C'ÉTAIT LE PRÉSENT DU PASSÉ: Les évêques en retraite
CAP-DE-LA-MADELEINE - Les évêques du Québec se sont rassemblés à la Maison de la Madone, située à l'ombre du Sanctuaire-Notre-Dame-du-Cap, du 2 au 6 janvier, pour leur retraite annuelle. Le Père Denis Gagnon, un prédicateur, dominicain, a profité de l'occasion pour amener les pasteurs diocésains sur les pas du bienheureux François de Laval, premier évêque de la Nouvelle-France.
« Je crois à l'actualité de Mgr de Laval à cause de ses intuitions pastorales et de son sens de la mission, expliquait le Père Gagnon en interview. Il voulait vraiment être missionnaire. Quand il a été demandé pour venir ici afin d'occuper le poste de vicaire apostolique, il n'a pas hésité à répondre positivement. »
Selon le religieux, François de Laval a répandu la Bonne Nouvelle par sa présence auprès du peuple, particulièrement des autochtones. Il a mis en application les droits de la personne avant la création de ce concept. Denis Gagnon donnait l'exemple de la querelle qu'il y a eu à propos de l'eau-de-vie. Le bienheureux s'est opposé parce qu'il voulait protéger les gens.
En plus de cette dimension, les évêques ont pu découvrir le côté contemplatif du saint homme qui priait à chaque matin de 3 à 9 heures et qui ne manquait jamais une célébration à la cathédrale.
« C'était une personne d'ascèse, profondément ascétique, peut-être de façon exagérée pour nos contemporains. Il voulait si passionnément faire la volonté de Dieu qu'il en devenait intransigeant et "cassant " quand il considérait qu'elle était en jeu. C'était un homme de l'absolu, un passionné », disait le Dominicain.
Ce choix de réflexion correspond aussi au thème de l'année proposé par l'Organisation des nations unies (ONU) pour 1996 « éliminer la pauvreté ». Mgr de Laval a cherché, en ce temps de la colonisation, à faire sa part
« C'était le bonhomme qui allait régulièrement à l'Hôtel-Dieu. Il veillait les malades, changeait leurs lits et les aidait à manger. Souvent, le soir, il arrivait et disait à l'infirmière : " Vous pouvez aller dormir, je vais veiller ... ". Et puis, quand il a pris sa retraite, il s'est consacré à aider les pauvres. À bout d'argent, il allait en demander au Séminaire de Québec. Un jour, ils ont commencé à refuser.
Le Père Denis Gagnon connaît bien son sujet. À l'époque où il était président de la Corporation du tourisme religieux de Québec, il a travaillé à médiatiser et vulgariser l'œuvre de François de Laval. Il a même besogné à mettre en place un centre d'animation pour le public.
En plus des deux prédications quotidiennes, les évêques ont profité de l'occasion pour prier ensemble, prendre du temps de solitude et discuter entre eux.
Cette période de l'année a été choisie parce que les bergers diocésains ont moins d'activités.
« C'était la première fois que je prêchais à des évêques. Cela m'importe peu le poste qu'ils occupent. C'était de rencontrer des frères dans la foi qui m'intéressait. Je n'avais pas de message particulier à passer. J'ai donné un bagage et l'Esprit saint fera le reste. J'ai apporté une réflexion et ils en font ce qu'ils veulent. Au fond, j'ai été un déclencheur. Mon but était de faire connaître Jésus Christ par l'intermédiaire de François de Laval afin de les aider à aller plus loin dans leur spiritualité personnelle », concluait Denis Gagnon.
Benoît Voyer
(Revue Sainte Anne, février 1996, page 57)
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