7 décembre 2025

INTERMEDE: Le Parc nature Saint-Jacques, a Sainte-Julienne

 


HISTOIRE: René-Étienne Voyer (1715-1785)

La rivière Chaudière devant la terre des Voyer
René-Étienne Voyer (1715-1785)

Par Benoit Voyer

7 décembre 2025

René Voyer nait le 11 novembre 1715 [1] à Beaufort-en-Vallée [2], en Anjou. Il est le fils de René Voyer, fils de René Voyer et Simonne Thourault, et de Marie Bellanger, fille de Pierre Bellanger et Marie Couet, qui ont uni leurs destinées dans l’église Notre-Dame, à Beaufort-en-Vallée, en Anjou, le 26 juin 1710 [3].

Il est le frère ainé de Marie (née le 27 juin 1717) et Adrien (né le 4 octobre 1721). Adrien épousera Françoise Busque, fille de Jean-François Busque et Michelle Renault, le 23 novembre 1751, à Beaufort-en-Vallée [4]. Il passera sa vie dans son patelin natal et deviendra serrurier. Il y décédera le 19 mai 1794, vers 7h du matin [5].

Dans certaines régions de France, le prix du sel qu’on utilise pour la conservation des aliments est fort élevé et est l’objet d’une taxe spéciale [6]. René Voyer, comme plusieurs autres, en achète illégalement afin de le revendre dans son milieu [7]. Malheureusement, il se fait prendre la main dans le sac. René est condamné pour trafic de sel par le système judicaire royal [8]. Ainsi donc il est un « faux saulnier » [9].

Sa condamnation : La prison à vie ou l’extradition permanente dans la colonie de la Nouvelle-France ou il devra se mettre un certain temps au service de “l’habitant” ou de la “milice” avant de retrouver sa pleine liberté.[10]

C’est ainsi que René, un célibataire de 30 ans, est obligé, bien malgré lui, de quitter sa région natale, l’Anjou. Il ne choisit donc pas de migrer en Amérique.

Avec d’autres prisonniers, il est embarqué à La Rochelle [11]. Il part pour un long voyage en bateau de la compagnie de Fonville [12] de la France jusqu’au port de Québec. A bord, l’hygiène et la nourriture seront de piètre qualité.

Le 11 juillet 1744, il arrive à Québec. Lui et plusieurs autres prisonniers débarquent du navire, malades. Sa mauvaise condition physique nécessite des soins urgents.

Sans tarder, il est hospitalisé à l’Hôtel-Dieu du Précieux-Sang. Il en ressortira le 5 aout. Durant ses semaines de soins, il donne quelques renseignements à son sujet. Ceux-ci seront notés dans le registre des malades. De sa déclaration, on note qu’il s’appelle « Étienne », du moins c’est ce qu’on répétera pendant très longtemps. Malheureusement, la personne qui a écrit la note n’a pas une très bonne calligraphie. En réalité, elle a noté « et Renne ». Ainsi donc, il s’agit de René Voyer, mais, à partir de ce jour, il sera connu du prénom d’Étienne.

En 1744, l’église catholique est dirigée par Mgr de Pontbriand, arrivé à Québec en aout 1741.

Depuis plusieurs années, la population de la Nouvelle-France est en forte croissance. Les dirigeants décident donc d’ouvrir de nouveaux territoires à la colonisation. C’est ainsi que le 23 septembre 1736, le marquis de Beauharnois, gouverneur de la Nouvelle-France, concède à Thomas-Louis Taschereau, une seigneurie qui couvre une étendue de trois lieus des deux côtés de la rivière Chaudière.[13] Celle-ci est baptisée du nom de Sainte-Marie de la Nouvelle-Beauce et deviendra une mission catholique en 1738 et une paroisse en 1744.

Étienne Voyer et plusieurs habitants de l’île d’Orléans flairent la bonne affaire. Ils s’y établiront.[14]

Le 28 février 1746, le seigneur Tashereau donne un terrain à la fabrique pour la construction d’une petite église catholique. Le voisin de ce terrain est « Voyer ». Ce dernier cultive une propriété de trois arpents de front sur une profondeur de 40 arpents.[15] De nos jours, son terrain est devenu en grande partie la rue Marguerite-Bourgeoys, en plein centre-ville de la municipalité de Sainte-Marie.

Durant ses premiers mois à Sainte-Marie, le travail d’Étienne est principalement de « faire de la terre », c’est-à-dire de défricher la forêt ancestrale. Il fallait jusqu’à trois ans de travail pour rendre une terre cultivable.

