HISTOIRE: Mes premiers jours
Par Benoit Voyer
4 novembre 2025
Je suis né le 22 novembre 1966, à 3 h 37, à l’hôpital Saint-Joseph, à Granby. Ma mère s’appelle Jeannine Jean et mon père est Roméo Voyer. Ils sont nés dans le patelin de Mont Carmel, dans l’arrière-pays du Kamouraska, au Bas-Saint-Laurent.
Ainsi donc, je suis né en pleine nuit. Est-ce une prédestination ? On dirait qu’il s’agissait d’un premier coup de pratique à la vie qui m’attendait. Dans mon existence, je goûterai à bien des instants de ciel, voire de résurrection, mais aussi à de très longues nuits, au premier et au second degrés du terme. Depuis janvier 2003, j’ai surtout travaillé la nuit.
Le 22 novembre, dans la liturgie catholique, est le jour de la mémoire de sainte Cécile, une martyre qui a vécu au premier siècle de notre ère. Au fil de l’histoire, on lui a donné le titre de patronne des musiciens. Toute ma vie j’aimerai la musique. Est-ce une coïncidence ?
Selon ce que m’a raconté maman, ma naissance était prévue autour du 27 décembre 1966. Je suis donc un prématuré.
Mon dossier médical donne quelques précisions sur les premières heures de ma vie.
Je suis né à 36 semaines de gestation. À ma naissance, je pèse 5 livres, 15 onces et demie. Je mesure 19 pouces et demi et la circonférence de ma tête est de 23 pouces. C’est le Dr. Paul Auger, le médecin de maman, qui a procédé à l’accouchement.
On ne l’indique pas dans les notes médicales de mes premières heures, mais maman a toujours dit que selon la manière de faire à l’époque, elle a été endormie lors de la finale de l’accouchement.
Dans les notes médicales manuscrites, on indique à 3 h 57 la naissance d’un garçon d’apparence physique normale à qui on a ligaturé le cordon ombilical et procédé à une aspiration des sécrétions.
Dans les premières 24 heures, on me donnera souvent de l’oxygène à cause de mes difficultés à respirer. Puis, durant mes 18 jours d’hospitalisation, je passerai beaucoup de temps en incubateur. À la pouponnière de l’hôpital, j’occuperai le lit nᵒ 16.
Ce 22 novembre, on me passe aussi une radiographie pulmonaire afin de s’assurer que tout va bien. Le radiologiste J.P. Dumouchel indique dans son rapport rédigé le 25 novembre : « La radiographie pulmonaire, prise en P.A., a montré un thorax osseux normal avec des diaphragmes lisses et des culs-de-sac clairs des deux côtés. Il n’y a pas d’hypertrophie hilaire14 visible et pas d’évidence d’infiltration ou condensation parenchymateuse. Le cœur est globuleux, en rotation droite, de même que la tranchée et le médiastin dû à la position du patient. L’ombre cardiaque est dans les limites supérieures de la normale considérant l’âge du bébé. OPINION : « Pas d’évidence radiologique probante de lésion organique parenchymateuse ou pleurale. »
Maman a donc quitté l’établissement sans moi. Elle est revenue me voir à chaque jour, mais à cause des règles, le temps en sa compagnie était limité à quelques minutes.
Toujours selon les notes médicales, à la pouponnière, les infirmières m’alimentent au S.M.A., ancêtre de l’Enfalac et du Similac. À partir du 3ᵉ jour, on ajoute des gouttes de Nivelar, un stéroïde ayant des effets sur la prise de poids.
En 1966, il n’y a pas encore d’assurance-maladie gouvernementale. C’est donc l’assurance-hospitalisation de l’usine Esmond, lieu où travaille papa, qui paiera la facture, soit 18 jours à 25,05$ par jour pour un total de 450,90 $.
