7 novembre 2025

HISTOIRE: Les origines de la Saint-Jean-Baptiste, ancêtre de la fête nationale du Québec

Les origines de la Saint-Jean-Baptiste,
ancêtre de la fête nationale du Québec

Par Benoit Voyer
7 novembre 2025

Le 24 juin, la traditionnelle fête du solstice d'été est célébrée depuis l'Antiquité par les druides. Afin de christianiser cette solennité, l'Église a jadis sanctifié cette journée en la mettant sous le patronage de Jean-Baptiste, le cousin du Christ qui exhortait son peuple à la conversion. Déjà au temps des druides, les festivités se terminaient par un grand feu de joie.

En allant habiter les terres du Nouveau Continent, les Français ont emporté avec eux cette vieille tradition.

Cependant, la célébration a gagné une nouvelle popularité avec la fondation de la Société Saint-Jean-Baptiste (SSJB) à Montréal (1834) et à Québec (1842).

Grâce à la propagande de la SSJB, la célébration de la Saint-Jean-Baptiste est rapidement devenue la fête de la nationalité canadienne-française.

Le 20 novembre 1907, Adélard Turgeon, président de la SSJB de Québec, envoie une lettre à Mgr Louis-Nazaire Bégin, archevêque de Québec (de 1898 à 1925), en séjour à Rome. Il lui demande de réaliser un vœu qui lui est cher, soit la promulgation officielle du fils d'Élisabeth au titre de patron de la race franco-canadienne.

« Je m'empresse de dire que ma démarche toute personnelle me semble à moi-même bien hardie dans une question de cette importance, mais je suis sûr que si la chose est jugée nécessaire, il sera facile d'obtenir les plus hautes et les plus puissantes adhésions à ce projet parmi les concitoyens canadiens-français », écrit Adélard Turgeon.

L'archevêque de Québec intercède en faveur du demandeur auprès du Saint-Père. Le 10 mai 1908, il annonce la bonne nouvelle aux membres de son clergé et demande que celle-ci soit faite au prône de chacune des messes du diocèse.

« Cet acte de bienveillance du Souverain Pontife augmentera encore cette dévotion, et nous attachera davantage à la religion et aux traditions de nos pères. La religion a déterminé les événements qui ont donné naissance à notre race, elle a été notre force aux jours difficiles de notre histoire, elle a été partout et toujours l'infatigable champion de notre nationalité », rédige-t-il dans sa « circulaire au clergé ».

Le bref de Pie X, signé par le cardinal Merry del Val, secrétaire d'État du Vatican, le 25 février 1908, stipule que « C'est pourquoi – et Nous voudrions que cela soit pour le plus grand bien, pour le bonheur et la prospérité de l'Église canadienne et de tous les catholiques de ce pays –, par Notre autorité suprême et par les présentes (…), Nous établissons, Nous constituons et Nous proclamons saint Jean-Baptiste patron spécial auprès de Dieu des fidèles franco-canadiens, tant de ceux qui sont au Canada que ceux qui vivent sur une terre étrangère ».

C'est ainsi que saint Jean-Baptiste est officiellement devenu le patron de la nation franco-canadienne.

____________________

Cet article est une mise à jour de : Benoit Voyer. « Les origines de la Saint-Jean-Baptiste », Revue Sainte Anne, Juin 2003, pages 253 et 254.

LE BALADO: Sainte Thérèse Martin dit de l'Enfant Jésus


PAROLE DE René Lévesque

NATURE: Le Centre d'interprétation de la nature du Lac Boivin, a Granby


Le Centre d'interprétation de la nature du Lac Boivin, a Granby

IL FAIT TOUJOURS BEAU QUELQUE PART: Alex Nevsky


POLITIQUE: Une autre vision


Une autre vision

Les membres du Parti vert du Canada ont choisi une femme, Elizabeth May, pour succéder à Jim Harris à la direction de leur formation politique. Elle a obtenu 65,34 % des voix lors de leur congrès, la fin de semaine dernière, à Ottawa. Ce parti mérite vraiment qu'on y porte attention et qu'on l'encourage même s'il a peu de chances de former le prochain gouvernement du pays ou l'opposition officielle. Voter ou porter attention au Parti vert, c'est envoyer un signal clair en direction des dirigeants du pays afin de rappeler l'urgence de protéger l'environnement et de créer une économie nationale verte. Offrir son appui à ce parti est bien plus profitable à la démocratie que d'annuler son vote ou de ne pas aller voter. Depuis que le gouvernement fédéral a adopté la nouvelle loi sur le financement des formations politiques, qui alloue 1,75 $ par vote reçu s'ils ont obtenu 2 % des voix, chaque appui devient ainsi une sorte de don au Parti vert afin de l'encourager dans sa lutte en faveur de meilleures conditions de vie sur la planète. Ainsi, avec ses 500 000 votes, soit 4,5 % des voix, lors des élections du 23 janvier, c’est plus d’un million de dollars par année, jusqu’au prochain suffrage fédéral, qui va dans les coffres du Parti vert. Ce n’est pas rien! Je trouve déplorable que les médias accordent si peu d’attention a ce parti vert et mur qui propose aux Canadiens une autre vision des choses.

Benoît Voyer

(La Presse, 2 septembre 2006)