15 septembre 2025


LE BALADO: A quoi sert la spiritualité? (6)


ARTICLE DU JOUR: La Résurrection


La Résurrection

Par Benoit Voyer
15 septembre 2025

Pour le rationnel que je suis, le concept de la résurrection de Jésus, fondement même du christianisme, a été très difficile à comprendre. Un jour, lorsque j’étais journaliste, j’ai demandé une rencontre à Mgr François Lapierre, l’ancien évêque de Saint-Hyacinthe, afin de parler du sujet. Le projet consistait en une réflexion pour les jours saints, mais en réalité, c’était bien plus pour dénouer ma propre impasse que je voulais m’entretenir avec lui.[1]

L’échange que j’ai eu avec lui sera la clef dont j’avais besoin pour saisir de quoi il s’agit.

***

Mgr Francois Lapierre, p.m.é.
BENOIT VOYER – Monseigneur François Lapierre, qu’est-ce que la résurrection ?


FRANÇOIS LAPIERRE – C'est “être vivant” ! C’est ce qu’affirment les Évangiles. “Pourquoi cherchez-vous le vivant parmi les morts ?” (Lc 24,5).

Cette réalité ne se vit pas uniquement lors de notre passage de la vie à trépas au terme de notre chemin humain. Nous la vivons déjà durant notre existence quotidienne. Toute personne vit des moments de mort et de résurrection. Au moment des ténèbres que nous traversons, au moment où nous croyons qu’il n’y a plus rien de possible, il y a toujours l’espérance d’une vie nouvelle. Déjà cette espérance est très présente dans les psaumes. Je dois vous avouer que c’est ce qui soutient ma foi.

B.V. – Cela est le sens philosophique de la résurrection. Après la pluie vient toujours le beau temps. Au bout d’un long tunnel obscur, il y a toujours la lumière qui nous attend…

F. L. – Pour représenter la résurrection, j’aime l’image de l’enfant qui vient au monde. Lorsqu’il nait, il y a rapidement une rupture avec la mère. Ainsi, nous visons une expérience nouvelle. La résurrection chrétienne, c’est faire l’expérience de devenir une nouvelle création dans le Christ. J’aime beaucoup cette pensée de Pascal : “Quelle raison ont-ils de dire qu’on ne peut ressusciter ? Qu'est-ce qui est le plus difficile, de naître ou de ressusciter, que ce qui n’a jamais été soit, ou que ce qui a été soit encore ? (...) La coutume nous rend l’un facile, le manque de coutume rend l’autre impossible : populaire façon de juger !” (Pascal, Pensées, 222-882). Son questionnement est intéressant : celui qui a créé le monde peut aussi nous re-créer !

B.V. – Thomas dit avoir touché concrètement à Jésus après sa mort. Cela pose un doute pour l’intelligence. Est-ce que vous êtes à l’aise avec cette affirmation ?

F.L. – Jésus lui dit : “Heureux ceux qui n’ont pas vu et qui ont cru.” Je crois fermement que nous sommes appelés à vivre cette béatitude des gens qui ne l’ont pas vu et qui sont appelés à la foi. Cependant, on peut penser que cette foi ne repose pas uniquement sur une réalité vraiment rationnelle ou logique parce que toute la spiritualité chrétienne nous invite à ressusciter chaque jour, à vivre la résurrection au quotidien.

Voici une autre image de la résurrection que j’aime beaucoup. À la fin d’une journée, parfois, il m’arrive d’être très fatigué. Je me couche et ne fais rien pendant huit heures. Le matin, je me réveille reposé. L’Écriture nous parle à plusieurs reprises de la résurrection comme d’un réveil.

B.V. – Peut-on faire ce parallèle avec la réalité de la résurrection du Christ qui est le fondement du christianisme ?

F. L. – Ces images sont des réalités qui peuvent nous aider à découvrir le mystère de la résurrection et à le vivre au présent. La grande question n’est pas seulement de la vie après la mort, mais de la vie avant la mort. Nous avons à nous soucier de la qualité de cette vie. C’est là que l’expérience chrétienne, quand elle est bien vécue, devient une expérience de vie. Tout le cheminement de la foi est un art de vivre. La résurrection, c’est l’expérimentation de la vie en abondance.

B. V. – Revenons à Thomas. Est-ce qu’il a vraiment touché le Christ en chair et en os ? Est-ce qu’il serait plus simple pour l’intelligence d’affirmer que c’était un corps métaphysique ?

F.L. – C’est le corps du Christ ressuscité.

B.V. – Comment décrire ce corps du Christ ressuscité ?

F.L. – C’est une réalité qui dépasse notre entendement. La résurrection n’est pas simplement, comme dans le cas de Lazare, un retour à la vie antérieure. Lazare a été réanimé. La résurrection est une nouvelle création. C’est une réalité nouvelle qui dépasse notre raisonnement humain.

