La révolution de l'amour (3)


Par Jean-Paul Regimbal (1981)

La révolution de l’amour par la révolution du cœur

La révolution de l’amour n’est plus un rêve, un slogan, une idéologie, mais une réalité, un oui collectif a l’amour de Jésus-Christ.
Le thème de la civilisation de l’amour a d’abord été développé par le pape Paul VI, puis repris largement par Jean-Paul II.
Tout a débuté en 1975, a la fin de l’année sainte, quand le souverain pontife, s’adressant à 100 000 jeunes venus de tous les coins du monde, a proclamé :
« Vous vivez actuellement une heure de grâce et de salut, dans l’histoire du monde, et tout homme de bonne volonté veut que le calendrier de l’histoire ouvre la civilisation de l’amour. C’est à vous, les jeunes, que je confier cette mission »[1].
Il a poursuivi en ajoutant l’avertissement suivant a ses jeunes auditeurs :
« Ferions-nous un rêve lorsque nous parlons civilisation de l’amour?
Non, nous ne rêvons pas. S’ils sont authentiques, s’ils sont humains, les idéaux ne sont pas des songes; ils sont des devoirs, spécialement pour les jeunes chrétiens du monde. Ils sont d’autant plus urgents et fascinants que les grondements de leur âge ébranlent davantage les horizons de notre histoire.
C’est vous, les jeunes, qui êtes la force de l’Église et l’espérance de demain.
Le culte que nous avons pour l’homme nous conduit à cela lorsque nous repensons a cette célèbre expression d’un père de l’Église, le grand saint Irénée : L’homme vivant, l’homme debout est la gloire de Dieu.
C’est pourquoi, je vous demande de vous tenir debout dans la foi, de vous tenir debout dans la vérité, de vous tenir debout dans l’avenir.
Telle est la gloire que vous rendrez à Dieu, tel est le culte en Esprit et en vérité qui va déterminer l’orientation de la civilisation en voie de naitre, et c’est vous qui allez mettre en marche cette civilisation nouvelle »[2]
Plus tard, Paul VI précisait sa pensée auprès de ses auditeurs, de façon bien significative :
« Vous, les jeunes, vous vous rebellez contre une conception de la vie qui prétend donner la première, sinon l’unique place au profit, au succès, a l’égoïsme et a l’utilisation des autres.
Vous contestez une société qui, a votre soif d’authenticité, répond souvent par des formules creuses, habiles, mais aussi hypocrites.
Je vous encourage dans votre contestation. »[3]
Le souverain pontife a donc invité les jeunes gens à se lever pour contester le mensonge, les valeurs fausses et trompeuses de ce monde, l’hypocrisie et la double position de ceux qui indiquent une ligne de conduite, mais ne la suivent pas.
Il a poursuivi :
« A votre désir d’amitié, de communication, s’opposent des modèles de vie sociale, basés sur l’indifférence et l’exploitation réciproques. Vous avez le droit de faire comprendre et entendre votre voix, votre besoin de transcendance, contre les fausses illusions qu’on vous offre dans une société de consommation. Vous avez le privilège et le devoir de contester les vendeurs d’illusions, de l’érotisme et de la drogue. Je vous confie cette mission.
Confondez les faux prophètes de ce temps qui veulent une marchandise frelatée de bonheur. C’est votre droit de jeunes de contester ouvertement cette civilisation de consommation pour établir la civilisation de l’amour »[4].
Combien de fois a-t-on entendu un pape tenir un langage aussi clair et dynamique?
Ailleurs, Paul VI concluait par ces mots :
« La jeunesse est particulièrement fascinée par l’amour. Eh bien! Proclamez la véritable amour, celui qui ne se confond pas avec le plaisir égoïste de la chair, mais qui fleurit dans le don de soi. Semez autour de vous, des maintenant, les grandes valeurs de la civilisation de l’amour, telle la solidarité, la fraternité, la dignité de la personne humaine, le rejet de tout ce qui est discrimination et ségrégation, le service de la justice, l’établissement de la paix dans la vérité. C’est là que vous bâtirez la civilisation de l’amour. C’est là, jeunes gens qui m’écoutez, votre mission dans l’Église et dans le monde d’aujourd’hui ».[5]
En d’autres termes, le pape a dit aux jeunes : le Christ vous fait confiance, l’Église vous fait confiance. On pourrait ajouter : la société elle-même, parce qu’elle n’a rien à vous offrir, vous fait confiance.
