De 1970 à 1974, chaque dimanche, en famille, nous allons à la messe de 11 h à l’église catholique Saint-Eugène, sur la rue Laval, à Granby. La célébration eucharistique est celle des adolescents et des jeunes adultes de la paroisse.
En plein renouveau liturgique à la suite du récent concile œcuménique Vatican II, on y expérimente une nouvelle manière de célébrer l’eucharistie. C’est un peu la révolution !
Ce que nous vivons en liturgie à Saint-Eugène s’inspire d’une expérience pastorale réalisée depuis 1968 au sanctuaire Notre-Dame-du-Cap, a Cap-de-la-Madeleine. Durant les années 1960 et 1970, le sanctuaire marial de la Mauricie a été le centre de production de la « pop religieuse québécoise ». Les Oblats de Marie Immaculée inauguraient en 1947 la station et le studio Radio Marie, qui seront en opération jusqu’en 1979.[1]
Loin de la traditionnelle messe avec le grand orgue, les jeunes jouent sur un orgue moderne de type Hammond, font résonner la batterie et grincer les guitares électriques… On se croirait par moment dans un club. Ce n’est pas pour rien qu’on la surnomme la “messe à gogo” ou la “messe yé yé”.
Le groupe musical est dirigé par l’organiste Jean-Guy Leroux. En plus de la musique, les jeunes sont partout : lectures, service à l’autel, offrandes… Mon frère Yvon joue de la guitare. Carolle Bernier, ma future belle-sœur, et ma sœur Pauline sont au nombre de ceux qui s’impliquent. L'église est pleine à craquer. Je suis encore un enfant, mais je m’imagine un jour être celui qui anime les chants.
Je me souviens encore du répertoire musical. Celui-ci se compose des nouveaux chants du Studio RM, de la série Amen de John Littleton et de quelques chansons populaires de l’heure.
Le chant d’entrée : La Terre promise de Richard Anthony, la version française d’une chanson des Beach Boys. À l’offertoire revient souvent « Je crois », popularisée au Québec par Chantal Pary, version franco de « I Believe » de Frankie Laine dont de nombreux artistes, dont Elvis Presley, Perry Como et Mahalia Jackson, ont repris sur disque et « Tous les garçons et les filles », tube de l’heure de la Française Françoise Hardy.
Parmi les chansons de John Littleton qu’on y chante, on retrouve : Gethsémani, Je cherche, Je m’en vais, Allez-vous en sur les places…
Enfin, le répertoire d’André Dumont est très prisé : Nous irons dans la joie (chanson thème du pavillon chrétien de l’Expo 67), Verrons-nous ton règne, le célèbre Gloire à Dieu…
À partir de 1967, André Dumont, un auteur-compositeur, est le directeur artistique de la maison de disques de Radio Marie. Il développe les collections musicales « Jérusalem »[2], « Pour ce monde » et « Nouvelle Pentecôte » créées pour profiter de l’engouement des messes rythmées.
Le père André Dumont est reconnu comme étant à la base des « messes rythmées ». Le père Paul Arsenault s’en souvient : « Juin 1968. On était allés le chercher dans le confessionnal où il donnait le pardon aux pèlerins rassemblés pour l’eucharistie. On demandait à André Dumont de diriger à l’improviste l’orchestre Claude Robert… Les messes rythmées venaient ainsi de naitre. Un fruit du concile Vatican II. »[3]
L’engouement est au rendez-vous, le dimanche matin, où se tiennent trois « messes rythmées » au sous-sol de la basilique Notre-Dame du Cap, donc trois orchestres y évoluaient.[4]
Madame Line Beauchamp, ministre de la Culture et des Communications,
Il est vrai que ce n'est pas au gouvernement de tout payer pour la restauration du patrimoine religieux, mais son effort est essentiel. Malgré tout, je me questionne. Est-ce que votre cabinet ministériel pourrait inciter le gouvernement du Canada à s'impliquer dans ce dossier en octroyant, lui aussi, du financement pour la restauration des églises, temples et édifices du patrimoine ? Est-ce qu'il pourrait aussi convaincre le ministre des Finances du Québec à encourager le public à donner davantage pour cette cause en accordant des déductions d'impôts pouvant atteindre jusqu'à 40% du montant donné ? Il serait intéressant que l'État québécois soit un leader en matière de protection du patrimoine car, comme vous l'avez écrit dans une lettre publiée dans plusieurs médias, « le patrimoine (...) contribue de manière tangible à affirmer notre identité ».