16 septembre 2025

 


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ARTICLE DU JOUR: Devenir religieux ou religieuse aujourd’hui


Devenir religieux ou religieuse aujourd’hui

Par Benoit Voyer

16 septembre 2025

Il n’est pas facile devenir religieux ou religieuse.

En 1996, sœur Marise Langevin, prieure du Carmel de Trois-Rivières m’expliquait que la plus grande difficulté rencontrée par la relève est le dépouillement de la foi et de la prière de toutes sensibleries, sentiments et émotions : « C'est dans la réalité du mystère qu'il faut vivre sa foi »[1].

Selon elle, la place des rites est importante pour vivre ce dépouillement : contemplation silencieuse, vie sacramentelle, lecture des psaumes, etc. Il faut en venir à avoir la conviction que Dieu est présent au cœur de son quotidien sans le sentir par ses émotions.

Elle m’expliquait qu’il y a aussi la peur de l'engagement définitif : « Les femmes qui viennent en formation au Carmel veulent rester, mais retardent l'échéance de l'engagement ».

Pour elle, ce n'est pas que dans la vie monastique que cette peur de s'engager se fait sentir, c'est dans toute la société. Cette caractéristique prend sa source dans la psychologie des adolescents. Les générations de cette partie du 21e siècle ont de la difficulté à entrer dans l'âge de la maturité. L'adulte n'hésite pas à se donner. Lui seul est capable d'assumer ses choix et de vivre les renoncements que ceux-ci impliquent.

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[1] Benoit Voyer. « Centenaire du décès de Thérèse de l'Enfant-Jésus - Les recrues sont rares au Carmel », Revue Sainte Anne, septembre 1996.

PAROLE DE René Lévesque

 


NATURE

La Réserve naturelle Marie-France-Pelletier, a Joliette

GRANBY: Incendie a la Terrasse du Parc (1986) - En rappel



Revivez l'incendie du bâtiment de la Terrasse du Parc, 337, rue Principale, à Granby, qui a eu lieu le 28 aout 1986. (Pour plus de détails sur l'incendie, voir La Voix de l'Est du 29 août 1986, page 6.) 

On y retrouve des images de l'incendie et, en s'y attardant un peu, il s'agit d'un beau document de vie urbaine. Les images sont de Benoit Voyer. De plus, on le voit (il a 19 ans) s'entretenir avec Denis Turgeon de la Fraternité des policiers et pompiers de Granby. Les images de l'entrevue sont de Pierre Bédard. Les images ont été captées pour CKSH TV avec lequel les Productions Vidéos Granby et les Productions Vidéographe avaient une entente. On ne sait pas si les images ont été diffusées au bulletin d'information télévisé. 

Tiré du Fonds Benoit Voyer (P049) de la Société d'histoire de la Haute-Yamaska, a Granby.

PSYCHOSPIRITUALITÉ: La « génération i »


La « génération i »

Plusieurs sociologues appellent ces jeunes la « génération i ». Elle est apparue dans les années 1980, après que la « génération x » ait atteint l'âge de raison. Les membres de cette génération se caractérisent par trois « i »: indécision, incertitude et identité.

Parmi les trois « i », c'est la question de l'identité qui est le grand problème. Trouver sa mission de vie, voire sa vocation, est très difficile pour les personnes de cette génération.

Puisque le souci d'une vie intérieure saine est loin de leurs préoccupations, ces gens semblent se diriger vers une impasse majeure: ils ne connaissent pas leur véritable potentiel.

Le membre de la « génération i » est souvent en crise. Le moindre choc est, pour lui, une véritable catastrophe. Pourtant, la crise est normale, mais lorsqu'il n'y a pas en soi de ressources pour la traverser, elle devient un drame. Celui-ci semble surtout affecter les hommes puisque 80% des suicides sont commis par eux.

D'ailleurs, les gars de cette génération occupent l'attention des intervenants sociaux puisqu'ils sont les nouveaux « démunis en intériorités ». Depuis l'avènement du féminisme, depuis que les rôles sociaux ne sont plus définis, la gent masculine est en déroute.

Ce n'est pas seulement au chapitre de l'intériorité que ces personnes sont affectées, mais aussi dans la voie du choix de carrière. Elles mêlent la quête de soi avec la quête de succès. Puisque l'emploi n'est pas, pour elles, un gagne-pain, mais le fondement de l'identité, elles ont peur de s'identifier à une profession, surtout lorsqu'il s'agit de titres généraux comme ceux de « journalier » ou de « professionnel ». Elles savent fort bien que l'emploi est le symbole de ce que l'on est, donc de l'image que généralement les autres auront de soi.

Le problème identitaire va jusque dans la sexualité. À les écouter, l'hétérosexualité est une voie marginale. La mode est à la bisexualité.

Une autre problématique de cette génération est qu'elle n'a pas été habituée à faire des choix. Lorsqu'il est question d'en faire, elle ne sait pas quoi choisir ni vers où se diriger. En ce XXI siècle, on a l'embarras du choix. Les gens de cette génération vivent le « syndrome du buffet ». Plus il y a de possibilités, plus on hésite. À la fin, on ne fait aucun choix. Lorsqu'on connaît pleinement son identité et sa vocation, il est plus facile de traverser les crises de la vie et de prendre de bonne décisions, c'est-à-dire de ne plus vivre dans l'indécision et l'incertitude.

Il n'y a pas bien des solutions pour sortir cette génération du drame des trois « i ». La plus évidente est la rencontre de personnes significatives qui vivent à plein leur vocation, voire leur mission. La « génération i » a besoin de modèles qui vivent loin de la médiocrité.

Pour l'aider, il faut ajouter un quatrième « i »: l'intérêt humain. C'est la voie de l'accompagnement. Celle-ci se fait discrètement en offrant son amitié et sa disponibilité, dans le respect des différences (« Je suis pleinement ce que je suis et tu es pleinement ce que tu es. Nous ne sommes pas nécessairement en accord, mais j'ai du plaisir à bavarder avec toi! ») et de leurs choix du moment. Bien entendu, cette attitude doit être sincère et respectueuse.

C'est la voie de la gratuité. C'est In voie du cœur.

Il y a aussi cinq autres attitudes qui peuvent aider la « génération i » à se sortir de l’indécision : refuser les influences excessives des personnes autour de soi; ne pas avoir peur de se tromper; déterminer ses critères de décision, c’est-à-dire qu’il faut identifier ce qu’on cherche; cultiver l’art du compromis, car aucun choix de vie n’offre que des avantages, et s’informer.

Benoit Voyer, Granby

(Voix de l’Est, 22 juillet 2006, p.27)