En 1748, dans la nouvelle seigneurie de Sainte-Marie, en Nouvelle-Beauce, on ouvre un nouveau cimetière. Il est voisin de la terre d’Étienne. [16]

Le 7 février 1750, Étienne Voyer épouse dans la petite église catholique de Sainte-Marie Magdeleine Dupont.[17] Elle a une quinzaine d’années de moins que lui. Leur convention de mariage sera signée le 20 juin 1750 à la greffe du notaire Claude Barolet [18].

En 1751, 1752 et 1754, Étienne et Magdeleine donnent naissance à Thérèse, Étienne et Louis.

En 1754, à Sainte-Marie, on construit une première église en bois. Le temple devient voisin de la terre d’Étienne et Magdeleine.

En 1755, le conflit entre les colonies anglaises et françaises est bien amorcé en Nouvelle-France. Durant cet été, l’Hôtel-Dieu de Québec ou a été soigné Étienne a l’été 1744, est la proie des flammes.

En 1756 et 1758, Étienne et Magdeleine donnent naissance à Louis et Julienne.

En juillet 1759 a lieu le siège de Québec. Après d’importants bombardements sur la petite ville de Québec, le 18 septembre 1759 Québec capitule aux mains des Anglais.

Mgr de Pontbriand, l’évêque de la Nouvelle-France, est conciliant avec l’envahisseur britannique. Il demande la même attitude de la part des catholiques. Il veut à tout prix préserver l’Église canadienne et éviter qu’elle devienne anglicane. Il décédera le 8 juin 1760, quelques mois avant la capitulation de Montréal en septembre 1760.[19] Puisque l’envahisseur est hostile au catholicisme, il n’y aura pas d’évêque à Québec jusqu’en 1766.[20]

En 1760, Étienne et Magdeleine donnent naissance à René. Son nom est fort probablement donné en hommage au grand-père d’Étienne.

Le recensement de 1762 permet d’apprendre qu’Étienne et Madeleine comptent 3 “enfants mâles au-dessous de 15 ans” et 3 enfants femelles”. Ils possèdent trois arpents de terre et 9 en semences, un boeuf, deux vaches, deux “taurailles”, etc.[21]

En 1763, année de la fin du Régime français, débuté en 1674 [22], Étienne et Magdeleine donnent naissance à Marie-Madeleine.

En cette année 1763 est signé le Traité de Paris dans lequel la France cède presque l’entièreté de ses possessions territoriales en Amérique du Nord, dont le Canada, aux Britanniques. Londres adopte la Proclamation royale et crée la « Province of Quebec ». C’est la naissance du Régime britannique en Amérique. Les Anglais voudront à partir de ce moment « britanniser » son nouveau territoire par l’immigration et l’assimilation de la population francophone, qui compte environ 60 000 habitants.[23]

Les affaires administratives et religieuses passent ainsi sous la domination de l’Angleterre.

Marie-Claire Fleury de la Gorgendière, devenue seigneuresse à la suite du décès de son mari, procède au règlement de la succession et régularise les titres de propriétés de ses censitaires.[24] Puisqu’Étienne n’avait reçu qu’une concession verbale, on lui concède le lot 52. L’acte est enregistré dans le registre du notaire Pierre Parent le 26 février 1764.[25]

En 1765, Étienne et Magdeleine donnent naissance à des jumeaux : Jean-Baptiste et Jacques-François. Ils décéderont la même année, de même que le petit Étienne.

En 1766 et 1768, Étienne et Magdeleine donnent naissance à Jean-Baptiste et Marguerite.

Le 22 juin 1774, le roi Georges III ratifie l’Acte de Québec. Il sera permis au Canadiens français le droit de conserver leur langue, leur droit civil et la religion catholique.[26]

Devant la faible immigration britannique dans la « Province of Quebec », « le mécontentement des Canadiens d’origine française et le contexte tendu dans les Treize colonies américaines obligent Londres à faire preuve de réalisme et à écouter les conseils du gouverneur Guy Carleton. Ce dernier recommandait de renoncer au projet d’assimiler les Canadiens pour entretenir l’harmonie et faciliter la gestion de la colonie. Sa position reçut des appuis à Londres, notamment parmi ceux qui ne voulaient pas répéter les erreurs commises en Irlande.

Les mesures importantes instaurées en 1774 sont le rétablissement des lois civiles françaises et du régime seigneurial, l’élargissement considérable de la Province of Quebec et l’abolition du serment du test. Celui-ci, en obligeant les individus à renier l’autorité papale et la transsubstantiation du Christ dans l’Eucharistie, restreignait l’accès des catholiques français aux charges publiques.

