POLITIQUE: Mariage: le débat relancé


Mariage: le débat relancé

L'idée du gouvernement conservateur de Stephen Harper de rouvrir le débat sur la question du mariage entre personne de même sexe, idée qui a été saluée par le cardinal Marc Ouellet, archevêque de Québec, devant les 4000 pèlerins réunis pour la fête de sainte Anne, le 26 juillet, à la basilique de Sainte-Anne-de-Beaupré, relance un débat rempli d'émotivité.

Tout porte à croire que la polarisation des opinions se fera encore plus sentir que la dernière fois. D'un côté, il y a les tenants des droits des minorités, favorables aux mariages entre personnes de même sexe. Ils sont très influencés par le lobby gai et lesbien qui a infiltré toutes les at sphères de la société canadienne, dont les Parlements. Il y a ceux qui sont contre, comme le cardinal de Québec, et qui réclament que la tradition soit respectée.

Tant que chaque partie restera sur sa position, il n'y aura rien à gagner. Même un référendum national ne règlera pas la question. Quelques mois après la victoire d'une des deux positions, le dossier réapparaîtra dans l'actualité.

Pourtant, tout en respectant leur option fondamentale, c'est-à-dire en réaffirmant que le mariage est une union entre un homme et une femme, les évêques catholiques seraient prêts à accepter des unions civiles entre personnes de même sexe, sans pour autant appeler cela un mariage.

Le 18 mars 2002, M Bertrand Blanchet, archevêque de Rimouski, écrivait dans le quotidien Le Soleil: « Les évêques du Québec ne se sont pas opposés à l'attribution aux couples de même sexe de certains avantages réservés jusque-là à des personnes mariées. Certains s'en sont étonnés, cette position ne paraissant pas conforme à la morale catholique. Ne pas s'objecter ne signifie pas approuver ou promouvoir. A cet égard, il faut rappeler une position traditionnelle de l'Église: la loi civile n'a pas à s'ajuster en tous points à la loi morale d'une religion ».

Ainsi, la création légale de l'acte d'union civile, qui ne soit pas appelé « mariage », pourrait mettre fin au débat et donnerait la chance aux lesbiennes et aux gais de s'unir légalement et, du même coup, à d'autres formes d'unions d'exister, telles que les unions polygames.

De plus, le gouvernement canadien pourrait ainsi calmer les deux clans en se montrant très respectueux envers la tradition et l'héritage du passé et, en même temps, montrer que le Canada est une société très permissive et respectueuse de chacun de ses citoyens.

Benoît Voyer,
Granby

(Voix de l’Est, 29 juillet 2006, p.23)