Le 10 décembre 1966, toujours selon la note médicale, à 15 h 45, après avoir bu mon S.M.A. et avoir été vu une dernière fois par le Dr Paul Auger qui en a profité pour signer mon congé médical, je quitte l’hôpital avec maman afin de rejoindre ma nouvelle famille. À mon départ de la pouponnière, étant rendu à terme, je pèse 6 livres et 9 onces et demie. Toutefois, on note sur le certificat d’enregistrement remis à mon départ : « Bébé boit peu et semble endormi. Cyanose des extrémités. Léger tirage. Respiration rapide ».
Papa est au boulot. Mes parents n'ont pas encore d'auto. C'est donc en taxi que je quitterai le centre hospitalier avec maman.
Mon premier domicile est le 667, rue Saint-François, à Granby, où ma nouvelle famille habite depuis le mois de mai 1961. Mes parents sont propriétaires de la maison.
En cette fin d’après-midi, mes frères et ma sœur Yvon, Pauline et Clément passent leurs premiers moments avec moi. Yvon, qui est né le 19 juillet 1955, a 11 ans. Pauline, qui est née le 5 mai 1957, a 8 ans. Clément, qui est né le 24 mai 1961, a 5 ans. Ce dernier perd son titre de « bébé de famille ». Me pardonnera-t-il un jour ?
Mon baptême
Le 11 décembre 1966, je suis baptisé à l’église catholique Saint-Eugène, à Granby, par l’abbé Léon Boivin, vicaire à la paroisse.
Construite en 1941, l’église Saint-Eugène est située au 97, rue Laval, c’est-à-dire au coin des rues Laval et Notre-Dame. D’un côté, on y retrouve l’école primaire Saint-Eugène et en diagonale l’école primaire Sainte-Marie. Je fréquenterai ces lieux d’enseignement dans quelques années.
Un bilan publié au début de l’année 1966 dans le quotidien La Voix de l’Est (1) indique que « le nombre des enfants baptisés dans la paroisse St-Eugène, à Granby, a atteint 149 au cours de l’année 66. (…) Des 149 nouveau-nés qui y furent baptisés, on dénombre 88 garçons et 61 filles. Fait à noter : chaque année les nouveau-nés de sexe masculin ont toujours été plus nombreux que ceux de sexe féminin depuis la fondation de la paroisse, il y a maintenant 25 ans. »
Je figure donc dans les 88 petits mâles humains dont il est ici question.
Lors de mon baptême, mon parrain est mon frère Yvon. Il fréquente la 6ᵉ année à l’élémentaire à l’école Saint-Eugène. Ma marraine est ma sœur Pauline.
Au sujet de mon prénom
Au registre paroissial sont inscrits les prénoms de Joseph, Alain et Benoit.
Selon la tradition, Joseph est le prénom que me lègue l’Église catholique en souvenir de saint Joseph, le père biologique de Jésus.
Alain est celui que me donne ma mère. C’est d’ailleurs ce prénom qu’elle porte en secret pendant que j’étais dans son ventre.
Benoit est choisi par ma sœur Pauline. Elle aimait bien s’amuser et être en compagnie de Benoit Giroux, un jeune garçon qui habitait la maison voisine.
Benoit devient officiellement mon prénom.
Maman s’opposera toujours à ce qu’on me donne un surnom, un diminutif de mon prénom ou qu’on déforme ce dernier. Ainsi donc, pas de « Ben », de « Ti-Ben » ou de « Benny ».
D’ailleurs, dans la région du Kamouraska d’où sont originaires mes parents, il était commun d’utiliser un surnom ou d’ajouter une « ti » pour « petit » devant un prénom ou un surnom.
En exemple, dans la famille de mon oncle Camille Voyer, sur le 6ᵉ rang, à Mont-Carmel, mes cousins Louis et Gilles ont toujours été appelés familièrement et affectueusement « Ti-Louis » et « Ti-Gilles ».