Un Conseil législatif, dont les membres sont toutefois nommés par le gouverneur, est aussi instauré par l’Acte de Québec. Des Canadiens français catholiques seront nommés par le gouverneur et vont pouvoir siéger au sein de ce nouveau conseil. […]

Les diverses mesures mises en place par l’Acte de Québec plaisent bien entendu aux élites seigneuriales canadiennes et à l’Église catholique, mais déplaisent en revanche aux marchands britanniques de Montréal et de Québec, qui voient les nouvelles mesures comme une victoire des catholiques français. L’élargissement d’une province « papiste » sur les terres fertiles de l’Ohio crée aussi du mécontentement dans les Treize colonies et contribue à la Révolution américaine.

Si on prend la nation québécoise comme objet d’étude, l’Acte de Québec incarne une forme de renaissance. Évidemment, sur le terrain, l’application de la Proclamation royale était déjà assez souple en réalité. Néanmoins, en 1774, une nation conquise dont le destin était de disparaître se voit tout à coup reconnue par son conquérant, qui renonce officiellement à l’assimiler, lui redonne ses institutions et lui permet de continuer d’exister.

À première vue, cette nation issue de la colonisation française semble ainsi se voir offrir un nouvel horizon des possibles, lui permettant d’espérer et de se projeter dans l’avenir. »[27]

A Sainte-Marie, en 1778, on construit une chapelle en bois consacrée à sainte Anne. Ce lieu de piété a pour but de satisfaire la dévotion envers la grand-mère de Jésus des catholiques de la seigneurie et implorer cette dernière de les préserver des dégâts de inondations.

En 1781, le curé Jean-Marie Verreau et le seigneur Gabriel-Elzéar Taschereau font construire une deuxième église. Celle-ci sera en pierre et remplacera la précédente faite de bois.

Le 30 juillet 1785, la justice ordonne [28] à la seigneurie de Sainte-Marie et ses habitants de procéder aux réparations des ponts sur son territoire et l’élargissement du chemin du roy. La terre de la famille d’Étienne Voyer figure sur la liste des propriétés touchées. Le jugement stipule que les travaux devront être terminés au plus tard le 26 juillet 1786.

Étienne Voyer, ne verra pas la fin des travaux puisque qu’il décède le 8 décembre 1785, à Sainte-Marie. Ses funérailles sont célébrées le 10 décembre dans l’église paroissiale [29], située juste à côté de sa propriété et il est inhumé dans le cimetière de Sainte-Marie ou on enterre les défunts de la seigneurie depuis 1748. Il y rejoint ses quatre enfants décédés en bas âges.

