Menacé de mort et la peur dans l'âme, Jean-Guy Blanchette, 63 ans, de Thetford Mines, a tiré avec son arme à feu enregistrée légalement sur quatre jeunes de 17 à 20 ans qui lui ont infligé sauvagement une série de coups de barre de fer. Il a posé son geste par légitime défense. Il a réellement craint pour sa vie. Heureusement, il ne les a pas tués.
Il n'est pas fier de son acte et il a raison. Son héritage chrétien semble lui avoir rappelé cette parole du commandement: Tu ne commettras pas de meurtre (Ex 20,13). Cependant, avait-il vraiment le choix? Son geste était-il moralement acceptable? Est-il légitime d'attenter à la vie d'autrui par légitime défense?
On sait que la vie humaine est sacrée et que la personne ne peut revendiquer pour soi le droit de détruire directement un être humain innocent. Cela est une règle de l'éthique chrétienne connue.
Par contre, il est légitime de faire respecter son droit à la vie. Qui défend sa vie n'est pas coupable de meurtre, même s'il est obligé de tuer son agresseur. Même le légendaire Thomas d'Aquin, l'auteur de la célèbre Somme théologique, est en accord avec ce point: (...) on est davantage tenu de veiller à sa propre vie qu'à celle d'autrui».
Ainsi, en tirant sur ses agresseurs. Jean-Guy Blanchette n'était pas seulement en droit, mais il était devant un devoir grave de mettre hors d'état de nuire ses assaillants.
Dans la situation tragique au cœur duquel il s'est retrouvé, et si les faits rapportés par les médias sont véridiques, le Beauceron a fait acte d'une remarquable qualité de juge ment. Maintenant, sera-t-il capable de pardonner?
Benoit Voyer Granby
(Voix de l’Est, 13 novembre 2004, p. 38)
Il n'est pas fier de son acte et il a raison. Son héritage chrétien semble lui avoir rappelé cette parole du commandement: Tu ne commettras pas de meurtre (Ex 20,13). Cependant, avait-il vraiment le choix? Son geste était-il moralement acceptable? Est-il légitime d'attenter à la vie d'autrui par légitime défense?
On sait que la vie humaine est sacrée et que la personne ne peut revendiquer pour soi le droit de détruire directement un être humain innocent. Cela est une règle de l'éthique chrétienne connue.
Par contre, il est légitime de faire respecter son droit à la vie. Qui défend sa vie n'est pas coupable de meurtre, même s'il est obligé de tuer son agresseur. Même le légendaire Thomas d'Aquin, l'auteur de la célèbre Somme théologique, est en accord avec ce point: (...) on est davantage tenu de veiller à sa propre vie qu'à celle d'autrui».
Ainsi, en tirant sur ses agresseurs. Jean-Guy Blanchette n'était pas seulement en droit, mais il était devant un devoir grave de mettre hors d'état de nuire ses assaillants.
Dans la situation tragique au cœur duquel il s'est retrouvé, et si les faits rapportés par les médias sont véridiques, le Beauceron a fait acte d'une remarquable qualité de juge ment. Maintenant, sera-t-il capable de pardonner?
Benoit Voyer Granby
(Voix de l’Est, 13 novembre 2004, p. 38)