 15. Copie disponible chez: BANQ (PER120)

SONDAGE LÉGER: QS perd 6 points. Le PCQ fait son meilleur score depuis les élections générales québécoises

mardi 14 mai 2024

Décès de Mélanie Renaud


Ce 13 mai, au Centre d’hébergements en soins palliatifs de La Prairie, est décédée la chanteuse Mélanie Renaud. Elle avait 42 ans. Elle souffrait d'un cancer des ovaires. Avec sa voix inoubliable, elle a marqué nos mémoires.  

Premières tentatives de fondation des Trinitaires au Canada


Si on pouvait retracer à ses origines le rayonnement trinitaire au Canada français, il nous faudrait remonter, a notre grande surprise, jusqu’au 28 janvier 1662. C’est en effet à cette date que le T.R.P. ministre général Pierre Mercier a reçu au nombre des archiconfrères de la très sainte Trinité, M. Louis-Ango de Maizerets.

C’est par l’intermédiaires de cet ecclésiastique venu de France, élevé a la dignité de vicaire général du diocèse de Québec le 6 novembre 1678 et l’archidiacre en 1684, que l’archiconfrérie trinitaire est introduite en Nouvelle-France.

Le 27 avril 1700, l’abbé François Dupré, curé de Québec depuis 1694, obtient du T.R.P. Augustin Gandolphe, visiteur provincial, en Avignon, des Trinitaires réformés, la faculté d’ériger dans son église et en tout autre lieu, l’Archiconfrérie de de la très sainte Trinité avec la permission préalable de Mgr l’évêque de Québec.

Dix-neuf ans plus tard, le souverain pontife lui-même, Clément XI, reconnait l’archiconfrérie du même Ordre érigé a l’Hôtel-Dieu de Montréal. Il lui adresse le 17 juin 1719 un bref le 17 juin 1719 un bref apostolique lui accordant des indulgences plénières et partielles pour ses membres. Mgr de Saint-Vallier promulgue ce bref le 29 septembre 1720, alors que le P. Cholenec, jésuite, agit comme aumônier de cette confrérie montréalaise.

Il faut attendre au siècle suivant pour constater un nouvel élan de ferveur trinitaire a Montréal. Sous la vigoureuse impulsion de Mgr Ignace Bourget, un culte de la Trinité et des saints trinitaires est nettement favorisé.

En vertu de son pouvoir épiscopal, il érige, au nord de Joliette, deux nouvelles paroisses : l’une dédiée à saint Félix de Valois en 1843 et l’autre à saint Jean de Matha en 1855.

Il suffira de deux ans à peine pour voir ces démarches aboutir à leur conclusion logique : la fondation des fraternités trinitaires dans les limites territoriales de sa juridiction, grâce a des facultés spéciales qui lui sont octroyés le 27 septembre 1857.

Se rendant à la ville éternelle pour son voyage « ad limina » en 1862, monseigneur Bourget se fait un devoir de rencontrer le T.R.P. Antoine de la mère de Dieu, ministre général de l’Ordre et d’entretenir avec lui des relations d’amitiés consignées dans les archives romaines de notre couvent de Saint-Chrysogone.

Ayant assisté à la canonisation de saint Michel des saints le 8 juin 1862, Mgr Bourget profite de l’occasion pour presser les Trinitaires à fonder un couvent dans son diocèse. Pour répondre à ses désirs le chapitre général décrète le 1er juillet 1862 que les « les pères (qui s’étaient offerts) seront envoyés au couvent de Faucon pour prendre quelque pratique de la langue française et y attendre l’époque du départ, car dans la région ou les Trinitaires son appelés on parle l’idiome français ».

L’histoire conserve heureusement le nom de quelques-uns de ces premiers missionnaires : les PP. Antoine de l’Assomption et Étienne de l’Addolorata. Mais, par la suite de difficultés économiques de part et d’autre, ce projet de fondation canadienne ne connut pas de lendemain.

De retour au Canada dès le mois d’aout de cette année 1862, Mgr Bourget use déjà des privilèges acquis récemment de la curie romaine en faveur des Filles hospitalières de Saint-Joseph (les Sœurs de l’Hôtel-Dieu de Montréal). Ce n’est plus seulement une archiconfrérie qui a son siège dans l’église de l’Hôtel-Dieu, mais bien la première fraternité canadienne du tiers-ordre trinitaire érigée canoniquement le 1er septembre 1862.

Le digne évêque ne veut pas limiter à ce geste canonique sa vive admiration pour l’Ordre de la très sainte Trinité. Lui qui avait assisté à la glorification du grand mystique saint Michel des saints pousse maintenant sa condescendance au point d’ouvrir en 1864 une troisième paroisse sous le patronage d’un saint trinitaire. La paroisse Saint-Michel-des-saints, qui compte aujourd’hui une population de 2500 âmes, complète la trinité des paroisse dédiées par Mgr Bourget aux saints trinitaires dans la région de Joliette.

Même si ces premières tentatives de fondation trinitaire au Canada n’ont pas connu tout le succès que nous aurions désiré, il reste cependant que ce sont peut-être ces démarches éloignées qui ont rendu possible la fondation, définitive cette fois, de l’Ordre trinitaire à Montréal en 1924.

Jean-Paul Regimbal


Tiré de Trinitas - revue du tiers-ordre et de l’archiconfrérie de la très sainte Trinité, 5e année, No. 2, février juin et juillet 1959, pp. 18 et 19. Revue conservée dans le fonds P049 de la Société d'histoire de la Haute Yamaska, a Granby.

Semaine des victimes et survivants d'actes criminels

 


Semaine nationale pour la famille et la vie