Jadis, maman m’a confié qu’il y a eu, lors de visites familiales au Bas-Saint-Laurent, des tentatives de m’appeler « Ti-Ben » ou « Ti-Benoit ». Elle s’est toujours opposée à cette pratique. Dès ma naissance, mon prénom était à ses yeux sacré ou béni. « Béni de Dieu » est d’ailleurs la signification de « Benoit ». En latin, on dit « Benedictus ». En hébreu, « Baroukh ».
Cependant, bien des années plus tard, à l’âge adulte, le surnom « Ben » viendra tout de même sur les lèvres de mes collègues de travail et dans la sphère publique.
(1) « 852 naissances, 286 mariages et 207 sépultures en 1966, à Granby », Voix de l’Est, 21 janvier 1967, p. 6 https://numerique.banq.qc.ca/patrimoine/details/52327/4694028
VISION CATHOLIQUE: L’importance de bâtir sa vie intérieure sur des bases solides
Par Benoit Voyer
4 novembre 2025
Il y a des hauts et des bas dans la vie spirituelle. Il est donc important de se donner des bonnes fondations afin de ne pas sombrer lors des tempêtes qui surgissent dans le brouhaha de l’existence. Lorsque le vent souffle dans notre visage à 100 kilomètres, on est assurément décoiffé et on finit par en perdre nos repères. Il est important de bâtir sa vie intérieure sur des bases solides.
Un jour de 2002, je vis des moments sombres dans ma vie spirituelle. Je m’inquiète de ma relation avec Dieu. Je ne sens plus sa présence. Quand je prie, tout est sec et sans saveur.
Je décide d’en parler à Guy Boucher, une ancienne coqueluche du petit écran qui a vécu une importante conversion spirituelle. Je sais qu’il a une solide vie spirituelle et qu’il pourrait m’aider à comprendre ce que je vis. D’ailleurs, dans mon agenda figure un rendez-vous avec lui. Je dois le rencontrer dans le cadre d’un grand entretien pour la Revue Sainte-Anne [1].
Nous nous asseyons à la table d’un café montréalais et, café à la main, j’aborde directement le sujet : Guy, « comment fait-on pour rencontrer Dieu ? ». Il est étonné de ma question. Il s’attendait à parler de ses souvenirs dans le milieu artistique, mais il sourit. Il semble vraiment heureux de l’angle que je donne à notre conversation.
Il me lance : Tu sais, « pour chaque personne, ce n’est pas pareil. Moi, ça a été une rencontre radicale ! Maintenant, je sais qu’il m’aime et qu’il est miséricordieux. Lorsque je suis sorti de chez les moines, je n’en revenais pas. Je disais à mes amis : “J’ai eu une vie assez mouvementée. J’ai eu trois grands amours dans mon existence. J'ai eu des aventures. Vous savez, de tous les amours que j’ai vécus, il n’y a rien qui puisse égaler ce que je vis avec le Seigneur. »
Pourquoi ? « Parce que ça ne se vit pas de la même façon ! (Il cherche des mots pour parler de son expérience) Le Seigneur habite en nous et il se manifeste dans une dimension qui n’a rien de sexuel. C’est un amour inconditionnel. C’est un amour démuni. Le Seigneur est totalement démuni devant nous… »
J’ose une confidence : « Guy, je suis dans un désert de la foi. Je tente de renouer le contact avec Dieu. J’ai beau lui parler, mais je ne le sens pas présent. C’est ma souffrance… Comment puis-je faire pour renouer le dialogue avec lui ? Qu’est-ce que je dois faire pour le sentir présent ? »