____________________

[1] Le 5 aout 1744, durant son séjour à l’Hôtel-Dieu de Québec, Étienne déclare qu’il a 30 ans. La note est inscrite au registre. S’il a 30 ans, il serait né vers 1714. Manon Mailhiot et moi avons regardé page par page les registres de la paroisse Notre-Dame de Beaufort en Vallée de 1709 à 1724. Il n’y a aucune trace d’Étienne Voyer. Cependant, puisqu’ il serait né vers 1714, nous avons la conviction qu’en réalité Étienne est René Voyer né en novembre 1715. Trois remarques : La première est que le prénom « Étienne » pourrait être un dérivé de “et renne” (à prononcer : « et René »). Puisque la calligraphie dans les registres laisse parfois à désirer, cette réalité est possible. En second lieu, il serait intéressant de se transporter dans le temps pour écouter notre sujet parler. Roule-t-il ses « R » lorsqu’il parle ? Ainsi, lors de son inscription à l’Hôtel-Dieu, lorsqu’il a dit « Je m’appelle : Erenne Voyer », la personne qui a pris la note aurait pu comprendre « Étienne ». Enfin, est-ce que l’homme aurait volontairement décidé de changer son prénom sur le bateau entre la France et le Port de Québec ? L’historienne Josiane Paul, dans sa thèse universitaire publiée sous le titre : “Exilés au nom du roi – Les fils de famille et les faux-sauniers en Nouvelle-France 1723-1749" (Septentrion, 2008) explique que cela était une pratique régulière. Ainsi donc, la recherche n’est pas terminée. Nous avons le projet de vérifier page par page les registres de plusieurs paroisses de la région. Pour ce récit biographique, j’ai choisi d’utiliser le prénom « René » pour la partie de sa vie en Europe et « Étienne » pour sa vie en Amérique. La page du registre de l’Hôtel-Dieu de Québec: www.ancestry.ca/mediaui-viewer/collection/1030/tree/39755893/person/19875093304/media/0d57c5cc-f055-4a1e-9648-e902c2cbb1ba?galleryindex=26&sort=-created
[2] Beaufort-en-Vallée est le lieu du mariage de René Voyer et Marie Bellanger, ceux que les chercheurs affirment de plus en plus être ses parents. Leur union a été célébrée le 26 juin 1710 en l’église Notre-Dame. Tout porte à croire qu’il s’agit des parents de René-Etienne. En 1744, lors de sa déclaration à l’Hotel-Dieu de Québec, il dit que ses parents portent les noms de Voyer et Bellanger.
[3] Cf. Mariage René Voyer et Marie Bellanger. "Beaufort en Vallée - Notre-Dame - Registre 1710-1719" (page 22) https://recherche-archives.maine-et-loire.fr/v2/ad49/visualiseur/registre.html?id=490005246
[4] Cf.Fiche Mariage Adrien Voyer et Françoise Busque www.filae.com/v4/genealogie/searchresults.mvc/viewerwithoutimage?actId=ec5c8f34-48e6-4a6a-b4a4-7bf57951dedc&personId=1&documentType=2&isFree=True
[5] Cf. acte de décès d’Adrien Voyer https://www.filae.com/v4/genealogie/searchresults.mvc/viewerosd?IdActe=2b61940e-6146-4396-92f8-9abd2a204695&IdPerson=1&FirstName=Adrien&LastName=Voyer&Source=Etat%20civil%20-%20Archives%20du%20Maine-et-Loire&IsFree=False&Category1=209&BaseType=8&IsFromArchives=False
[6] Cf. Sylvie Tremblay. « Les Voyer : d’Étienne à Bernard, explorateur contemporain », Cap aux diamants, no 56, hiver 1999, p.52. Cf. www.erudit.org/en/journals/cd/1999-n56-cd1043958/7895ac.pdf
[7] En images modernes, c’est comme s’il avait acheté 2 ou 3 caisses de cartons de cigarettes dans une réserve amérindienne pour les revendre à l’unité à quelques membres de son entourage. Le roi avait besoin de peupler ses colonies et il avait trouvé ce moyen pour le faire.
[8] Les chercheurs recherchent l’acte de condamnation.
[9] Le 5 aout 1744, à sa sortie de l’Hôtel-Dieu de Québec, Étienne déclare être un « faux saulnier ». La note est inscrite au registre. Les chercheurs espèrent trouver l’acte royal de sa condamnation. Cf. www.ancestry.ca/mediaui-viewer/collection/1030/tree/39755893/person/19875093304/media/0d57c5cc-f055-4a1e-9648-e902c2cbb1ba?galleryindex=26&sort=-created
[10] Le livre “Exilés au nom du roi – Les fils de famille et les faux saulniers en Nouvelle-France" de Josiane Paul (Septentrion) permet de mieux comprendre les condamnations royales.
[11] Cf. Sylvie Tremblay. « Les Voyer : d’Étienne à Bernard, explorateur contemporain », Cap aux diamants, no 56, hiver 1999, p.52. Cf. www.erudit.org/en/journals/cd/1999-n56-cd1043958/7895ac.pdf Les chercheurs recherchent le registre des départs.
[12] Selon sa déclaration lors de son hospitalisation à l’Hôtel-Dieu du Précieux-Sang a l’été 1744. Cf. www.ancestry.ca/mediaui-viewer/collection/1030/tree/39755893/person/19875093304/media/0d57c5cc-f055-4a1e-9648-e902c2cbb1ba?galleryindex=26&sort=-created