Toutes les formes de révolutions ont été tentées : révolutions culturelles, économiques, politiques, sexuelle, pour aboutir au chaos et au désastre.
Pour ma part, et j’espère que vous approuvez, je propose la révolution de l’amour, la seule susceptible de transformer notre monde.
Mais cette forme de révolution, me demanderez-vous, pourquoi ne l’a-t-on pas tentée jusqu’ici? Serait-ce qu’on a peur, ou qu’on n’a pas cru la jeunesse suffisamment forte et aguerrie, suffisamment courageuse et tenace pour la mener à bonne fin? Pourtant, l’Église et le Christ ont mis leur confiance en vous, les jeunes. Il vous reste encore vingt ans avant la fin du présent siècle pour changer la face de la terre par cette révolution.
« Quand les hommes vivront d’amour », dit la chanson, il n’y aura sur cette terre ni de guerres, ni de misère, ni de haine, ni de faim, ni d’égoïsme avec son cortège de larmes; « les hommes seront troubadours, mais nous, nous serons morts, mon frère! ». Mais vous, vous connaîtrez ce que la puissance de l’Esprit peut accomplir dans des cœurs de vingt ans!
Oui, chers jeunes, vous valez ce que vaut votre cœur! D’ailleurs, le Christ l’a dit à plusieurs reprises : « Là où est votre trésor, là est votre cœur! »[6].
La puissance de l’Amour « Le cœur a ses raisons que la raison ne comprend pas », dit le proverbe. C’est vrai : le cœur est une puissance aveugle qui veut déclencher les plus grands désordres chez l’homme.
L’évangile dit encore : « Ce n’est pas ce que l’homme mange par la bouche qui souille le corps de l’homme, mais c’est ce qui sort de son cœur, car c’est du cœur qui naissent la convoitise, l’adultère, la haine et la corruption! »[7]
« Vous valez ce que vaut votre cœur! »[8]
Si votre cœur est rempli des richesses de l’’agape », vous valez ce que vaut le sang de Dieu, parce que vous avez été rachetés par lui.
Ne l’oubliez jamais : vous êtes les enfants du Père, les fils de l’Église et, si vous demeurez dans l’Esprit saint, vous serez le sel de la terre, la lumière du monde, le levain dans la pâte.
Si vous vous insérez au cœur des réalités humaines, la puissance même de votre cœur transformera la pate de cette société de consommation en une pâte de civilisation de l’amour. C’est vous, les jeunes, qui portez le ferment de cette réalité dans votre cœur. Encore une fois, « vous valez ce que vaut votre cœur! »[9]
Toute l’histoire de l’humanité est celle du besoin d’aimer et d’être aimé. Les preuves sont tangibles, constamment sous nos yeux, et les mass media nous le rappellent à satiété.
Malheureusement, cette fin de siècle rend plus difficile l’épanouissement d’une saine affectivité, pour la bonne raison qu’on a pollué l’amour a toutes les sources des sensations les plus ahurissantes, et qu’on a confondu affection et sensualisme.
On a, en quelque sorte, provoqué des courts-circuits affectifs, parce qu’on a ouvert les vannes de la passion et développé non pas les richesses de votre cœur, mais les zones érogènes de votre corps.
Je lisais récemment Le Petit guide des quinze a vingt ans, distribué par le ministère des Affaires sociales du Québec, ou figure un diagramme du corps de l’homme et de la femme, avec des points rouges qui identifient les zones érogènes, susceptibles d’être provoquées pour déclencher la jouissance orgasmique parfaite. Et l’on a l’audace de diffuser cette littérature a tous les jeunes dans le cadre d’une soi-disant éducation sexuelle!
C’est tout simplement de la perversion systématique et bien orchestrée! Au lieu de l’éducation a l’amour, on explique de façon éhontée votre corps, fait à l’image et a la ressemblance de Dieu.
On veut vous faire croire que votre cœur sera ouvert à l’amour dans la mesure ou vous serez sensibles à vos zones érogènes. Voila ou peut conduire l’aberration collective de nos bons politiciens!
