En ce 27 aout 2025


LE BALADO: Le frère Marie Victorin no 4


ARTICLE DU JOUR: Le frère Didace Pelletier

Le frère Didace Pelletier

Par Benoit Voyer

27 août 2025

Le 28 juillet 1657, à Sainte-Anne-de-Beaupré, naît Claude Pelletier, fils de Georges Pelletier et Catherine Vannier, originaires de Dieppe en France.

Puisqu’il n’y a pas encore d’église dans ce patelin, il est baptisé dans la maison familiale par le père jésuite André Richard, un missionnaire de passage. L’acte de naissance est écrit sur une feuille volante et transcrit dans le registre paroissial par l’abbé Germain Morin, curé de la paroisse en 1690. Il s’agit du premier acte de baptême qui figure dans le registre paroissial.

En 1664, le 28 février, l'évêque de Québec et de la Nouvelle-France, saint François de Laval, lui octroie le sacrement de confirmation.

A Saint-Joachim, sur la côte de Beaupré, il fréquente l’école d’arts et métiers fondée par l’évêque. Il devient charpentier et menuisier.

Il part de Sainte-Anne-de-Beaupré en septembre 1678. Il a 21 ans.

A Québec, il entre chez les Récollets, au Couvent Notre-Dame-des-Anges. Arrivés en Amérique en 1615, ils sont les premiers missionnaires à s’établir en Nouvelle-France. Le 3 février 1679, Claude revêt l'habit religieux et reçoit le nom de Frère Didace. Le 5 février 1680, il prononcera ses vœux de pauvreté, chasteté et obéissance.

À Notre-Dame-des-Anges, le père Joseph Denis devient son accompagnateur spirituel. Il le dirigera pendant quatorze ans.

Dès cette époque, on reconnaît sa vie religieuse intense et fervente, et son travail consciencieux de charpentier et bâtisseur d'églises et de couvents. Il sera mis à contribution à Percé et à l'Île Bonaventure (1684-1689), à Plaisance, Terre-Neuve (1689-1692) et à Montréal (1692-1696).

Le frère Didace est finalement nommé à Trois-Rivières. Il entreprend la construction de la chapelle du couvent et, durant l'hiver 1698-1699, travaille à la préparation du bois qui sera utilisé au printemps.

L'hiver sera rigoureux. Le récollet attrape une pleurésie. D’urgence, on le transporte à l'Hôpital des Ursulines. Même si le médecin (probablement le docteur Jacques Duguay) le dit hors de « danger de mort », il demande les « derniers sacrements ».

Le samedi, le 21 février 1699, le frère Didace, 41 ans, dont une vingtaine d’années chez les Récollets, décède.

Il est inhumé dans la crypte de l’église des Récollets, à Trois-Rivières. Une église, construite en 1754, est érigée sur le même emplacement. De 1821 à 2000, le lieu est occupé par les Anglicans. Il est devenu un bien patrimonial de la Ville de Trois-Rivières. Son corps reposerait toujours sous l’église. Quant à son crâne, il a été transporté à Québec et conservé dans la sacristie. Il est disparu dans un incendie, le 6 septembre 1796.

Le père récollet Joseph Denis, qui a vécu avec lui une bonne partie de sa vie religieuse, écrit à son sujet: « Frère Didace a conservé toute sa vie, non seulement la première ferveur de son noviciat, mais encore la première grâce de son baptême... Son obéissance était parfaite dans les petites choses comme dans les plus grandes et sa pauvreté si extrême qu'il n'a jamais voulu avoir seulement qu'une tunicelle pour changer dans les plus grandes chaleurs de l'été où il était continuellement exposé, travaillant à la charpente de toutes les églises et maisons de nos établissements, non plus que de s'exempter du jeûne dans les plus grands et pénibles travaux, et de se lever à minuit pour prier. […] Lorsque je lui représentais qu'il ne pouvait pas vivre longtemps en ne donnant aucune relâche à la nature, il me priait, non seulement comme son confesseur, mais encore comme étant presque toujours son supérieur, de le laisser faire, aimant mieux mourir dix ans plus tôt et avoir la consolation d'avoir observé sa Règle que de vivre dix ans plus tard et avoir à se reprocher de s'être épargné. Sa Religion (son Ordre religieux) s'était bien passée de lui avant qu'il y fût et elle s'en passerait encore bien après sa mort. Le travail qui faisait le plus d'honneur à son état était de se sanctifier soi-même. Son humilité était si profonde qu'il s'estimait toujours serviteur inutile, quoique doué de beaucoup d'esprit et de pénétration pour tous les arts. »

Huit mois après sa mort, Mgr Jean-Baptiste de la Croix de Chevrières de St-Vallier, deuxième évêque de Québec, débutait son procès en vue de le béatifier et le canoniser. Il sera repris en 1717 et, dans ce cadre, le séminaire de Québec gardera les témoignages du père Denis et des 22 miracles attribués au frère Didace. Malheureusement, il n’y eut pas de suite à ce début d’enquête. Il n’est pas impossible qu’il soit réouvert.

TOURISME: Georges Vanier, lieutenant-gouverneur du Canada


La chapelle Georges Vanier dans la Citadelle de Québec, le 25 août 2025, lieu d'inhumation de Georges Vanier et de plusieurs gouverneurs-généraux du Canada.




PAROLE DE Jean-Marc Aveline

NATURE


Le Fleuve Saint-Laurent, vue de la Citadelle de Québec

EN MUSIQUE: Souvenirs d'un vieillard (Albert Viau)


TROIS-RIVIERES: Gestion des déchets - Le Cap décide d’innover


Gestion des déchets
Le Cap décide d’innover

La ville de Cap-de-la-Madeleine signera, dans les prochaines semaines, une entente avec la firme Composortium dans le but de fonder une société d'économie mixte qui aura lieu pour mission de gérer les déchets de la ville. Une conférence de presse aura lieu très bientôt (la date n'est pas encore déterminée) pour annoncer ce projet qui associera la municipalité à une entreprise privée. La première étape consistera à étudier s'il y a intérêt à faire comme la MRC du Haut-Richelieu. La ville de Ste-Marthe serait éventuellement prête à devenir partenaire dans ce projet, si les résultats sont satisfaisants.

(Hebdo Journal, 18 aout 1996, p. 3. Article de Benoit Voyer non signé)