[13] Cf. Sylvie Tremblay. « Les Voyer : d’Étienne à Bernard, explorateur contemporain », Cap aux diamants, no 56, hiver 1999, p.52. Les chercheurs recherchent le registre des départs. Cf. www.erudit.org/en/journals/cd/1999-n56-cd1043958/7895ac.pdf
[14] Depuis sa sortie de l’Hôtel-Dieu, vit-il sur l’île d’Orléans ? C’est fort possible. Pour l’instant, il s’agit d’une hypothèse. Autre fait intéressant, en 1744, il y a déjà la famille de Joseph Voyer (1728-1753) a Sainte-Famille, un descendant de Pierre Voyer et Catherine Crampon. Pour l’instant, on n’a pas trouvé de lien de parenté.
[15] Cf. Sylvie Tremblay. « Les Voyer : d’Étienne à Bernard, explorateur contemporain », Cap aux diamants, no 56, hiver 1999, p.52. Les chercheurs espèrent trouver ce document. Cf. www.erudit.org/en/journals/cd/1999-n56-cd1043958/7895ac.pdf
[16] Le premier cimetière de Sainte-Marie, en Beauce, ouvre en 1748 et ferme en 1878. Le site de ce cimetière de Sainte-Marie est l’actuel stationnement situé à côté de l'église de Sainte-Marie, en Beauce. Le cimetière de jadis est sous 3 à 4 mètres de terre et de gravier ajoutés pour l'aménagement du stationnement. À la suite d’un appel communautaire, peu de dépouilles ont été exhumées du lieu. Ainsi donc, les restes d'Étienne Voyer et de plusieurs de ses enfants y sont encore inhumés. Une plaque commémorative rappelle l'existence de ce lieu. Le cimetière était jadis derrière l'église. Le lieu fait actuellement face à l'Avenue Marguerite-Bourgeoys, c'est-à-dire l'ancienne terre d'Étienne. À la suite du décès de son mari, Madeleine Dupont a migré dans la région de Kamouraska. Sa dépouille repose au cimetière Saint-Louis, de Kamouraska.
[17] Cf. www.ancestry.ca/imageviewer/collections/1091/images/d13p_31191272?pId=15028990
[18] Cf. www.ancestry.ca/imageviewer/collections/61062/images/45894_83024005549_1547-00042?pId=1207571271
[19] Cf. Philippe Roy-Lysencourt. “Le diocèse de Québec : Éléments historiques », « 350 ans de sens et d’action - Église catholique de Québec – Reflets d’hier a demain », le magazine officiel du 350e anniversaire du diocèse de Québec, décembre 2023, p.10
[20] Cf. Philippe Roy-Lysencourt. “Le diocèse de Québec : Éléments historiques », « 350 ans de sens et d’action - Église catholique de Québec – Reflets d’hier a demain », le magazine officiel du 350e anniversaire du diocèse de Québec, décembre 2023, p.11
[21] Cf. www.ancestry.ca/mediaui-viewer/collection/1030/tree/39755893/person/19875093304/media/b6c1570c-7351-4610-b71c-43701183c18c?galleryindex=23&sort=-created
[22] Cf. Philippe Roy-Lysencourt. “Le diocèse de Québec : Éléments historiques », « 350 ans de sens et d’action - Église catholique de Québec – Reflets d’hier a demain », le magazine officiel du 350e anniversaire du diocèse de Québec, décembre 2023, p.10
[23] Cf. Martin Lavallée. « Il y a 250 ans, l’Acte de Québec redonnait vie au Canada francais », Journal de Montréal, 22 juin 2024 www.journaldemontreal.com/2024/06/22/il-y-a-250-ans-lacte-de-quebec-redonnait-vie-au-canada-francais
[24] Cf. Sylvie Tremblay. « Les Voyer : d’Étienne à Bernard, explorateur contemporain », Cap aux diamants, no 56, hiver 1999, p.52. Les chercheurs espèrent trouver ce document. Cf. Sylvie Tremblay. « Les Voyer : d’Étienne à Bernard, explorateur contemporain », Cap aux diamants, no 56, hiver 1999, p.52. Les chercheurs espèrent trouver ce document. Cf. www.erudit.org/en/journals/cd/1999-n56-cd1043958/7895ac.pdf
[25] Selon une recherche qu’a fait Réal Giguerre du Club riverain de généalogie, a la demande de l’auteur de ce récit, le terrain redeviendra la propriété de la famille Tashereau. En effet, en 1809, lors de la liste des censitaires, le lot leur appartenait et portait le numéro 32. Plus tard, en 1857 au cadastre seigneurial, Abraham Mercier avait 1.5 x 39 arpents ; Joachim Lemieux ( 1 x 39 arpents ) et les religieuses de la congrégation Notre-Dame 0.5 x 40 arpents. Au cadastre officiel de 1888, on donna le numéro 507 pour la partie des religieuses et la partie d'Abraham Mercier et Joachim Lemieux appartenait à Clovis Mercier sous le numéro 520.
[26] Cf. Philippe Roy-Lysencourt. “Le diocèse de Québec : Éléments historiques », « 350 ans de sens et d’action - Église catholique de Québec – Reflets d’hier a demain », le magazine officiel du 350e anniversaire du diocèse de Québec, décembre 2023, p.11
[27] Martin Lavallée. « Il y a 250 ans, l’Acte de Québec redonnait vie au Canada francais », Journal de Montréal, 22 juin 2024 www.journaldemontreal.com/2024/06/22/il-y-a-250-ans-lacte-de-quebec-redonnait-vie-au-canada-francais
[28] Procès verbal du 30 juillet 1785 numerique.banq.qc.ca/patrimoine/archives/52327/3426594
[29] Cf. www.ancestry.ca/imageviewer/collections/1091/images/d13p_31191444?pId=15020084

