ARTICLE DU JOUR: Etre grand-père et grand-mère
Par Benoit Voyer
29 août 2025
En raison de notre distance géographique, je n'ai pas pu beaucoup connaître mes grands-parents, ce qui m'a empêché de développer un lien émotif fort avec eux. Cela m’a grandement manqué.
Je n’avais pas un an lorsque grand-père Edgar est décédé. Le départ de mon grand-père Louis a eu lieu alors que j'avais 7 ans. Quant à grand-mère Alice, j'avais 14 ans. Il y a donc grand-maman Claire que j’ai connue davantage. D'ailleurs, j'ai été parmi les quatre derniers (et le seul petit enfant) à la voir le soir de sa disparition.
Aujourd’hui, je suis devenu le grand-père et le grand-père par alliance de petits-enfants animés et très intelligents. Je suis fier de Raphaël (qui réside à Granby), Léo et Laure (qui habitent à Dorval), Gabriel et Samuel (de Joliette) et Mason et Violet (de Welland, en Ontario). J'apprécie les voir et les revoir.
Le métier de grands-parents
Actuellement, en moyenne, les grands-parents ont quatre petits-enfants. Aucun rapport avec les familles nombreuses du début du XXe siècle. Ce chiffre plutôt bas rend la création d'une relation individuelle avec chacun d'eux vraiment plus facile. C'est un cadeau pour les grands-parents modernes.
Au fil du temps, il y a eu des changements dans les attentes envers les grands-parents.
Être grand-parent est un magnifique métier qui demande quelques savoir-faire. La première chose qu'ils doivent faire est d'apprendre à marcher sur des œufs.
Les grands-parents sont: les héros, les équilibristes des relations intrafamiliales, les jongleurs, les magiciens, les inventeurs d'histoires, les faiseurs de gâteaux d'anniversaire à thèmes, les grands-pères bricoleurs ou jardiniers, les grands-mamans du mercredi dont on est heureux qu'elles existent.
Outre la force du lien qu’il y a entre les générations, nombreuses sont, pour les grands-parents, les occasions de solidarité familiale : petites aides - ou grandes aides - au quotidien soulagent les jeunes familles, que ce soit dans les tâches ménagères, ou autres, permettant aux mamans de concilier vie familiale et vie professionnelle : sortie d'école, aide aux devoirs, garde d'enfants, loisirs, maladie de l'enfant ou de la maman... Ils sont souvent dans l'obligation de pallier le manque de solutions de garde pour les jeunes enfants ou de le compléter, et sont parfois les bouche-trous des uns et des autres. Ils sont tellement plus!
Les grands-parents jouent un rôle essentiel dans la transmission de l'histoire familiale et le rôle de témoin. En Afrique on décrit les Anciens comme des « Bibliothèques de la vie » Ainsi, « lorsqu’un ancien meurt, c'est toute une bibliothèque qui est perdue ».
Sans pour autant prendre la place des parents, les grands-parents ont un rôle « d'éducateurs en second ». Cette place est particulièrement appréciée des plus jeunes pour lesquels ils sont, et resteront toujours « les racines de la famille », « les passeurs de mémoire », « les transmetteurs de l'histoire et des valeurs familiales », « les gardiens du lien entre les générations ».
Les « nouveaux grands-parents » veulent comprendre, s'engager, prendre une part active, constructive et créative dans la vie familiale et dans la société. Ils veulent, à leur mesure, favoriser et améliorer le dialogue entre les générations, apporter aux jeunes parents et aux petits-enfants du temps, partager leurs expériences, leurs savoirs, leurs valeurs, comme que la tolérance, le respect, et enfin, leur offrir de l'amour tout simplement, pour leur faire découvrir un monde heureux, un monde meilleur.
Ils veulent participer activement et jouer à l'avenir « un rôle à développement durable » par des actions concrètes.
Il faut parler du rôle précieux que les grands-parents jouent dans la vie de famille. Ils constituent la plus grande garderie du pays.
