LIVRE: Les étrangères de Saint-Michel
Les étrangères de Saint-Michel
Par Benoit Voyer
20 octobre 2025
En 1759, à Saint-Michel-de-Bellechasse, sur la rive sud du Saint-Laurent, comme partout en Nouvelle-France, le curé Joseph Dufour, du haut de sa chaire, rappelle à ses ouailles qu’ils doivent porter allégeance au roi de France, Louis XV, et à la mère patrie.
Dans ce village, Marie Blanchard et Gabriel Chamberland mènent une vie simple et heureuse. Ils forment un couple d’amoureux comme on en trouve rarement à cette époque.
Malheureusement, leur bonheur tranquille est menacé au mois de mai par les troupes anglaises dirigées par l’officier général James Wolfe. Les Britanniques attaquent les villages au long de leur passage sur le fleuve. Ses hommes incendient des maisons et infligent sans scrupule des sévices à la population.
Au nom du roi, Gabriel ira combattre les Anglais, à Québec. Il laissera sa femme seule à Saint-Michel.
Un jour, le major Gregory Hunter agrippe la femme originaire de Nantes, la brutalise et la viole sans pitié.
Plus loin, Gabriel perd la vie au combat.
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| Stéphanie Martin |
Marie Chamberland donne ainsi la vie à une petite fille qu’elle n’a jamais désirée. En voyant son poupon, c’est le coup de foudre. Cet enfant est pour elle une véritable bénédiction qui guérit ses blessures intérieures et donne un nouveau sens à sa vie. Elle l’appelle Bénédict.
Le curé Dufour devient leur protecteur. Afin de leur assurer l’essentiel pour vivre, Marie devient sa ménagère et femme de confiance.
L’histoire que raconte Stéphanie Martin, journaliste au Journal de Québec, est riche en rebondissements et en émotions. L’autrice « écrit carré », pour reprendre une vieille expression. Ses phrases sont courtes et elle ne s’attarde pas à des détails inutiles. Elle va droit à l’essentiel. Ce qui crée un récit vivant. Par moment, on a l’impression d’être dans un scénario écrit pour le cinéma. D’ailleurs, les deux tomes de cette saga pourraient devenir un succès au box-office.
Les personnages sont attachants et les scènes d’amour, puisqu’il en faut dans ce genre d’histoire historico-dramatique, mettent en scène un imaginaire féminin sur la réalité des choses intimes : « Ils sont seuls au monde, enfin. Il l’attire et pose ses lèvres sur la pointe dressée d’un de ses seins. Marie soupire de désir et détache en tremblant les cordons du pantalon de son amant. Elle relève sa jupe et l’enfourche en poussant un grognement de satisfaction. [Il] gémit de surprise et de plaisir, et pose ses mains sur les hanches de Marie pour l’ancrer davantage en lui. Elle bouge et l’entraine avec elle dans un ballet endiablé qui les laisse tous les deux, à bout de souffle, repus. »[1].
Ce récit vous fera verser quelques larmes. Même les yeux secs, comme les miens, finissent par succomber. Le roman « Les étrangères de Saint-Michel » de Stéphanie Martin est inoubliable. Il restera longtemps dans ma mémoire.
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[1] Stéphanie Martin. « Les étrangères de Saint-Michel », tome 2, Guy Saint-Jean éditeur, p. 109.
TROIS-RIVIERES: La Wayagamack en a plein le nez
Le Corporation Stone Consolidated qui exploite la Wayagamack continue son programme de purification de l'air. Depuis l'installation de l'épurateur humide au coût de 14M$, l'année dernière, l'entreprise qui se spécialise dans la fabrication de papier craft a fait d'autres pas importants. Le porte-parole, Roger Bélisle, est content du chemin parcouru.
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Benoit Voyer
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Depuis le début de l'année, trois nouveaux projets ont été réalisés pour un montant totalisant 3,7M$.
Dans les prochaines semaines, on va s’arranger pour récupérer les gaz, qui, pour l’instant, sont directement rejetés dans l'atmosphère. Ceux-ci seront brûlés. C'est un autre budget de 8,4M$.
Le jeux de mots est approprié: La Wayagamack en a plein le nez... des odeurs. Elle a d'autres projets en tête. Depuis 2 ans, les efforts de dépollution ont coûté 26M$ à la corporation. Ce n'est pas fini...
En 1995, la Wayagamack rejetait 220 parties par million (PPM) de soufre et de pollution à l'odeur nauséabonde de ses cheminées. Actuellement, l'usine éjecte une moyenne quotidienne de 8 PPM (soit 12 PPM en dessous de la nouvelle norme exigée par le ministère de l'Environnement pour la fin de l'année).
"La technologie actuelle a ses limites. Pour l'instant, nous ne sommes pas capables de descendre en bas de 5 PPM. C'est à ce niveau que l'odorat humain commence à détecter les odeurs", conclut Roger Bélisle.
(L’Hebdo Journal, 14 juillet 1996, p. 8)
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