L’autonomie du Québec


L’autonomie du Québec

Par Benoit Voyer

6 juillet 2025

Je ne me cacherai pas, fondamentalement je suis un nationaliste conservateur québécois. En figure poétique, le « Québec est mon pays, le pays de mon cœur ». Mais…

Et je dois être honnête, je suis mal à l’aise avec l’idéologie socialiste des partis politiques de gauche et de centre gauche comme le Parti québécois et Québec solidaire. Je connais trop bien les fondements de ces formations.

Au début de ma vingtaine, j’ai été président de l’aile jeunesse du Parti québécois de la circonscription de Shefford (devenue celle de Granby) et, plus tard, président de l’association de Deux-Montagnes et membre de celle de Groulx pour Québec solidaire.

Pour ce qui est du Parti québécois, en 1988, je m’y joins à la demande du député Roger Paré. Avant de m’engager, je lui dis : « Roger, je peux te donner un coup de pouce parce que me le demandes sincèrement, mais je dois être honnête : je ne suis pas très chaud à l’idée de l’indépendance du Québec… ». Il me répond, le sourire aux lèvres : « On va te convaincre… ». Je lui rétorque pour le berner : « Bonne chance! » Et j’ai travaillé bénévolement à ses côtés quelques années, mais jamais avec une grande conviction lorsque venait le sujet de l’indépendance du Québec. Je me considérais davantage « pariste » que « péquiste ».

Pour ce qui est de Québec solidaire : Je me suis laissé simplement endormir par les beaux discours de Françoise David au début de la formation politique. Elle disait que dans QS on peut se parler ouvertement et qu’il y a de la place pour tout le monde. Foutaise! Dès que je me suis retrouvé dans les « instances officielles », mes idées de centre-droit social, économique et politique n’étaient guère appréciées. Rapidement, on m’a fait comprendre que chez les « orange » on est socialistes et communistes. J’ai rapidement déchanté.

Lors du référendum de 1980, je n’avais que 13 ans. Je m’en souviens bien entendu, mais je n’avais pas encore vraiment d’opinion sur le sujet, bien que mes parents, de fervents fédéralistes, aient voté contre le projet de René Lévesque.

Et puis, est venu celui de 1995, dirigé par Jacques Parizeau. J’ai voté en faveur, mais dans le but de forcer une révision du fédéralisme canadien afin qu’il devienne un ensemble d’États souverains au sein d’une véritable confédération, un peu a l’image de la Communauté économique européenne. Cette idée était celle véhiculée par l’Action démocratique du Québec (ADQ) dirigée par le chef Mario Dumont et c’est toujours la seule raison pour laquelle je pense que j’accepterais de voter en faveur de l’autonomie totale de la province. Comme on dit : « Le Québec d’abord ».

En revanche, en ce moment, c’est d’une évidence : la majorité des Québécois ne sont pas chauds à l’idée d’un autre référendum sur l’indépendance du Québec. Soyons honnêtes, ce rêve appartient au passé. L’obsession de Paul Saint-Pierre-Plamondon de vouloir à tout prix tenir un référendum sur l’indépendance du Québec dans un premier mandat est la position la plus radicale qu’un chef du Parti québécois eu depuis 1970. Tous ceux qui vont réellement voter, n’en veulent pas.

Tout comme moi, les Québécois sont nationalistes. Au sein de la confédération canadienne, ils veulent que le Québec soit fort et autonome. Les citoyens du Québec sont autonomistes et désirent continuer de cheminer au sein d’un Canada moins centralisateur.