B. V. – Est-ce que nous pourrions comparer la résurrection du Christ à une apparition ?

F.L. – Vous avez bien compris. C’est un phénomène mystique. Ce n’était plus le corps de chair du Seigneur. C’était son corps transformé, ressuscité. Sans vouloir amenuiser l’importance de la nécessité d’une compréhension rationnelle de ce phénomène, je pense que c’est une réalité qui se comprend surtout avec le cœur.

B.V. – Comment surmonter le doute ?

F.L. – Le récit de la rencontre du Christ avec les disciples d’Emmaüs vous donne la recette. Il faut commencer par se mettre en route. En marchant, Jésus se présente et engage un dialogue à l’aide des Écritures. La Parole de Dieu a le pouvoir d’animer ou de réanimer un élan en soi. Parfois, il faut juste une parole.

Les étapes de leur cheminement nous montrent que la première chose qui ressuscite, c’est le cœur : il s’ouvre à de nouvelles capacités. Une nouvelle espérance s’installe. L’amour qui renait nous amène à nous engager davantage au service des autres et à pardonner.

De plus, les jours saints que nous vivrons dans peu de temps (L’entrevue précède de peu la fête de Pâques) peuvent être une source pour retrouver l’élan. Par cette commémoration du passage de Jésus de l’épreuve à la mort et de la mort à la vie nouvelle, chacun célèbre ses vendredis saints et ses matins de Pâques,

B. V. – Qu’est-ce qu’il faut penser du doute ?

F.L. – Il est normal de douter et de passer par des périodes ténébreuses. Les plus grands saints sont passés par des périodes de grande obscurité. Ce sont des étapes charnières dans notre vie. Elles ne se traversent pas toujours avec l’avancée en âge.

B. V. – Avez-vous déjà connu de ces périodes de doutes ?

F.L. – (Silence. Il scrute du regard les yeux du journaliste. Il comprend que la question a pour principal but d’aider son interlocuteur à traverser ses propres doutes. D’une voix mi-éteinte, comme lorsqu’on confie un grand secret, il poursuit…) L’assassinat de mon ami Raoul Léger, avec qui j’ai travaillé au Guatemala, a engendré dans ma vie et dans ma foi une grande période d’obscurité. Ce fut une terrible épreuve pour moi. J’ai douté jusqu’à remettre en question mon apostolat.

Il y a quelques mois, lors de la présentation du nouveau film de l’ONF qui porte sur sa vie, j’ai vu un parallèle entre celle-ci et celle de Jésus. Raoul n’avait que 30 ans.

B. V. – Pourquoi avez-vous douté ?

F.L. – C’est toujours la question du pourquoi qui hante l’esprit, surtout lorsqu’on a l’impression d’avoir été fidèle à l’appel reçu et qu’on a donné le meilleur de soi-même. J’ai beaucoup questionné Dieu.

B. V. – Qu’est-ce que l’épreuve a transformé en vous ?

F. L. – L’expérience a été pour moi un tournant important. J’ai découvert une réalité nouvelle dans la spiritualité. Elle n’est pas une fuite, mais un au-delà. J’ai découvert une lumière dans ma nuit. C’est difficile à exprimer. C’est une expérience qui s’explique difficilement avec des mots. Si je n’avais pas vécu cet événement, mon cheminement n’aurait pas été le même. Après quelques pas dans la nuit, j’ai vu le soleil se lever. J’ai vécu l’expérience d’une vie nouvelle. La résurrection, c’est le soleil qui se lève après la nuit obscure.

***

Ainsi donc, le concept de résurrection ne se comprend pas avec la logique de l’intelligence, mais avec le cœur. Les textes évangéliques ne sont pas des récits journalistiques, mais ils ont pour but d’aider à comprendre des réalités spirituelles et de donner du sens à la vie humaine.

Mgr François Lapierre m’invitait donc à ne pas regarder la résurrection comme étant seulement quelque chose qui se passe après la mort, mais plutôt comme une réalité qu’il est possible de vivre à même cette vie qui nous est prêtée.

D’ailleurs, la foi chrétienne nous invite à croire au-delà de tout entendement rationnel que la Vie est plus forte que la mort et toutes les petites morts que nous traversons au fil de ce pèlerinage sur cette terre. La foi est de croire que le trésor que nous cherchons est devant, à portée de soi. Comme il l’affirme : « La résurrection, c’est le soleil qui se lève après la nuit obscure. » De son côté, le frère Marie-Victorin écrivait un jour à Marcelle Gauvreau : « Il ne peut pas toujours faire noir […] La nuit appelle le soleil. »[2]

Je ne le savais pas à ce moment, mais ma réflexion ne faisait que commencer.

