30 septembre 2025



LE BALADO: Jean-Guy Dubuc (3)


ARTICLE DU JOUR: Le 1er octobre est la Journée internationale des personnes âgées

Roméo, mon père

Vieillir

Par Benoit Voyer

30 septembre 2025

Des milliers de personnes âgées et de personnes malades souffrent de solitude. Parmi eux, un grand nombre ont été abandonnés par leurs familles ou ne reçoivent qu'une brève visite de leurs enfants chaque semaine ou chaque mois. Les vieux et les malades sont devenus les lépreux de notre époque.[1]

Je pense souvent à Huguette, 76 ans, qui, en juin 2009, alors que j’étais coordonnateur d'un important service d'accompagnement spirituel montréalais, en pleurant, me confiait désirer de la visite pour bavarder, prier, jouer au Scrabble et l'aider à faire son casse-tête de 1000 morceaux. Elle habitait sur la rue de l’Esplanade.[2]

Nous oublions trop souvent toutes ces personnes qui vieillissent. Lorsqu'elles atteignent un certain âge, nous les mettons de côté et, en peu de temps, elles se retrouvent isolées. Notre société – qui souffre de « jeunisme » – aurait intérêt à regarder de plus près le charme et la richesse de ceux et celles qui sont rendus au troisième et au quatrième âge de leur humanité.[3]

Je pense notamment à toutes ces personnes âgées qui donnent de leur temps gratuitement au service des autres. Il y en a des milliers. Les ainés ne sont pas rien ! Ils sont un trésor qu'il faut vénérer et accepter et dont il faut prendre soin. J'aimerais tant être le fils adoptif de toutes ces personnes âgées et seules. Et pourquoi pas chacun de nous ?[4]

Ainsi donc, la vieillesse est une belle période de l'existence humaine. Bien qu’elle approche, je ne suis pas encore rendu à cette étape de ma vie mais, chaque jour, la vie me permet de côtoyer des dizaines et des dizaines d'aînés. Il m'est donc permis de m'inspirer de ce que je vois : c'est beau et bon d'être vieux !

J'apprécie au plus haut point l'intelligence des aînés : ils ont acquis une expérience inestimable que la société devrait mettre davantage à son service.

On dit qu'elles sont moins productives pour la société et qu'elles ne correspondent plus aux critères de jeunesse que nous dictent les images véhiculées par les médias. On dit même qu'elles sont dépassées, vieux jeu, vieille mode.

Les Africains disent qu'un vieillard qui meurt est une bibliothèque qui disparaît. Ainsi, ils ont compris que les aînés ne sont pas rien, c'est-à-dire qu'ils sont encore utiles à la société. Ils sont même un bien indispensable.

Vous me direz qu'ils sont conservateurs. J'avoue que c'est parfois vrai, mais il ne faut pas généraliser. Je connais des personnes âgées qui sont pas mal plus ouvertes que les « p’tits jeunes » qu'on dit très libéraux. Ce n'est pas une question d'âge, mais plutôt une attitude qui habite l'intériorité de l'humain. Je connais de jeunes vieux et de vieux jeunes.

Il me semble que les jeunes générations devraient profiter de l'expérience qu'ils ont acquise au fil des ans.

Jacques Ménard, président du conseil d'administration de BMO Nesbitt Burns et président de BMO Groupe financier (Québec), abonde dans la même voie que moi dans son livre [5]: « Quand on montre la porte à des milliers de personnes en pleine possession de leurs moyens dans le secteur de la santé et de l'éducation, comme cela a été le cas il y a quelques années, on rate une belle occasion de transmettre du savoir et quelques expériences de vie. On constate ce que ça coûte aujourd'hui ! Plusieurs d'entre nous ont acquis des actifs qui nous permettront de bien vivre et de continuer à contribuer à l'effort collectif. » (Jacques Ménard et Denis Bouchard)

N'est-ce pas un peu ce qu'écrivait, en d'autres mots, Simone Weil, dans L'Enracinement ?[6] « Il serait vain de se détourner du passé pour ne penser qu'à l'avenir. C'est une illusion dangereuse de croire qu'il y ait même là une possibilité. L'opposition entre l'avenir et le passé est absurde. L'avenir ne nous apporte rien, ne nous donne rien ; c'est nous qui, pour le construire, devons tout lui donner, lui donner notre vie elle-même. Mais pour donner, il faut posséder, et nous ne possédons d'autre vie, d'autre sève que les trésors hérités du passé et digérés, assimilés, recréés par nous. De tous les besoins de l'âme humaine, il n'y en a pas de plus vital que le passé. »

Il est temps de favoriser une collaboration entre les personnes âgées et ceux et celles qui prennent leur relève. Un jour, le vieux dicton pourra s'exprimer avec élégance : « Si jeunesse savait, si vieillesse pouvait. »

De manière très concrète, je le vois chez ma mère qui est rendue à plus de 92 ans et chez Micheline, ma belle-mère, qui a 78 ans, et qui vit au quotidien avec Manon et moi. De plus, jusqu’au 15 avril 2021, je l’ai vu chez mon père décédé à l’âge de 90 ans. D’ailleurs, dans ses dernières années, j’ai pu lui dire à quel point je souhaite vivre ma retraite avec la même sérénité que lui. Il est une inspiration pour moi.

La maturité signifie habituellement qu’on a affaire à une personne en plein contrôle de ce qu’elle est. Comme l’écrit Florence K. : « Plus on vieillit, plus le ciment durcit et plus il est laborieux de le briser. »[7]

On n’a jamais fini d’apprendre à devenir humain. » Ainsi, durant toute notre existence, nous apprenons l’art de devenir de meilleurs hommes et de meilleures femmes.

La famille est d’ailleurs une école d’humanité. En ce lieu, il est possible de déposer nos masques afin de communiquer ce que l’on est en toute vérité. C’est aussi l’endroit où l’on accepte d’être vus dans notre fragilité. De plus, dans une famille en équilibre, on apprend à devenir plus confiant, plus généreux et « plus » en toutes choses.

Comme l’écrit Christian Lépine dans son livre « Créés pour être aimés ».[8]: « Ce que l’on reçoit au moment de la tendre enfance nous façonne et nous habite pour la vie entière ; pensons à notre capacité de faire confiance en Dieu, en la vie ainsi qu’aux autres. »

Et puis, « l’adolescence étant le temps de l’idéal, de la soif d’absolu, des grands élans de générosité devant les élans de souffrances du monde et des défis multiples à relever ».