Guy Boucher, oublie que j'enregistre la rencontre. Il me regarde. Il s’adresse à moi comme à un vieil ami : « La première chose à faire est qu’il ne faut pas lâcher. Il faut que tu sois persévérant. Je me permets de te raconter mon histoire. Après ma conversion, j'ai été vraiment choyé pendant deux ans et demi. Très fortement, je ressentais la présence de Dieu. Un jour, je me suis levé et Dieu n’était plus là. J’ai paniqué ! Je suis allé voir un religieux pour lui parler de ce que je vivais. Je lui ai dit : “Le Seigneur n’est plus là !” Il m’a dit : “C’est normal! On dirait que le Bon Dieu se retire. Ce retrait n’est pas pour te nuire, mais pour te faire grandir. C’est également ainsi pour tous les malheurs qui nous arrivent dans la vie. Si nous n’avions pas d’épreuves, nous ne grandirions pas.” »
Je suis étonné d’entendre ça et je lui exprime : « Il se manifeste toujours dans l’épreuve ? »
Il me répond : « C’est souvent ainsi ! C’est souvent après une maladie ou une épreuve terrible ou une mortalité que tu grandis. Je ne suis pas le seul à dire cela. C'est écrit dans les psaumes ! “Pourquoi Seigneur tu n’es plus là ? Pourquoi m’as-tu abandonné ?” Je t’invite à persévérer…
Je demeure inquiet : mais « après l’épreuve, il me sera possible de le sentir autant qu’avant ? »
Il ajoute : « Mon expérience spirituelle n’est jamais revenue aussi forte que dans mes premières années de conversion, mais ma rencontre avec le Seigneur demeure la chose la plus importante de ma vie. Il n’y a rien pour m’enlever ce que je vis avec lui. C’est trop beau ! C’est trop grand ! Certains matins, au moment où je fais oraison avec l’office des lectures, des textes me prennent au cœur avec une telle intensité. Ouf ! Ils me donnent de la misère à respirer ! Je me lève, je me promène dans la maison… C’est ça, le bon Dieu ! La souffrance de son absence que tu vis en toi ressemble à celle du psalmiste. »
Je vois que j’ai affaire à un homme qui a une expérience spirituelle solide. Je lui lance, un peu taquin : « Ta relation à Jésus est tellement rendue importante que tu lui parles chaque matin… »
Les yeux brillants, il me rétorque : « Je ne lui parle pas que le matin ! Nous nous parlons aussi en soirée… et même en automobile. Je suis tellement bien dans mon auto. Je n’ai même pas de radio ! Lui et moi on en profite pour bavarder ! »
Comme un ami ? « C’est bien plus que ça ! Tu sais, quand tu aimes quelque chose ou que tu aimes une personne, tu as le gout d’être avec elle. Tu as le gout d’y communier ! Tu as le gout de lui écrire ou de téléphoner… C’est comme ça dans ma relation avec lui. C’est une très grande relation d’amour. »
Je reviens au motif de ma rencontre : Guy, « parfois, je doute. Je me demande si tout cela est vrai. »
Il me rassure : « Il y aurait 50 théologiens de diverses religions devant moi qui me diraient : “Ce n’est pas vrai tout ça !” Je leur dirais la même chose qu’à toi : “Voyons donc ! Je le sais, moi, je l’ai vécu ! Et je le vis tout le temps ! Dieu n’est qu’amour. Il est complètement démuni devant nous… Il attend toujours après nous qu’on l’aime ! Il attend toujours ! Il a besoin que tu lui dises que tu l'aimes… Et pour le rencontrer, il faut que tu lui demandes ! Et n’oublie pas que c'est lui le boss ! C’est lui qui va décider du meilleur moment.” »
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[1] Benoit Voyer. Les Témoins de l’essentiel, Éditions Logique, 2005, pp. 53 à 56. https://benoitvoyerenliberte.blogspot.com/search?q=guy+boucher
JEAN-PAUL REGIMBAL: En fête avec Marie
En fête avec Marie
En parlant de la première communauté chrétienne l'auteur des Actes des Apôtres écrit : "Ils se montraient assidus à l'enseignement des apôtres fidèles à la communion fraternelle, à la fraction du pain et aux prières, (Ac 2, 42).