Une autre fois, lors d’une rencontre qui devait être un peu banale, des propos sont venus enrichir ceux de l’évêque maskoutain.

soeur Nicole Fournier
Afin d’écrire un article sur l’Accueil Bonneau, à Montréal [3], j’avais sollicité un entretien avec Nicole Fournier, une sœur de la Charité, qui en était la directrice générale. Durant notre échange, je lui demande : « Qu’est-ce que la pauvreté a changé dans votre conception de Dieu ? »


Après un long silence introspectif, elle me répond : « Qu’il faut avoir foi en la résurrection. Dans la lutte contre la pauvreté, je pense que si on a si peu de résultats, c’est que souvent on oublie que la personne est plus que ses carences. Elle a aussi une force qui habite dans son intériorité secrète. Je crois que c’est cela le grand message de l’Évangile. Il y a dans chaque personne un pouvoir de résurrection que l’Esprit peut réveiller, peut faire grandir. Il ne faut jamais perdre confiance en ce pouvoir de résurrection. Croire en quelqu’un, c’est le rendre capable de grandir. Si je ne crois pas que l’enfant puisse marcher, il ne prendra jamais le risque de se tenir debout et d’avancer ses jambes. Dans la vie, je pense que nous avons surtout besoin, au-delà de nourriture et d’argent, de quelqu’un qui croit en nous. » Et puis elle ajoutait : « Lorsque je prie, je rappelle à Dieu tous ces gens qui nous fréquentent. Je lui demande la force d’ouvrir en eux des portes et qu’il travaille sur les causes qui peuvent amener toutes ces personnes chez nous. Je lui demande aussi de faire grandir en eux la confiance en ce qu’ils sont. »

Il n’y a pas longtemps, je lisais le livre de l’archevêque de Montréal, Mgr Christian Lépine, “Créés pour être aimés”. Il écrit : « Nous pourrions penser que la vie éternelle, c’est ce qui nous attend à la fin de nos vies. Cela est vrai, mais Jésus nous dit aussi que la vie éternelle nous est offerte maintenant, pendant notre vie terrestre (Jn 6, 26-70). Nous serons pleinement transformés lorsque le royaume éternel sera achevé. Mais entre-temps Dieu est entièrement présent à chacun et à chacune d’entre nous dans un amour agissant où il nous donne déjà part à la vie éternelle. La vie éternelle est donc une question qui me concerne maintenant, quel que soit mon désir des choses concrètes, quels que soient mes besoins humains. Comme l’air que je respire, invisible et impalpable, la vie éternelle, que je ne vois pas et ne sens pas, manifeste sa dimension concrète dans l’existence propre qu’elle me permet d’avoir. »[4]


Pour le chrétien, l’existence qu’il vit sur cette terre est déjà une partie de l’éternité à laquelle il est appelé. La résurrection est déjà dans ce monde parce qu’il a dit oui à l’appel de Jésus de marcher à sa suite malgré les croix du quotidien, ces petits défis qui sont des petits « plus » dans sa marche vers le grand bonheur final.

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[1] Cf. Benoit Voyer. « Les Témoins de l’essentiel », éditions Logiques, une division de Québecor, 2005, pp.153 à 163. Articles parus initialement dans la Revue Sainte Anne. https://benoitvoyerenliberte.blogspot.com/2024/06/francois-lapierre.html
[2] Lettres du frère Marie-Victorin à Marcelle Gauvreau, 29 avril 1939
[3] Cf. Benoit Voyer. « Les Témoins de l’essentiel », éditions Logiques, une division de Québecor, 2005, pp.165 à 169. Article paru initialement dans la Revue Sainte Anne. https://benoitvoyerenliberte.blogspot.com/2024/06/il-etait-une-fois-dans-les-medias.html
[4] Christian Lépine. Créés pour êtres aimés, Médiaspaul, 2012, p. 37.

PAROLE DE Régis Labeaume


NATURE


Le Cimetière Saint-Charles, a Québec, section Saint-Vallier

GRANBY: Visite au zoo en 1986 - En rappel


Visite au Jardin zoologique de Granby en 1986

POLITIQUE: Construire ensemble une société meilleure


Construire ensemble une société meilleure

Deuxième message des évêques du Québec sur l'évolution politique de la société québécoise, le 9 janvier 1980


Les réactions favorables reçues à la suite de la publication de notre message pastoral intitulé Le peuple québécois et son avenir politique nous ont encouragés à demeurer attentifs aux travaux et aux études qui préparent le prochain référendum. Nous répondons ainsi nous-mêmes à l'appel lancé par Paul VI à tous les chrétiens et à tous les groupes pour qu'ils s'impliquent dans la recherche de solutions face aux défis des sociétés contemporaines. (1)

Dans la préparation du référendum, d'importantes questions se posent à tous les citoyens du Québec au sujet du modèle de société qui doit guider les choix et orienter les actions des Québécois. Quelle sorte d'organisation sociale, économique et politique ces derniers désirent-ils? Jusqu'à quel point l'un ou l'autre cadre constitutionnel peut-il favoriser l'atteinte des objectifs poursuivis? Au-delà de la réponse donnée à la question référendaire, nous désirons examiner avec nos concitoyens les chances d'une société plus juste et plus fraternelle que celle d'aujourd'hui.

