23 septembre 2025


LE BALADO: Le père Eugène Prévost


ARTICLE DU JOUR: La bienheureuse Émilie Tavernier - Gamelin


La bienheureuse Émilie Tavernier - Gamelin

Par Benoit Voyer

23 septembre 2025

C’est le 19 février 1800, à Montréal, que nait Émilie Tavernier, dit Sanspitié, fille d’Antoine Tavernier et Marie-Josephe Maurice. Elle est leur cinquième enfant.

En 1804, décède celle qui lui a donné la vie. C’est une tante, du côté de son père qui veillera sur elle. Son père la suivra dix ans plus tard.

Le 4 juin 1823, Émilie Tavernier épouse Jean-Baptiste Gamelin. Elle a 23 ans. Lui 50 ans. Son mari qui a jadis été cordonnier, est pomiculteur. Il a la réputation d’homme bon, intègre et généreux. Un jour, en parlant d’eux, Mgr Ignace Bourget dira: « Les coeurs charitables se reconnaissent et s'unissent: on en a la preuve dans le mariage d’Émilie Tavernier à Jean-Baptiste Gamelin. »

Une série de deuils affligera Émilie. En moins de cinq ans, elle perdra son époux et ses enfants. Elle restera seule avec un enfant handicapé mental qu’elle avait adopté avec son homme.

Elle vit des heures difficiles. Pourquoi? « Que veut de moi le Seigneur ? » Le prêtre qui l’accompagne spirituellement depuis quelques années l’écoute et tente de la consoler.

Elle finit par se consacrer entièrement aux plus pauvres qu’elle rencontre.

A 42 ans, elle fait des vœux privés chasteté totale jusqu’à sa mort, de service des pauvres pour toujours, de vigilance sur ses conversations pour qu'en elle la charité soit toujours grandissante et d'enlever tout luxe et toute parure dans les vêtements qu’elle porte.

Au fait des œuvres de charité d'Émilie Tavernier-Gamelin, Mgr Ignace Bourget veut en assurer la permanence en fondant une communauté religieuse. Ainsi, la Congrégation des Soeurs de la Providence est fondée en 1843. Émilie en deviendra la première religieuse.

Le 23 septembre 1851, Émilie quitte ce monde

Émilie Tavernier-Gamelin est déclarée « bienheureuse » par le Pape Jean-Paul II le 7 octobre 2001, sur la Place Saint-Pierre, à Rome.

Vers la canonisation

Le 20 octobre 2024, à 17h, Journée mondiale des mission et jour de la canonisation de Marie-Léonie Paradis, dans la cathédrale Marie-Reine-du Monde, à Montréal, l'archevêque catholique de Montréal, Mgr Christian Lépine, préside une messe spéciale a l'occasion du lancement du procès diocésain en vue de sa canonisation. Un nouveau miracle serait survenu.

Dans son introduction à la célébration, Mgr Lépine lance : « Faire mémoire d’Émilie Tavernier-Gamelin en rappelant la vie et l’œuvre de la bienheureuse nous garde dans l’émerveillement et l’action de grâce. Que notre célébration soit un chant d’amour et de reconnaissance au Dieu Providence pour le don d’Émilie […] et de tous ceux et celles qui, aujourd’hui comme hier, désirent « se faire Providence » pour demain »,

Pour cette célébration multilingue, qui dure près de deux heures, Christian Lépine est bien entouré. Il est notamment possible de reconnaître l’abbé Aleksander Dudik, vice-chancelier et président de l’enquête diocésaine; Chantal Labrèche, chancelier au diocèse montréalais; le père Alain Vaillancourt, curé de la cathédrale, Lorena Otero, celle qui raconte quotidiennement et avec passion l’histoire de la « sainte » aux visiteurs qui se présentent au musée du Centre Émilie-Gamelin depuis près de 20 ans; et, presque toutes les Sœurs de la Providence capables d’être présentes.

La grand-messe débute avec une quinzaine de minutes de retard. Un problème de circulation retarde l'arrivée de deux autobus de religieuses, les principales intéressées par cet événement rendant hommage à leur fondatrice.