Je comprends pourquoi de plus en plus de jeunes, et même de moins jeunes, cherchent à se regrouper afin d’échapper a l’angoisse et a la folie d’une telle civilisation débridée, pour retrouver le vrai sens des relations interpersonnelles, a la fois chaudes et significatives.
Si l’on en croit une certaine publicité tapageuse, notre époque serait éprise de ce qu’on pourrait appeler la drogue di cœur. Ce serait le temps de vous drogue par la musique, des hallucinogènes, l’image et toutes les formes de sensations qui peuvent vous transporter, pendant quelques heures, dans le monde de l’irréel. Ce serait une forme de « doping » du cœur.
Il importe, chers amis, que vous soyez sur vos gardes!
Quel que soit l’usage qu’en font les humains, n’oubliez surtout pas que le cœur, symbole de l’amitié et de l’amour, a aussi ses normes, ses exigences et son éthique.
L’oublier, c’est courir aux pires déboires et se préparer de très douloureux lendemains!
Cependant, je sais que vous voulez l’authenticité et qu’au fond de vous-mêmes vous recherchez la vérité.
Même au plus profond d’expérience diverses que vous avez pu vivre, votre cœur vous criait que c’était du faux, du plaqué, du toc, de la contrefaçon.
L’amour de Dieu a été répandu dans vos cœur l’Esprit saint Nous sommes à l’heure de la vérité! De la libération du cœur!
Le souverain pontife a eu cette trouvaille heureuse, en parlant a la jeunesse : « Faites place au cœur, a-t-il dit, dans la construction harmonieuse de votre personnalité »[10].
Il ne s’agit pas de nier l’amour et le cœur. Il ne faut pas non plus, a l’inverse, donner dans la sensiblerie et la sentimentalité.
La personne humaine est façonnée à l’image de Dieu et c’est en cela même que l’amour prend toute sa dimension.
Le cœur a des dimensions inouïes, si nous savons les développer et les mettre à profit. Il est l’ouverture de tout l’être à l’existence des autres; il est la capacité de comprendre les angoisses et les incertitudes du prochain; il est encore l’aptitude à recevoir l’autre, sans mépris, sans condamnation, sans rejet.
Une telle sensibilité, aussi profonde et honnête, rend l’homme vulnérable à la misère de ses frères, de ses proches ou de ses lointains semblables. C’est pour cela que plusieurs essaient de s’en défaire en se durcissant le cœur.
L’Écriture met sur les lèvres du chrétien cette belle prière :
« Donne-nous, Seigneur, un cœur nouveau! Mets en nous, Seigneur, un esprit nouveau! »[11]
La révolution de l’amour se fera par la puissance du Saint-Esprit. Rappelez-vous qu’au jour de votre baptême, l’amour de Dieu a été répandu dans vos cœurs par l’action de l’Esprit.
Si vous preniez quelques minutes pour déballer les magnifiques cadeaux que le Seigneur vous a faits à votre baptême, vous retrouveriez la foi, l’espérance et la charité qui vous permettent de vivre chrétiennement les réalités de chaque jour et d’accepter les desseins de Dieu sur vous.
Également, vous avez reçu – le saviez-vous? – les sept dons du Saint-Esprit, qu’il faut tâcher de développer et de faire grandir en vous par votre fidélité et votre coopération a l’action de la grâce.
C’est la que nous découvrons à quel point Dieu nous a comblés! Pourquoi demeurons-nous parfois si indifférents en face de tant de merveilles qu’il a opérées en chacun de nous?
Quelle grande différence il y a entre le chrétien qui a compris et celui qui vit replié sur lui-même! Le premier respire une maturité qui le fait sortir de lui-même et se mettre au service des autres. Le second a la manie infantile de tout attirer a lui et pour lui-même.
Ne vous y trompez pas : l’amour n’est pas une inclination instinctive et spontanée. C’est un don de Dieu qui se cultive par une décision consciente de la volonté d’aller vers les autres, les plus faibles, les plus démunis, les mal aimés. C’est là qu’on voit si la révolution du cœur a eu lieu ou non.