Pour notre part, soit avec nos confrères de l'épiscopat canadien, soit à l'Assemblée des évêques du Québec, nous avons esquissé un certain projet de société dans des messages récents sur l'éducation, la coopération, le développement du Nord, les systèmes économiques, le chômage et la consommation. Nous désirons aujourd'hui rappeler les grandes orientations qui sous-tendent ces textes et les proposer à votre réflexion. Pour ce faire, nous aborderons les points suivants:

- Le devoir pour les citoyens de participer au devenir de leur société:

- La juste perception des droits et des devoirs des personnes en fonction du bien commun:

- La distribution équitable des biens et des responsabilités:

- La prise au sérieux de la vie culturelle et spirituelle:

- La solidarité entre les peuples.

De tels énoncés seront peut-être jugés abstraits: ils sont cependant œuvre de sagesse, fondée sur la réflexion et l'expérience. Si leur contenu peut avantageusement inspirer les responsables des communautés nationales et internationales, il doit aussi guider l'action des membres des communautés chrétiennes. Nous sommes bien conscients que notre discours ne peut tirer sa crédibilité que du témoignage fécond des chrétiens. Aussi livrons-nous bien humblement nos propos, avec le désir de promouvoir dans l'Église et la société le développement harmonieux de tout l'homme et de tout homme. En effet, quelle que soit la réponse donnée par les citoyens du Québec à l'occasion du referendum, nous devons construire ensemble une société meilleure

Une société de participation

Depuis la fin des années soixante, nous partageons avec beaucoup d'autres Québécois le désir d'une société de participation (2), i.e. d'une société où chaque citoyen peut être pleinement responsable et exercer une influence réelle sur l'aménagement de son milieu. De nombreux essais ont été faits tant dans la société civile que dans l'Église pour mettre sur pied des mécanismes qui favorisent l'atteinte de ces objectifs: comites de citoyens, de parents, présence de bénéficiaires dans les conseils d'administration des institutions publiques, conseils de pastorale paroissiale ou diocésaine, commissions de développement régional, conseil régional des loisirs, etc.

Il faut bien reconnaitre que ces initiatives n'ont pas toujours été des réussites. Sûrement, quelques-unes ont suscité l'engagement; d'autres ont provoqué la désillusion ou la démission. Parfois, des participants ont eu l'impression d'y jouer un jeu; ils n'avaient aucun pouvoir et ils ne pouvaient contribuer aux changements qu'ils souhaitaient. En d'autres cas, des dirigeants ne résistaient pas à la tendance à tout centraliser et à tout orienter, avec l'aide des experts, en sorte qu'ils contribuaient à former des citoyens et des chrétiens passifs, consommateurs, quémandeurs.

Les difficultés rencontrées ne nous font pas abandonner l'objectif visé. Nous ne pouvons nous résigner à ce qu'il n'y ait que deux types d'hommes en ce monde: les responsables et les irresponsables. C'est tout homme, créé à l'image et à la ressemblance de Dieu (3), qui a pour mission de dominer la terre. Il est appelé, de plus, à construire une société où chacun puisse se développer dans la réalité absolument unique de son être personnel ainsi que de son être communautaire et social (4). Il faut, ensemble, surmonter le défi de la participation, corriger les attitudes et les comportements qui empêchent de progresser, évaluer les expériences les plus significatives en vue d'un nouveau départ

Se préparer au référendum

Dans cette perspective, la préparation du référendum nous apparait comme un temps propice à la prise en charge par le citoyen de l'aménagement de son cadre social. Pour ce faire, l'expérience le révèle, il faut assurer une information complète, la clarté dans les propositions et un effort pédagogique considérable qui permettent à tous d'accéder aux conclusions des études savantes tout en évitant une simplification mensongère, notamment dans la présentation des faits historiques. Le culte de la vérité, la confiance dans la possibilité de compréhension de l'autre, le refus des arguments qui s'attaquent aux personnes, le contrôle des fonds investis dans la publicité sont autant d'éléments qui feront du référendum un temps fort d'éducation populaire.

Chaque citoyen, pour sa part, devra accepter de fournir un effort spécial pour faire un choix éclairé en fonction non seulement de ses intérêts personnels, mais surtout des intérêts collectifs. Car il s'agira alors de l'exercice du droit à l'autodétermination d'un peuple (5). Au Québec, celui-ci est constitué d'une forte majorité francophone, soucieuse de sa culture et de son identité, de minorités anglophones et autochtones et d'autres groupes ethnoculturels. Les membres de ces diverses composantes du peuple québécois sont égaux en droits, mais aussi en devoirs. Au-delà de la présentation partisane des options en présence, ils doivent percevoir leur vote comme une orientation à donner au développement du Québec, dans le respect des aspirations des entités qui constituent le peuple québécois et dans la compréhension des défis vécus historiquement par la majorité francophone, défis qui sont à la source même de la situation présente.