EN LIBERTÉ: Le drame de Laurent Jean


IL FAIT TOUJOURS BEAU: L'Assomption ville de culture


VISION CATHOLIQUE: Gabriel et Marie

Gabriel et Marie

Par Benoit Voyer

7 décembre 2025

Je souris à chaque fois que je relis le récit de l’apparition de l’ange à Marie : À nos petits-enfants, on dit que c’est la cigogne qui apporte le nouveau bébé à sa maman.

Ce texte ressemble à une sorte de conte fantastique : Un ange venu d’un autre monde dit à Marie qu’elle sera enfantée par un esprit : il « te prendra sous son ombre ». C’est bien ce que nous venons de lire : un dénommé Gabriel annonce à Marie, qui, dit-on, ne connait rien aux petits plaisirs de la vie, qu’elle va tomber enceinte sans avoir une relation sexuelle.

Nous, les hommes, savons ce que veut dire l’expression « prendre » une femme « sous son ombre ». Surtout lorsqu’elle nous appelle « mon ange ». On n’a pas besoin de faire un dessin pour comprendre la nature humaine.

Trêve de plaisanterie, soyons un peu plus sérieux…

Il est clair qu’il ne faut pas lire ce texte au premier degré. Il faut plutôt en chercher le sens profond, le sens spirituel.

Le rédacteur de ce récit est un juif instruit qui connait la Torah. Il sait fort bien que si Jésus est ressuscité, il est inévitablement né d’une vierge. C’est écrit noir sur blanc dans le livre d’Isaïe.

Dans cette histoire, l’archange annonciateur de nouvelles, le messager de Dieu, Gabriel, apparaît à Marie, la nouvelle Ève, la future maman choisie par le Très-Haut pour être la mère humaine de son Fils.

Apparition ? On n’en sait rien. Pour le croyant, tout est possible. Une chose est sûre, Marie a eu une illumination intérieure : une voix a parlé en elle.

Dans la vie spirituelle ou surnaturelle, l’illumination intérieure est un classique. C’est comme cela que l’humain a la certitude de toucher le divin.

Ce que Marie apprend lui semble impossible. Mais elle écoute la voix de l’archange Gabriel. Elle reste humble et accueillante : il arrivera bien ce qui doit arriver. Tout ce que je veux, c’est faire la volonté de Dieu.

Plus tard, sa cousine Elisabeth confirmera à Marie la véracité de ce qui lui a été révélé parce qu’elle aussi a reçu la visite de l’archange.

N’oublions pas la phrase centrale de ce récit : « Rien n’est impossible à Dieu. ». Vous avez bien entendu : « Rien n’est impossible à Dieu. ».

Être devant un mystère,
c’est être devant une réalité inépuisable.

Allons plus loin. Pour mieux comprendre le récit de l’annonce et de la naissance de Jésus raconté par Luc, il faut le faire avec l’imagination d’un enfant parce que l’évangéliste utilise la structure littéraire du conte. Si cher aux temps de l’Avent et de Noël, l’esprit d’enfance est nécessaire.

Dans son livre « Créés pour être aimés » (Médiaspaul, 2012), Mgr Christian Lépine explique que Jésus enfant « se présente à nous comme l’humble par excellence, le petit par excellence, le pauvre par excellence ». 1 L'archevêque catholique de Montréal écrit : « Le temps de Noël, qui est un temps d’espérance et de joie, est aussi un temps où on célèbre l’esprit d’enfance devant Dieu qui se fait enfant à nos yeux. Je suis invité à retrouver le sens de l’accueil confiant et à l’approfondir sans cesse. Dieu se livre à des mains humaines et fragiles, il nous fait confiance avant que nous lui fassions confiance. Il espère en nous avant que nous espérions en lui (Péguy). Dieu a posé chaque personne dans l’existence en ayant en vue une identité à réaliser, une mission à accomplir. Est-ce que je veux me recevoir de Dieu dans l’abandon du nouveau-né qui se laisse porter, dans la docilité de l’enfant qui se laisse conduire ? » 

L’incarnation, c’est-à-dire le fait que Dieu s’est fait chair, est pour le croyant un « mystère ». Ce « mystère » dans la foi chrétienne n'est pas ce qu'on ne peut comprendre, mais ce qu'on n'a jamais fini de comprendre, et qui ne peut être compris de façon ultime que dans la foi, et on le sait, la foi n’est pas un fait scientifique.

