24 octobre 2025

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TOURISME: Le Parlement du Québec, c’est vraiment chez nous ?

Nathalie Roy, présidente de l'Assemblée nationale

Le Parlement du Québec, c’est vraiment chez nous ?

Par Benoit Voyer

24 octobre 2025

Avant-hier, dans la salle du conseil législatif du Parlement québécois, la présidente de l’Assemblée nationale du Québec, Nathalie Roy, regarde dans les estrades, situées au-dessus des députés, et lance aux visiteurs : « Mesdames, messieurs, le Parlement du Québec, c'est chez vous. Bienvenue ! »

Assis dans la dernière rangée de ce qui me fait penser au jubé d’une église, je suis étonné de cet accueil courtois. D’abord, je trouve ce petit mot bien gentil, mais, dans ma tête, la phrase résonne comme un écho : « c’est chez vous… ».

« Chez nous », la porte est toujours grande ouverte et il n'y a pas de grands protocoles pour ma famille et mes amis. Est-ce qu’ici, dans ce haut lieu où siègent les dirigeants de la Nation québécoise, je suis « chez nous » ? Pas vraiment…

Pour me rendre à la période de questions, j’ai d’abord dû payer 20$ de stationnement dans les entrailles de l’édifice Marie-Guyart. Quand c’est comme « chez nous », y a toujours une place gratuite dans le stationnement.

Et puis, à l’accueil de la « maison du peuple » ou de la « maison commune » ou, encore, de la « maison de famille nationale », je dois traverser un imposant filet de sécurité où je dois m’identifier, m’enregistrer, divulguer le motif de ma présence, traverser un détecteur de métal sous le regard de plusieurs constables et, obligatoirement, déposer mon manteau et mon sac à dos au vestiaire. Je suis impressionné par le nombre de gardiens armés.

Le nouveau pavillon d’accueil de l’Assemblée nationale est beau, majestueux et magnifique, mais froid et sans âme.

Je défile dans de longs corridors et je monte à l’étage, via un ascenseur, à l’entrée des salons Bleu et Rouge. Puisqu’on rénove entièrement la traditionnelle chambre des députés, c’est dans l’ancienne chambre des sénateurs de la province que tout se passe ces années-ci.

Encore une fois, je dois franchir un imposant filet de sécurité avant d’entrer voir les élus siéger. Il faut se présenter et indiquer si on a une réservation. Chose que j’avais faite sur le site de l’Assemblée nationale quelques jours plus tôt. Au vestiaire, on doit tout laisser. On ne tolère pas les appareils photo, les téléphones intelligents et les objets métalliques. Je tente de garder mon calepin et mon stylo pour prendre quelques notes. On refuse catégoriquement. « Pour les garder, il faut une autorisation du bureau de la Tribune de la presse parce qu’il n’y a que les journalistes et les personnes autorisées qui peuvent prendre des notes », me dit le préposé à l’accueil. Heureusement, on tolère le port de la ceinture de mes pantalons que je dois enlever et remettre avant de passer dans un autre détecteur de métal. Bien oui ! Une autre fouille en règle. C’est donc bien dépouillé que j’ai fait mon entrée dans la salle des députés et que je suis allé m’asseoir à la place qui m’était assignée.

Au loin, je vois la présidente de l’Assemblée nationale et François Legault, notre Premier ministre, dont un sondage du matin indique que la population souhaite son départ, et de quelques ministres et députés. De mon siège, je vois bien peu les débats. C’est donc sur les écrans de télévision que j’ai assisté à plus de 75 % des débats de la Période de questions des députés. Je vous entends : « Tu aurais dû rester chez vous et regarder tout ça dans le confort de ton salon avec ton stylo et ton calepin de notes sur les genoux. » Je suis bien d’accord avec vous.

Mes précédentes visites à l’Assemblée nationale remontaient aux années où Jacques Parizeau était premier ministre. À l’époque, il n’y avait pas tout le protocole de sécurité que je viens de traverser. Le détecteur de métal était pas mal nouveau et l’accueil des visiteurs était beaucoup moins protocolaire.

Dans ce temps-là, mon regretté ami Roger Paré, le député péquiste de Shefford, était toujours heureux de me recevoir. J’étais comme le jeune frère qu’il attendait. Je me sentais ici comme à la maison. Il venait me chercher à la porte de l’hôtel du Parlement. Il était content de mes visites. Et on allait manger ensemble. Un jour, au restaurant La Parlementaire, il m’a présenté le ministre Claude Ryan. J’étais impressionné.

Ce 22 octobre, c’est en solitaire dans la foule que j’ai vécu ma journée dans la grande maison de famille des Québécois et des Québécoises. Après l’ennuyeuse période de questions, je suis allé manger en tête à tête avec moi-même à la cafétéria.

Dans les couloirs, j’ai croisé des journalistes bien connus à la télévision. Bien qu’ils soient sympathiques au petit écran, ici je n’ai vu que des airs de Carême.

J’ai passé une partie de mon après-midi à la bibliothèque de l’Assemblée nationale à effectuer quelques recherches et à assister à une table ronde sur les bibliothèques publiques.

Malgré le fait que j’aie plus ou moins apprécié cette visite à l’Assemblée nationale, cet endroit est un lieu fascinant où s’écrit au quotidien l’histoire du Québec et qu’il faut visiter au moins une fois dans sa vie.

Bien que l’Assemblée nationale soit « la maison du peuple », ce n’est pas vraiment comme « chez nous » et ce n’est pas comme « chez vous », comme dit Nathalie Roy. Mais « bienvenue » quand même !

En passant, mes salutations à Madame Roy. Elle est à mes yeux une des plus intelligentes et ravissantes élues que le Québec a connues.

PAROLE DE René Lévesque

 

NATURE: Les îles de Berthier


Les îles de Berthier, dans la région de Lanaudière

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Pourquoi pas un gouvernement de coalition? Ce serait une façon de ne pas permettre à M. Harper de gouverner, et aux Canadiens de voir les qualités de gouvernance de Michael Ignatieff, tout en empêchant des élections générales cet automne.

- Benoit Voyer, Montréal

(La Presse, 5 septembre 2009, p. A37)