Les lendemains du référendum

Le citoyen doit également se rendre compte que les lendemains du référendum exigeront de lui un large sens des responsabilités, quel que soit le résultat obtenu. Une orientation dont nous ne voulons pas minimiser l'importance sera donnée à l'avenir du Québec, mais le peuple québécois restera le même. Les relations entre les différentes communautés qui le constituent exigeront encore de tous compréhension, respect, reconnaissance des aspirations réciproques. La qualité de la vie des citoyens demeurera un objectif à atteindre et le projet de solidarité devra être parachevé.

Comme évêques du Québec, nous entretenons l'espoir que la période référendaire aura permis un pas important vers une véritable société de participation, société qui puise sa richesse première dans le dynamisme de ses membres et des groupes de base auxquels ils appartiennent.

Une société fondée sur le respect des droits de la personne et la reconnaissance de ses devoirs

Le choix référendaire, avons-nous dit, est le choix d'un peuple. II est l'occasion de promouvoir les aspects collectifs de la vie et de mieux connaitre la communauté québécoise et ses aspirations. Cette promotion du collectif suppose la capacité de dépasser les intérêts individuels, mais elle ne doit pas se réaliser au détriment des droits fondamentaux de l'individu. Cela semble aller de soi, mais l'observation des faits nous apprend qu'il y a souvent tension entre la recherche du bien collectif et du bien individuel, quand il n'y a pas sacrifice de l'un ou de l'autre.

Pour harmoniser ces rapports entre l'individuel et le collectif, pour empêcher la naissance des totalitarismes, pour favoriser la paix sociale, de nombreux pays ont promulgué, au cours des dernières années, des chartes qui établissent les droits de la personne. Dans son encyclique Pacem in terris, sur la paix dans le monde, Jean XXIII appui toute sa réflexion sur la reconnaissance des droits et des devoirs des citoyens. Jean-Paul II, pendant la première année de son pontificat, s'est révélé un défenseur déterminé de ces droits lors de ses voyages en Amérique latine, en Pologne, en Irlande et aux États-Unis Il rappelle ainsi la grande valeur des hommes aux yeux de Dieu. Il affirme même, à propos-de-la-mission de l'Église, que « l'homme est la première route et la route fondamentale de l'Église » (6).

Droits personnels et collectifs


Au cours de la dernière décennie, le gouvernement du Québec s'est largement éveille à cette préoccupation des droits de la personne; Il a promulgué une charte québécoise des droits et il a mis sur pied une commission permanente de surveillance. Plusieurs citoyens, à l'intérieur d'associations et de mouvements, ont exercé une véritable vigilance à l'égard du respect et de l'application des droits. Mais il faut bien prendre conscience que la lutte pour la reconnaissance des droits sera toujours à reprendre. À chaque détour, on risque d'oublier certaines catégories de gens: handicapés, malades, prisonniers, jeunes, personnes âgées. On se contente trop souvent de proclamer des droits sans se donner les moyens réels d'assurer à tous l'exercice de ces droits, par exemple le droit à un avocat lors d'un procès, le droit au travail, le droit d'association, etc.

En complément à ces libertés individuelles, il était devenu nécessaire de proclamer des droits collectifs, comme ce fut le cas pour la loi sur la langue française, celle établissant le recours collectif et la loi sur les handicapés. Ces mesures correctives, quel que soit le jugement que l'on porte sur l'un ou l'autre article de ces lois, ont pour but d'instaurer des conditions qui permettent aux plus faibles l'exercice de droits reconnus à tous et une certaine efficacité dans la recherche de la justice.

Les devoirs

Mais il faut plus que la reconnaissance de ces différents droits pour assurer la liaison entre l'individuel et le collectif. Il faut aussi une attention aux devoirs qui en découlent, sinon, on en arrive à une désintégration de la société et à un individualisme qui néglige la dimension sociale de l'homme. Jean XXIII, dans Pacem in terris, a d'abord parlé des droits de l'homme, mais il a déduit de ceux-ci les devoirs correspondants. Les droits engendrent des responsabilités: le droit à la vie rend responsable de la vie et de la santé; le droit de grève ou de lock-out rend celui qui le détient responsable de la grève ou du lock-out, en ce sens qu'il est obligé d'en évaluer les conséquences et d'en porter le poids. En outre, on ne doit pas oublier que le droit de l'un est toujours limité par le droit des autres

On ne peut pas parler d'un projet de société sans s'interroger sur la façon dont sont définis les rapports entre l'individuel et le collectif, entre les droits et les devoirs des individus, mais aussi sur les rapports entre les groupes de pression, les grandes corporations, la majorité francophone et les minorités. En poursuivant ce débat, chacun risque de majorer les devoirs des autres ou ses propres droits. Quelques-uns insisteront davantage et même uniquement sur la dimension collective de la société québécoise, alors que d'autres se feront les défenseurs acharnés des libertés individuelles. Comment concilier ces dimensions avec la perspective du bien commun? A cette question, il n'y a pas de réponse toute faite. C'est pourquoi nous invitons les divers porte-parole à rendre explicites, lors des discussions à l'occasion du referendum, les liens entre leur point de vue et le bien commun. De cette manière, la recherche d'un sain équilibre demeure possible pour tous les Québécois au milieu des tensions inévitables.