Cette image intéressante de l'Église primitive s'est rééditée durant la neuvaine et la fête de l'Assomption de la Vierge Marie, au Sanctuaire de Notre-Dame du Cap, du 7 au 15 août.
Si nous avons pu admirer avec satisfaction l'image d'une partie de l'Église renouvelée du Québec, c'est grâce au travail, à la créativité, au dynamisme, à la réflexion mûrie et à la prière persévérante de l'équipe de pastorale du Sanctuaire : les Pères N. Poisson, J, Bouvet, H. Aubin, V. Gaudet, Y. Poirier, P. Arsenault et A. Dumont. Il faut ajouter le nombre de ceux et celles qui ont apporté une collaboration non moins excellente, souvent anonyme, comme celle des nombreux prêtres et religieux (ses), des musiciens, des techniciens de tous ordres (visuel, son, lumière), des ambulanciers, des sacristains, des placiers, des téléphonistes, des mass media, et combien d'autres organisateurs et animateurs, etc.
Mgr Georges-Léon Pelletier qui a suivi avec un intérêt soutenu toute la neuvaine disait le soir du 15 août : "Cette neuvaine a été bien préparée, conçue et réalisée. Vous êtes entrés dans le jeu. Nous avons voulu exprimer notre confiance envers Marie, montrer sa place dans notre vie et notre bonheur, c'est de nous accrocher à sa vie ... "
"Vraiment, cette magnifique neuvaine a fait du Sanctuaire de Notre-Dame du Cap, durant ces jours, une oasis de fraîcheur."
Cette année, l'équipe de pastorale avait eu l'heureuse idée de choisir comme thème : "Apprends-nous à prier" (Luc 11, 1). Si des milliers d'auditeurs sont "entrés dans le jeu" c'est parce que ce thème populaire s'insérait au cœur d'un vaste mouvement de prière qui surgit de toutes parts dans l'Église universelle actuellement.
Tous les soirs, du 7 au 15 août, quelque 2,500 pèlerins envahissaient la basilique, une demi-heure voire même une heure avant les exercices de la neuvaine, pour prendre part avec un enthousiasme remarquable à une forte expérience de prière communautaire dans l'Esprit-Saint, avec Marie, et pour apprendre à prier aux sources de la Bible.
Cette neuvaine a été plus une expérience de prière que de prédication, une évangélisation à travers la prière.
Sous le thème général : "Apprends-nous à prier", nous avons pu entendre les animateurs traiter successivement au cours des neuf jours de : La prière au Père, La prière par le Fils, La prière dans l'Esprit, La prière individuelle et communautaire, La prière de louange, La prière de demande, La prière des psaumes et La prière avec Marie.
Tout cet enseignement théologique et biblique, illustré de magnifiques diapositives paraissant sur trois écrans placés dans le sanctuaire de la basilique, faisait partie de la liturgie de la Parole suivie de la concélébration et de la marche de prière aux flambeaux.
C'était beau, exaltant et réconfortant, de voir et d'entendre cette foule immense de nombreux jeunes et moins jeunes prier, chanter, voire même taper des mains à certains moments. Quelqu'un écrira: "Formidable ! J'y goûte la joie de prier. Ma reconnaissance est grande envers le Seigneur et Marie." Un autre ajoutera: "Sensationnel ! Jamais je n'ai prié comme ça. Jamais je n'ai vu de neuvaine comme ça."
Pour répondre aux besoins des gens on avait prévu également un atelier "Apprendre à prier" et un local spécial pour la "Prière avec et sur les malades". Des milliers les ont fréquentés et avec quel intérêt ! Nous aurions beaucoup à dire de la "Grande veillée de prière charismatique" et de la “Célébration des malades" présidées par le P. J.- P. Regimbal, trinitaire. A propos de celle-ci, vous pouvez lire le témoignage de Sr Hélène-Marie Cadrin, s. c. i. m., guérie le 15 août (pages 28 et 29).