Pour Christian Lépine, « le mot « mystère » est un mot-clé de la révélation. C’est un mot qui veut dire « faire silence ». Faire silence parce qu’être devant un mystère, c’est être devant une réalité que je ne peux connaitre en la saisissant par la seule force de ma raison, sans qu'elle me soit révélée. »

Il ajoute : « Mais il y a autre chose, être devant un mystère, c’est être devant une réalité inépuisable. C’est-à-dire que j’ai beau en connaitre quelque chose, il y en a toujours plus que j’ignore. C’est pourquoi toutes les paroles que je peux en dire sont toujours enveloppées dans le silence : elles viennent du silence et retournent au silence. »

Le Seigneur est avec toi.
Dans « Créés pour être aimés », Mgr Christian Lépine donne des pistes pour bien comprendre l’apparition de l’ange à Marie, une manifestation du mystère de Dieu :

« C’est l’ange qui parle, mais c’est Dieu qui l’envoie. Devant le fait de cette manifestation du ciel, et devant le contenu de la salutation, Marie « fut toute bouleversée ». À travers tout l’Ancien Testament, c’est là la réaction typique lorsque le mystère de Dieu se manifeste d’une façon ou d’une autre : être saisi d’étonnement, se sentir dépassé, submergé.

Mais l’ange, sans laisser le temps à Marie de répondre, lui dit : « Sois sans crainte. » C’est que Dieu ne veut pas nous écraser avec son mystère, mais nous combler. Devant le mystère de sa présence et de sa parole, il invite à la paix et à la confiance.

Marie reconnaît le mystère qui se présente à elle, elle est mise en confiance devant lui. Mais elle demeure active en se posant des questions : « Elle se demandait ce que pouvait signifier cette salutation », et en questionnant l’ange : « Comment cela va-t-il se faire ? »

Mais ces questions ne sont pas des réticences, elles sont un effort pour mieux connaître la volonté de Dieu. En effet, Marie n’a qu’un désir : être « la servante du Seigneur ». C’est là la toile de fond de sa vie, de toute son existence. C’est avec une disponibilité de tout son être qu’elle accueille le mystère de Dieu dans sa manifestation.

À l’intérieur de son entière disponibilité, elle reconnait le mystère, est en confiance devant lui, cherche à mieux connaitre la volonté de Dieu et y répond par un oui total : « Que tout se passe pour moi selon ta parole. »

Le mystère divin peut s’exprimer de bien des manières. On le retrouve manifestement de façon appropriée dans la salutation de l’ange lorsqu’il dit à Marie : « Le Seigneur est avec toi. » Mystère insaisissable et inépuisable d’une présence qui nous rejoint. Mystère d’une nouveauté qui vient non pas du monde, de l’histoire, mais du surnaturel, de l’éternité.

« Le Seigneur est avec toi », cette parole est dite à Marie afin qu’elle puisse être dite en vérité à chacun et chacune d’entre nous. À Noël, l’ange me dit : « Le Seigneur est avec toi. » Ce don est la manifestation gratuite de l’amour de Dieu. »

PAROLE ET VIE animée par Roland Leclerc No 7 (1993)



Émission de télévision Parole et Vie animée par Roland Leclerc No 7 (1993)

Au programme: 
1- La chronique biblique de Bertrand Ouellet: Le livre du prophète Ezéchiel; 
2- Les Compagnons de Montréal - Vincent de Villiers; 
3- Le courrier de l'évêque: Le Cardinal Jean-Claude Turcotte, archevêque de Montréal: - Ou sont les signes de Dieu? 
4-Le centre de créativité du Gesu, a Montréal; 
5- Les moines cisterciens de Rougemont chantent le psaume 50; 
6- Le père Benoit Lacroix (Joachim Lacroix de son vrai nom) parle des Frères maristes ; 
7-Robert Sauvageau de l'Office de l'Éducation au diocèse catholique de Montréal - Les mardis de l'éducation; 
8- La chronique Pour une foi qu'on se parle animée par Yvon Cousineau. Une table ronde avec 6 jeunes: Est-ce que l'évangile est une bonne carte dans son jeu?; 
9- Chronique Sur les rayons avec Charlotte Sassville: Proposition de quelques livres. 
10-André Beauchamps: Le mariage; 
11- La comédienne Mireille Thibault lit un extrait de la bible.

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Tiré de: P049 Parole et Vie Ep 07 (Fonds Benoit Voyer) 
Société d'histoire de la Haute-Yamaska, a Granby

PAROLE D'Éric Duhaime

NATURE: Le Centre d'interprétation de la nature du Lac Boivin, a Granby


Le Centre d'interprétation de la nature du Lac Boivin, a Granby

LE MOT DU JOUR: 9 décembre 2023


20231209 Benoit Voyer sur médias sociaux

LE PRÉSENT DU PASSÉ: L'OCS distribue ses prix

L'OCS distribue ses prix

Remise des prix de l'Office des communications sociales: Le film «De beaux lendemains» reçoit un prix pour ses valeurs


En plein hiver sur la route glissante, un autobus rempli à pleine capacité tombe dans un ravin. Des enfants crient à pleine voix ... Des cris déchirants à perdre l'âme. La glace du lac où ils se retrouvent s'effondrent sous le poids du véhicule Catastrophe! Le bus devient le tombeau de ces pauvres jeunes qui n'ont même pas le temps de réagir pour sauver leur peau. Cette tragédie routière rappelle le terrible drame des Éboulements, au Québec, l'an dernier.