· Ils aident et soutiennent fréquemment les parents en difficultés;
· Ils sont des acteurs incontournables du soutien à la parentalité;
· Ils constituent les gardiens de l'histoire familiale;
· Ils sont garants du lien qui rattache l'enfant à son histoire et à son environnement, à sa culture;
· Ils sont dépositaires d'une certaine stabilité familiale, un dernier repère d'une identité en mal de racines;
· Ils sont dépositaires d'une qualité de vie souvent perdue;
· Ils peuvent être un « fusible relationnel » dans certaines situations;
· Ils offrent des repères stables aux enfants dans le cadre de difficultés familiales;
· Ils sont des transmetteurs de valeurs familiales.
On a tendance à l’oublier : Les grands-parents sont d'une importance capitale pour la formation de la personnalité d'un enfant. Leur contribution est bénéfique, sécurisante et stabilisante pour le développement de l'enfant.
D’abord, ils leur permettent de se situer et de s'enraciner dans leur lignée familiale, de prendre conscience de leur place dans celle-ci: ils répondent ainsi à l'un des premiers besoins de l'enfant, celui de savoir d'où il vient pour savoir qui il est. C'est un droit qu'on ne peut ni ne doit lui enlever sous aucun prétexte.
Enfin, les grands-parents présentent un lien d'amour différent de celui que leurs parents leur offrent. Détachés de la responsabilité éducative, ils peuvent participer à leur épanouissement autrement. Les liens entre grands-parents et petits-enfants sont remplis d'amour, de tendresse, de connaissances et de richesse, et ils sont irremplaçables.
La communication
André Lavoie, dans l’Actualité du 22 septembre 2021 écrit que « La naissance d’un enfant est un événement joyeux, mais aussi un moment important qui redéfinit les rôles de chacun, car la dynamique familiale ne sera plus jamais la même. Dans ce contexte, certains grands-parents ont toujours l’impression d’en faire trop ou pas assez, d’être à la remorque des besoins des nouveaux parents essoufflés ou alors d’être tenus à l’écart. Comment devraient-ils se comporter ? » Selon lui : « Le secret du succès, c’est une bonne dose de communication ».
Dans son article, il cite Suzanne Vallières. Cette dernière tente de définir le profil du grand-parent idéal : Elle dit qu’ « Il est d’abord un soutien pour les parents, surtout s’il s’agit de leur premier bébé, mais il doit aussi créer un lien affectif avec son petit-enfant. Cela dit, le grand-parent ne devrait jamais émettre une opinion… sauf si on lui demande son avis. Il doit accepter que les méthodes d’éducation soient différentes de celles du temps où il était lui-même un jeune parent. D’ailleurs, on entend souvent dire : « Ma mère était plus sévère avec moi qu’avec ma fille ou mon fils. » C’est normal que les parents soient plus fermes, car ils ont un rôle éducatif qui n’appartient pas aux grands-parents. »
De son côté, Andrée-Anne Boucher explique qu’ « Il y a plus de 50 ans, c’était une question de statut : tes enfants ont leurs propres enfants, donc tu es grand-parent. Les baby-boomers ont longtemps associé ce terme avec la vision qu’ils avaient de leurs propres grands-parents: des gens vieux, malades, détachés ou absents. La volonté de ne pas vieillir est très présente chez eux ; ils vivent d’ailleurs plus longtemps, en meilleure santé, et ils veulent montrer qu’ils sont des grands-parents pleins d’énergie. Mais ce rôle est négocié avec le parent, et il est complémentaire puisqu’il permet, par exemple, d’offrir des choses différentes aux petits-enfants. Il peut s’agir de transmettre des savoirs et des traditions familiales, comme la couture, le tricot ou la cuisine ; ou de participer concrètement à l’éducation des enfants », mais en respectant les règles, les devoirs et l’alimentation fixés par les parents (et non les grands-parents).
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