En revanche, « pendant la vie d’adulte, on découvre que les insuffisances et les faiblesses n’habitent pas seulement les autres mais aussi soi-même, et, apprenant à ne pas condamner, on apprend à être responsable, exigeant pour soi-même et miséricordieux pour les autres. Ayant intégré la confiance de l’enfance et le sens de l’idéal de l'adolescence, l’adulte devient capable de dépassement de soi, de don total, libre et gratuit : ce qui est là le véritable chemin de la sagesse. »


Quelques personnes âgées qui ont marqué ma vie sans le savoir

Il y a de ces personnes âgées qui marquent notre vie. Au fil des ans, j’en ai rencontré plusieurs. Et elles ne l’ont jamais su…

Maurice et Raymond
En mai 2006, dans le cadre de mon travail de coordonnateur au SASMAD Nord, à Montréal, j’ai rencontré Maurice, 84 ans, un docteur en linguistique qui est fasciné par les arts sacrés. Ensemble, nous avons parlé de cathédrales et d'églises, de vitraux et de peinture. Maurice m'a ouvert les yeux sur le beau et le merveilleux. Et que dire de ma rencontre avec Raymond, octogénaire lui aussi, qui m'a donné des leçons d'histoire et de théologie.

Aldée Brosseau
Il s’appelle Aldée Brosseau. Ses proches l’appellent simplement « Aldéi ». Il y a quelques heures, son souvenir a surgi dans ma mémoire.

En avril 1995, quelques jours avant son 90ᵉ anniversaire de naissance, Claude Daigneault, le directeur général de l’Hebdo granbyen, me propose de le rencontrer [9] afin d’écrire un portrait sympathique à son sujet. L’homme est bien connu à Granby. J’accepte, bien entendu. L’idée me fait même sourire.

Je connais un peu sa famille. Il est le père de Jan-O Brosseau, propriétaire, avec sa conjointe Nicole Lapointe, des boutiques Jan-O Junior et Nicoline, sur la rue Principale, à Granby. Durant ma petite enfance, j’ai fréquenté leur fils Stéphane. Nous avons fait nos premières classes à l’école élémentaire Sainte-Marie. À l’époque, ils habitaient à quelques maisons de chez nous, sur la rue Saint-François.

Sur le tard, le nonagénaire s’est découvert une passion pour le billard. À la résidence Le Riverain, située en haut de la ville, près de la mairie granbyenne. Il pratique son sport en compagnie de quelques pensionnaires de la maison. De nature joyeuse, il me lance : « C’est pour passer le temps. Je n’ai jamais été un gros joueur… » Et le regard dirigé vers son coéquipier, il ajoute pour le narguer un peu : « Y paraît que M. Henderson était très bon autrefois ! »

Et il me raconte : « À 15 à 18 ans, je jouais à l’occasion. […] On n’avait pas beaucoup d’argent dans ce temps-là. »

Dans ce centre pour aînés, Aldée se sent à l’aise. Présent lors de ma visite, son fils Jan-O me lance : « Il n’a jamais été aussi bien. Il a même engraissé depuis qu’il est ici… »

L’homme de 90 ans renchérit : « Vous savez, j’ai demeuré seize ans et demi chez mon gars. C’est moi qui avais l’œil sur les enfants parce qu’ils travaillaient tous les deux chez Jan-O Junior et Nicoline. »

Aldée Brosseau a eu une vie bien remplie. Il a travaillé près de deux ans, pendant le dernier conflit mondial, pour l’Imperial Tobacco. En revanche, c’est chez Miner Rubber qu’il a travaillé le plus longtemps : « J’ai été mis à la retraite à 60 ans pour laisser la place aux plus jeunes et parce que je ne filais pas bien. Je recevais 40$ de pension par mois. »

Plus fort que lui, il finit par retourner sur le marché du travail. Il devient peintre à la Société zoologique de Granby. Il prendra définitivement sa retraite à 68 ans.

Presque chaque jour, il emprunte la rue Principale et marche jusqu’à la rue Saint-Antoine et revient à sa résidence. Il a une excellente santé.

Aldée Brosseau décédera le 2 avril 1998.

Il y a des gens qu’on n’oublie jamais.

____________________

[1] Benoit Voyer. Malaise de chien, Le Devoir, 23 juin 2009, p.A8
[2] Benoit Voyer. Malaise de chien, Le Devoir, 23 juin 2009, p.A8
[3] Benoit Voyer. « Éloge de la vieillesse », La Presse, 1er juin 2009 lapresse.ca/debats/votre-opinion/la-presse/200906/01/01-861732-eloge-de-la-vieillesse.php
[4] Benoit Voyer. « Éloge de la vieillesse », La Presse, 1er juin 2009 lapresse.ca/debats/votre-opinion/la-presse/200906/01/01-861732-eloge-de-la-vieillesse.php
[5] Jacques Ménard et Denis Bouchard. Si on s’y mettait..., Transcontinental, 2008
[6] Simone Weil. L’Enracinement, Gallimard, 1990
[7] Florence K. « Nueva Vida », Libre expression, 2021, p.47
[8] Christian Lépine. Créés pour être aimés, Médiaspaul, 2012.
[9] Benoit Voyer. « Aldéi, 90 ans et passionné de billard », Hebdo Granbyen, 19 avril 1995, p. 1 
https://benoitvoyerenliberte.blogspot.com/search?q=brosseau

ARTICLE DU JOUR: La vénérable Délia Tétreault


La vénérable Délia Tétreault

Par Benoit Voyer

30 septembre 2025

Elle s’appelle Délia. C’est une petite jumelle née le 4 février 1865, à Marieville, dans l’actuelle région de la Montérégie. Son père est cultivateur. Dans l’ordre des choses, elle est la 6ᵉ de la famille. Son jumeau ne vivra que 7 mois.

Elle n’a pas encore 3 ans lorsque sa mère décède. Elle est adoptée par Jean Alix et sa conjointe Julie, son oncle et sa tante et, du même coup, son parrain et sa marraine.

La gamine aime se réfugier dans le grenier de la maison. Elle y a déniché une pile des Annales de la Propagation de la foi et de la Sainte-Enfance. Elle feuillette ces feuilles de chou pieuses. Elle est transportée dans ses rêves devant ce qu’elle voit.

Délia est de nature fragile. Toute sa vie elle gardera sa constitution délicate. Sa petite santé sera pour elle toute une épreuve lors de ses études.

À Montréal, pendant une dizaine d’années, il travaille à l’œuvre du père Almire Pichon, un jésuite, auprès des démunis. Bénévolement, elle visite les malades et fait la catéchèse aux marginaux.

En 1883, elle se sent appelée à fonder une communauté religieuse destinée aux missions dans les terres étrangères. Ainsi, elle fonde une première école de formation en 1902. Celle-ci deviendra les Sœurs missionnaires de l’Immaculée-Conception. En communauté, elle prend le nom de « Marie du Saint-Esprit ». Avec ses sœurs, elle lance la revue « Le Précurseur » dans laquelle on raconte les œuvres des religieuses autour du globe.

En 1933, elle tombe malade. Pendant huit ans, elle vit paralysée.

Son âme quitte son corps le 1ᵉʳ octobre 1941.

Le 18 décembre 1997, le pape Jean-Paul II la déclare vénérable.

