Par Benoit Voyer
22 février 2025
Je trouve regrettable tous les préjugés qui existent au Québec en matière religieuse. Bien entendu, je suis totalement en désaccord avec l’utilisation de la religion à des fins politiques. Je suis également très mal a l’aise lorsque les textes anciens, qu’ils proviennent de la bible, de la thora et du coran, ne soient pas adaptés à notre époque. En cette matière, une lecture historico-critique doit être réalisée avant d’en faire une adaptation pour s’en inspirer dans notre présent.
Comme le disait l’an dernier Régis Labeaume à Christian Bégin a l’émission télévisée « La Grand-messe »: « Ce qui dérange émotivement les Québécois de souche, c’est la pratique religieuse des immigrants. Les communautés culturelles sont plus croyantes que nous autres. [...] Nous on n’a plus de croyance. Nous autres, on est laïcs et on a raison (de l’être). [...] Mais tu n’peux pas empêcher le monde de croire ! [...] “ [Ce constat] nous heurte pas mal plus qu’on le pense [...] La foi des autres nous heurtes... »
Ainsi donc, je suis un chrétien de tradition catholique. En revanche, j’ai toujours été ouvert à la différence. Je m’en souviens, au milieu de la vingtaine, j’ai visité de nombreuses synagogues, mosquées et temples de différentes confessions chrétiennes. Après tout, s’il y a un dieu, il est unique.
Lorsque j’étais journaliste, afin d’établir des ponts culturel et cultuel, j’ai réalisé plusieurs reportages sur ces communautés de foi, notamment pour l’Hebdo journal [1],
A Trois-Rivières, en 1996, j’ai rencontré Aziza Blili, une agente de voyages tunisienne de confession musulmane. J’avais tiré plusieurs petits textes de notre échange qui m’apparaissait fort intéressante.
Elle regrettait les préjugés que les médias entretiennent. Elle me disait : « Dans l’islam, il y a des gens de la droite et de la gauche comme dans toutes les sociétés ou religions. Les uns sont plus intégristes, les autres sont plus ouverts […] Il y a des gens qui agissent au nom de la religion, mais qui ne sont pas vrais! C’est de la politique déguisée! Les conflits qui viennent dans le monde viennent ternir l’image de l’islam. Je n’ai jamais lu une phrase du coran qui dit qu’il faut assassiner quelqu’un qui ne pense pas comme nous! »
Dans la région trifluvienne, le Centre communautaire islamique de la Mauricie joue le rôle de mosquée. En 1996, lorsque je demeurais dans cette région, il était situé dans une humble maison, au 3009, boul. des Forges. Rien ne laissait présager la présence d’adeptes du coran en ce lien. Il y avait douze ans que la communauté musulmane s’y réunissait. De nos jours, ils se réunissent au 5375, rue Saint-Joseph, Trois-Rivières-Ouest.
Chez les musulmans, il n’y a que l’homme qui doit se rendre à la mosquée afin de prier, bien entendu si son horaire professionnel le lui permet. Les autres temps de la prière quotidienne sont laissés à la discrétion de chaque membre.
Hier comme aujourd’hui, le Centre islamique sert également d’école pour les jeunes qui veulent apprendre l’arabe et l’islam. De plus, c’est un lieu ou se donnent des conférences et ou une bibliothèque est aménagée.
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[1] Benoit Voyer. Une mosquée à Trois-Rivières, L’hebdo journal, 7 juillet 1996, p. 3