Une société basée sur une juste répartition des biens et des responsabilités

La même recherche d'équilibre doit inspirer l'effort déployé pour assurer un partage équitable des richesses et des biens. En effet, jusqu'où doit-on aller dans la mise en commun des ressources? Comment susciter une participation efficace des citoyens au développement économique et social? Ces questions ont été constamment posées à la conscience des chrétiens.

Dès l'origine de l'Église, les premières communautés se sont interrogées sur l'utilisation des ressources et elles ont même vécu, pendant un temps, une mise en commun de tous les biens. Les Pères de l'Église, par la suite, ont rappelé à plusieurs reprises la destination universelle de toutes les ressources et ils ont fait la critique, en des termes sévères, de l'accumulation de richesses par quelques-uns. Thomas d'Aquin reconnait le bien-fondé du droit de propriété qui favorise l'initiative personnelle, une meilleure paix entre les hommes et un développement rationnel de la création. Mais il rappelle aussi la responsabilité sociale de celui qui détient de grandes possessions. De même Jean Paul II rappelle que toute propriété, petite ou grande, porte en elle une hypothèque sociale (7).

Dans la pensée chrétienne, l’homme qui possède des biens est l’intendant de Dieu et, à ce titre, chargé d’assurer une juste répartition entre les hommes et un développement solidaire du monde. Le droit de propriété est une façon d’exercer la gérance au nom de Dieu. Cet enseignement doit nous inspirer. Il ne nous donne pas cependant les moyens concrets de réaliser aujourd’hui ce type de partage; cela est, entre autres choses, la tâche du politique.

De nos jours, pour assurer à chacun sa juste part des richesses, les dirigeants politiques ont effectué une redistribution des biens par l’impôt progressif direct et par de nombreux services offerts à la collectivité: éducation, santé, services sociaux, assurances multiples, etc. Des progrès ont été réalisés, des besoins prioritaires ont été comblés mais les marges entre les revenus demeurent encore trop importantes et sont toujours à la source des conflits que connaît notre société. Plusieurs facteurs ralentissent les efforts de rattrapage pourtant nécessaires à la paix sociale. Ce sont les demandes des plus riches qui veulent sans cesse voir augmenter leur pouvoir d’achat, l’augmentation des salaires par pourcentage quasi-uniforme, l’insertion dans le libre marché nord-américain, le facile contrôle des salaires et le difficile contrôle des profits.

Malgré la difficulté et la complexité de la tâche, les Québécois ne peuvent s’arrêter en chemin, ils doivent faire preuve de créativité dans la recherche de politiques plus adéquates. Ils doivent aussi manifester beaucoup de courage, car une meilleure distribution ne se fera pas sans conflit. En effet, des intérêts opposés sont en jeu et l’égoïsme des uns et des autres durcit les positions. Malgré les obstacles, les chrétiens sont persuadés que l’harmonie reste possible, car ils savent que l’homme, sauvé par Jésus Christ, peut toujours se libérer de son égoïsme en aimant ses frères à l’exemple du Ressuscité.

Les gouvernements ont des responsabilités évidentes quant à la gestion des biens et la poursuite de la justice sociale. Mais ils ne sont pas les seuls responsables. En différents milieux, aujourd’­hui, on est porté à exiger souvent leurs interventions dans des questions qui pourraient se régler au niveau des entreprises et des divers agents économiques si ces derniers exerçaient leur propre responsabilité sociale. Il apparaît assez évident, par exemple, que dans les domaines des relations de travail, de la protection de l’environnement et de l’aménagement du territoire, les citoyens et les différentes corporations ne sont pas assez actifs et n’accomplissent pas les tâches qui leur reviennent. L’État garde son rôle important de régulation, de planification, de surveillance et de suppléance. Il a un droit et un devoir de contrôle de l’économie en vue des fins sociales, mais il doit pouvoir compter sur l’action responsable des entreprises, des organismes sociaux et des communautés locales.

Un tel équilibre dans la vie sociale est possible à la condition de favoriser la participation des citoyens aux prises de décisions et de leur donner les moyens d'assumer leurs responsabilités. Un des premiers lieux où doive se faire l’apprentis[1]sage de la participation est l’entreprise ou tout autre milieu de travail où les hommes sont confrontés aux problèmes quotidiens qu’ils connaissent le mieux.