En entendant la première lecture de l’eucharistie, tiré du livre biblique des Proverbes, il est impossible d’oublier la mémoire de Jean-Baptiste Gamelin, l’époux d’Émilie, mort beaucoup trop jeune et qu’on oublie bien souvent lorsqu’on fait mémoire de celle qu’il aimait de tout son cœur : « Une femme parfaite, qui la trouvera? Elle est précieuse plus que les perles! Son mari peut lui faire confiance : il ne manquera pas de ressources. Elle sait choisir la laine et le lin, et ses mains travaillent volontiers. Elle est debout quand il fait encore nuit pour préparer les repas de sa maison. […] Ses doigts s’ouvrent en faveur du pauvre, elle tend la main au malheureux. »

Dans son homélie, l’archevêque est, comme à son habitude, bref et simple. Il souligne qu’Émilie Gamelin a « su percevoir la dignité éminente de chaque être humain » et que « la sainteté ne réside pas juste dans les choses extraordinaires, mais dans les gestes simples du quotidien ». Il insiste sur le fait que, à la suite d’Émilie Tavernier, « chacun est appelé à devenir un instrument pour défendre les plus pauvres et la justice sociale ». Enfin, il souhaite qu’avec le procès diocésain en vue de sa canonisation, le diocèse de Montréal trouve des pistes d’inspiration pour l’avenir de sa grande communauté de foi.

Dans l'introduction du livret de la célébration, on indique qu'en ce moment, il reste « encore trois étapes à franchir pour qu'une personne béatifiée puisse être canonisée et déclarée sainte. Tout d'abord, le présumé miracle doit être jugé légitime par un tribunal diocésain composé de juges, après que ceux-ci ont entendu des témoignages et examiné des documents. Deuxièmement, la recommandation et la documentation sont envoyées au Vatican pour une enquête complémentaire. Enfin, si les conclusions de l’enquête sont positives, la recommandation de canonisation est transmise au pape […] pour qu’il prenne les mesure nécessaires ». Ainsi donc, il faudra, fort probablement, au moins une vingtaine d’années encore avant qu’elle soit déclarée « sainte ».

Le 24 septembre de chaque année a lieu la mémoire liturgique de la bienheureuse Émilie Tavernier – Gamelin.

Le bienheureuse Émilie Tavernier-Gamelin repose chez les Soeurs de la Providence, 12055, rue Grenet, a Montréal


SUR LA ROUTE: Le Berceau de Sainte-Anne-de-LaPocatière

 



Le Berceau de Sainte-Anne-de-La-Pocatière, au Bas Saint-Laurent.
Le 26 septembre, l'article du jour sera consacré a l'histoire de ce site historique

PAROLE DE René Lévesque


NATURE: Les îles de Berthier


Les îles de Berthier, dans la région de Lanaudière

LES GRANDS ESPACES avec Benoit Voyer (2)


POLITIQUE: Réduire davantage le fardeau de la dette


Réduire davantage le fardeau de la dette

Monsieur le Ministre,

Vous avez raison de dire que «la réduction de la dette n’a rien de honteux ». Votre gouvernement montre une véritable vision à long terme. Il faut vraiment cesser de vouloir hypothéquer l’avenir de nos enfants. Il en va de la responsabilité de l’État de faire cet acte de courage. Et je me réjouis des efforts concrets que vous faites. En 1998, la dette s’élevait à 583,2 milliards. Aujourd’hui, à 501,5 milliards. Ce n’est pas rien! Dans peu de temps, ce sont 100 milliards qui auront été soustraits de notre fardeau fiscal

On connaît le désastre qu’une telle dette représente lorsqu’il y a une hausse des taux d’intérêt de 1 % ou 2 %. A chaque fois, des milliards s’ajoutent au fardeau fiscal des Canadiens et des canadiennes. Cela nous empêche d’investir des montants significatifs en santé et dans les services sociaux.

Comme vous l’avez souligné devant le comité des finances de la Chambre des commîmes, il est important, voire urgent, de réduire le boulet fiscal que nous avions avant la retraite massive des baby-boomers en 2010.

Pendant plusieurs années, nous avons voulu vivre à crédit. Maintenant, ayons la responsabilité de nos choix. Payer ses dettes est un règle morale essentielle. Après tout rendons à César ce qui est à César. Au lieu de se demander comment nous allons utiliser nos surplus budgétaires, la question est plutôt de savoir ce que nous pouvons faire de plus pour diminuer ce fardeau qui nous coûte vraiment trop cher.

Recevez, Monsieur le Ministre, l’assurance de ma haute considération et mes salutations les meilleures.

Benoit Voyer
Montréal, le 17 novembre 2004 

(Le Devoir, 23 novembre 2004, p. A6)