Le Christ nous a donné l’exemple. Il est venu parmi les humbles, les petits, les malades, les pécheurs et les malheureux de toutes les couleurs et son évangile a d’abord été prêché a ceux-là mêmes que la société du temps rejetait. Les saints ont suivi sa trace. Ils sont allés soulager toutes les misères humaines sur tous les continents. Toutes les pages de l’histoire de l’Église nous rappellent comment des chrétiens, comme vous et moi, ont consacré leur vie au service des déshérités, des malades, des malheureux, des orphelins, des vieillards et des laissés-pour-compte.
Eux ont compris et vécu la révolution de l’amour!
Aujourd’hui, ceux qui sont prêts à aller vers les mal nantis, les mal nourris, les mal-logés, les mal aimés, ce sont ceux qui vivent cette révolution, par l’action de l’Esprit en eux.
Au baptême de Jésus, l’Esprit saint a reposé sur lui.
A la suite de son jeune de 40 jours, au tout début de sa vie publiques, Jésus est entré dans la synagogue de Nazareth pour faire la lecture, suivant la coutume établie. On lui a donné la lecture, suivant la coutume établie. On lui a donné le livre du prophète Isaïe et, en l’ouvrant, il a lu le passage ou il était écrit :
« L’Esprit du Seigneur est sur moi, parce qu’il m’a conféré l’onction pour annoncer la bonne nouvelle aux pauvres.
Il m’a envoyé proclamer aux captifs la libération et aux aveugles le retour à la vue, renvoyer les opprimés en liberté, proclamer une année d’accueil par le Seigneur. »[12]
Soyez les témoins de l’amour L’amour « agapè », le don du cœur, est une grâce de Dieu. C’est lui qui opère en nous cette capacité d’amour et nous rend aptes à nous ouvrir aux autres.
« Afin de pouvoir aimer en vérité, dit Jean-Paul II, il faut se détacher de bien des choses et surtout de soi-même, de sa volonté propre, de son égoïsme, pour être capable de donner gratuitement. Jeunes du monde, levez plus souvent les yeux sur Jésus-Christ. Il est l’homme qui a le plus aimé. »[13]
Le Christ nous a aimés jusqu’à donner sa vie pour nous! Il est le prototype de l’amour total, de l’amour gratuit, de l’amour qui ne reprend pas.
De temps en temps, arrêtez-vous pour méditer le testament d’amour que le Christ nous a laissé : « Il aima les siens, et il les aima jusqu’à la fin! »[14]Contemplez l’homme-Dieu sur la croix, le cœur ouvert, les bras étendus, alors qu’il vient tout juste de retourner a son Père, une fois sa mission accomplie.
Vous comprendrez, sans doute, que son cœur a laissé couler jusqu’à la dernière goutte de son sang pour nous, pour vous, pour les pauvres hommes que nous sommes tous. Ce fut la première opération à cœur ouvert qui fut réalisée en vue d’une transfusion de sang, a la dimension de l’humanité. Depuis, le cœur du Christ ne s’est jamais refermé, et son sang n’a jamais cessé de couler pour le rachat du monde et pour le vôtre.
Jeunes du monde, contemplez l’homme qui a le plus aimé. Dans cette méditation, vous comprendrez ce que vous avez couté à Dieu :
-Pour créer le monde, il lui a suffi d’ouvrir la bouche;
-Pour le racheter, on a dû lui ouvrir les mains, les pieds, le côté;
-Pour créer, une parole a suffi;
Pour racheter, il a fallu un dernier soupir;
-Pour créer, le son de sa voix;
-Pour racheter, le sang de ses veines.
Jeunes qui me lisez, l’heure est venue, votre heure, de travailler plus que jamais a la civilisation de l’amour. Quel chantier gigantesque! Quelle tache enthousiasmante! Quel défi à relever!
Cependant, cela exige le don total de vous-même : non seulement du corps, de l’esprit ou du cœur, mais de toute votre personne.
Le don de soi Chers amis, j’ai une confidence à vous faire : je crois sincèrement que plusieurs d’entre vous sont capables de risquer le don total d’eux-mêmes au Christ et a leurs frères, et de leur consacrer toute leur puissance d’aimer.