ARTICLE DU JOUR: Sainte Thérèse de l’Enfant-Jésus

Statue de Thérèse de l'enfant Jésus dans l'église de Sainte-Julienne

Sainte Thérèse de l’Enfant-Jésus

Par Benoit Voyer

30 septembre 2025

Le véritable nom de Thérèse de l'Enfant-Jésus est Thérèse Martin, la fille de Zélie et Louis Martin décédés, comme leur fille, en odeur de sainteté. Thérèse est également connue sous le vocable de Thérèse de Lisieux, ville où elle a passé sa vie. Trois noms pour désigner une même personne. Il y a de quoi s'y perdre quand on ne connait pas cette sainte religieuse carmélite qui est la plus invoquée dans les prières des croyants autour du globe.

En 1996, Sœur Marie Langevin, du Carmel de Trois-Rivières, me disait que « Thérèse était pleinement femme […] Elle a développé à plein ses facultés de tendresse - un peu comme une fiancée - et de délicatesse. Elle nous montre comment aimer. »[1]

Elle m’expliquait que son acte d'offrande à l'amour miséricordieux on est la preuve : " … Je veux travailler pour votre seul Amour, dans l'unique but de vous faire plaisir, de consoler votre cœur sacré et de sauver des âmes qui vous aimeront éternellement... afin de vivre dans un acte de parfait amour, je m'offre comme holocauste à votre amour miséricordieux, vous suppliant de me comme consumer sans cesse, laissant déborder en mon âme les flots de tendresse infinie qui sont renfermés en vous et qu'aussi je devienne martyre de votre Amour, ô mon Dieu".

Sa mémoire est célébrée le 1er octobre de chaque année.

____________________

[1] Benoit Voyer. « Centenaire du décès de Thérèse de l'Enfant-Jésus - Les recrues sont rares au Carmel », Revue Sainte Anne, septembre 1996.

PAROLE DE René Lévesque


NATURE: Les îles de Berthier


Les îles de Berthier, dans la région de Lanaudière

LES GRANDS ESPACES avec Benoit Voyer (9)


JEAN-PAUL REGIMBAL: 5000 fervents du Renouveau charismatique en congrès à Sainte-Foy


5000 fervents du Renouveau charismatique en congrès à Sainte-Foy

Près de 5000 charismatiques sont réunis depuis hier à l'université Laval pour participer au 4e Congrès francophone canadien du Renouveau charismatique.

Par Jean Martel
Le Soleil

Selon l’abbé Hermann Giguère, président du conseil canadien du Renouveau, cet événement veut donner aux charismatiques un nouveau départ axé sur l’évangélisation.

Professeur de théologie de l'université Laval, M. Giguère a ajouté que ce congrès constitue l’occasion pour les charismatiques de se manifester. Ils ont fortement marqué l'Église des années 70, il faudrait que leur enthousiasme s’exprime de nouveau. D’ailleurs, le thème du congrès s’inspire de cette parole de l'Évangile: « Allez, proclamez que le Royaume de Dieu est au milieu de vous. »

Un délégué de Jean-Paul II, Mgr Paul Cordes, vice-président du Conseil pontifical des laïcs, et le président international du Renouveau charismatique, le père Diego Jaramillo, de Colombie, sont les conférenciers invités. Le congrès se terminera dimanche par une messe célébrée par l’archevêque de Québec, Mgr Maurice Couture.

Le Renouveau charismatique francophone a connu une certaine baisse au Canada. Toutefois, il compte encore 850 groupes de langue française au Canada, dont 600 au Québec.

Expérience de foi
M. Giguère déplore que le Renouveau soit encore perçu comme une recherche de l’extraordinaire. « On ne voit pas assez, dit-il, que c'est d’abord une expérience de conversion et de renouvellement de la foi. Il est composé de gens qui ont fait une rencontre de Jésus et qui cherchent des moyens de la dire autour d’eux. »

On constate certaines tendances dans le Renouveau d'aujourd’hui. D'abord un intérêt pour l’évangélisation. En effet, plusieurs membres cherchent de nouvelles voies pour témoigner de leur foi. Des efforts sont faits pour rejoindre les jeunes. Une autre tendance, c’est l’engagement des charismatiques dans les divers champs de la pastorale.

Message des évêques
Le congrès qui se tient en fin de semaine sera l’occasion du lancement d'une lettre pastorale des évêques canadiens sur le Renouveau. Selon certaines indiscrétions, il semble que ce message soit très positif. On se souvient qu’il y a une quinzaine d’années les évêques canadiens avaient souligné des aspects négatifs qu’ils avaient remarqués chez les charismatiques.

C’est en 1970 que le Renouveau charismatique fit son apparition au Québec. Le père Jean-Paul Regimbal en a été un des premiers artisans. Le premier congrès francophone canadien s’est tenu à l'université Laval en 1974; il a réuni environ 7000 personnes.

(Le Soleil, 26 mai 1990, p. A-3)

29 septembre 2025


LE BALADO: Jean-Guy Dubuc (2)


COMMENTAIRE: Agression au Centre jeunesse de Joliette

Une éducatrice sauvagement battue et étranglée au Centre jeunesse de Joliette. La situation est inquiétante. Comment se fait-il que cette jeune intervenante avec peu d'expérience ait été laissée seule avec un jeune à haut risque qui a presque le même âge ? Dans un tel milieu, on n'intervient jamais seul. De plus, il serait temps de modifier la loi sur la protection de la jeunesse. À 14 ou 16 ans, un jeune est conscient de ses actes. Ce jeune agresseur devrait être traité comme un agresseur adulte. (BV) 

https://www.lapresse.ca/actualites/justice-et-faits-divers/2025-09-06/centre-jeunesse-de-joliette/une-educatrice-sauvagement-battue-et-etranglee.php

ARTICLE DU JOUR: Le vénérable Alfred Pampalon


Le vénérable Alfred Pampalon

Par Benoit Voyer

29 septembre 2025

À Lévis, le 24 novembre 1867, naît Alfred Pampalon. Il est le fils d’Antoine Pampalon (1823-1891) et Josephte Dorion (1828-1873).

À l’âge de 17 ans, il contracte une maladie pulmonaire.

Confiant en la bonne sainte Anne, il se rend prier la grand-mère de Jésus, dans le petit sanctuaire de Sainte-Anne-de-Beaupré, sur la rive nord du Saint-Laurent, juste en face de l’île d’Orléans. S’il guérit, il promet de devenir prêtre rédemptoriste, une communauté religieuse masculine qui n’existe pas encore au Québec. En 1886, il s’embarque pour la Belgique. Il sera ordonné le 4 octobre 1892.

A Mons, en Belgique, il enseigne le catéchisme et visite les personnes malades.

En parlant de sainte Anne, il disait un jour: « J’ai promis à ma Bonne Mère de devenir un saint! Et ma confiance en elle me le fait espérer! ».

