Par Benoit Voyer
10 septembre 2025
Le 8 décembre 1854, paraissait la Constitution apostolique Ineffabilis Deus du pape Pie IX. Dans cette déclaration, le chef des catholiques instituait le dogme de l’Immaculée Conception. Il écrivait : « Nous déclarons, prononçons et définissons : la doctrine qui tient que la Très Sainte Vierge Marie, dans le premier instant de sa conception, par une grâce et un privilège singulier de Dieu Tout-Puissant, en vue des mérites de Jésus-Christ, le Sauveur du genre humain, a été préservée libre de toute tache du péché originel, a été révélée par Dieu et doit donc être fermement et inviolablement crue par tous les fidèles. »[1]
Dans sa déclaration, le souverain pontife affirme que Marie est la nouvelle Ève et qu’elle est sans souillure, « toujours absolument exempte de toute tache de péché, toute belle et parfaite, elle possède une telle plénitude d'innocence et de sainteté que, après Dieu, rien de plus grand ne peut être conçu, et dont aucun esprit, en dehors de Dieu, ne peut parvenir à saisir les profondeurs ». Elle est revêtue de « l’innocence originelle ».
Cette doctrine, qui existe depuis l'Antiquité, prend sa source dans les textes bibliques, particulièrement lors de l’apparition de l’Ange annonciateur à Marie et de la salutation qu’elle a reçue de la part d’Élisabeth, sa cousine. Pie IX écrit dans son décret : Puisqu’ils « considéraient que l'ange Gabriel, en annonçant à la Très Sainte Vierge la dignité exaltée de la Mère de Dieu, l'avait, par l'ordre de Dieu lui-même, appelée pleine de grâce, [ils] enseignèrent que par cette salutation singulière et solennelle, jamais entendue auparavant, il était démontré que la Mère de Dieu était le siège de toutes les grâces de Dieu, ornée de tous les dons de l'Esprit divin ; elle était en effet un trésor presque infini et un abîme inépuisable de ces mêmes dons ; de sorte que, non seulement elle ne fut jamais soumise à une malédiction, mais encore, avec son Fils, elle participa à une bénédiction perpétuelle : digne d'être appelée par Élisabeth, mue par l'Esprit de Dieu : « Tu es bénie entre toutes les femmes, et le fruit de tes entrailles est béni » (Lc 1, 42). » »
Les articles 490 et 491 du Catéchisme de l’Église catholique reprennent en quelques mots ce décret : « L’ange Gabriel, au moment de l’Annonciation, la salue comme "pleine de grâce" (Lc 1, 28). En effet, pour pouvoir donner l’assentiment libre de sa foi à l’annonce de sa vocation, il fallait qu’elle soit toute portée par la grâce de Dieu. Au long des siècles, l’Église a pris conscience que Marie, " comblée de grâce " par Dieu (Lc 1, 28), avait été rachetée dès sa conception. C’est ce que confesse le dogme de l’Immaculée Conception, proclamé en 1854 par le pape Pie IX ».[2]
Et Pie IX ajoutait : « La Très Glorieuse Vierge, par qui le Tout-Puissant a fait de grandes choses, a brillé d'une telle abondance de dons célestes, d'une telle plénitude de grâce et d'une telle innocence qu'elle est devenue, pour ainsi dire, le miracle de Dieu par excellence, le sommet de tous ses miracles, et une digne Mère de Dieu ; de sorte que, placée, autant qu'une créature le peut, au plus près de Dieu, elle a surpassé toutes les louanges des hommes et des anges. Aussi, pour démontrer l'innocence et la justice originelle de la Mère de Dieu, non seulement ils la comparaient très souvent à Ève, encore vierge, encore innocente, encore incorruptible, et non encore trompée par les pièges mortels du serpent menteur, mais ils la préféraient aussi par une merveilleuse variété de paroles et d'expressions. Car Ève, malheureusement, ayant écouté le serpent, est tombée de son innocence originelle et est devenue son esclave ; au contraire, la Très Sainte Vierge augmenta continuellement le don qu'elle avait reçu à son origine, et, loin d'écouter le serpent, avec l'aide divine, elle détruisit complètement sa violence et sa puissance. »
Fête de l’Immaculée Conception
En décembre 2024, sur Zenit, Anne Van Messis expliquait que « la fête de l’Immaculée Conception se situe dans les premiers jours de la nouvelle année liturgique et du temps de l’Avent. Elle invite les fidèles à rendre grâce pour la mission exceptionnelle reçue par la Mère de Dieu. Elle rappelle que Marie a été préservée du péché originel dès sa conception, et a été choisie pour porter en son sein le Sauveur du monde. »[3]
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[1] Pie IX. Constitution apostolique « INEFFABILIS DEUS ». Définition dogmatique de l'Immaculée Conception de la Bienheureuse Vierge Marie, 8 décembre 1854 https://www.vatican.va/content/pius-ix/it/documents/18541208-costituzione-apostolica-ineffabilis-deus.html
[2] Catéchisme de l’Église catholique, nos 490 et 491 https://www.vatican.va/archive/FRA0013/__P1H.HTM
[3] Anne Van Merris. L’Église célèbre bientôt l’Immaculée-Conception, Zenit, 3 décembre 2024 https://fr.zenit.org/2024/12/03/leglise-celebre-bientot-limmaculee-conception/