La fête même de l'Assomption présidée par Mgr J.- G. Hamelin, évêque de Rouyn-Noranda, en présence de Mgr G.- L. Pelletier, de plusieurs personnalités religieuses et civiles et d'une foule de pèlerins a été des plus belle et marquée au coin de la simplicité et de la joie.
L'après-midi et le soir de la fête les pèlerins, encore plus nombreux, "se montraient assidus à l'enseignement des apôtres, fidèles à la communion fraternelle, à la fraction du pain et aux prières" alors qu'ils participaient à la marche de prière, aux célébrations pour les malades et à la dernière veillée de prière où Mgr Pelletier et le P. Arsenault ont parlé du rôle de Marie dans le mystère de notre salut et de "La prière avec Marie".
La marche de prière aux flambeaux, animée par le P. N. Poisson, allait couronner cette neuvaine et cette fête de l'Assomption. En voyant cette forêt de cierges allumés qui rendait encore plus attrayante et plus belle la Vierge du lac Sainte-Marie, dans les jardins du Sanctuaire de Notre-Dame du Rosaire, cette réflexion de Jésus nous est revenue à la mémoire: "Je suis venu apporter le feu sur la terre, et comme je voudrais que déjà il fut allumé" (Luc 12, 49).
Gabriel Destrempe, o.m.i.
(Revue Notre-Dame du Cap, numéro du calendrier 1975, pp. 2, 6 et 30. BANQ PER 142)
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Témoignage
Sœur Marie-Hélène Cadrin, s.c.i.m.
En ce 15 août 1974, la Vierge du Cap a daigné jeter ses regards de bonté sur une communauté québécoise, communauté mariale, qui porte dans son blason la devise ATTIREZ-NOUS A VOUS, O VIERGE IMMACULEE.
En effet, en la belle neuvaine préparatoire à la fête de l'Assomption, nous du Bon-Pasteur étions particulièrement attirées vers le sanctuaire national de Marie, et c'est avec joie que nous nous rendîmes au Cap-de-la-Madeleine le 14 août pour prendre part aux célébrations religieuses de la vigile. Or, fait à noter, deux de mes compagnes, sans s'être concertées, me préviennent à tour de rôle qu'elles solliciteraient pour moi la guérison de ma surdité et qu'il faudrait accepter de faire prier sur moi au local des malades. Je dois avouer mon peu d'enthousiasme, non par manque de confiance et de foi, mais plutôt par respect humain, par crainte du spectaculaire, par peur de devoir rendre publique ma guérison ..
Devant l'insistance et la grande foi de mes compagnes, mes hésitations se changèrent en un désir véhément de servir la cause de Marie et c'est avec grande confiance que je me présentai au Père Valérien Gaudet, o.m.i., pour faire prier sur moi et obtenir ma guérison si cette dernière devait intensifier chez nous le culte de Notre Dame et développer une plus grande foi charismatique en la parole de Dieu.
Au cours de l'imposition des mains sur mon oreille droite, qui ne percevait aucun son depuis plus de vingt ans, le nerf auditif étant mort, j'éprouvai une grande certitude que je serais guérie grâce à la prière confiante de mes sœurs, et ce, pour la joie et le bien de la communauté. Je pressentais que cette grâce s'accompagnerait de faveurs spirituelles, en particulier celle d'une meilleure compréhension de la parole de Dieu. Toutefois, je n'éprouvai aucun symptôme de guérison, si bien que le lendemain, quand je rencontrai le Père Gaudet, je lui dis : "Père, rien n'est arrivé encore, je suis dans l'attente... Et lui de me dire en riant : "Mais vous êtes guérie!"