En 1895, atteint de la tuberculose, Alfred revient au Canada et intègre sa communauté religieuse à Sainte-Anne de Beaupré.

Le 30 septembre 1896, après avoir chanté le « Magnificat », il fixe les yeux au ciel, comme s’il avait une vision, et passe sur l’autre rive de l’existence.

Il repose dans la crypte de la Basilique Sainte-Anne-de-Beaupré, près de la chapelle du Très Saint-Sacrement.

Alfred Pampalon a été déclaré vénérable le 14 mai 1991.

PAROLE DE René Lévesque

NATURE: Les îles de Berthier


Les îles de Berthier, dans la région de Lanaudière

LES GRANDS ESPACES avec Benoit Voyer (8)


JEAN-PAUL REGIMBAL: Renouveau au Stade olympique


Renouveau au Stade olympique

Un grand congrès ayant pour thème: ‘Jésus est vivant, nous en sommes tous témoins’’, réunira quelque 20,000 personnes au stade olympique de Montréal, les 10, 11 et 12 juin. Organisé par le Renouveau charismatique catholique francophone, il veut donner suite à l’exhortation apostolique de Paul VI: “L’évangélisation dans le monde moderne”. Vécu dans un contexte de prière, il présentera différentes activités dont plusieurs conférences pour montrer comment l’évangélisation doit atteindre les diverses sphères de la vie par le témoignage des individus et des groupes. Au nombre des conférenciers figurent les noms de Mgr Langevin, de Mgr Crowley, de l’abbé Michel Quoist, du Père Jean-Paul Regimbal, du Père Vincent Therrien. Le Renouveau charismatique dénombre actuellement quelque 800 groupes de prière au Québec. Les 45 que l’on connaît dans le diocèse délégueront plusieurs autobus de congressistes à cette manifestation de foi à laquelle toute la population est invitée au moins pour la messe de clôture, le dimanche après-midi. À cette occasion, la télévision de Radio-Canada offrira, le dimanche 5 juin, une émission d’une heure sur le Renouveau charismatique, de 17h00 à 18h00. Le poste CKRS-TV diffuse cette émission. Il est à prévoir que d’autres émissions suivront ainsi que des publications sur les différents sujets traités lors des conférences. 

(Le Quotidien, 31 mai 1977, p. A-6)

28 septembre 2025


LE BALADO: Jean-Guy Dubuc (1)


ARTICLE DU JOUR: Le bienheureux Louis-Zéphirin Moreau

Mgr Louis-Zéphirin Moreau

Le bienheureux Louis-Zéphirin Moreau

Par Benoit Voyer

28 septembre 2025

Le 1ᵉʳ avril 1824, à Bécancour, Louis-Zéphirin Moreau et Marguerite Champoux donnent naissance à leur 5ᵉ enfant d’une famille qui en comptera treize. On lui donne le prénom de son père.

Malgré qu’ils ne soient pas très riches, ses parents permirent à leur fils d’étudier au séminaire de Nicolet.

Malheureusement, il a une santé fragile. À l’automne 1846, Mgr Signay, l’archevêque de Québec, refuse de l’intégrer parmi les candidats qui se préparent au sacerdoce et l’invite à mettre de côté son désir de de recevoir le sacrement de l’ordre.

Autour de lui, on sait qu’il a les qualités qu’il faut pour devenir prêtre : il aime prier, il est dévoué et a un caractère sociable. Ses professeurs du séminaire et le curé de Bécancour ne sont pas en accord avec la décision.

Pour donner suite à leur conseil, Louis-Zéphirin se présente chez Mgr Ignace Bourget, l’évêque de Montréal, muni de lettres de recommandations. Il lui demande de l’accepter malgré sa faible santé. Il accepte. Il est confié aux soins de Mgr Jean-Charles Prince, son assistant, afin qu'il l’aide à rattraper le retard qu’il a cumulé dans son cursus académique et lui fasse compléter sa théologie. Le 19 décembre 1846, le jeune de 22 ans est ordonné prête des mains de l’évêque coadjuteur, son protecteur.

Il repose dans la cathédrale de Saint-Hyacinthe
Pendant six ans, l’abbé Louis-Zéphirin Moreau travaille à Montréal auprès de Mgr Bourget et de Mgr Prince. Il est le secrétaire des deux prélats. Il est souple, obéissant, constant au travail, ponctuel et efficace. Il est très apprécié.

Le 8 juin 1852 naît le diocèse de Saint-Hyacinthe d’une division du diocèse de Montréal. Mgr Jean-Charles Prince en devient le premier évêque. Il demande à l'abbé Moreau de le suivre. En plus d’être son secrétaire, il lui confie la tâche de chancelier. Il accepte.

Au fil du temps, en terre maskoutaine, il sera chapelain de communautés religieuses, procureur, curé de la cathédrale et vicaire général. À quelques reprises, il sera même l’administrateur du diocèse.

Sans surprise, le 19 novembre 1875, à la suite du décès de Mgr Charles Larocque, il devient son successeur à la tête du diocèse. Il a 51 ans. Mgr Louis-Zéphirin demeure celui qu’on a toujours connu. Malgré sa santé fragile, il accomplit beaucoup de choses.

À travers sa volumineuse correspondance, on découvre en lui une profonde compréhension de l'être humain et une fine analyse des événements de la société et de l'Église.

Pour les besoins de son diocèse, il fonde plusieurs institutions : avec la vénérable Élisabeth Bergeron, les Sœurs de Saint-Joseph vouées à l'enseignement dans les écoles primaires, et, avec Éléonore Charron, les Sœurs de Sainte-Marthe pour le soutien des prêtres.

Mgr Louis-Zéphirin Moreau s’éteint le 24 mai 1901.Ses funérailles ont lieu le 30 mai. La population maskoutaine sait qu’elle a connu un saint.

Le 10 mai 1987, il est déclaré bienheureux par le pape Jean-Paul II. Il repose dans la cathédrale de Saint-Hyacinthe.

Toile représentant le bienheureux Louis-Zéphirin Moreau dans la chapelle du Saint-Sacrement du Sanctuaire de Sainte-Anne-de-Beaupré

PAROLE DE René Lévesque

 


NATURE: Les îles de Berthier


Les îles de Berthier, dans la région de Lanaudière

LES GRANDS ESPACES (7)


JEAN-PAUL REGIMBAL: Le renouveau charismatique promis à un avenir?


Le renouveau charismatique promis à un avenir?

QUÉBEC (PC) - Le renouveau charismatique est-il promis à un avenir?

Les rangs des charismatiques deviendront-ils clairsemés ou bien grossiront-ils encore beaucoup?

Le P. Yvon Poirier, de la Maison Jésus-Ouvrier, centre de formation de ce mouvement, à Vanier en banlieue de Québec, et M. Guy Montreuil, de l’assemblée canadienne du Renouveau, partagent le même point de vue: le Renouveau tel qu'on le connait aujourd'hui, viendra à disparaître, et c'est souhaitable.