Cette scène du film «De beaux lendemains» du réalisateur torontois Atom Egoyan donne des frissons. Il n'est pas étonnant qu'il soit le grand gagnant de la remise des prix annuels de l'Office des communications sociales (OCS) – tenue le 24 avril de 17 à 19 heures au Château Champlain, à Montréal - qui a pour but de promouvoir la qualité dans les médias et certaines valeurs telles l'accueil, la générosité, la tolérance et l'entraide. Cette oeuvre a déjà, entre autres, obtenu le grand prix du jury, le prix de la critique internationale et prix du jury œcuménique au Festival de Cannes, en 1997.

Le jury est unanime: «Ne jouant aucunement sur le pathos ni sur un quelconque sensationnalisme, le cinéaste fait plutôt partager de façon très sensible et pudique le parcours intérieur de diverses personnes affligées par un malheur qui les dépasse. Pour ce faire, il a recours à une construction à la fois complexe et fluide, multipliant les points de vue et exposant graduellement le drame profond vécu par chaque personnage. Leur psychologie se trouve ainsi révélée davantage à chaque saut dans le temps. Il s'agit certainement du film le plus généreux et le plus dense d'Atom Egoyan à ce jour.»

L'histoire du film «De beaux lendemains» raconte les tribulations d'un avocat qui tente de convaincre les parents des victimes de ce terrible accident de participer à un recours collectif. Un film vraiment touchant!

Autres prix
De nombreux autres prix ont été décernés par l'association catholique reconnue par les évêques catholiques du Canada.

Le Prix télévision a été donné aux Productions Mucumba pour le document «Roses de Lima» de la série «Vivre en ville». Ce reportage tourné à Lima au Pérou dénonce la violence familiale et montre comment des femmes s'organisent pour changer leur situation sociale

Dominique Payette, journaliste à l'émission «275-allô» diffusée sur les ondes de la Première chaîne de Radio-Canada, a reçu le Prix radio pour un grand reportage donnant la parole à des adolescents qui ont des difficultés à vivre leur homosexualité.

Le Prix télévision communautaire a été remis à Louise Nadeau de la télé régionale de l'Amiante pour son document «En parler le plus possible», portant sur les abus et les négligences envers les aînés. Une réalité qui touche 4% des personnes âgées.

Le récipiendaire du Prix publicité est l'agence Amalgame créativité stratégique pour son message «Miroir, miroir» qui illustre les services du réseau pharmaceutique Famili-Prix. Des images d'une grand tendresse sur une histoire humaine qui pourrait être la nôtre.

Enfin, le Prix livre est allé à Michel Arsenault pour sa biographie de Lucille Teasdale et Piero Corti «Un rêve pour la vie» (Éditions Libre Expression). Des mentions spéciales ont été faites aux Éditions Paulines pour «Une soupe au caillou», une réflexion sur l'injustice économique, publiée par un collectif d'auteurs; «Un roi qui venait du bout du monde», un livre jeunesse de Sylvain Trudel (Éditions de la Courte Échelle); et, «Open house», un radio-théâtre produit par Radio-Canada Gaspésie-Les Îles qui traite de la prévention des MTS et des toxicomanies chez les jeunes.

Enfin, Jacques Paquette a été décoré de la Médaille du mérite pour ses 27 années de dévouement au service de l'OCS.

Assemblée générale
L'Office des communications sociales qui porte officiellement le nom de Centre éducatif en communications sociales CECS inc. a tenu son assemblée générale quelques heures avant la remise des prix.

L'abbé Jean-Guy Dubuc a été élu président. Il possède une solide expérience du monde des communications. Il a notamment été journaliste et éditorialiste au quotidien La Presse (Montréal) et président-éditeur des quotidiens La Voix de l'Est (Granby) et La Tribune (Sherbrooke).

«En perdant son pouvoir au point de vue social, l'Église a à le reprendre. Je suis gêné devant le silence de l'Église», disait-il aux membres du Centre éducatif quelques minutes après sa nomination.

Avec le nouveau directeur général, Bertrand Ouellet, il veut donner à l'OCS toute la place qui lui revient dans le monde des médias.

Benoît Voyer

(Revue Sainte Anne, juillet-août 1998, page 302)