Le soir, la nuit, le matin du 15, je testais mon oreille, je n'entendais rien ... Cependant ma confiance en la toute-puissance de Marie ne flanchait pas. J'assistai à la messe solennelle du matin, 15 août, dans la basilique pleine à craquer et toute vibrante de la ferveur de la foule à laquelle je participais intensément, mais ce n'était pas encore l'heure du Seigneur ... L'après-midi nous retrouvait, après la marche mariale, dans cette même basilique aussi pleine que le matin. Je réussis avec peine à trouver place dans une allée latérale, toute heureuse quand même de voir Marie priée, acclamée dans ce haut lieu si ressemblant à celui de Lourdes. Ici comme là-bas, de nombreux malades viennent réclamer soit un regard de la Vierge, soit une bénédiction personnelle du Christ-Hostie, soit le réconfort de la parole de Vie. Je priai beaucoup pour ces pauvres malades, m'unissant à la prière de mes consœurs pour ma guérison ... mais jouissant surtout à plein cœur en cette fête de l'Assomption non seulement du triomphe de Marie dans la gloire, mais aussi de son triomphe dans l'Église militante en terre canadienne.
Qui a vécu ces heures aime se rappeler combien nous nous sentions tous frères, sans distinction aucune de race, de classe, d'âge, pleins d'égards pour les personnes âgées ou de compassion pour les malades, oubliant nos propres fatigues, entraînés par le dynamisme surnaturel des animateurs et j'irais même jusqu'à dire par une certaine ambiance mystique, passant du chant rythmé au chant en langues.
C'est alors qu'après la bénédiction du Saint Sacrement aux malades, le Père Jean-Paul Regimbal, trinitaire, fit prier la foule à partir de textes évangéliques. Il conseilla aux personnes qui avaient déjà reçu l'effusion de l'Esprit d'imposer les mains sur les malades qui leur étaient chers. Une de mes compagnes, qui avait réussi à s'approcher, posa alors spontanément sa main sur mon bras. Lui-même étendit les mains sur la foule, pria en langues et proclama des guérisons s'opérant à l'instant même: une femme atteinte de cancer, une pulmonaire, un paralysé ... Moi-même, je sentais dans la partie droite de ma tête une chaleur et une circulation nouvelle quand le Père déclara : "Une personne souffrant de surdité depuis longtemps à l'oreille droite est en voie de guérir". C'était moi! J'entendais ma voisine de droite. Pour honorer Sa Mère, le Seigneur venait de se pencher sur moi ...
L'émotion était grande, plus grande encore mon action de grâce envers Celui qui rend la vue aux aveugles, l'ouïe aux sourds, le pardon aux pécheurs. Mes sœurs et moi étions dans l'admiration pour ce que le Seigneur venait de faire pour nous par l'intermédiaire de la Vierge, fidèle Bergère du peuple de Dieu.
(Revue Notre-Dame du Cap, numéro du calendrier 1975, pp. 28 et 29. BANQ PER 142)
Bonté de la Vierge du Cap
Sœur Marie-Hélène Cadrin, s.c.i.m.
En ce 15 août 1974, la Vierge du Cap a daigné jeter ses regards de bonté sur une communauté québécoise, communauté mariale, qui porte dans son blason la devise ATTIREZ-NOUS A VOUS, O VIERGE IMMACULEE.
En effet, en la belle neuvaine préparatoire à la fête de l'Assomption, nous du Bon-Pasteur étions particulièrement attirées vers le sanctuaire national de Marie, et c'est avec joie que nous nous rendîmes au Cap-de-la-Madeleine le 14 août pour prendre part aux célébrations religieuses de la vigile. Or, fait à noter, deux de mes compagnes, sans s'être concertées, me préviennent à tour de rôle qu'elles solliciteraient pour moi la guérison de ma surdité et qu'il faudrait accepter de faire prier sur moi au local des malades. Je dois avouer mon peu d'enthousiasme, non par manque de confiance et de foi, mais plutôt par respect humain, par crainte du spectaculaire, par peur de devoir rendre publique ma guérison ..