Mais, d'après eux, l'Église redeviendra charismatique comme elle l'était aux premiers temps de son histoire. Le souffle charismatique sera intégré à l’Église. L’Église et les communautés de fidèles deviendront des endroits où l'expérience des charismatiques sera normale et où la religion sera teintée de ce qui constitue l'essentiel de l'expérience ‘’pentecôtiste”".

“Ce qui est anormal, affirmait le P. Poirier au cours d’une récente entrevue, ce ne sont pas les assemblées charismatiques avec leur ardeur, leur spontanéité et leurs charismes; c'est bien plus la façon dont se déroulent les messes du dimanche dans les églises paroissiales. Dans tout lieu de rassemblement où les gens vivent quelque chose de joyeux et de profond, cela se manifeste. En réalité, ce sont les assemblées charismatiques qui sont normales.”

De façon plus concrète, le P. Poirier croit que le Renouveau charismatique donnera naissance à des regroupements de personnes qui prendront en mains différentes œuvres. Il croit aussi que cette expérience entraînera de nouvelles formes de communautés pour partager et vivre la foi.

Tendances
De son côté, le P. Jean-Paul Regimbal, de Granby, un des pionniers du Renouveau au Québec, déclarait dernièrement dans la revue ‘Selon la parole” qu'il discernait quelques grandes tendances qui se préciseront dans l'avenir:

1-Tendance communautaire de plus en plus marquée selon des formes non prévues par le droit canon de l'Église et nos normes classiques d'évaluation.

2-Une grande vague mystique suivra la vague charismatique que nous connaissons présentement.

3- L'œcuménisme va franchir des bonds plus prodigieux dans les 25 prochaines années que durant les 75 dernières.

4- Des formes nouvelles d'engagement sacerdotal et de ministères pastoraux vont surgir dans l'Église, notamment au cœur de la masse ouvrière et au sein du mois insolite de ce que plusieurs appellent ‘les marginaux”.

Réinsertion
Selon M. Jean-Paul Rouleau, du centre de recherches en sociologie de l'Université Laval, il semble que l'objectif des charismatiques, l'évangélisation, doit se traduire par la réinsertion des charismatiques dans les cadres apostoliques et pastoraux déjà existants de l'Église institutionnelle.

Bref, les charismatiques, ayant vécu une expérience religieuse intense, doivent chercher à faire connaître cette expérience à d'autres, mais ils doivent aussi chercher à revivifier les diverses activités de l'Église et à contribuer à la création de nouvelles initiatives.

En plus de cette tendance centrale, estime-t-il, on peut discerner deux courants marginaux. Le premier emprunte des accents triomphalistes et espère une conversion totale de la société au charismatisme. Le second commence à se manifester à travers les écrits des jeunes et se caractérise par une sensibilité plus grande aux réalités sociales, politiques et économiques.

Défi
Une des critiques qu'on entend le plus souvent à l'égard des charismatiques c'est qu'ils n'ont pas de dimension sociale. Ceux qu'on appelle maintenant ‘‘les catholiques de gauche’' sont même très violents envers les charismatiques.

Le P. B. Fortin, prêtre ouvrier de Québec, est un de ceux-là. “Je me sens mal à l'aise, dit-il, lorsque je me trouve dans une foule jubilante de chrétiens qui frappent des mains et qui multiplient les alléluias. Je me demande s'ils sont au Courant que le monde meurt de faim, qu'il y a la guerre, qu'il y a l'injustice et l'oppression. Je me demande quel fait de libération est à la base de l'émerveillement de ces chrétiens. Les alléluias me paraissent souvent indécents puisque la libération se manifeste peu. Quand ces chrétiens imposent les mains sur d'autres, sur qui le font-ils? Les opprimés ou les oppresseurs?” °

“ Pour leur part les charismatiques affirment que le Renouveau n’est pas un mouvement comme tout autre organisme mais plutôt une expérience spirituelle, et qu’en conséquence il ne peut pas et n'a pas à s’engager en faveur d'une option sociale. Selon M. Rouleau, il ne faudrait surtout pas identifier la tendance charismatique à une mentalité conservatrice et réactionnaire. Les charismatiques sont loin de former un bloc homogène et monolithique sur le plan idéologique, précise-t-il

Progression rapide
Dans l'ensemble, le Renouveau charismatique est encore jeune.

Au Québec, il a fait son apparition en 1972 grâce au P. Regimbal qui l'importa des Etats-Unis.

Depuis, le Renouveau s'est répandu rapidement et manifeste toujours une vigueur peu commune.

On estime à 45,000 le nombre des francophones qui font partie des groupes charismatiques au Canada, dont 40,000 au Québec.

Aujourd'hui, ce mouvement a sa revue, ses permanents, ses centres de formation, comme la Maison Jésus-Ouvrier, à Vanier, et l'Alliance, à Trois-Rivières.

Souffle nouveau
En quoi consiste l'expérience charismatique ou ‘’pentecôtiste” ?

Pour le P. Poirier, c’est un souffle nouveau qui passe sur les chrétiens, et sans que cela soit décidé par qui que ce soit sur la terre. Ce souffle, ce sont les dons du Saint-Esprit que le peuple chrétien a déjà reçus, qui étaient en veilleuse et qui reçoivent de nos jours une nouvelle impulsion. Selon lui, on retrouve dans le Renouveau les charismes décrits dans le Nouveau Testament et qui étaient fréquents dans l'Église des premiers temps du christianisme: sagesse, science, foi, guérison, miracles, prophéties, discernement des esprits, don des langues, interprétation.

Le don des langues, ou “le parler en langue” est le plus fréquent: dans les assemblées charismatiques, il constitue ce murmure plus ou moins fort qu'on entend sans comprendre.

Cette manifestation charismatique est peut-être celle qui déroute le plus les observateurs de l'extérieur. Bien des personnes qui voient le Renouveau d'un œil sceptique sont prêtes à qualifier cela des mots les plus péjoratifs.

Pour le P. Poirier, c’est là l'expression non rationnelle de la prière, puisqu'il s'agit de sons ou d'une association de sons. Ces sons ont un sens mais non pas un sens intelligible. Ils expriment la louange du chrétien, c'est une façon de prier.

‘Ces signes, affirme le P. Poirier, sont des marques que c'est l'œuvre de Dieu. C'est un aspect de l'Église qui était en veilleuse. || est normal que ça surgisse maintenant. Auparavant, l'Église était structurée de façon telle qu'il était impossible que s'exprime la liberté de l'Esprit.