Dans son discours du 27 janvier 1981, le chef actuel de l’Église donnait aux jeunes la consigne suivante :
« Soyez les témoins de l’amour dans la vérité. Soyez les témoins de la vérité par l’amour.
Vous la rechercherez, cette vérité, dans vos études, dans la discipline qu’elle impose a votre intelligence et à votre cœur.
Puisse cette vérité contribuer à votre développement intellectuel le plus largement possible, en vous donnant le sens de la complexité du réel non seulement physique mais humain, en vous apportant les solutions créatrices issues de l’amour! »[15]
Or, vous savez que certaines solutions ne se trouvent pas grâce aux seules forces du physique ou de l’intellect. Il y a des réponses que seul le cœur peut apporter. La civilisation de l’amour doit d’abord se réaliser en vous-mêmes. N’ayez pas de crainte, ni de timidité, car « si le Christ est avec vous, qui sera contre vous? »[16]
Nous voici à l’aube de l’an 2000! Vous avez l’occasion de changer le cours de l’histoire par la révolution de l’amour. Jeunes du monde, êtes-vous prêts à dire Oui à l’amour, au défi qu’il faudra relever pour le réaliser en vous-mêmes et chez les autres?
Les graves problèmes qui secouent actuellement notre monde ne trouveront pas de réponse dans la violence, la haine, le mensonge et l’illusion. Il n’y a qu’une façon de confondre la haine, c’est par l’amour! Il n’y a aussi qu’une façon de combattre le mensonge, c’est par la vérité! Il n’y a enfin qu’une façon de vaincre l’illusion et l’hypocrisie, c’est par l’authenticité.
L’authenticité de votre vie, de votre conduite, du don de vous-mêmes, de l’engagement de votre personne, de l’amour que vous prodiguerez autour de vous : voila autant de réponses que vous apporterez aux problèmes de votre milieu.
Des maintenant, je vous propose cinq objectifs bien concrets et a votre portée que vous pourrez surement réaliser avec l’aide de compagnons et de compagnes qui partagent votre désir de faire la révolution de l’amour.
Premier objectif Demandez aux bibliothèques de vos écoles, cégeps ou universités qu’on ajoute des volumes bien faits portant sur le droit a la vie, la sexualité, l’amour, les fréquentations, le mariage, etc., et qui respectent la doctrine de l’Église. Je vous suggère quelques titres à la fin de ce message. Si vous insistez, on se fera surement un devoir de vous procurer les ouvrages susceptibles de vous aider à parfaire votre éducation.
Deuxième objectif Intervenez au besoin dans le cadre de vos cours lorsque vous entendrez des sophismes, des faussetés ou des erreurs sur l’homme, la religion, la sexualité, l’amour, la bible, l’Église, etc.
C’est votre droit et votre devoir d’exiger que la vérité soit dite et qu’on respecte votre foi.
N’oubliez pas qu’au Québec, les écoles confessionnelles sont légalement constituées et reconnues comme telles.
Vous avez donc le droit, en tant que baptisés et chrétiens, qu’on vous donne un enseignement conforme a la vérité de l’évangile et de la foi. Les juifs et les protestants sont souvent plus inquiets et plus tenaces que bon nombre de nos catholiques quand on attaque leurs croyances.
Je n’en veux pour preuve que la réponse des parents juifs au moment de la campagne entreprise contre le programme d’enseignement sexuel que voulait nous imposer le gouvernement fédéral. Ils ont répondu à 95 p. cent. Tandis que nos parents catholiques faisaient à 47 p. cent. Ces mêmes juifs sont encore inquiets parce qu’on leur refuse l’enseignement des commandements de Dieu dans leurs propres écoles.
Partageons-nous la même inquiétude et les mêmes préoccupations?
Troisième objectif Intervenez par une action concrète pour le maintien et le développement de la pastorale scolaire dans vos institutions respectives.
La pastorale demeure un service essentiel, au même titre que toutes les disciplines au programme. Si l’on doit couper dans les budgets, pourquoi faut-il que ce soit d’abord dans le domaine de la pastorale?
Inscrivez-vous au programme de pastorale scolaire et apportez-y tous vos efforts pour revivifier le dynamisme et la participation aux activités proposées.