Devant l'insistance et la grande foi de mes compagnes, mes hésitations se changèrent en un désir véhément de servir la cause de Marie et c'est avec grande confiance que je me présentai au Père Valérien Gaudet, o.m.i., pour faire prier sur moi et obtenir ma guérison si cette dernière devait intensifier chez nous le culte de Notre Dame et développer une plus grande foi charismatique en la parole de Dieu.
Au cours de l'imposition des mains sur mon oreille droite, qui ne percevait aucun son depuis plus de vingt ans, le nerf auditif étant mort, j'éprouvai une grande certitude que je serais guérie grâce à la prière confiante de mes sœurs, et ce, pour la joie et le bien de la communauté. Je pressentais que cette grâce s'accompagnerait de faveurs spirituelles, en particulier celle d'une meilleure compréhension de la parole de Dieu. Toutefois, je n'éprouvai aucun symptôme de guérison, si bien que le lendemain, quand je rencontrai le Père Gaudet, je lui dis : "Père, rien n'est arrivé encore, je suis dans l'attente... Et lui de me dire en riant : "Mais vous êtes guérie!"
Le soir, la nuit, le matin du 15, je testais mon oreille, je n'entendais rien ... Cependant ma confiance en la toute-puissance de Marie ne flanchait pas. J'assistai à la messe solennelle du matin, 15 août, dans la basilique pleine à craquer et toute vibrante de la ferveur de la foule à laquelle je participais intensément, mais ce n'était pas encore l'heure du Seigneur ... L'après-midi nous retrouvait, après la marche mariale, dans cette même basilique aussi pleine que le matin. Je réussis avec peine à trouver place dans une allée latérale, toute heureuse quand même de voir Marie priée, acclamée dans ce haut lieu si ressemblant à celui de Lourdes. Ici comme là-bas, de nombreux malades viennent réclamer soit un regard de la Vierge, soit une bénédiction personnelle du Christ-Hostie, soit le réconfort de la parole de Vie. Je priai beaucoup pour ces pauvres malades, m'unissant à la prière de mes consœurs pour ma guérison ... mais jouissant surtout à plein cœur en cette fête de l'Assomption non seulement du triomphe de Marie dans la gloire, mais aussi de son triomphe dans l'Église militante en terre canadienne.
Qui a vécu ces heures aime se rappeler combien nous nous sentions tous frères, sans distinction aucune de race, de classe, d'âge, pleins d'égards pour les personnes âgées ou de compassion pour les malades, oubliant nos propres fatigues, entraînés par le dynamisme surnaturel des animateurs et j'irais même jusqu'à dire par une certaine ambiance mystique, passant du chant rythmé au chant en langues.
C'est alors qu'après la bénédiction du Saint Sacrement aux malades, le Père Jean-Paul Regimbal, trinitaire, fit prier la foule à partir de textes évangéliques. Il conseilla aux personnes qui avaient déjà reçu l'effusion de l'Esprit d'imposer les mains sur les malades qui leur étaient chers. Une de mes compagnes, qui avait réussi à s'approcher, posa alors spontanément sa main sur mon bras. Lui-même étendit les mains sur la foule, pria en langues et proclama des guérisons s'opérant à l'instant même: une femme atteinte de cancer, une pulmonaire, un paralysé ... Moi-même, je sentais dans la partie droite de ma tête une chaleur et une circulation nouvelle quand le Père déclara : "Une personne souffrant de surdité depuis longtemps à l'oreille droite est en voie de guérir". C'était moi! J'entendais ma voisine de droite. Pour honorer Sa Mère, le Seigneur venait de se pencher sur moi ...
L'émotion était grande, plus grande encore mon action de grâce envers Celui qui rend la vue aux aveugles, l'ouïe aux sourds, le pardon aux pécheurs. Mes sœurs et moi étions dans l'admiration pour ce que le Seigneur venait de faire pour nous par l'intermédiaire de la Vierge, fidèle Bergère du peuple de Dieu.
(Revue Notre-Dame du Cap, numéro du calendrier 1975, pp. 28 et 29. BANQ PER 142)
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