C’est pour cette raison que l’Église du Québec a, depuis quelques années, appuyé les recherches faites en ce sens, malgré les difficultés rencontrées et certains échecs. C’est pour cela aussi qu’au Québec, les évêques ont régulièrement encouragé les coopératives et les syndicats qui, selon leurs principes, sinon toujours dans la pratique, sont des écoles de formation à la vie économique et des lieux de prise de responsabilité. Cet intérêt peut surprendre à première vue, mais il s'explique par notre désir de favoriser un partage effectif non seulement des biens, mais aussi des responsabilités. C’est ainsi, croyons-nous, que peut se réaliser la justice sociale.

Certains nous reprocheront peut-être de mêler l’économique et le social. Pour nous, les deux sont interdépendants. Le progrès social doit aller de pair avec le progrès économique. L’abondance des biens ne prend toute sa valeur dans le développement d’une société que dans la mesure où celui-ci amène une juste redistribution des biens. Si l’économique a ses lois, ses finalités le dépassent; il est au service de l'homme. Il ne peut s’évaluer uniquement à partir des critères quantitatifs.

Une société attentive au culturel et au spirituel

En période de crise économique, les enjeux économiques et politiques sont si considérables qu’on peut facilement oublier l’importance du culturel et du spirituel, et centrer tout le débat sur une question de croissance économique et de bien-être matériel. Mais il arrive que les difficultés économiques nous font percevoir assez vite les limites de la technique et de la science. Elles nous renvoient à un débat sur les valeurs et à une interrogation sur le type d’organisation sociale à favoriser. Si nécessaire que soit la participation des citoyens à la vie économique et politique, leur concours au plan de la culture nous paraît encore plus important. C’est le peuple lui-même qui crée sa culture; il y exprime ses aspirations, son âme et son intériorité; il y traduit le sens plein qu’il attribue à la vie de l’homme et de la femme d’ici. Dans ce domaine, il faut assurer l’expression de la liberté créatrice à travers la diversité et le pluralisme. La culture doit pouvoir se développer et se définir à partir des groupes de base et des individus. L’État ne peut à ce niveau se considérer comme maître d’œuvre. Il doit soutenir les initiatives et permettre à tout citoyen non seulement devoir accès à la culture mais de pouvoir contribuer à son développement.

Il ne fait pas de doute pour nous que la famille demeure le lieu privilégié de la socialisation et de l’accession à la culture. C’est là d'abord que se transmettent les valeurs et le sentiment d’appartenance à un peuple. C’est là que l’être humain apprend à s’interroger sur le sens de la vie et qu’il puise la stabilité nécessaire à sa maturation et au développement de son intériorité. Nous savons les difficultés que connaît actuellement l'institution familiale dans la société. Le faible taux de natalité et la montée rapide des divorces le montrent amplement. Avec joie et espoir, nous constatons en même temps la multiplication des mouvements en faveur du couple et de la famille. Nous croyons que les expériences vécues dans ces groupes pourront rendre la famille québécoise plus stable et plus heureuse.

Il n’est pas question pour nous, en réaffirmant l’importance de la cellule familiale, de favoriser un repli sur soi et un désengagement face à la société. Nous désirons plutôt rappeler son rôle irremplaçable dans l’éducation des citoyens et le développement d’une culture et d’une vie spirituelle qui permettent une réalisation intégrale de l’homme. C’est d’ailleurs pour cette raison que, dans un message récent (8), nous avons insisté sur le rôle primordial des parents en éducation. Nous ne craignons pas d’affirmer qu’une société qui ne soutient pas la famille par des politiques adéquates s'affaiblit et perd peu à peu le sens de ses valeurs, sa cohésion et même la compréhension de ses projets d’avenir.

Dans ce vaste champ de la culture, l’Église du Québec a été très présente dans le passé. Elle a marqué notre peuple de traits qui perdurent. Cette Église a beaucoup changé. Elle s’est délestée de responsabilités directes dans le domaine de l’éducation et des loisirs. Elle a connu et elle connaît encore en elle-même une crise profonde. Elle vit depuis Vatican II une recherche de conversion qui la tourne résolument vers l’Évangile et, en même temps, vers le monde.

Sans être parvenue au terme de ses efforts, l’Église d’ici considère avoir fait des pas importants qui lui permettent de servir le peuple québécois de façon plus adéquate dans la recherche de ses valeurs et la poursuite de ses finalités. Les réflexions contenues dans notre « message aux responsables de l’éducation », vont dans ce sens et proposent aux Québécois une trame pour leur éducation permanente. Il en est de même de tout l’effort pédagogique suscité autour de la catéchèse et de la pastorale dans les écoles primaires et secondaires. Sans fausse modestie, nous croyons que le dynamisme des chrétiens, tant par la réflexion que par l’action, peut contribuer largement au développement d'une culture soucieuse de l’homme, préoccupée du sens de la vie, liée à une tradition, mais aussi à un projet. La société est faite pour l’homme, mais pour quel homme? Les chrétiens croient pouvoir s’appuyer sur une longue expérience pour proposer à leurs concitoyens une réponse valable à cette question fondamentale.