(Le Quotidien, 7 février 1979, p. D1)

27 septembre 2025


LE BALADO: Le pape Benoit XIV, parapsychologue


ARTICLE DU JOUR: Le drame de Saint-Jean-Vianney


À Saint-Jean-Vianney


C’était comme si l'enfer s’était ouvert

Par Benoit Voyer

27 septembre 2025

Le 4 mai 1971 est un mardi soir qui ressemble à tous les autres dans la municipalité de Saint-Jean-Vianney. En pleine série éliminatoire de hockey, ils sont nombreux à se coucher tard afin de regarder à la télévision le match opposant les Canadiens de Montréal aux Blackhawks de Chicago.

Tout à coup, à 22 h 50, le village sombre dans la grande noirceur. C’est « comme si l’enfer s’est ouvert, les flammes en moins » [1]. Le sol se met à bouger… et s’ouvre soudainement. 56 maisons neuves sur un total de 701 habitations qu’il y a dans la municipalité sont englouties dans une mer de boue. À cela s’ajoutent les nombreuses demeures demeurées juchées sur les bords de la falaise dans un équilibre précaire. En tout, 31 personnes sont emportées avec les maisons [2]. C’est beaucoup pour une population de 2600 habitants. Dans ce hameau, tous se connaissent.

Le cratère est immense. Il fait autour de 320 000 mètres carrés et sa profondeur fait de 15 à 31 mètres. On estimera qu'un milliard cinq cents millions de kilogrammes d’argile et de sable sont emportés jusqu’à la rivière Saguenay. [3]


Au loin, provenant des maisons qui s’engouffrent, on entend gémir des cris de détresse, d’angoisse et d’appels au secours. C’est à crever le cœur. Les témoins de la scène se sentent démunis, ne pouvant rien faire.

Un autobus, avec à bord des employés de l’ALCAN, a dégringolé dans le cratère. Par chance, la majorité d’entre eux a réussi à sortir juste à temps du véhicule et à se rendre en lieu sûr.

Alertés de la situation, les secours arrivent de partout : tous les services de police des municipalités avoisinantes, notamment de Chicoutimi, Jonquière, Kénogami et Arvida, la Protection civile, la Croix-Rouge et même des membres des Forces armées canadiennes de la base de Bagotville.

Les sinistrés trouvent refuge dans la salle municipale de Kénogami, devenue un dispensaire où on administre les premiers soins, et chez des parents et amis.

En cette nuit d’horreur aux allures de fin du monde, « les blessures corporelles, au dire de la police, ne sont pas nombreuses, mais les chocs nerveux ne se comptent pas ». [4] Cette nuit, les citoyens de Saint-Jean-Vianney ont vu les couloirs de l’enfer.

____________________
[1] Le propos est d’un policier à qui le journaliste de La Presse a parlé. Cf. Jean de Guise et Thomas Duhaime. Cataclysme au Saguenay, La Presse, 5 mai 1971, pp. 1 et 6
[2] Wikipédia, l'encyclopédie libre. Saint-Jean-Vianney http://fr.wikipedia.org/w/index.php?title=Saint-Jean-Vianney&oldid=224146725
[3] Wikipédia, l'encyclopédie libre. Saint-Jean-Vianney http://fr.wikipedia.org/w/index.php?title=Saint-Jean-Vianney&oldid=224146725
[4] Cf. Jean de Guise et Thomas Duhaime. Cataclysme au Saguenay, La Presse, 5 mai 1971, pp. 1 et 6


PAROLES DE René Lévesque


NATURE: Les îles de Berthier


Les îles de Berthier, dans la région de Lanaudière

LES GRANDS ESPACES avec Benoit Voyer (6)


JEAN-PAUL REGIMBAL: Second regard


11hOO Second regard

Reportage sur le Congrès national des Charismatiques qui s'est tenu en juin dernier au Stade Olympique de Montréal. Célébration de la messe par 500 célébrants. Communion à une foule de 40,000 personnes et discours de l'abbé Michel Quoist sur le thème du congrès; « Jésus est vivant ». Participants: l'abbé Michel Quoist, auteur de plusieurs ouvrages de spiritualité; le cardinal Maurice Roy, archevêque de Québec; Mgr Paul Grégoire, archevêque de Montréal, et le père Jean-Paul Regimbal, organisateur et animateur de ce congrès. Animateurs : Yves Blouin et Gilles-Claude Thérlault. Réal.: Jean Charbonneau.

(Ici Radio-Canada - programme de la télévision, semaine du 5 au 11 novembre 1977, p. 12)

26 septembre 2025


Le 26 septembre est la fête de saint Jean de Brébeuf et de ses compagnons, martyrs en Amérique

LE BALADO: La bienheureuse Élisabeth Turgeon (2)


ARTICLE DU JOUR: Le berceau de Sainte-Anne de La Pocatière


Le berceau de Sainte-Anne

Par Benoit Voyer

26 septembre 2025

Le 29 novembre 1669, dans la basilique Notre-Dame, à Québec, Marie-Anne Juchereau, fille de Nicolas Juchereau, seigneur de la Grande-Anse [1], et Marie-Thérèse Giffard, épouse François Pollet de la Combe Pocatière, maréchal des logis et capitaine réformé du régiment de Carignan-Salières. La célébration par l’abbé Charles de Lauzon.

Le 18 septembre 1670, Nicolas Juchereau rétrocède à son gendre une portion de terre à l'est de sa seigneurie, c’est-à-dire le fief Saint-Denis de Sainte-Anne.

François Pollet y décède accidentellement le 20 mars 1672. Marie-Anne devient propriétaire des terres cédées par son père à son défunt mari et, par concession, de la seigneurie de Saint-Denis. Les premiers colons arriveront sur le territoire de la seigneuresse à partir de 1674.

En 1678, Mgr François de Laval, vicaire apostolique de la Nouvelle-France, crée, dans la région de Kamouraska, sur la rive sud du fleuve Saint-Laurent, la paroisse de La Combe. L’endroit sera aussi appelé Grande-Anse, Sainte-Anne-du-Sud et Sainte-Anne-de-la-Grande-Anse. Le nom fait référence au fleuve qui, de la pointe Saint-Roch à la pointe de la rivière Ouelle, forme une anse d’environ 14 km.

De leur côté, les Amérindiens appelaient ce lieu Kamitsitsit ou Kannissigit, c’est-à-dire l'« endroit où il y a beaucoup de castors ».

En 1715, à la paroisse de Sainte-Anne-de-La-Pocatière, on ouvre les registres où on commence à inscrire les baptêmes, les mariages et les sépultures. et on construit une chapelle de « colombage » de 60 pieds de long dans le secteur du « Haut Sainte-Anne ». La technique du « colombage » consiste à placer entre les solives des murs extérieurs des cailloux noyés dans le mortier ou de la glaise mêlée d’aigrettes. Pour la première fois, un prêtre s’installe à Sainte-Anne. Il s’agit de l’abbé Jacques de Lesclache.

Le recensement de 1723 rappelle qu’il y a, sur le domaine, une maison de pièces sur pièces de 30 pieds de long, une grange de 60 pieds de long, une écurie de 10 pieds de long, 120 arpents de terre labourable, 20 arpents de prairie, un moulin de pièces sur pièces de 25 pieds de long et une église de colombage de 60 pieds de long.