Les animateurs ne peuvent pas faire le travail seuls; ils ont besoin de votre coopération pour que les mouvements lancés par eux soient actifs et déclenchent une saine émulation.
D’ailleurs, c’est par l’enseignement catéchétique, la pastorale et la pratique religieuse que nos écoles demeureront confessionnelles.
C’est par la volonté des parents et des étudiants eux-mêmes que nos droits à l’éducation chrétienne seront respectés.
Quatrième objectif Fondez de petits cercles d’étude (environ 5 ou 6 étudiants) dans le but de découvrir les vrais besoins spirituels et pastoraux de votre milieu scolaire.
Un premier cercle pourrait faire le relevé des principales lacunes constatées dans les cours en rapport avec la spiritualité de l’homme, les exigences de la foi, les préceptes et les commandements de Dieu, l’enseignement de l’Église, notamment l’enseignement conciliaire.
Un deuxième cercle pourrait faire l’inventaire des attentes et des aspirations de la population scolaire face aux besoins spirituels et a l’assistance pastorale qu’elle serait en droit d’attendre de son école.
Un autre cercle d’étude pourrait évaluer, par voie d’analyse et de synthèse, les moments de la journée et de la semaine ou les élèves seraient mieux disposés a recevoir l’enseignement catéchétique et/ou religieux, avec une indication préférentielle des locaux les plus adaptés à ces diverses activités.
Enfin, d’autres cercles d’étude pourraient se constituer dans le but de susciter dans le milieu étudiant des temps forts de liturgie, de récollection, voire de retraites. Toutes ces recommandations seraient suggérées aux divers services de pastorale, a la direction de l’école et a d’autres agents de formation spirituelle de l’institution.
Cinquième objectif Collaborez au bulletin ou au journal scolaire en écrivant de brefs articles : par exemple, des commentaires pertinents, des recommandations pratiques, les résultats de vos recherches et analyses capables d’améliorer le climat de l’école et d’éveiller un plus vif intérêt des élèves dans les domaines que nous venons de mentionner.
Il est plus important que jamais de faire connaitre à votre milieu quelles sont vos convictions profondes, exprimées en termes clairs, énergiques et positifs. Votre participation active à ces publications scolaires démontrera non seulement votre intérêt pour le bien commun, mais encore votre engagement chrétien qui n’est ni fuite, ni refuge, ni démission devant la réalité!
L’évangélisation des jeunes par les jeunes peut et doit s’exercer par les moyens de communications à leur portée : journaux et bulletins, radio scolaire et télévision communautaire. Ainsi, « soyez toujours prêts à rendre compte de l’espérance qui habite en vous »[17].
[1]Paul VI. Discours du 31 décembre 1975, Osservatore Romano, 1erfévrier 1976, p. 101.
[2]Idem, p.102.
[3]Paul VI. Discours du 25 février 1978, Osservatore Romano, 26 février 1978. Documentation catholique no 1738, p. 251.
[4] Idem, p.251, col. #2
[5] Idem, p.252, col. #2
[6] Matthieu 6, 21
[7] Matthieu 15,11
[8]Jean-Paul II. Discours aux jeunes, Palais des princes, Paris, juin 1980, p. 183
[9]Idem
[10]Jean-Paul II parle aux jeunes, Messagers de la bible, Québec, 1980, p.16; Éditions du Centurion, Paris, 1980, p.183.
[11] Cf. Ézéchiel 36,25. Jérémie 31,31.
[12]Luc 4, 16-20
[13]Jean-Paul II parle aux jeunes, Messagers de la bible, Québec, 1980, pp. 14-15; Éditions du Centurion, Paris, 1980, p.184
[14]Jean 13,3
[15]Jean-Paul II, discours aux jeunes de la ERCI et de la MIEC, Osservatore Romano, 27 janvier 1981, p.2, col. #2 et 3.
[16]Romains 8,31
[17] 1 Pierre 3,15

Tiré de: Jean-Paul Regimbal. La Révolution de l’amour, Éditions internationales Alain Stanké Ltée, 1981. Livre conservé a la Société d’histoire de la Haute-Yamaska, à Granby, (P049) et chez Bibliothèque et Archives nationales du Québec, à Montréal (BANQ 248.83 R335R 1981)