Une société ouverte et solidaire

Lorsqu’un individu grandit dans la connaissance et le développement de sa personnalité, il est amené non pas à se replier sur lui-même, mais à mieux contribuer au progrès de son milieu grâce à de meilleures relations avec les autres. Il en est de même d’un peuple qui cherche à mieux connaître son identité et à s'affirmer. Son objectif ne doit pas être de s’isoler, mais de pouvoir entrer en relation avec les autres peuples, sans crainte comme sans vanité. Le peuple québécois, après s’être d’abord ouvert au monde par le biais des missionnaires, s’est particulièrement éveillé à la dimension internationale depuis une vingtaine d’années. Qu’il suffise de rappeler le phénomène des missions de l’État à l’étranger, des projets canadiens ou québécois de coopération internationale, de l’Exposition universelle ou des Olympiques, de la constitution d’un ministère des affaires inter-gouvernementales, des différents organismes d’aide au développement dont « L’organisation catholique canadienne pour le développement et la paix ».

Cette ouverture aux autres peuples et cette solidarité avec eux seront de plus en plus exigeantes au cours des prochaines années, car elles se situeront dans la recherche d’un nouvel ordre international entre les peuples de la terre. Ce nouvel ordre mondial appelle des réajustements importants dans les politiques commerciales qui, jusqu’à ce jour, ont joué en faveur de notre pays. Pour beaucoup d’observateurs (9), certains déséquilibres connus actuellement par les économies occidentales viennent des faits suivants: les règles du jeu ont été fixées par des partenaires inégaux; un certain luxe, dont une majorité québécoise profite encore, a été acquis aux dépens des tiers et quart mondes. Dans la mesure où ces pays pauvres établiront entre eux un consensus et une solidarité, des transformations importantes surviendront dans le présent ordre économique et social.

Comment réagirons-nous, citoyens québécois, à ce phénomène mondial? Prendrons-nous une attitude de défense pour conserver nos privilèges ou contribuerons-nous activement à rétablissement de ce nouvel ordre international? Rechercherons-nous dans la lucidité la justice pour tous, quoi qu’il en coûte?

Ces questions peuvent sembler nouvelles aux uns ou aux autres. De fait elles se posent à la communauté internationale depuis plus de vingt ans. Il importe que le peuple québécois soit partie prenante dans cette recherche, quel que soit le cadre constitutionnel dans lequel celle-ci sera menée. Il importe aussi que les divers leaders de ce peuple contribuent à une éducation en ce sens.

Le peuple québécois, dans toutes ses composantes, aura d’ici peu à indiquer son choix concernant son avenir. Les débats, au cours des prochains mois, doivent permettre une clarification des options et susciter un engagement des citoyens. Par-delà l’importance du référendum, soulignons de nouveau qu’il ne faut pas se faire d’illusion. Tout ne sera pas déterminé lorsque les résultats, quels qu'ils soient, seront connus. Il restera toujours une société à bâtir, une collectivité francophone en quête de son épanouissement dans un continent à forte majorité anglophone.

Nous avons voulu rappeler certains principes sous-jacents à notre vision de la société: la participation des citoyens, la reconnaissance des droits et des devoirs, la juste répartition des biens et des responsabilités, l’attention à la culture, à la famille et à la dimension spirituelle de l’­homme, la solidarité avec les autres peuples. Nous sommes bien conscients qu’un tel projet ne se réalise pas sans difficulté ni conflit.

Dans cette période cruciale de l’histoire du peuple québécois, nous tenons à manifester à nos compatriotes notre volonté de présence et de service. Nous en témoignons en disant notre espérance en une société « qui a pour base la vérité, qui se réalise dans la justice, qui demande à être vivifiée par l’amour et qui trouve dans la liberté un équilibre sans cesse rétabli et toujours plus humain » (10).

Notes
1) Paul VI Octogesima Adveniens. no 4
2) Les Nouveaux Pouvoirs, message de la C.C.C . 1969
3) Genèse. 1, 26.
4) Jean-Paul II. Le Rédempteur de l'­ homme
5) Pour un plus long développement sur le sens de l'autodétermination d'un peuple et au sujet des diverses composantes du peuple québécois, cf. notre message pastoral intitulé « Le peuple québécois et son avenir politique », publié le 15 août 1979, paragraphes 8. 9 et 10
6) Jean-Paul II. Le Rédempteur de l'­ homme, Fides. 1979. no 14, p 44
7) Discours de Jean-Paul II aux Indiens d'Oxaca et de Chiapas, le 29 janvier 1979.
8) Message des évêques du Québec aux responsables de l’éducation, octobre 1978.
9) Vincent Cosmao. Changer Je monde, une tâche pour l'Église. Les Éditions du Cerf, 1979.
10) Jean XXIII, Pacem in terris


(Le Devoir, 11 janvier 1980, p.5)