En 1731, on débute la construction d’une nouvelle église en pierre. Elle ouvrira au culte en 1735. Elle sera incendiée en 1766 et reconstruite sur les mêmes murs.

Jusqu’en 1800, le domaine seigneurial, le premier moulin banal et la première église sont situés dans le haut de Sainte-Anne. En cette année, on ouvre au culte une nouvelle église catholique située au centre de la paroisse.

À 1845, pour donner suite à l'Acte des municipalités et des chemins du Bas-Canada, on créera à cet endroit la municipalité de Sainte-Anne-de-La-Pocatière, nom du bureau de poste du lieu depuis 1831. Le 1ᵉʳ janvier 1960, la municipalité sera scindée en deux afin de créer la municipalité de La Pocatière. En 2025, avec Saint-Onésime-d’Ixworth, ils redeviendront une même ville.

La petite chapelle sur le site du Berceau de Sainte-Anne a été construite par la Société Saint-Jean-Baptiste en 1952 avec des pierres de l’ancienne église. Autour de la petite chapelle reposent 1512 hommes et femmes inhumés du 8 février 1715 au 5 octobre 1799. En réalité, ce nombre est assurément plus élevé puisque les registres paroissiaux de 1755 à 1759 ont disparu. On pense qu’ils seraient plutôt autour de 1550 personnes.

Mes ancêtres dans le berceau de Sainte-Anne

Mes 4ᵉˢ arrière-grands-parents

Augustin Gauvin (1768-)
Charlotte Pelletier (1781-1817)
Honoré Dionne (1776-1846)
Madeleine Mignier Lagacé (1763-1846)
Thérèse Bérubé (1766-1863)

Mes 5ᵉˢ arrière-grands-parents
Angélique Desanges Caron (1720-1807)
Basile Mignier Lagacé (1747-1816)
Madeleine Leclerc Francoeur (1750-1779), mes 5ᵉˢ ;

Mes 6ᵉˢ arrière-grands-parents

Alexandre Dubé (1732-1806)
Ambroise Lebrun Lebreux Brun (1726-1810)
Anne Lizotte (1715-1768)
Anne Roy (1713-1799)
Antoine Dionne (1707-1779)
Catherine Soucy (1716-1769)
François Lévesque (1680-1765)
Françoise Marguerite Durand (1702-1751)
Jacques Miville-Deschênes (1709-1789)
Joachim Leclerc Francoeur (-1772)
Joseph Leclerc Francoeur (1693-1759)
Joseph Lizotte (1685-1768)
Joseph Soucy (1704-1745)
Josephte Bergeron (1725-1808)
Madeleine Leclerc (1735-1816)
Madeleine Mignier Lagacé (1706-1777)
Marguerite Pelletier (1717-1795)
Michel Mignier Lagacé (1714-1773)
Pierre Jean (1715-1788)

Mes 8ᵉˢ arrière-grands-parents
René Ouellet (1644-1722)


____________________

[1] Qui deviendra la seigneurie des Aulnaies 

*Photos prises le 16 septembre 2025


DE PASSAGE A LA POCATIÈRE
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PAROLE DE René Lévesque

 


NATURE: Les îles de Berthier


Les îles de Berthier, dans la région de Lanaudière

LES GRANDS ESPACES avec Benoit Voyer (5)


JEAN-PAUL REGIMBAL: Décès du Père Jean-Paul Regimbal: la région perd un grand homme d’Église


Décès du Père Jean-Paul Regimbal:
la région perd un grand homme d’Église

Fondateur de plusieurs œuvres dans la région, le Père Jean-Paul Regimbal, trinitaire, est décédé à l’âge de 57 ans, le 8 septembre dernier.

Attristées, mais remplies d’espérance, plusieurs centaines de personnes ont participé à son service funéraire qui s’est déroulé le 12 septembre dernier en l’église Sainte-Famille de Granby.

Au cours de la célébration, l’évêque de Saint-Hyacinthe, Mgr Louis Langevin, a reconnu l’importance des réalisations et la valeur de cet homme d’Église.

Puis, il a affirmé avec clarté: “Puisse le Renouveau charismatique continuer !’’ Il a ainsi soutenu les membres actuels du mouvement qui ne reçoivent pas un accueil favorable partout dans l’Église. Des applaudissements très significatifs ont suivi l’affirmation.

Mgr Langevin a conclu par cette prière: “Que le Seigneur ressuscité daigne accueillir Celui qui a été un passionné de Dieu, qu’il lui accorde la paix éternelle, la joie éternelle en compagnie de Marie et de tous les Saints, en particulier, de tous les saints et bienheureux Trinitaires.”

La dépouille mortelle a été inhumée dans le cimetière des Pères Trinitaires à Saint-Bruno.

Nombreuses réalisations
Le père Regimbal a lancé le mouvement du renouveau charismatique au Canada dans les années 70. Il a ensuite fondé le centre Paul VI de Granby, la première école de la foi catholique francophone, l’Eau Vive, un centre de ressourcement, le Carrefour de la prière, la Pneumathèque, une librairie chrétienne ainsi qu’Acte Manicouagan, un regroupement d’hommes d’affaires chrétiens.

Apôtre de la Parole de Dieu c’est-à-dire évangélisateur, il a donné plus de 1500 conférences dont certaines dénonçaient les messages subliminaux infiltrés dans la musique rock.

Le père Regimbal avait senti dès le début de son adolescence un appel pressent à l’apostolat auprès de captifs. Ces dernières années, malgré sa maladie, une bronchite chronique, il a créé un bureau à Rome pour soutenir les chrétiens persécutés à cause de leur foi qui arrivent de l’est du rideau de fer.

Avenir du Renouveau charismatique

Devant de nombreux membres du renouveau charismatique présents aux funérailles, Mgr Langevin a déclaré: “C’est son amour de l’Église qui a poussé le père Jean-Paul Regimbal à dépenser beaucoup d’énergies pour le renouveau charismatique. Ce renouveau a fait beaucoup de bien et il en fait encore.’’

(Le Nouveau Clairon, 21 septembre 1988, p. 31)

25 septembre 2025


LE BALADO: La bienheureuse Élisabeth Turgeon (1)


ARTICLE DU JOUR: Dieu se cache à Auriesville

Le sentier qui conduit au ravin

26 septembre, fête des saints martyrs d'Amérique


Dieu se cache à Auriesville

Par Benoit Voyer

25 septembre 2025

Mystique. Intérieur. Troublant. Voilà les simples sentiments qui m'habitent en marchant sur le petit sentier qui mène au ravin où a été tué sauvagement saint René Goupil, martyr de la Nouvelle-France, le 29 septembre 1642. Un périple touchant qui m'a transpercé l'âme. C’était en 1998. Je m’en souviens comme si c’était hier [1].

