RÉFLEXION: Nous sommes de plus en plus dirigés par des analphabètes
Réflexion
Par Benoit Voyer
15 novembre 2025
Étienne-Alexandre Beauregard, 24 ans, est un « conservateur identitaire » dont il faut surveiller de près la montée. Son troisième livre, « Anti-civilisation », préfacé par Mathieu Bock-Côté, vient de paraître. Je le lirai très bientôt. L’intellectuel a été rédacteur des discours du Premier ministre François Legault.
Ces jours-ci, le jeune Beauregard se promène sur les plateaux de télévision et multiplie les entrevues dans les médias du Canada et de la France afin de pousser les ventes de ce nouvel ouvrage.
Il y a quelques jours, il était à « Tout peut arriver ». une table ronde animée par Marie-Louis Arsenault, à Radio-Canada. En peu de temps, il a cloué le bac du panel « progressiste » qui l’entourait.
On a constaté durant l’échange que « la bienpensance de gauche » qu’on avait invitée livrait des « arguments sans substance » commandés par leur pauvre indignation émotionnelle et leurs intérêts personnels qui ne semblent pas beaucoup se préoccuper du bien commun. Encore une fois, le focus était mis sur la « marge » sans trop considérer la majorité silencieuse.
Je le dis souvent : l’anti-intellectualisme québécois a conduit l’élite médiatique à ne plus offrir de contenu de haut niveau dans son discours. Les références issues de la lecture d’auteurs sérieux et de l’histoire sont évacuées de leur réflexion. Je suis triste de le dire : nous sommes de plus en plus dirigés par des analphabètes.
Nous sommes de plus en plus dirigés par des analphabètes
Par Benoit Voyer
15 novembre 2025
Étienne-Alexandre Beauregard, 24 ans, est un « conservateur identitaire » dont il faut surveiller de près la montée. Son troisième livre, « Anti-civilisation », préfacé par Mathieu Bock-Côté, vient de paraître. Je le lirai très bientôt. L’intellectuel a été rédacteur des discours du Premier ministre François Legault.
Ces jours-ci, le jeune Beauregard se promène sur les plateaux de télévision et multiplie les entrevues dans les médias du Canada et de la France afin de pousser les ventes de ce nouvel ouvrage.
Il y a quelques jours, il était à « Tout peut arriver ». une table ronde animée par Marie-Louis Arsenault, à Radio-Canada. En peu de temps, il a cloué le bac du panel « progressiste » qui l’entourait.
On a constaté durant l’échange que « la bienpensance de gauche » qu’on avait invitée livrait des « arguments sans substance » commandés par leur pauvre indignation émotionnelle et leurs intérêts personnels qui ne semblent pas beaucoup se préoccuper du bien commun. Encore une fois, le focus était mis sur la « marge » sans trop considérer la majorité silencieuse.
Je le dis souvent : l’anti-intellectualisme québécois a conduit l’élite médiatique à ne plus offrir de contenu de haut niveau dans son discours. Les références issues de la lecture d’auteurs sérieux et de l’histoire sont évacuées de leur réflexion. Je suis triste de le dire : nous sommes de plus en plus dirigés par des analphabètes.
C'ÉTAIT LE PRÉSENT DU PASSÉ: Les évêques se préoccupent de l'environnement
Suite aux déclarations de plusieurs épiscopats du monde, la commission des Affaires sociales de la Conférence des évêques catholiques du Canada (CECC) vient de publier le document « Crise de l'environnement et représentations de la place de l'être humain dans le cosmos ».
La CECC a fait appel à André Beauchamp, un théologien versé dans tout ce qui touche à l'environnement et qui possède une grande expérience dans le domaine de l'éducation puisqu'il a été, notamment, responsable de l'éducation de la foi des adultes à l'Office de la catéchèse du Québec et spécialiste en science de l'éducation au ministère de l'Environnement du Québec.
« J'ai déconseillé aux évêques canadiens la publication d'une lettre pastorale sur la question de l'environnement parce que c'est un travail gigantesque. Ils ne voulaient pas dire que des généralités, raconte l'abbé Beauchamp. Ils ont renoncé, pour l'instant, à faire ceci et ont opté pour quelques fiches, destinées aux gens dans le milieu de l'éducation, pour identifier quelques concepts clés et démontrer qu'il y a un problème de représentation de l'être humain dans l'univers et que cela remet en question les visions traditionnelles que nous avons. »
Ce document veut permettre aux lecteurs de comprendre le langage et les images qui sont véhiculés dans le milieu écologique, afin de dénouer certaines confusions du discours. La CECC n'a pas décidé de prendre le chemin de la technique.
Le prêtre, rencontré à son bureau de la rue Jarry à Montréal, explique que l'écologie est une science et que l'écologisme est un courant philosophique et social qui veut un changement radical de notre manière de nous insérer dans l'environnement, de concevoir le développement et les rapports sociaux. Au fond, c'est de la philosophie mêlée de mysticisme et de politique.
Le principal intervenant de la rédaction de ce document se considère comme un environnementaliste, c'est-à-dire qu'il est moins radical que les écologistes. Il préfère parler de transformation et d'adaptation.
« Je pense qu'on doit se sortir de l'idéal scientifique et technologique bête et méchant qui pense qu'on peut faire n'importe quoi et de n'importe quelle manière du moment que nous avons l'argent et la technologie. Cela ne tient plus. Le développement pour le développement, c'est de la bêtise », rétorque l'homme à la barbe poivre et sel.
Par cette publication, les évêques se situent dans le courant de « l'appartenance communionelle ». Sans abandonner l'idée d'une rupture radicale entre l'être humain et l'animal, il n'est pas question de réduire l'homme et la femme à être de simples animaux comme les autres. Ils ont une destinée. Sans avoir honte d'y intervenir, l'individu doit prendre conscience de manière profonde de son lien à la nature et de la comprendre comme un prolongement de sa vie et se sentir uni à une « communauté créationelle ». En détruisant son environnement, l'humain se détruit lui-même
« Il y a une véritable crise de l'environnement. Toutefois, une partie de celle-ci est fantasmée. Les gens mêlent les choses. Dire que la nature va mourir, c'est faux ! Elle va reconstruire d'autres équilibres. Le danger c'est plutôt de nous tuer nous- mêmes ! On ne tuera jamais la nature ! Il y a des possibilités que notre espèce contracte des maladies nouvelles à cause de la pollution. Cela pourrait mener à une diminution remarquable de la démographie. Il n'y a qu'une guerre nucléaire qui pourrait faire disparaître l'humanité »
Il conclut : « Tu ne fais pas avancer les choses en faisant peur aux gens ». Il faut plutôt entrer en dialogue et se renseigner.
Commission épiscopale des affaires sociales de la Conférence des évêques catholiques du Canada, « Crise de l'environnement et représentation de la place de l'être humain dans le cosmos », Concacan, 1995, 5$
Benoît Voyer
(Revue Sainte Anne, mars 1996, page 102)
S'abonner à :
Commentaires (Atom)