Ce lieu naturel, farouchement bien conservé, est situé à quelques mètres du sanctuaire Notre-Dame-des-Martyrs d'Auriesville, à une cinquantaine de kilomètres à l'ouest d'Albany dans l'État américain de New York, soit à un peu moins de 5 heures d'automobile de Montréal, via l'autoroute canadienne 15 qui débouche sur la 87 américaine et l’« interstate » nᵒ 90.

Ce sanctuaire consacré aux martyrs d'Amérique a été bâti sur le site du village Mohawk d'Ossernenon, sur les rives de la rivière Mohawk, le même petit hameau où est née la bienheureuse Kateri Tekakwitha, en 1656. Avant la guerre de l'Indépendance américaine (1776-1782), ce territoire appartenait à notre pays. Ces martyrs sont donc ceux du Canada.

Ossernenon est le village iroquois où arrivent les prisonniers René Goupil et Isaac Jogues, le 14 août 1642. René Goupil est tué en dehors du village, le 29 septembre 1642, alors qu'il récite le Rosaire avec Isaac Jogues. Le martyr débute alors qu'ils viennent de terminer leur 4ᵉ dizaine. Le père Jogues parvient à s'échapper et rentre en France, puis il revient travailler dans les missions de la Nouvelle-France en 1644.

En 1646, il retourne à Ossernenon, comme ambassadeur de paix du gouvernement français. Sa première visite est couronnée de succès, mais lors de sa deuxième mission en octobre 1646, il est martyrisé et tué avec son compagnon Jean de la Lande. Jogues meurt le 18 octobre 1646 et de la Lande, le jour suivant.

Le lieu du sanctuaire est rustique, simple et sans prétention. Le touriste qui s'y rend dans le but de découvrir une destination touristique risque d'être bien déçu puisqu'il n'y a pas de superbe basilique à visiter, malgré l'impressionnant « coliseum » construit en rond pouvant contenir jusqu'à 6000 personnes.

C'est en pèlerinage aux sources de notre histoire et de notre foi en terre canadienne qu'il faut s'y rendre. C'est avant tout un lieu de prière et d’intériorité.

À proximité du lieu, à Fonda, il y a la petite chapelle où a été baptisée sainte Kateri Tekakwitha, quelques mois avant son exil à Kanawake, jadis établi sur l’actuel territoire de la municipalité de La Prairie, sur le bord du fleuve Saint-Laurent.

Le pèlerinage accompagné d'une démarche d'intériorité procurera un grand bien à l'âme. Je l'affirme, Dieu se cache à Auriesville. Dieu est là, pas très loin du ravin. Il suffit de s'y rendre, de s'intérioriser et de se laisser pénétrer par sa présence.

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[1] La première version de ce texte a été publiée dans la Revue Sainte Anne, octobre 1998, page 418

ARTICLE DU JOUR: Les saints martyrs d'Amérique

Les saints martyrs d’Amérique

Par Benoit Voyer

25 septembre 2025

Au Canada on se souvient des saints martyrs d’Amérique le 26 septembre de chaque année. Ailleurs, le 19 octobre.

Jean de Brébeuf
Jean de Brébeuf écrit : « Les semences que nous jetons ici, bien que parfois arrosées de nos larmes, porteront un jour des fruits abondants, si Dieu le veut. Nous ne devons jamais perdre courage, car ces croix que nous portons avec patience nous rapprochent de notre Seigneur et ouvrent le chemin de son royaume. « Jean de Brébeuf, Écrits en Huronie)

Dans sa « Vie de la Mère Catherine de Saint-Augustin (p.78) écrit : « Mais le Père [de Brébeuf] me l'expliqua, et me dît que je me garde bien désormais de ne plus dire que je ne voulais pas aller en Paradis, et que cela n'était pas raisonnable ; car encore bien que j'en sois indigne, il veut que non seulement j'espère et me confie en la bonté et miséricorde de Dieu ; mais il veut que cette espérance soit ferme, et que j'envisage déjà le Ciel comme ma demeure assurée. »

Jean de Brébeuf est un prêtre Jésuite. Il est assassiné le 16 mars 1649. La moitié de son crâne repose dans la chapelle historique du monastère des Augustines, dans le Vieux-Québec, auprès du lieu de sépulture de la bienheureuse Catherine Longpré de Saint-Augustin. L’autre moitié est au Sanctuaire des martyrs, a Midland, en Ontario.

Noel Chabanel
Noel Chabanel est un prêtre Jésuite. Il est assassiné le 8 décembre 1649

Antoine Daniel

Antoine Daniel est un prêtre Jésuite. Il est assassiné le 4 juillet 1648

Charles Garnier
Charles Garnier, un prêtre Jésuite, arrive à Québec en juin 1636 et vit en pèlerin de la foi au milieu des Premières Nations auxquelles il voulait transmettre sa foi. Il est assassiné en Huronie, près de la Baie Georgienne, le 7 décembre 1649.

« Charles entrait si avant dans les esprits [des Hurons-Wendats], et avec une éloquence si puissante, qu'il les ravissait tous à soi. C'est que son cœur parlait plus haut que ses paroles. Son visage, ses yeux, son sourire même ne prêchaient que la sainteté. » (Les Relations des jésuites en Nouvelle-France)

A Québec, on se souvient de lui. Le collège des jésuites est placé sous son patronage.

On conserverait une relique de lui à la Chapelle des jésuites, rue Dauphine, dans le Vieux-Québec.

Gabriel Lalemant
Gabriel Lalemant est un prêtre Jésuite. Il est assassiné le 17 mars 1649

René Goupil, Isaac Jogues et Jean de La Lande
Ossernenon [1] est le village iroquois où arrivent les prisonniers René Goupil et Isaac Jogues, le 14 août 1642. René Goupil est tué en dehors du village, le 29 septembre 1642, alors qu'il récite le Rosaire avec Isaac Jogues. Le martyr débute alors qu'ils viennent de terminer leur 4ᵉ dizaine. Le père Jogues parvient à s'échapper et rentre en France, puis il reviendra travailler dans les missions de la Nouvelle-France en 1644.[2]

En 1646, le père Jogues retourne à Ossernenon, comme ambassadeur de paix du gouvernement français. Sa première visite est couronnée de succès, mais lors de sa deuxième mission en octobre 1646, il est martyrisé et tué avec son compagnon, le père Jean de la Lande. Jogues meurt le 18 octobre 1646 et de la Lande, le jour suivant.

René Goupil est un frère Jésuite, il s’agit donc d’un laïc célibataire consacré.

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[1] Il s’agit de nos jours d’Auriesville dans l’État de New York. En visite, au Sanctuaire des martyrs d’Amérique, il faut absolument aller se promener dans le sentier du ravin. Des panneaux relatent le souvenir de René Goupil en ce lieu.
[2] Cf. Revue Sainte Anne, octobre 1998, page 418